Depuis la loi de 1932 sur l’emploi des langues en matière administrative, les réponses apportées au volet linguistique du recensement décennal de la population déterminent la présence des localités dans l’une ou l’autre région linguistique ; en d’autres termes, la frontière linguistique flotte en fonction de la libre expression des habitants.
Avant-guerre, les francophones estimaient que le recours à des résultats enregistrés en 1930, avant que la loi ne soit connue, engendrait des biais. Dès lors, le résultat du recensement organisé en 1947 est attendu avec impatience. Pressentant une forte tendance à la francisation des communes situées le long de la frontière linguistique et dans l’agglomération de Bruxelles, les Flamands vont s’opposer pendant de longues années à leur publication, jouant de la majorité absolue dont dispose le PSC de 1949 à 1954. Au lendemain du scrutin de 1954, le nouveau gouvernement des gauches, PSB-PL, s’empresse de diffuser les résultats qui confirment l’expression de la tache d’huile utilisée par les milieux flamands pour qualifier la situation de Bruxelles. Refusant de prendre en compte le résultat du recensement de 1947, les milieux flamands forceront tant un accord sur la fixation définitive de la frontière linguistique que la suppression du volet linguistique dans les recensements.
Politique
10 juin 1954
Publication des résultats du volet linguistique du recensement de la population de 1947
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