En avril 2020, Cosimo Solazzo est interpellé par la police italienne dans sa résidence privée située dans les Pouilles, en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par la Belgique depuis 2004. Lors de leur procès à Tunis, en 1998, Ben El Amine Abdelmajid et Ben Rajib Adeljatif, les deux Tunisiens qui ont exécuté froidement André Cools sur le parking d’un immeuble de Cointe (18 juillet 1991) ont clairement désigné Solazzo en expliquant qu’il les avait recrutés en Sicile, qu’il les avait logés à Liège et qu’il les avait accompagnés lors des repérages préalables à l’assassinat. Les Tunisiens (condamnés à 25 ans de prison) étaient convaincus d’abattre un trafiquant de drogue.
Déjà condamné à 14 mois de prison dans le dossier des « titres volés », Solazzo était un proche de Pino di Mauro, du ministre Alain Van der Biest, et il avait obtenu, notamment grâce à Richard Taxquet, un contrat de nettoyage des locaux ministériels. Détenu préventivement pendant plus d’un an à l’époque de l’instruction du dossier Cools, Cosimo Solazzo avait pris la fuite durant l’été 2003, peu avant le premier procès d’assises. Le 7 janvier 2004, celui que l’on pensait réfugié en Sicile avait été condamné par contumace à une peine de 20 ans de prison, pour sa contribution à l’assassinat du ministre d’état, et un mandat d’arrêt européen émis par la Belgique. Une fois extradé, le coupable purgerait sa peine ou pourrait faire opposition afin d’être rejugé.
Examinant la demande belge le 14 décembre 2020, la Cour d’appel de Lecce estime que les garanties ne sont pas suffisantes pour que l’homme âgé de 73 ans et placé sous surveillance électronique à son domicile italien puisse recevoir un accompagnement médical adéquat en Belgique et refuse par conséquent son extradition. Il s’agit probablement de la dernière péripétie judiciaire dans cette affaire qui avait connu son dernier avatar en 2017.