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Perron de Verviers

Verviers constituait, sous l’Ancien Régime, un des cinq bans du marquisat de Franchimont. Au début de l’Époque moderne, la ville devint un important bourg manufacturier, suffisamment important pour obtenir le titre de Bonne Ville de la principauté de Liège en 1651. 

Situé sur la place du Marché, le perron de Verviers fut octroyé à la ville par le prince-évêque Érard de la Marck en 1534. Il fut, une première fois, restauré en 1561 et entièrement remplacé en 1732 par le monument actuel, qui consiste en une fontaine surmontée du perron. Celui-ci, symbole des libertés acquises par la ville, est une colonne surmontée d’une pomme de pin et d’une croix, le tout reposant sur un socle constitué de trois marches. La base de calcaire constituant la fontaine mesure près de 4 mètres et est décorée de masques d’angelots en bronze crachant de l’eau dans des vastes coquillages en pierre. Sur l’une des faces, une double porte en bronze était autrefois décorée d’armoiries princières placées en 1732 ; celles-ci furent enlevées lors de la Révolution belge de 1830.

Place du Marché
4800 Verviers

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Classé comme monument le 15 mars 1934

Institut du Patrimoine wallon

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Ancien hôtel Franquinet-Pirons

Ce bel hôtel de maître où logea l’empereur d’Autriche Joseph II en 1781, abrite des services communaux des travaux après avoir servi pendant plusieurs décennies d’orphelinat pour filles. 

L’ancienne demeure de la famille Pirons, dont les façades ont été restaurées au début des années 2000, apparaît à nouveau comme un des plus beaux édifices verviétois ayant conservé en ses murs une décoration fort soignée. 

Cette construction des XVIIe et XVIIIe siècles, en pans-de-bois enduits aux étages et calcaire au rez-de-chaussée, présente deux façades mitoyennes, l’une de style Louis XV au numéro 62, l’autre plus récente de style Louis XVI, au numéro 64. La première tente d’imiter une façade en pierre avec des moyens plus modestes et comporte une porte d’entrée très délicate. La seconde façade contient un porche donnant accès à une cour intérieure.

Rue du Collège 62-64
4800 Verviers

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Classé comme monument le 15 mars 1934

Institut du Patrimoine wallon

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Pilori de Petit-Rechain

Le pilori est le dispositif destiné à exposer un condamné en public. Sous l’Ancien Régime, c’est une peine infamante, plus grave que le blâme et l’amende. Le pilori pouvait prendre diverses formes, du simple poteau de bois à la colonne de pierre. Utilisé depuis le Moyen Âge, il était un droit seigneurial qui permettait au seigneur de signifier qu’il avait le droit de justice sur ce territoire. 

Le monument de Petit-Rechain fut toutefois érigé très tardivement sur ordre du baron Henri-Frédéric de Libotte, seigneur du lieu, en octobre 1784. Moins de 5 ans avant les événements révolutionnaires et la chute de l’Ancien Régime, il est probable que la signification toute particulière du monument n’ait pas eu le temps de pénétrer les esprits des habitants du coin. Perçu comme perron et non comme instrument de répression, le monument de Petit-Rechain, portant les armoiries du dernier seigneur local, survécut aux destructions des révolutionnaires sans doute grâce à cette erreur d’interprétation, elle-même entérinée lors de son classement au titre de monument historique dans l’entre-deux-guerres !

Place Xhovémont
4800 Petit-Rechain (Verviers)

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Classé comme monument le 15 mars 1934

Institut du Patrimoine wallon

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Cercle Saint-Bernard

Siège traditionnel des sociétés lambermontoises et généralement connu sous le nom de « cercle Saint-Bernard », il s’agit d’une construction probablement du 18e siècle, en moellons de grès et calcaire, mais sa façade de style Louis XVI est légèrement postérieure. 

Datant peut-être de 1800, majoritairement en pierres, elle comporte d’étroites bandes de briques entre chacune de ces cinq travées. Elle est précédée d’un double escalier en pierre avec un garde-fou en fer forgé. Sa corniche ne manque pas d’intérêt avec sa frise ornée de losanges. À quelques encablures se trouve l’église paroissiale du village, dédiée à saint Bernard. Elle se trouve à l’emplacement d’une chapelle de 1712 et a été érigée en style néogothique en 1897 selon les plans de l’architecte verviétois Randaxhe. Elle comporte un très beau mobilier néogothique parmi lequel des autels majeurs et une chaire de vérité réalisés entre 1909 et 1913. L’un des confessionnaux, de style régence et datant du milieu du 18e siècle, provient de l’ancienne chapelle alors que le second a été construit au début du 20e siècle. Plusieurs statues en bois polychrome du 17e siècle proviennent de l’ancienne chapelle du calvaire de Fiérain. Les vitraux ont été réalisés dans les ateliers du célèbre maître-verrier Ladon de Gand en 1899-1900.

Rue Saint-Bernard 32
4800 Lambermont

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Classé comme monument le 9 décembre 1977

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Pompe de la rue du Quartier brûlé, à Philippeville

Les anciennes pompes en pierre ou en fonte de nos villes et campagnes sont les témoins d’un passé où le robinet n’existait pas dans la maison. Apparues peu avant les pompes en fonte, les pompes en pierre s’en différencient par leur matériau, noble et prestigieux, et sont plus imposantes. À l’inverse des produits en série de la métallurgie, les pompes en pierre sont, à chaque fois, une création nouvelle et sont ainsi plus rares dans les villages que dans les villes. On en retrouve essentiellement dans les provinces du Brabant wallon, du Hainaut et de Namur. 

Conçues dans un appareillage monumental, ces pompes contiennent un piston intérieur actionné par le bras ; une fois que l’air est totalement aspiré après quelques coups de piston, la pompe est amorcée. Ce genre d’installation est théoriquement capable d’aspirer de l’eau de 8 à 10 mètres de profondeur. La pompe située à l’intersection des rues de France et du Quartier brûlé est une des plus anciennes conservées en Wallonie et a, de ce fait, mérité son classement. Érigée en grand appareil de calcaire, elle date du XVIIIe siècle et a conservé son mécanisme en fonte.

Rue de France 33
5600 Philippeville

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Classée comme monument le 6 mars 1991

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant-SPW

Ancienne halle de Philippeville

L’ancienne halle de Philippeville est un important bâtiment de style classique construit en bel et grand appareil de calcaire dans le dernier quart du 18e siècle. Une première construction date toutefois du 16e siècle, pendant la période espagnole, probablement vers 1588. Le mur situé à droite et décoré de volutes et d’un oculus date quant à lui de 1700. 

Au départ, la halle joue un rôle économique et politique et ne comporte pas d’étage. Les travaux menés par les Français au 18e siècle dotent l’édifice de cet étage ainsi que d’un balcon ; le rez-de-chaussée est pour sa part maintenu en l’état et est caractérisé par une série d’arcades. 

En 1819, sous le régime hollandais, les halles sont pavées en pierre de taille. Leur fonction évolue après la Seconde Guerre mondiale lorsqu’elles sont transformées en hôtel de ville dans les années 1950. 

Après le départ des services communaux, le bâtiment accueille un bureau de police avant d’être fermé en 2007 pour raisons de sécurité. Une longue et importante restauration est entreprise entre 2010 et 2014 afin d’installer le foyer culturel et le syndicat d’initiative et du tourisme de Philippeville.

Place d’Armes 12
5600 Philippeville

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Classée comme monument le 27 septembre 1972

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Ancien lavoir de Fagnolle

Après avoir constitué une importante seigneurie sous l’Ancien Régime et vécu au rythme de son château, Fagnolle se tourne vers l’agriculture au 19e siècle. Il constitue encore aujourd’hui un village agricole mais conserve des vestiges de son passé glorieux telles les ruines de son château fort et son ancienne maison du bailli, aujourd’hui reconvertie en presbytère. 

Édifice public né dans nos régions au 19e siècle, le lavoir doit répondre à certains besoins. Typiquement rural, il est l’endroit où l’on vient laver son linge exclusivement. Il participe à la vie courante de la communauté paysanne et occupe une place importante au sein du village ; il était le lieu de rendez-vous des lavandières. Beaucoup de ces monuments n’ont malheureusement pas survécu à l’invention des machines électriques et les survivants restent aujourd’hui des témoins d’une époque révolue. 

L’ancien lavoir de Fagnolle est l’un des rares exemples wallons ayant fait l’objet d’une mesure de classement au titre de monument. Situé au cœur du hameau, il se compose de trois abreuvoirs en pierre bleue du milieu du 19e siècle placés sous un abri en moellons de calcaire couvert de tôles ondulées.

Rue de Fagnolle 15
5600 Fagnolle

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Classement comme monument et comme site le 20 avril 1988

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Kiosque de Fosses

Dans la lignée des innovations architecturales du 19e siècle, les kiosques apparaissent dès les années 1820-1830 sous forme d’édicules provisoires et démontables.

Jusqu’après la Seconde Guerre mondiale, ils sont le produit de l’engouement musical qui se propage dans les villes et villages par le biais des sociétés de musique, des harmonies, des fanfares et des fêtes locales. 

Dès 1840, ces lieux privilégiés souvent situés sur la place communale, s’implantent de façon permanente, comme un symbole du nouvel art musical. Ils sont le moyen de rendre accessible la culture musicale à tous. 

Le kiosque de Fosses a été édifié en 1937 sur le modèle d’un pavillon du parc du château de Versailles. 

Il se situe sur la place du Marché, centre vital de la ville, juste en face de l’imposant hôtel de ville construit à la fin du 19e siècle.

Place du Marché
5070 Fosses-la-Ville

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Classé comme monument le 27 septembre 1998

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Salle de spectacle du Foyer populaire de Court-Saint-Étienne

La salle du Foyer populaire est étroitement liée aux usines Henricot, fleuron de la région. Située au centre de la commune, cette industrie métallurgique fit la réputation de Court-Saint-Étienne pendant plus d’un siècle, jusqu’en 1984. De ce passé glorieux, peu de vestiges subsistent, parmi lesquels le hall n° 11, classé pour sa remarquable architecture industrielle. 

La famille Henricot se souciait également du bien-être social de ses ouvriers et fit ériger en 1913 le Foyer populaire, salle de délassement et de théâtre qui est actuellement occupée par le centre culturel du Brabant wallon. Juste à côté se trouve l’usine n° 2, construite en 1922 et acquise par la commune pour être démolie et reconvertie en site réservé aux activités communautaires. 

Entre les deux bâtiments se trouve un monument orné d’un buste en bronze représentant Paul Henricot (1873-1948).

Rue Belotte 1
1490 Court-Saint-Étienne

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Classé comme monument le 4 avril 2000

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Jo Van Hove

Vestiges de l'ancien château de Mont-sur-Marchienne

Le village de Mont-sur-Marchienne est cité pour la première fois dans une liste de biens gérés par l’abbaye de Lobbes au 9e siècle. Les terres appartiennent à l’époque à l’évêque de Liège qui les avait reçues du roi de Germanie Arnould de Carinthie. À partir de la fin du 10e siècle, la seigneurie de Mont-sur-Marchienne se trouve donc en principauté de Liège. Les avoués de cette ville possèdent également la seigneurie de Montigny-le-Tilleul. En 1408, le prince-évêque reprend personnellement la main sur le bien, pour deux longs siècles. En 1616, la seigneurie est engagée à la famille Bilquin-de Cartier. 

Au centre de l’entité, de part et d’autre de la rue Cardinal Mercier, se trouvent les vestiges du château de la Torre, construit au 16e siècle et qui faisait alors office de château-ferme. Vers 1570, l’édifice appartient au bailli de Marchienne avant d’échoir à la famille espagnole de la Torre y Butron Muxica. Au 19e siècle, le château est transformé en centre de délassement par les propriétaires d’une aciérie avant d’être détruit entre 1942 et 1947 afin de faire place à un quartier résidentiel. 

À l’entrée de la rue de l’Industrie et de la rue du Château se trouvent deux tourelles circulaires qui flanquaient autrefois le flanc sud du château. Elles sont surmontées d’une toiture polygonale à clocheton d’ardoises et ont été construites en moellons de calcaire.

Rue Cardinal Mercier 1-2
6032 Mont-sur-Marchienne

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Classés comme monument le 13 juillet 1989

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