Code postal
1300

SPW- G. Focant 

Plaque pont du Christ à Wavre

Dans les heures qui suivent la terrible bataille de Waterloo, la ville de Wavre souffre considérablement des combats des 18 et 19 juin 1815. Une vingtaine à une trentaine de maisons sont incendiées par les Français dans le quartier du Sablon, et d’autres sont ravagées à Basse-Wavre et Bierges. 

Traversant la Dyle, un petit pont qui fut rebâti en 1845 doit son nom à un christ érigé en 1702. Aujourd’hui intégré aux aménagements modernes du centre de Wavre, ce pont fut le théâtre de sérieux combats au soir du 18 juin 1815. Son emplacement était en effet stratégique, car il était le principal passage menant à la ville. Les troupes prussiennes, barricadées sur la place du Sablon, attendent les Français tentant de pénétrer à Wavre. De chaque côté, les pertes sont estimées à 2 500 hommes. 

Une plaque commémorative rappelle ces furieux affrontements : « Le 18 juin 1815, ce pont fut l’enjeu d’un combat entre les troupes de Grouchy et de Blücher. » Le 9 mai 2009, une seconde plaque a été inaugurée ; elle rend hommage à des soldats ayant pris part aux combats : « Aux soldats du bataillon STOFFEL, du 2e régiment étranger (suisse), créé le 24 avril 1815 – intégré à la 10e division du 3e corps d’armée français (armée du Nord) – qui prirent part à la campagne de Belgique et qui furent décimés, à Wavre, en conquérant à deux reprises le Pont du Christ, dans la soirée du dimanche 18 juin 1815. »

1300 Wavre

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

J. Tordoir

Monument DEBEVE

Le cimetière de Chérémont à Wavre compte, au nombre de ses sépultures, le monument commémoratif des frères Debève. 

L’aîné, Jean-Baptiste, né le 10 septembre 1788 à Bois-de-Lessines, participe à de nombreuses campagnes de l’Empire. Il est naturalisé Français le 14 février 1825 et fait chevalier de la Légion d’honneur la même année. Resté au sein de l’armée française, il meurt à Douai le 27 septembre 1843 où il est inhumé. Son frère, Benoît-Joseph, né le 14 août 1793, est chasseur à cheval de la garde et décoré de la médaille de Sainte-Hélène. Il est décédé et enterré à Wavre en 1873. 

Le monument n’est donc pas une sépulture, mais bien un monument commémoratif. Il se présente sous la forme d’une haute colonne reposant sur un socle carré, surmontée d’une urne funéraire et décorée de la croix de la Légion d’honneur. On y trouve les épitaphes des deux frères : « J.-B. Debève, capitaine de cavalerie, chevalier de la Légion d’honneur » et « B.J. Debève, chasseur de la garde impériale décoré de la médaille militaire de Sainte-Hélène ». On y trouve aussi les noms de célèbres batailles auxquelles ils ont pris part : Austerlitz, Iéna, Eylau, Waterloo…

 

Cimetière de Chérémont
Avenue de Chérémont
1300 Wavre

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

IPW

Monument aux morts de Wavre

 

Comme dans d’autres villes wallonnes, les Fêtes de septembre sont l’occasion d’organiser un cortège vers le monument aux morts. Au départ, un monument aux morts de la Première Guerre mondiale avait été édifié devant le cimetière de la ville. En 1946, plusieurs associations patriotiques, ainsi que des représentants du Mouvement wallon ont décidé de réunir, en un monument unique, l’hommage aux morts wavriens de la révolution de 1830 et des deux guerres mondiales. 

Conçu par l’architecte Navez et inauguré en juillet 1951, il se présente sous la forme d’une colonnade semi-circulaire devant laquelle se trouve une urne destinée à accueillir une flamme et sur le socle de laquelle sont gravées les dates des conflits. À l’avant, la mention « À nos martyrs » se trouve juste derrière un parterre de fleurs qui, à l’origine, était une pièce d’eau.

Un peu en retrait de ce monument, une arcade conserve la cloche Donglebert, cloche wavrienne fondue en 1696 qui n’avait pas été réquisitionnée par les Allemands en 1943. Rachetée en 1954 par l’abbé Pensis, elle fut offerte au comité des Fêtes de Wallonie qui l’installa dans le parc Houbotte et décida de surmonter le monument d’un coq wallon. Volé il y a plusieurs années, ce coq n’a jamais été remplacé.

 

 

Parc Houbotte
1300 Wavre

carte

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

J. Tordoir

Château de la Bawette

Portant le nom d’un lignage attesté à Wavre depuis le XIVe ou le XVe siècle, le château de la Bawette est transmis par mariage en 1736 puis passe entre diverses mains. Situé en dehors de la ville, l’édifice a été considérablement modifié au XIXe siècle bien que conservant des parties plus anciennes. Le corps de logis est ainsi millésimé 1662. La façade principale est ornée d’un fronton aux armes des Hardy de Beaulieu, actuels propriétaires du lieu, réalisé en 1959.

Le général des armées de Saxe, Johann Adolf von Thielmann, commandant le 3e corps, y installe son quartier général le soir du 17 juin après avoir combattu à Ligny. La cavalerie de Lottum et la division Borke, qui formaient l’arrière-garde, arrivent en pleine nuit et bivouaquent sur la rive droite de la Dyle. Au matin du 18 juin, Thielmann et ses hommes quittent Wavre pour rejoindre le gros de l’armée à Plancenoit alors que l’avant-garde du maréchal Grouchy arrive dans leur direction. Thielmann est forcé de se replier sur Louvain et de laisser la Bawette entre les mains du général Hobe. Le 19 juin, c’est au tour de Grouchy de s’installer au château de la Bawette et d’y installer un inutile quartier-général dans le but de poursuivre sa route vers Bruxelles. C’est là, à 10h30, qu’il apprend la défaite de Waterloo de la veille et se voit forcé de se replier sur Wavre afin d’y entreprendre sa retraite sur Namur.

 

Château de la Bawette
1300 Wavre

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

J. Tordoir

Ferme de la Bourse à Limal

La ferme de la Bourse est une des belles exploitations agricoles traditionnelles situées à Limal. Appelée également « cense del Bourse », elle est caractérisée par son double porche millésimé 1702 et a de nos jours été reconvertie pour abriter plusieurs logements particuliers. L’ensemble des bâtiments, construits en pierre bleue et briques chaulées, s’articule autour d’une cour carrée.

Après avoir quitté la demeure du notaire Hollert, le maréchal Grouchy passe le reste de la journée du 18 juin dans cette exploitation agricole de Limal. À l’aube du 19 juin, les hommes de l’armée impériale parviennent à refouler les Prussiens vers Bierges et prennent la localité de Limal. Dans les années 1950, des traces de balles étaient encore visibles sur les murs de la ferme, ultimes témoignages des combats de retraite de l’armée française.

 

Rue Champêtre 2
1300 Wavre

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ferme de la Barrière à Wavre

La ferme de la Barrière est un beau bâtiment clôturé daté de 1775 et érigé sur un niveau et demi de brique et grès. Le rez-de-chaussée est éclairé de hautes fenêtres à linteau bombé. Le bâtiment sert d’octroi sous le régime français.

L’octroi

Aboli le 19 février 1791 par l’Assemblée nationale, l’octroi est une taxe créée sous l’Ancien Régime dont devait s’acquitter tout qui souhaitait entrer dans les murs d’une ville. Les finances de l’État sont toutefois toujours aussi désastreuses après la Révolution et de nombreuses villes accumulent rapidement un déficit important. L’octroi est donc progressivement rétabli sous le Directoire pour subvenir aux besoins des communes, des hôpitaux et des hospices. Il est rétabli par le gouvernement par les lois des 18 octobre et 1er décembre 1798. Cette taxe locale frappe les boissons, le bétail, le bois, le fourrage et les produits alimentaires. Malgré le fait que l’octroi constitue la source principale de revenus de la municipalité, il est extrêmement impopulaire. La mesure se poursuit pendant quelques décennies et est supprimée en Belgique en 1860. En France, l’octroi ne disparaît officiellement qu’en 1948.

Chaussée de Bruxelles 246 
1300 Wavre

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

J. Massaux-SPW

Ancienne cense des Carmes à Limal

La cense des Carmes, ou du Petit Sart, est une ancienne exploitation signalée depuis 1598 et acquise par les Carmes en 1727. Située au bord de la Dyle, il s’agit d’une petite ferme clôturée entièrement enduite et transformée en habitation dans l’Entre-deux-Guerres. 

Du bâtiment d’origine subsistent une porte charretière en arc cintré, deux autres petites portes cintrées du côté de la rue et une autre dans une dépendance. Une inscription située à droite de la porte d’entrée rappelle l’origine des bâtiments : « Ici s’élevait au XVIIIe siècle une cense dépendant de la communauté des Carmes Chaussés de Wavre, supprimée le 3 vendémiaire an V ».

Cette brève inscription entretient le souvenir d’une facette parmi les plus connues de la période française, celle de ses relations avec l’Église. Les premières années du régime républicain sont caractérisées par un profond anticléricalisme. Parmi les mesures adoptées, la suppression des ordres religieux, la réquisition de leurs biens matériels et la nationalisation de ceux-ci dans le but de les revendre. Rares sont les lieux qui aujourd’hui conservent la marque de cet état de fait, comme c’est le cas ici avec cette inscription, faisant aussi référence au calendrier républicain (24 septembre 1796).

Rue des Carmes 2
1300 Wavre

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

IPW

Ancien moulin de Bierges et le monument Gérard

Déjà mentionné en 1674, l’ancien moulin seigneurial de Bierges conserve des bâtiments des XVIIIe et XIXe siècles groupés autour d’une cour carrée. Le moulin a été érigé en brique et grès ferrugineux sur la rive droite de la Dyle. Sur la rive gauche se trouvent la grange et les écuries, séparées par un porche. Le moulin a été reconverti en jardinerie.

Le 19 juin 1815, le moulin est témoin de l’affrontement entre les Prussiens, défendant le bâtiment, et les Français, positionnés sur l’autre rive de la rivière. C’est au cours de ces combats que le général Gérard est touché d’une balle en pleine poitrine. Il est ensuite transféré dans la demeure du notaire Hollert afin d’y être soigné, à l’endroit même où la veille il avait sommé Grouchy de marcher au canon.

Un monument inauguré derrière le moulin de Bierges le 28 septembre 1958 rend hommage au général Maurice-Étienne Gérard, commandant le 4e corps des troupes impériales en 1815. Resté dans l’armée, il est nommé maréchal par le roi Louis-Philippe en 1830 et se porte au secours de la jeune Belgique en 1831 et 1832 face aux Hollandais. Il est donc connu chez nous sous ce double aspect ; c’est également la raison pour laquelle ce monument a été offert par le comité des fêtes pour la commémoration des journées de septembre 1830. 

Sculpté dans la pierre bleue, le monument est orné d’un portrait en médaillon du général. En dessous, figure l’inscription suivante : "En ces lieux fut blessé le 18 juin 1815 le général Gérard, héros de l’Empire et défenseur de notre indépendance nationale". Le général fut un des artisans de la retraite française, sous la conduite de Grouchy, menée dans un premier temps non loin de Waterloo.

 

Rue du Manège 16
1301 Bierges (Wavre)

carte

https://www.moulindebierges.be/

Frédéric MARCHESANI, 2014

Paul Delforge

Monument Alexis HOUBOTTE

Monument  Alexis Houbotte, réalisé par Julien Dillens, jardin de l’hospice Fiérain, mai 1905 ; parc Houbotte, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

À l’origine, le monument Alexis Houbotte, inauguré en 1904, a été installé dans le jardin de l’Hospice Fiérain. Par la suite, il a été déplacé et s’est retrouvé au centre d’un parc aménagé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, sur l’emplacement de l’ancien domaine des Carmes. Le lieu qui fut baptisé « parc Houbotte » accueille aussi, depuis 1951, le monument aux victimes wavriennes tant des deux guerres mondiales que la Révolution de 1830, et depuis 1954 la cloche Dongelbert. En raison de sa situation proche de la gare, ce parc occupe une position relativement centrale dans la ville de Wavre et l’on ne peut que s’étonner, par conséquent, du peu d’informations relatives au « médecin de la bienfaisance publique », titre qui figure sur la face avant du piédestal qui supporte son buste. L’activité d’Alexis Houbotte a sans conteste marqué les esprits de la population locale, puisqu’une souscription publique a été lancée pour lui ériger un monument. Pourtant, l’historiographie paraît bien pauvre lorsqu’il s’agit de cerner davantage le parcours et l’activité de ce médecin. Chacun s’accorde à lui reconnaître une attention particulière à l’égard des pauvres et des malades durant de nombreuses années, dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Il apparaît de manière précise que le « docteur bienfaiteur des pauvres » a été le médecin de la Bienfaisance publique de 1875 à 1901, mais aucune information ne paraît disponible pour cet homme dont la date naissance reste aussi inconnue. Par conséquent, il existe un véritable contraste entre la discrétion de ce médecin et la notoriété qui entoure l’artiste qui a sculpté son buste.

Fasciné par une exposition des œuvres de Léopold Harzé (1867), formé notamment par le Liégeois Simonis à l’Académie de Bruxelles qu’il fréquente en cours du soir (1864-1868, 1873-1875), Julien Dillens (1849-1904) devait devenir ingénieur selon l’avis de son père en dépit d’un environnement familial largement ouvert au monde artistique. Il sera dessinateur, aquarelliste et sculpteur. Employé sur plusieurs chantiers de décoration bruxellois (années 1870), le jeune sculpteur y fait ses armes, tout en exposant quelques œuvres personnelles dans les Salons. C’est l’une d’elles, L’Enigme, montrée à Bruxelles, qui focalise l’attention de tous les critiques en 1876. Taxé de « vulgaire », son nu féminin semble faire scandale, alors qu’il est fort apprécié par de jeunes artistes qui se mobilisent, forment un Cercle qui, plus tard, deviendra L’Essor et organisent une exposition des œuvres de Dillens. Après un bref séjour à Paris, ce dernier remporte le Prix de Rome 1877 : son goût pour le style néo-renaissance français va pouvoir s’immerger à la source. Imprégné de Renaissance italienne, le style novateur de Dillens se heurtera encore pendant quelques années à l’absence de reconnaissance de ses contemporains. 

Monument  Alexis Houbotte

Pendant dix ans, les grandes commandes officielles lui échappent ; il doit se contenter de réalisations secondaires jusqu’au moment où, au début des années 1890, les commandes abondent à Bruxelles comme en pays flamand. Ses bustes officiels ou d’inspiration se multiplient, de même que les monuments funéraires, les fontaines, etc. Il est fait appel à son talent pour des statues didactiques destinées à l’Exposition universelle de Bruxelles (1897). Exposant souvent à l’étranger, professeur à l’École artistique d’Ixelles (1887) puis à l’Académie de Bruxelles (1898-1901), président de l’Essor, l’artiste fidèle à son style et à ses thèmes de prédilection est à la fois un « grand maître de la sculpture belge » et un artiste controversé quand la commande lui est passée pour le buste en bronze d’Alexis Houbotte. Il doit d’ailleurs s’agir de l’une des toutes dernières réalisations du sculpteur : atteint d’un cancer, Julien Dillens décède en décembre 1904 ; le monument Houbotte semble, quant à lui, avoir été inauguré en mai 1905.

 



Pierre GUSBIN, Wavre : Parc de la mémoire, dans Wavriensia, n° 1, 2011, p. 17-30
Hugo LETTENS, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 367-372
Georges-Marie MATTHYS, dans Biographie nationale, t. 43, col. 334-346
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 495

Jardin de l’hospice Fiérain puis parc Houbotte
1300 Wavre

carte

Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Stèle Étienne GÉRARD

C’est à l’occasion des Fêtes de Wallonie en septembre 1958 qu’est inauguré, à Bierges, la stèle au général français Étienne Gérard. L’initiative en revient officiellement au Comité de la Fête de la Wallonie de Wavre et des environs (CFWW), groupement au sein duquel se montre particulièrement actif Achille Philippot, l’un des responsables de la section de Wavre de Wallonie libre. En prenant cette initiative, le Comité souhaite à la fois commémorer la victoire remportée à Bierges, le 18 juin 1815 par le général Gérard à la tête du 112e de ligne (dans la foulée de la bataille de Ligny), et rappeler que c’est le même militaire français qui assura définitivement, le 23 décembre 1832, l’indépendance de la Belgique par la victoire qu’il remporta à Anvers sur l’armée hollandaise. L’association de ces deux événements historiques, dans un même monument qui sera honoré annuellement dans le cadre des Fêtes de Wallonie, en dit long sur les valeurs et les références défendues par les responsables locaux de Wallonie libre et leurs sympathisants.

Le militaire qui est ainsi honoré est un Français (1773-1852). Engagé dans le 2e bataillon de volontaires de la Meuse en 1791, grenadier sous les ordres de Dumouriez en 1792, il prend part à la bataille de Jemappes (6 novembre), ainsi qu’à celle de Neerwinden (mars 1793) aux conséquences opposées. Présent aux batailles de Fleurus comme à Charleroi (1794), il est gradé dans l’armée de Sambre-et-Meuse et reste dans l’ombre de Bernadotte, promu maréchal en 1804. Participant à toutes les batailles de l’Empire, il est élevé au rang de comte en 1813 par Napoléon, à celui de chevalier par Louis XVIII, et de pair de France par… Napoléon en juin 1815. Négociant le passage définitif des armées françaises au nouveau gouvernement, Gérard se retire à Bruxelles pendant quelques mois. Rentré en France (1817), il est élu député libéral (1822) ; en 1830, il prend le parti du duc d’Orléans et est nommé ministre de la Guerre sous la Monarchie de Juillet. Rappelé pour assurer le commandement de l’Armée du Nord (août 1831), il fait fuir les troupes « hollandaises » qui avaient franchi la frontière belge ; quant au siège d’Anvers, il y met fin le 23 décembre 1832, en contraignant les Hollandais à la capitulation. Jusqu’à ses derniers jours, celui qui avait reçu des autorités belges une épée d’honneur en témoignage de reconnaissance exerça encore diverses fonctions politiques importantes à Paris.
Alors que la ville d’Anvers avait refusé (1894) le monument Gérard que finit par accueillir la ville de Tournai (1897), la section de Wavre veut se souvenir – de façon certes plus modeste – que le 18 juin (date marquante), le commandant français a été blessé par balle à la poitrine lors de l’attaque du Moulin de Bierges. Une stèle sobre, en calcaire, rehaussée d’une médaille figurant le portrait du général Gérard et plaque commémorative, rappelle ce souvenir ; elle est inscrite au répertoire mondial des souvenirs napoléoniens. Sur la face avant, on peut lire :

« EN CES LIEUX FUT BLESSÉ
LE 18 JUIN 1815
LE GÉNÉRAL GÉRARD
HÉROS DE L’EMPIRE ET
DÉFENSEUR DE NOTRE
INDÉPENDANCE NATIONALE
CFWW 1958 ».

Au début de l’année 2014, le monument a été enlevé de son endroit originel. Afin de lui offrir une meilleure visibilité, le Cercle d’Histoire, d’Archéologie et de Généalogie de Wavre et du Brabant wallon a suggéré à la ville de Wavre de le déplacer. Son inauguration au coin de la ruelle al ‘Buse s’est déroulé le dimanche 6 juillet 2014 en présence d’un détachement de militaires français, à l’occasion d’un week-end de reconstitution des combats qui se sont déroulés à Wavre en 1815.

 

Sources

Chaumont-Gistoux, Grez-Doiceau et Wavre, Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Liège (Mardaga), 2007, p. 206
Paul DELFORGE, Achille Philippot, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1264-1265
Paul DELFORGE, Essai d’inventaire des lieux de mémoire liés au Mouvement wallon (1940-1997), dans Entre toponymie et utopie. Les lieux de la mémoire wallonne, (actes du colloque), sous la direction de Luc COURTOIS et Jean PIROTTE, Louvain-la-Neuve, Fondation Humblet, 1999, p. 285-300
Alain CHAPPET, Roger MARTIN, Alain PIGEARD, André ROBE, Répertoire mondial des souvenirs napoléoniens, Paris, éd. SPM, 1993, p. 694
Informations communiquées par Jean Boucher, secrétaire du Cercle d’Histoire, d’Archéologie et de Généalogie de Wavre et du Brabant wallon asbl, mai 2014
Inauguration du monument Gérard à Bierges en 1958, dans Wavriensia, n°6, 1958
Ch. DE VOS, Le monument du général Gérard, dans Wavriensia, n°5, 1966

 

Stèle général Gérard

Boulevard de l’Europe 
1301 Bierges

carte

Paul Delforge