Avec la disparition de la dernière cabine téléphonique de Wallonie, une page d’histoire se tourne. Elle sonne la fin de l’époque du téléphone public filaire, alors que l’ère de la téléphonie sans fil individuelle est en train de s’imposer en quelques années à peine, provoquant une révolution quasi invisible aux répercussions pourtant considérables.
Afin d’en garder une certaine trace, une trentaine de cabines téléphoniques sont attribuées à des associations à vocation artistique ou culturelle qui en font la demande ; car la dernière cabine téléphonique de Wallonie disparaît de l’espace public, le 21 mai 2015, quand elle est démontée sur la place du village d’Harveng (près de Mons).
Elles étaient encore plus de 18.000 en Belgique, à la fin des années 1990. Mais, depuis le 1er janvier 1994, Proximus – filiale commerciale chargée de la télécommunication mobile – a lancé le premier réseau d’appareils sans fil. Gros, lourds et encombrants au départ, les « GSM » se développent très rapidement quand ils se transforment, s’allègent et se démocratisent au tournant du XXIe siècle. Cette mutation se mesure à l’utilisation des cabines téléphoniques publiques.
Alors que la durée moyenne des appels y était encore de 16 heures par mois et par cabine en 1997, elle tombe à 16 minutes par mois en 2008, moment où le nombre de cabines a baissé de 10.000 unités. En 2013, s’appuyant sur les chiffres d’une seule communication par mois en moyenne dans chacune des 3.800 cabines restantes, l’Institut belge des services postaux et des télécommunications – en tant que régulateur fédéral – délie Belgacom de l’obligation de maintenir les cabines, en tant que prestataire du service universel, non sans avoir provoqué un important débat au sein des partis politiques.