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Maison des syndicat, Place Saint-Paul

C’est en 1948 que la Fédération des Métallurgistes FGTB de la Province de Liège acquiert place Saint-Paul, avec l’aide de la FGTB nationale, un ancien hôtel de maître du XIXe siècle que la Régionale FGTB de Liège/Huy/Waremme remplace un quart de siècle plus tard par un immeuble neuf inauguré en 1975. 

Ce bâtiment abrite les locaux de la Form’action André Renard, personnalité qui incarnera et diffusera largement la conscience wallonne et fut élevé, pour cela, au rang de Commandeur du Mérite wallon en 2012.

1950 : un projet de gouvernement wallon 

Au lendemain de la mort de quatre manifestants à Grâce-Berleur au plus fort des grèves pour l’abdication de Léopold III, le 30 juillet 1950, c’est à la Maison des Syndicats de la FGTB place Saint-Paul, selon plusieurs témoignages, que la mise en place d’un gouvernement wallon séparatiste fut sérieusement envisagée au cours d’une réunion rassemblant le comité liégeois de grève (dont André Renard, Robert Lambion, Robert Gillon), des représentants de partis (libéral et communiste) et des militants de mouvements wallons. Selon un autre témoin, deux autres réunions auraient eu lieu en d’autres endroits de Liège, la veille et l’avant-veille, avec le même projet, dont André Renard entretint également des syndicalistes non liégeois le 29 juillet à Pont-à-Lesse. La solution de compromis qui intervint peu après dans l’affaire royale mit un terme à ces menées révolutionnaires, rarement évoquées depuis.

Place Saint-Paul9-11
4000 Liège

carte

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

VISITWallonia

Le Delta, anciennement Maison de la culture de Namur

Oeuvre de l’architecte V. Bourgeois avec la collaboration de J. Ledoux, G. Lambeau et J. Collin, la construction de la maison de la Culture de Namur est entamée en 1957. Inauguré le 24 mai 1964 et situé au confluent de la Sambre et de la Meuse, le bâtiment est un essai hardi d’intégration d’une architecture moderne à proximité du Musée archéologique et de la porte de Sambre-et-Meuse.

1970 : le Congrès de Wallonie libre

Wallonie libre est née suite à l’appel du 18 juin 1940 lancé par le général de Gaulle, date également du traditionnel pèlerinage à l’Aigle blessé de Waterloo153. Ayant entendu l’appel, une poignée de militants décide de fonder Wallonie libre, sur le modèle de la France libre. Durant la guerre, plusieurs groupes se constituent partout en Wallonie et opèrent un travail clandestin de résistance. De grandes figures du Mouvement wallon prennent une part active dans ces actions : François Van Belle, Fernand Schreurs, Maurice Bologne, etc. La libération du pays en 1944 ne met pas fin aux activités de Wallonie libre qui poursuit son action pour l’égalité entre Wallons et Flamands au sein de l’État unitaire. Elle soutient le travail du Congrès national wallon et se prononce contre le retour de Léopold III en 1950.

Wallonie libre organise notamment à Namur un congrès de combat, en 1963 et son Congrès du 30e anniversaire, à la maison de la Culture, le 21 juin 1970. Au moment où le Gouvernement présentait son projet de révision de la Constitution, Wallonie libre prônait un fédéralisme complet et une consultation populaire sur les limites de Bruxelles, deux revendications allant bien au-delà des compromis déjà en cours de négociation.

1974 : première réunion du Comité ministériel wallon

En 1974, à défaut de concrétiser le fédéralisme que les Wallons appellent de longue date, la régionalisation préparatoire permet la création de comités ministériels exécutifs régionaux, au sein du gouvernement national. Les ministres wallons, toujours membres du gouvernement central, choisissent Namur et la Maison de la Culture pour leur première réunion, tenue le 25 novembre 1974 ; un choix que le Président du Comité ministériel, Alfred Califice, qualifie de « symbolique ».

Dans les faits, cette réunion sera la seule que cet exécutif tiendra à Namur. Il faudra attendre 1984 et l’affirmation de la régionalisation effective pour que le Gouvernement wallon s’implante, progressivement mais définitivement, dans sa capitale. 

 

La Maison de la Culture de la Province de Namur devient Le Delta

Oeuvre de l'architecte Philippe Samyn, Le Delta a ouvert officiellement ses portes le 21 septembre 2019. Le bâtiment, entièrement rénové, accueille de nombreux espaces dédiés à la culture : 

 

  • 3 niveaux d’expositions dédiés à l’art contemporain
  • 3 salles de spectacle
  • des studios d’enregistrement
  • des résidences d’artistes
  • des espaces d’animation et de formation


Pour choisir ce nom, la Province de Namur a opté pour la méthode participative; accompagnés d'experts en intelligence collective, les participants ont passé deux journées à réfléchir aux valeurs et au positionnement du nouveau lieu. Au terme de ce workshop, un nom est ressorti : Le Delta
 
Le Delta, comme deux cours d’eau et leurs affluents issus des quatre coins de la province et qui convergent en un lieu avant de repartir et de se diffuser sur l’ensemble du territoire.

Le Delta, comme l’embouchure d’un fleuve qui accumule des alluvions et les essaime ensuite dans un ensemble plus grand. Le lieu accumule des publics venus de tout le territoire (et au-delà !) et essaime ensuite un partage de valeurs, des échanges…

Le Delta, comme le différentiel, en mathématiques. Ce qui fait notre différence.

Le Delta, comme le symbole philosophique, un symbole fédérateur/rassembleur (trinité).

Le Delta, comme la lettre grecque qui en majuscule prend la forme du triangle et illustre ainsi le concept de tiers-lieu. On peut également y voir trois côtés : le territoire/le lieu à Namur/le public. Ce public à la base du triangle et qui sous-tend toute notre action de service public.

Le Delta, comme la pensée ternaire et non binaire, c’est une troisième voie entre le bien et le mal ; entre le noir et le blanc. On apporte une réflexion, une nuance.

Enfin, Le Delta, c’est court, c’est facilement mémorisable et transposable parfaitement dans le langage courant.

Avenue Golenvaux 14
5000 Namur

carte

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

IPW

Statue La Légende

Oeuvre du sculpteur liégeois Joseph Rulot (1853-1919), La Légende devait au départ faire partie d’un ensemble monumental en l’honneur de la mémoire du poète wallon Nicolas Defrêcheux (1825-1874), auteur de Lèyiz-m’plorer et membre fondateur de la Société liégeoise de littérature wallonne en 1856 déjà. 

Un concours lancé en 1895 avait abouti au choix du projet initial de l’artiste, qui se composait de quatre figures allégoriques (La Légende, La Poésie, La Fantaisie et La Naïveté) et de divers personnages issus des poèmes de Nicolas Defrêcheux, ainsi qu’une fontaine et un portrait en médaillon du poète. 

Suite à des problèmes de financement et à une polémique quant à son emplacement, le projet subit des retards jusqu’à ce que la Première Guerre mondiale et la mort de Joseph Rulot en 1919 sonnent la fin de l’entreprise. 

Aujourd’hui, une seule des quatre statues se trouve encore dans le parc de la Boverie.

Sculptée dans la pierre à partir d’une maquette de Rulot, elle fut acquise par la ville de Liège en 1956 et installée à son emplacement définitif au milieu des années 1960. Beaucoup plus petite que la taille de douze mètres prévue à l’origine, et dénaturée de sa signification première, cette statue reste néanmoins le témoin d’une entreprise grandiose qui avait pour but de célébrer la Wallonie au travers d’un hommage à un de ses écrivains.

Parc de la Boverie 

4000 Liège

carte

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

G. Focant SPW

Fresque des Wallons

Réalisée entre avril et août 2004, la fresque des Wallons est une grande oeuvre en trompe-l’oeil décorant l’entièreté du pignon de l’extension contemporaine de l’hôtel de ville de Namur donnant sur les « Jardins du Maïeur ». Inspiré par une célèbre fresque similaire sur la place Royale à Québec (ville jumelée avec la capitale wallonne), le projet naît en 2001, tant pour célébrer la Wallonie au coeur de sa capitale que pour agrémenter cet espace, récemment aménagé en jardin. L’oeuvre est inaugurée à l’occasion des fêtes de Wallonie le 18 septembre 2004. 

Réalisée par l’atelier français « Cité de la Création » (qui avait signé un travail similaire à Lyon) et regroupant près de 250 personnages sur un espace de 330 m2, la fresque monumentale évoque des références typiques de l’histoire tant ancienne que récente de la Wallonie, des personnages historiques, artistes, écrivains, etc. On remarquera aisément aussi bien la reproduction du coq wallon de Pierre Paulus que le portrait de François Bovesse à une fenêtre, à titre d’exemple. 

La fresque des Wallons est aujourd’hui un des témoins les plus symboliques de l’histoire de la Région, au même titre que ses soeurs et modèles de Québec et de Lyon.

Esplanade de l’Hôtel de Ville
5000 Namur

carte

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009