Dedoyard Georges

Culture, Architecture

Verviers 22/12/1897, Liège 30/01/1988

Architecte, urbaniste, professeur à l’Institut supérieur d’Architecture, architecte général du gouvernement à Liège, cet élève de Joseph Moutschen a dressé les plans de nombreux édifices publics et privés majeurs. 

Après avoir réalisé le pavillon de la ville de Liège à l’Exposition de 1930, Georges Dedoyard a surtout opéré à Liège : l’ancien bâtiment de la Générale (bld de la Sauvenière, en 1937), le Palais du Commissariat général à l’Exposition de l’Eau de 1939, les bains et les thermes de la Sauvenière (1942), les bâtiments dits du Bon Marché (place de la République française, en 1952), la centrale hydroélectrique d’Ivoz-Ramet (1954), la cité administrative de l’État (dite la Tour des Finances, rue Paradis, en 1965). 

Assurément, Dedoyard s’est vu attribuer des projets d’envergure, celui de la Sauvenière, de style moderniste et empreint de fonctionnalisme, souhaité par Georges Truffaut, étant assez emblématique avec sa gare des bus, ses deux bassins de natation sur une immense dalle de 80 mètres de long et couverts par une voûte en béton translucide, un ensemble complet de bains publics et d’hydrothérapie, un restaurant et… un abri anti-aérien.

Pour orner le pont des Arches dont il supervise la reconstruction (1947), Georges Dedoyard fait appel à plusieurs sculpteurs qui assurent une décoration spectaculaire de l’infrastructure. On doit encore à Dedoyard un certain nombre de bâtiments industriels à Ougrée. À Bastogne, il a conçu le mémorial du Mardasson, monument en forme d'étoile américaine à cinq branches (1950) et, dans le domaine du génie civil, l’architecte a introduit sa signature sur quelques ponts surplombant des autoroutes, dont celle de Wallonie, ou encore la Meuse (le pont Albert Ier, en 1957 et le pont Kennedy en 1960).

Attentif à la question wallonne, Georges Dedoyard a été mêlé de près à une série de groupements wallons actifs à la fin de la Seconde Guerre mondiale et à la Libération, dans le domaine de la défense des intérêts culturels, économiques et politiques de la Wallonie. Lors du Congrès national wallon du 20 et 21 octobre 1945, il se prononce d’abord en faveur d’un rattachement de la Wallonie à la France avant de se rallier à la formule fédéraliste. Signataire du Manifeste des Intellectuels wallons et flamands, aussi appelé Accord Schreurs-Couvreur (3 décembre 1952), il est aussi l’un des dix membres wallons du Collège wallo-flamand constitué en 1954. Membre du comité exécutif du Congrès culturel wallon (1955), il milite encore au sein du Comité permanent d’Action wallonne (1962-1964).

Sources

Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 407-408
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. III, p. 360, 373, 377