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Leburton Edmond

Politique, Député wallon

Lantremange 18/04/1915, Waremme 15/06/1997
 

Député wallon : 1980-1981

Licencié en Sciences politiques et sociales de l’Université de Liège (1935), fonctionnaire au ministère de l’Emploi et des Affaires sociales lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Edmond Leburton est fait prisonnier de guerre au terme de la Campagne des Dix-huit Jours. Ayant réussi à s’évader, il entre dans la Légion belge, devient le commandant du groupe Otarie pour l’Armée secrète dans la région de Huy-Waremme, connu sous le nom de Jean-Pierre. Militant socialiste de longue date, il participe aussi à la restructuration du mouvement socialiste clandestin.

Nommé contrôleur principal auprès du Premier ministre A. Van Acker, chef de Cabinet de Léon-Éli Troclet, ministre du Travail et de la Prévoyance sociale (1947-1948), il travaille ainsi auprès des deux principaux artisans de la Sécurité sociale. La suite de sa carrière en sera influencée. Professeur à l’École provinciale de service social et à l’École professionnelle d’infirmières (1945-1960), Ed. Leburton enseigne aussi à l’Institut d’Études sociales de l’État à Liège (1946-1958). Mais c’est la politique qui va occuper l’essentiel de son attention.

Élu conseiller communal de Waremme dès 1946, il devient le bourgmestre de Waremme en janvier 1947 : « Le Grand Chef Blanc » entame un mandat de quarante années sans interruption. Député socialiste de Huy-Waremme élu pour la toute première fois en février 1946, il va conserver ce mandat durant trente-cinq ans (1946-1981). Membre du bureau du PSB (à partir de 1947), Ed. Leburton est plusieurs fois ministre : ministre de la Santé publique et de la Famille (23 avril 1954-26 juin 1958), ministre de la Prévoyance sociale (1961-1965), ministre chargé de la Coordination de la Politique d’Infrastructure (1965-1966), ministre des Affaires économiques en remplacement de Joseph Merlot décédé (1969-1971). Attentif à la question wallonne au sortir de la Seconde Guerre mondiale, il se montrera ensuite beaucoup plus distant à l’égard des revendications du Mouvement wallon.

Président de l’Union nationale des Mutualités socialistes (1959-1985), le ministre Leburton a laissé son nom à la loi qui réorganise l’INAMI (1963). Jouant la carte d’un parti socialiste unitaire et peu enclin aux réformes institutionnelles, il accepte le portefeuille des Affaires économiques en 1969, prépare l’instauration de la TVA et fait adopter le nouveau projet de loi d’expansion économique. Avec Henri Simonet, il défend l’idée d’une économie belge globale et nationale, où les différences régionales, de peu d’importance à leur estime, peuvent être prises en compte par le pouvoir central. Malgré ses réticences, le député de Huy-Waremme vote les dispositions de la révision de la Constitution (décembre 1970). Co-président du PSB (1971-1973), il prend la tête d’un gouvernement tripartite en janvier 1973. Il est le premier et le seul socialiste wallon à accéder à la fonction de premier ministre belge (26 janvier 1973-25 avril 1974) dans toute l’histoire de la Belgique unitaire. 

Tombé sur l’Affaire Ibramco, celui qui avait été nommé ministre d’État en 1971 reste député jusqu’en 1981 et continue de jouer un rôle important, tant à la tête des Mutualités socialistes que du PS(B). Président de la Chambre (7 juin 1977-11 janvier 1979), il est absent le jour où celle-ci doit voter les lois créant les pouvoirs régionaux et accordant des compétences aux entités fédérées (4 août). Il achève son parcours parlementaire en siégeant au Conseil régional wallon (1980-1981).

 

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 368-371

Député (1946-1981)
Conseiller communal de Waremme (1947-1988)
Bourgmestre (1947-1987)
Ministre (1954-1958,  1961-1965, 1965-1966, 1969-1971)
Premier ministre (1973-1974)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1981)