Jo Van Hove

Orgues de l'église Saint-Jean-Baptiste à Loupoigne

Depuis le Moyen Âge, Loupoigne constitue une seigneurie liée à l’abbaye de Nivelles avant de changer plusieurs fois de mains sous l’Ancien Régime. La localité compte, encore de nos jours, un important patrimoine architectural parmi lequel il faut compter plusieurs biens classés. 

Au sein de l’église Saint-Jean-Baptiste se trouve un des nombreux orgues du Brabant wallon classés comme monument. Ces instruments de musique à vent, la plupart du temps liés à la religion dans l’inconscient collectif, comportent souvent des buffets d’une grande qualité artistique et fonctionnent parfois depuis plusieurs siècles pour les plus anciens. Ils sont joués majoritairement au moyen d’un clavier, avec ou sans pédalier. 

Les orgues de Loupoigne sont l’œuvre des frères Louis et Florian Gheude, célèbres facteurs d’orgue de Nivelles, très actifs dans la région dans la seconde moitié du XIXe siècle et dont plusieurs des réalisations sont aujourd’hui classées. Cet instrument constitue l’une de leurs meilleures productions conservées de nos jours. 

Le buffet, entièrement en chêne et travaillé par le sculpteur et ébéniste nivellois Antoine Coulon, date de 1857. Il est orné d’une façade de tuyaux en étain poli et a déjà fait l’objet d’une restauration en 1877-1878. Plusieurs autres campagnes de remise en état ont été effectuées par la suite, dont une dernière en 1988.

Place Charles Morimont
1471 Loupoigne (Genappe)

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Orgues classées comme monument le 3 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Orgues de l'église Saint-Pierre à Glabais

La charmante localité de Glabais, essentiellement rurale, abrite de nombreuses fermes dont certaines formaient des seigneuries sous l’Ancien Régime. Le patrimoine architectural du village est important et concentré au cœur de l’entité. Parmi celui-ci, l’église Saint-Pierre, érigée au XVIIe siècle, a été transformée en 1760, tout en conservant son chœur et son transept d’origine. 

Cette belle bâtisse en briques et pierre bleue, située en haut du village, ne manque pas de charme ni d’intérêt. Elle renferme de belles statues polychromes des XVIe et XVIIe siècles, plusieurs pierres tombales, parmi lesquelles la dalle funéraire de Louis de Hérissem (1647), et des vitraux contemporains qui méritent l’attention. Réalisés par l’artiste Yvon Charlier en 1993, ils illustrent les dimanches et les fêtes liturgiques. 

L’œuvre maîtresse du sanctuaire est toutefois son orgue, construit en 1845 et attribué à Pierre-Fidèle Delmotte de Saint-Léger. L’instrument est déjà remanié en 1854 par les célèbres frères Gheude de Nivelles. Objet de toutes les attentions, il a été restauré à plusieurs reprises en 1930, 1960 et 2007. Le buffet d’origine a été sculpté dans le bois de sapin, peint en couleur brune à l’extérieur et en beige à l’intérieur. Trente-trois tuyaux en étain recouverts de peinture argentée sont présents en façade. 

Non loin de là, on admirera également le presbytère, érigé en 1758 et situé dans un enclos protégé par un haut mur percé d’un portail.

Chemin de l’église Saint-Pierre 2
1473 Glabais (Genappe)

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Orgues classées comme monument le 25 novembre 1971

Institut du Patrimoine wallon

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Chapelle de Try-au-Chêne et potale Notre-Dame d'Alsemberg

À la limite entre Baisy-Thy et Bousval, sur un plateau, se trouve la très belle chapelle du Try-au-Chêne perdue au milieu des champs, non loin du bois de la Tassenière. Un chêne se trouvait autrefois à côté de l’édifice et fut remplacé par un érable sycomore, malheureusement abattu par une tempête en 2010. Un jeune chêne a été replanté à cet emplacement le 21 mars 2012 à l’occasion du pèlerinage annuel de Notre-Dame-du-Try-au-Chêne. 

La chapelle tire son nom du mot wallon try qui désigne une pâture communale, une jachère ou une friche. Le sanctuaire a été érigé en 1608 par le capitaine Thierry le Jeune, officier de l’archiduc Albert, gouverneur général des Pays-Bas espagnols, afin de remercier la Vierge de l’avoir protégé de la mort durant un combat. Une pierre conservant la dédicace du capitaine est située à droite de la porte. 

Érigée majoritairement en briques, la chapelle est surmontée d’un clocheton recouvert d’ardoises. L’intérieur est composé d’une nef unique. Au-dessus de la porte se trouve un blason surmonté d’un bas-relief orné d’une représentation de la Vierge et du fondateur de la chapelle et sous lequel est gravée une invocation en vieux français. La vierge du 17e siècle qui ornait autrefois l’autel est aujourd’hui conservée dans l’église de Bousval. Non loin se trouve une stèle en pierre bleue, dite « potale Notre-Dame d’Alsemberg » ; elle a été érigée en 1790 par le censier de la ferme de la Baillerie.

 

Chapelle de Try-au-Chêne et potale Notre-Dame d'Alsemberg © IPW

Rue Try-au-Chêne
1470 Bousval

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Classé comme site le 1er septembre 1997

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Orgues de l'église Saint-Hubert à Baisy-Thy

L’église Saint-Hubert a été construite en style classique, en 1763, sur un plan composé d’un chœur, de trois nefs et d’une puissante tour surmontée d’une belle toiture en cloche. Dans le chœur se trouve une stèle élevée, dans la seconde moitié du XIXe siècle, à la mémoire de Godefroid de Bouillon, prétendument né en 1061 à Baisy-Thy. L’église comporte un beau mobilier en bois polychromé des XVIIe et XVIIIe siècles, et abrite quelques œuvres intéressantes parmi lesquelles des fonts baptismaux gothiques du XVe siècle et quelques belles dalles funéraires. 

Le sanctuaire conserve également un beau ciboire offert à la paroisse, en 1817, par la reine des Pays-Bas venue se recueillir sur les lieux de la bataille des Quatre-Bras du 16 juin 1815, prélude à la bataille de Waterloo. Les orgues constituent toutefois la pièce maîtresse de l’édifice et comptent parmi les nombreuses pièces sorties de l’atelier des frères Gheude de Nivelles. Construit et livré en 1867, l’instrument comporte un buffet en chêne et une façade de tuyaux recouverts de peinture argentée.

Rue Godefroid de Bouillon
1470 Baisy-Thy (Genappe)

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Orgues classées comme monument le 17 mars 1980

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Sainte-Foy de Sauvenière

Située sur une vaste place surélevée et cernée de marronniers, l’église Sainte-Foy est l’héritière de trois campagnes de construction. 

La haute tour est d’origine romane et a été érigée dans le courant du XIe siècle. Bien que remaniée aux XVIe et XVIIe siècles, elle est l’unique vestige du sanctuaire primitif. Sous celle-ci, à l’intérieur, a également été préservée une voûte romane. Le reste de l’église a été reconstruit dans la première moitié du XVIIIe siècle, sous l’abbatiat de Pierre Dumonceau, abbé de Gembloux, qui était chargé de la collation (désignation du curé) de cette église. L’édifice a ensuite été lourdement remanié vers 1837. 

On accède à l’ensemble par un porche d’inspiration Louis XVI, percé au XIXe siècle. 

La tour romane, le perron, les vestiges de l’ancien cimetière et l’esplanade arborée ont fait l’objet d’une mesure de classement, au contraire du reste de l’ensemble.

À l’intérieur sont conservées quelques belles œuvres d’art. On y trouve un crucifix en chêne du milieu du XVIe siècle et des fonts baptismaux gothiques. 

Dans la façade du collatéral nord est scellée une dalle Renaissance frappée des armoiries d’Antoine Papin, abbé de Gembloux, et datée de 1537.

Rue du Trichon
5030 Sauvenière

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Classée comme site le 11 octobre 1948

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Ancienne abbaye d'Argenton

L’ancienne abbaye d’Argenton est un monastère fondé au début du XIIIe siècle par des sœurs augustines venues de Balâtre (Jemeppe-sur-Sambre). Affiliées en 1229 à l’ordre de Cîteaux, elles sont liées à l’abbaye de Villers-la-Ville. 

Les biens qu’elles ont laissés à Lonzée forment un ensemble isolé de bâtiments en brique et pierre bleue, en grande partie reconstruit au XVIIIe siècle et transformé en exploitation agricole après la fin de l’Ancien Régime. 

Au nord de l’ensemble se trouve la conciergerie, encadrée de murs et de deux tours-colombiers. L’édifice sert également de porche d’entrée et d’accès à l’ensemble abbatial. Celui-ci est surmonté d’un fronton frappé des armes de l’abbesse Josèphe Brabant et du millésime "Anno 1738". 

À droite, dans la cour, se trouvent une ancienne forge et des étables construites au XIXe siècle. En face de l’entrée, se situe l’imposant corps de logis d’esprit classique, érigé dans le troisième quart du XVIIIe siècle. À gauche, la façade est ornée des armoiries de l’abbesse Josèphe Gemine (1755-1766) et de la devise Candore et pietate. À droite se trouvent les armoiries de l’abbé de Villers-la-Ville Robert de Bavay (1782) et la devise Consilio et patientia. Au-dessus du frontispice se trouve le blason de Humbeline Diesberg (1767-1798) et la devise Pax et Jus. Contre le logis subsiste l’ancienne église abbatiale, aujourd’hui désaffectée. Elle a été érigée entre 1752 et 1754. Le site conserve également une grange du XVIe siècle, des étables du XVIIIe siècle, une remise à voitures de 1738 et des jardins.

 

Rue de l’Abbaye 50
5030 Lonzée (Gembloux)

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Classée comme monument et comme site le 13 janvier 1989

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Jo Van Hove

Chapelle des saints Pierre et Paul

Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, Grand-Manil faisait partie du comté de Gembloux. La première mention de cette seigneurie remonte au 11e siècle à l’époque où elle est acquise par l’abbaye de Gembloux. Au sud du village, un grand parc emmuraillé abrite le château de la Tour qui, à l’origine, faisait partie du système de défense du duché de Brabant face au comté de Namur. 

En effet, la moitié nord de l’actuelle commune de Gembloux se trouvait à la pointe sud du duché de Brabant. Le donjon, probablement érigé sur plan carré en moellons de grès au 12e ou au 13e siècle, comporte trois niveaux, dont le dernier est surmonté d’une haute toiture d’ardoise. Le porche est orné des armoiries de Guillaume Salmier, capitaine d’une compagnie d’infanterie wallonne. 

Le parc du château compte également un édifice classé au titre de monument. La chapelle des saints Pierre et Paul, aujourd’hui enfouie dans la végétation, est sans doute contemporaine du donjon. Elle est composée d’une petite nef unique et d’un chœur à chevet plat. La façade-pignon a été reconstruite en 1630, comme l’indique la date présente sur l’édifice. D’autres modifications, comme le percement de diverses baies, ont été entreprises aux 17e et 18e siècles. On y trouve également un bel autel en pierre de tradition Renaissance, daté lui aussi de 1630. Il figure une représentation naïve des saints Pierre et Paul et est orné des blasons de l’abbaye de Gembloux et de l’abbé Charles d’Ursel.

Avenue Georges Bedoret 7
5030 Grand-Manil

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Classé comme monument le 8 septembre 1983

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Presbytère de Grand-Leez

La paroisse de Grand-Leez a des origines très anciennes. Citée au début du XIIe siècle, elle est liée à l’abbaye de Floreffe à partir de 1175. C’est donc à l’abbé de Floreffe que revenait la tâche de collecter la dîme (impôt ecclésiastique) parmi les paroissiens. Il avait également la charge du curé de la paroisse. Les prémontrés de Floreffe s’acquittèrent de cette tâche jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 

Afin de satisfaire à leurs besoins et de réaliser leurs tâches dans de bonnes conditions, ils édifient un refuge dans le village dans la première moitié du XVIIIe siècle. Deux bâtiments sont érigés et séparés par un jardin clôturé : un presbytère à gauche et une grange à droite. Les édifices sont de style traditionnel et ont été bâtis en brique et pierre calcaire. L’ensemble a déjà été restauré au XIXe siècle. L’intérieur du presbytère a conservé un superbe décor de style Louis XVI. Outre des cheminées remarquables, on trouve de très belles tapisseries d’époque et des peintures murales représentant des paysages du vieux Grand-Leez, des bouquets et des liserons. La grange aux dîmes, endroit où étaient stockées les marchandises récoltées, a été fortement remaniée mais conserve un beau Christ du XVIIe siècle. Sculpté dans la pierre bleue, il a été installé sur un mur donnant sur le jardin du presbytère.

Rue de la Place 39-41
5031 Grand-Leez (Gembloux)

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Classé comme monument le 15 février 1949

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Jo Van Hove

Potale de l'Ange gardien à Gembloux

Le mot « potale » est un terme wallon qui ne trouve pas de traduction littérale en français. Il est le diminutif du terme « pote » qui signifie petit trou. À Namur, potale est traduit par « niche » ou « chapelle ». À Liège, la potale désigne conjointement le creux réservé dans le mur pour marquer la propriété et la niche abritant la statue d’un saint. Par analogie, le terme désigne également les petites caisses en bois accrochées aux murs des maisons. Lorsque la potale descend du mur et se pose sur un piédestal, elle est nommée « borne-potale » ou « niche sur pied ». Le terme « borne » renvoie ici simplement aux pierres dressées à des fins diverses. 

À l’entrée de l’abbaye de Gembloux se trouve la potale dite « de l’Ange gardien ». Cet édicule érigé dans la première moitié du XVIIIe siècle est parfois aussi appelé « le reposoir ». Construite en pierre et brique, elle se compose d’une niche entourée d’ailerons et posée sur un socle. Derrière une belle grille en fer forgé se trouve une copie de la statue d’ange réalisée par le sculpteur Bayard, l’auteur des stalles de l’abbatiale Saint-Guibert. L’original a été retiré en 1979 et est aujourd’hui conservé par un particulier.

Grand-Rue
5030 Gembloux

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Classée comme monument le 12 juillet 1978

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Chapelle-Dieu

Située au centre d’un enclos aménagé sur une butte, la chapelle-Dieu a été érigée au 18e siècle en souvenir de la victoire de Don Juan d’Autriche sur les Gueux. Né en 1545 à Ratisbonne, l’infant Don Juan d’Autriche est le fils naturel de Charles Quint et de Barbara Blomberg, fille d’un notable de la ville. Il ne rencontre son père qu’à l’âge de onze ans avant d’être reconnu par son demi-frère, le roi Philippe II d’Espagne. Il mène alors pour lui une brillante carrière militaire et défait notamment les Turcs au cours de la célèbre bataille de Lépante. En 1576, il est nommé gouverneur des Pays-Bas espagnols et vient s’installer dans nos régions. Il meurt le 1er octobre 1578 du typhus, maladie contractée lors d’une campagne militaire. 

La chapelle-Dieu est un édifice octogonal, récemment restaurée, caractérisée par sa haute toiture. L’entrée se fait par un porche aménagé vers 1820. L’intérieur, paré d’un décor de stucs, abrite un grand Christ en chêne du 16e siècle et un autel en marbre du 18e siècle. Dans l’enclos se trouve une pierre scellée portant l’inscription suivante : « Cette chapelle a été érigée en souvenir de la défaite des Gueux par Don Juan d’Autriche dans la bataille qu’il leur livra ici le 31 janvier 1578 ». Autour, les restes de sept potales en pierre ont été installés.

Route de Mazy
5030 Gembloux

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Classée comme monument le 31 décembre 1945

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