Jennissen Emile

Militantisme wallon, Politique

Liège 11/11/1882, Liège 05/06/1949

Docteur en Droit de l’Université de Liège (1902), Émile Jennissen effectue son stage à Paris et devient avocat à la Cour d’Appel de Liège. Lié aux milieux littéraires et politiques parisiens – il ne cache pas ses affinités pour le parti Radical, républicain et anticlérical et il est l’auteur d’articles dans plusieurs grandes revues françaises de l’époque. Attaché à la France, à sa langue, sa culture et sa civilisation, Émile Jennissen fonde à Liège l’association des Amitiés françaises (1909) et contribue au développement de ce mouvement en Belgique.

Militant wallon dès les premières années du XXe siècle, il respecte les revendications flamandes, mais entend protéger les intérêts wallons. En 1911, Émile Jennissen publie une brochure dont le titre est tout un programme : Wallons-Flamands. Pour la séparation politique et administrative. Dans ce projet fédéraliste succinct, il se prononce en faveur de la création d’un Parlement flamand et d’un Parlement wallon. La séparation, Émile Jennissen la justifie par des raisons morales, politiques, économiques et linguistiques. Il considère que les aspirations de la Wallonie sont méconnues et son essor entravé.

En 1912, à la suite du Congrès wallon de juillet et de la Lettre au roi, il relève le défi de Jules Destrée visant à créer le premier parlement pour la Wallonie. Membre fondateur de l’Assemblée wallonne où il est l’un des délégués de Liège (octobre 1912), Émile Jennissen s’y montre un autonomiste déterminé. En juillet 1923, il est, avec Jules Destrée, à la tête des fédéralistes qui démissionnent d’une Assemblée wallonne éloignée de la « tradition de 1912 ». Membre-fondateur de la Ligue d’Action wallonne de Liège (1923), Jennissen est aussi de l’équipe de la Concentration wallonne (1930-1940). Il est alors député de Liège (1922-1939) et met à profit sa présence à la Chambre des représentants pour exposer ses positions wallonnes. Libéral démocrate progressiste, défenseur du suffrage universel, de l’école laïque et du service personnel, Émile Jennissen devient un éphémère ministre (1939). Conseiller communal de Liège (1926-1949), échevin à trois reprises, il est révoqué par l’occupant allemand en date du 4 juin 1941 en même temps qu’Auguste Buisseret. Le 7 septembre 1944, il retrouve un échevinat et est chargé de l’Instruction publique. Résistant wallon, il participe, dans la clandestinité, à la préparation du Congrès national wallon de l’après-guerre (1945).

En 1946, Émile Jennissen fait adopter par le Conseil communal de Liège l’orthographe définitive du nom de la ville de Liège. Jusqu’alors l’accent voguait entre grave et aigu.

Sources

Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. II, p. 871-873

Mandats politiques

Député de Liège (1922-1939)
Conseiller communal de Liège (1926-1949)
Échevin (1932-1946)
Ministre (1939)