no picture

Wincqz Thomas

Socio-économique, Entreprise

Soignies 07/03/1752, Soignies 03/01/1807


Au milieu du XVIIIe siècle, Grégoire Wincqz (1708-1794) a donné à une activité familiale traditionnelle une dimension jamais atteinte. Ce n’est plus un simple marchand ou tailleur de pierre qui est installé dans la région de Soignies, mais un véritable patron d’entreprise. Parmi ses 11 enfants, un seul reprend finalement le métier de carrier ; il s’agit de Thomas, frère de Jean-François l’architecte et de Jean Baptiste l’avocat. Formé aux côtés de son père et de ses ouvriers, Thomas ne reprend que très progressivement les affaires familiales, le père ayant travaillé jusqu’à son dernier souffle.

Ayant contracté un premier « bon » mariage avec la fille d’un riche bourgeois (1778), Thomas Wincqz hérite d’une importante fortune au décès de Grégoire en 1794. Outre les biens et le savoir-faire, il avait hérité de son père une machine à feu, la première installée dans la région de Soignies en 1785. Propriétaire foncier, exploitant de carrières, Thomas Wincqz est un entrepreneur, bourgeois prospère, qui commerce, surveille la bonne exécution des commandes et emploie du personnel.

Lors des événements politiques qui agitent les provinces wallonnes au lendemain de la Prise de la Bastille à Paris, Wincqz est étroitement associé à la gestion publique de la cité. Magistrat (1792), agent national (1794), il représente la République dans la région sonégienne, mais il ne paraît pas apprécier les nouvelles idées, se contentant de maintenir et de poursuivre ses affaires, en acquérant au passage quelques « biens nationaux ». Parmi ses 17 enfants, nés de deux mariages, Grégoire-Joseph Wincqz (1783-1852) sera son principal héritier et continuateur de la dynastie des Wincqz, maîtres de carrière.

 

Sources

Jean-Louis VAN BELLE, Une dynastie de bâtisseurs. Les Wincqz. Feluy-Soignies XVIe-XXe siècle, Bruxelles, ciaco, 1990, p. 51-58
Jean-Louis VAN BELLE, dans Nouvelle Biographie nationale, t. III, p. 353-354