Frédéric MARCHESANI, 2013

Église Saint-Lambert de Manderfeld

Une trace significative de l’ancien Électorat de Trèves se situe sur le territoire de l’actuelle localité de Manderfeld. C’est dans la villa de Manderfeld que l’empereur Lothaire Ier fit rédiger en 845 un diplôme en faveur de l’abbaye de Prüm. Le destin et l’importance du lieu ne cessèrent d’augmenter au Moyen Âge : dans le courant du XIVe siècle, les seigneurs de Daun, dans l’Eifel, s’attribuèrent les droits de justice sur un quart du territoire de Manderfeld avant que le domaine ne soit vendu en 1404 à l’abbaye de Prüm puis racheté en 1469 par les comtes de Manderscheidt, autre famille dynastique de l’Eifel. La justice de Manderfeld dépendait alors de l’office de Schönberg, dans l’Électorat de Trèves ; cette appartenance fut concrétisée à partir du XVIIe siècle par l’installation d’un poste de douanes face aux territoires luxembourgeois de la terre de Saint-Vith. Un château se trouvait sur le territoire mais fut détruit par les troupes de Louis XIV à la fin du XVIIe siècle ; il n’en subsiste rien de nos jours.

L’église paroissiale Saint-Lambert est un édifice gothique possédant encore une tour romane, sans doute des XIe et XIIe siècles. Le sanctuaire fut restauré après 1520 à la demande de Richard von Geiffenclau, prince-électeur de Trèves de 1511 à 1531. Ancien chanoine de la cathédrale de Trèves avant d’être élu prince-électeur, il prit part en 1519 à l’élection de Charles Quint ainsi qu’à la célèbre Diète de Worms de 1521, où il tenta en vain de convaincre Martin Luther de se rétracter. L’église de Manderfeld porte encore aujourd’hui la marque des importants travaux entrepris par Richard von Greiffenclau : ses armoiries figurent au coin nord-est de la tour.

Non loin de là, la localité de Schönberg, dans l’actuelle commune de Saint-Vith, faisait elle aussi partie de l’Électorat de Trèves. Un important château qui surplombait la vallée de l’Our, possession depuis 1209 du lignage des von Schonenberg, vassaux de l’abbé de Prüm, était à l’origine une possession du duché de Luxembourg. En 1374, les droits féodaux sont attribués par l’empereur Charles IV à l’abbé de Prüm. En 1376, ce dernier obtient le château et ses dépendances. La situation complexe fut fortement simplifiée lorsque les possessions de l’abbaye de Prüm furent transférées à l’archevêque de Trèves en 1576. Comme ce fut le cas pour le château de Manderfeld, la forteresse de Schönberg fut incendiée en 1689 par les troupes françaises. Actuellement, peu subsiste de ce burg, situé sur l’éminence de la localité. Mis en vente publique pour démolition en 1803, il ne présente plus de nos jours qu’un pan de muraille en moellons de grès du côté ouest et un fragment de mur en grès rouge vers l’est.

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Brunehaut/Howardries, la mémoire de la Flandre française

La seigneurie de Howardries aurait eu des seigneurs de son nom avant la fin du XIIIe siècle. Elle passa ensuite entre les mains des Lalaing puis des Chastel au XIVe siècle ; ces derniers conservèrent leur terre jusqu’à la fin de l’Ancien Régime et prirent le nom de seigneurs du Chastel de la Howardries. La seigneurie se trouvait en Flandre gallicante, à la frontière avec les terres autrichiennes, dont la limite fut définitivement fixée le 18 novembre 1779 et relevait de la châtellenie de Lille. Sur la place de la localité se trouve l’ancien château du Chastel de la Howardries, cité depuis 1200 et possession de la famille du Chastel depuis le mariage en 1330 de Jehan avec Peronne de Lalaing. Détruit à la fin du XVe siècle, il fut remplacé par un manoir mentionné au début du XVIIe siècle. Encore une fois saccagé au cours de guerres ayant ravagé le Tournaisis, il fut reconstruit vers le milieu du XVIIIe siècle et adopta un plan en U. Deux pavillons d’angle furent bâtis au siècle suivant. Désaffecté et démoli en 1869, il n’en subsiste aujourd’hui que l’aile droite, les pavillons d’angle et les fossés.

Le véritable chef-d’œuvre de la localité est sans aucun doute conservé dans l’église Sainte-Marie-Madeleine et constitue la mémoire des anciens seigneurs du lieu. Les monuments funéraires de plusieurs membres de la famille du Chastel de la Howardries rappellent à plusieurs égards ceux de la chapelle funéraire des seigneurs de Boussu. On y trouve :

- le monument funéraire de Nicolas du Chastel et de ses
deux épouses, de style Renaissance et daté de 1592. Les défunts
figurent à genoux en prière, devant leur épitaphe ;
- la dalle gravée d’Antoine et Lamoral du Chastel, 1609 ;
- la lame funéraire de Jacques du Chastel, 1576 ;
- les cénotaphes de François et Nicolas du Chastel ;
- les épitaphes gothiques de Simon et Jacques du Chastel ;
- le monument funéraire de Jeanne Lamberte de Croÿ,
épouse d’Antoine du Chastel, 1624, sculptée en bas-relief ;
- le monument de Guillebert du Chastel, 1570 ;
- le monument d’Agnès de Sainte du Chastel, 1562 ;
- la lame funéraire d’Isabeau de la Howardries.

Le monument funéraire de François du Chastel de la Howardries dans l’église Sainte-Marie-Madeleine. © KIK-IRPA, Bruxelles

Le monument funéraire de François du Chastel de la Howardries dans l’église Sainte-Marie-Madeleine

Le monument funéraire de Guillebert du Chastel de la Howardries. © KIK-IRPA, Bruxelles

Le monument funéraire de Guillebert du Chastel de la Howardries

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Brunehaut/Howardries, la mémoire de la Flandre française
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Le monument funéraire de François du Chastel de la Howardries dans l’église Sainte-Marie-Madeleine. © KIK-IRPA, Bruxelles
Le monument funéraire de Guillebert du Chastel de la Howardries. © KIK-IRPA, Bruxelles
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Ville fortifiée

Les armoiries de Marie de Hongrie dans l’église de Mariembourg. Photo de 1976. © KIK-IRPA, Bruxelles

Les armoiries de Marie de Hongrie dans l’église de Mariembourg. Photo de 1976

La ville de Mariembourg fut, comme Charleroi, construite de toutes pièces dans un but défensif. Son édification avait également pour objectif de protéger les frontières des Pays-Bas espagnols face à la France. La petite ville forte fut créée en 1546 par Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint et gouvernante générale des Pays-Bas. La place prit ainsi le nom de sa fondatrice. Le terrain choisi, bordé par deux rivières, était possession liégeoise et fut acquis par les Espagnols par échange avec le prince-évêque Georges d’Autriche, oncle naturel de la gouvernante des Pays-Bas espagnols et de Charles Quint. Marie de Hongrie confia le travail à l’ingénieur italien Donato di Boni qui dressa les plans de la place forte et traça un plan presque carré et radioconcentrique atour d’une place centrale où aboutissent huit rues. Prise par les Français en 1554 comme la plupart des forteresses du comté de Namur, Mariembourg fut rendue aux Espagnols dès 1559 à la suite de la signature du Traité de Cateau-Cambrésis. Ses fortifications furent réparées et renforcées au début du XVIIe siècle. Par le Traité des Pyrénées de 1659, Philippe IV d’Espagne céda la place forte à Louis XIV qui fit raser son enceinte dans un premier temps. En 1676, il décida d’élever de nouvelles fortifications suivant le tracé des précédentes. La ville resta française jusqu’en 1815 et son rattachement au royaume des Pays-Bas. La situation juridique de Mariembourg était toutefois hybride et peu commune : la coutume de Namur était d’application en matière réelle mais les lois françaises l’étaient en matière pénale. La ville était le siège d’une prévôté rattachée au Parlement de Douai en 1721.

Une pierre frappée de trois lys de France dans l’église Sainte-Madeleine de Mariembourg. Photo de 1976. © KIK-IRPA, Bruxelles

Une pierre frappée de trois lys de France dans l’église Sainte-Madeleine de Mariembourg. Photo de 1976

Actuellement, si la forteresse a disparu définitivement en 1853, bien des traces de ce passé militaire subsistent à Mariembourg. Le tracé des rues au départ de la place Marie de Hongrie rappelle encore le plan radioconcentrique de la place forte et des boulevards ont épousé le tracé des remparts. Créée à des fins stratégiques, la ville abritait une garnison placée sous la direction d’un chef militaire, le gouverneur, dont l’habitation existe toujours en partie rue de France. Bordant à l’origine une excroissance de la place principale, il s’agit d’une aile du XVIIe siècle, seul vestige de la bâtisse d’origine. La maison du Major, dont la façade est encadrée par deux tours carrées, a été construite au début du XVIIIe siècle et est encore aujourd’hui pratiquement intacte. L’église Sainte-Madeleine, érigée quelques années après la création de la place forte, abrite quant à elle plusieurs témoignages dont un blason aux armes de Marie de Hongrie, situé sur un portail d’influence Renaissance et une dalle portant le collier de la Toison d’Or sous le bénitier gauche. Plusieurs pierres tombales de gouverneurs et capitaines de Mariembourg se trouvent également dans l’édifice.

La maison du gouverneur à Mariembourg. Photo A. Lambotte © Amande

La maison du gouverneur à Mariembourg

L’hôtel de ville de Mariembourg, construit en 1884 contre l’extrémité orientale de l’ancien arsenal. Photo A. Lambotte © Amande

L’hôtel de ville de Mariembourg, construit en 1884 contre l’extrémité orientale de l’ancien arsenal

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Les armoiries de Marie de Hongrie dans l’église de Mariembourg. Photo de 1976. © KIK-IRPA, Bruxelles
Une pierre frappée de trois lys de France dans l’église Sainte-Madeleine de Mariembourg. Photo de 1976. © KIK-IRPA, Bruxelles
L’hôtel de ville de Mariembourg, construit en 1884 contre l’extrémité orientale de l’ancien arsenal. Photo A. Lambotte © Amande
La maison du gouverneur à Mariembourg. Photo A. Lambotte © Amande
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D’autres traces liées au Tournaisis

Plusieurs autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin à leur passé tournaisien parmi lesquels ceux cités ci-après.

1. Antoing, château d’Antoing, siège de la seigneurie d’Antoing. Donjon édifié par Jean de Melun vers 1432, bien passant dans le patrimoine de la famille de Ligne qui le possède toujours actuellement. Donjon d’origine jouxtant une demeure seigneuriale du XVIe siècle fortement aménagée et amplifiée au XIXe siècle. Pierre sculptée aux armes de Melun (ouverture en arc brisé près du donjon).

2. Antoing/Calonne, église Saint-Éloi, dalles funéraires des sires de Calonne.

3. Antoing/Calonne, château-ferme de Curgies ou des Quatre-Vents, ancien siège d’une seigneurie. Quadrilatère du XVIIe siècle comprenant le logis seigneurial et une tour d’escalier datée de 1633.

4. Brunehaut/Hollain, château de Lannoy, reconstruit en 1760 mais siège d’un fief tenu depuis le XVe siècle par les Gardin et passé au XVIIe siècle à Jacques des Enffans, anobli en 1642. Construction du château actuel de style classique en 1760 en remplacement d’un château de type traditionnel.

5. Brunehaut/Jollain-Merlin, château de Merlin, siège d’une seigneurie détenue par les Formanoir à partir de 1562 puis par d’autres familles. Présence d’armoiries des seigneurs du lieu millésimées de 1714 sur le porche d’entrée.

6. Brunehaut/Jollain-Merlin, église Saint-Saulve. Bas-relief funéraire du seigneur Pierre de Formanoir, 1630.

7. Estaimpuis/Estaimbourg, caveau des seigneurs de Bourgogne, descendants en ligne batarde de Jean sans Peur. Le château a été détruit et reconstruit en 1854. À côté, caveau abritant des niches funéraires de l’illustre famille datant des XVIIIe et XIXe siècles.

8. Pecq, vestiges du château de Pecq (actuellement communs restaurés et transformés en habitation). Siège d’une baronnie créée pour le souverain bailli de Flandre et siège d’une des hautes justices dépendant de la cour de Maire et membre des États du baillage de Tournai-Tournaisis.

9. Pecq/Warcoing, tour d’habitation, vestige du moulin seigneurial (sur la chaussée menant de Tournai à Audenarde, au carrefour du chemin de Tournai à Courtrai, à son embranchement vers Audenarde).

10. Tournai/Froyennes, ferme du moulin seigneurial, ensemble attaché au château de Froyennes, largement démoli en 1865. Pierre millésimée de 1723 avec les armes des Lossy, à l’extérieur de la tourelle est.

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D’autres traces liées au Tournaisis
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D’autres traces liées aux pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)

Plusieurs autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin à leur passé dalhemois parmi lesquels ceux cités ci-après.

1. Aubel (Buschaye), château d’Altena, siège du fief de Donsart, relevant de la Cour féodale de Dalhem. Seigneurie aux mains des Gulpen jusqu’en 1665. Cartouche aux armes de Léonard de Gulpen au-dessus de la porte d’entrée. Ensemble fortifié autrefois entouré de douves construit à partir de 1620.

2. Aubel (Donsart), ferme du château de Donsart, siège du fief du même nom et détruit au XIXe siècle. La ferme a conservé un très intéressant logis du XVIIe siècle de style mosan ; linteau aux armes du seigneur Guillaume van der Heyden (1670). Château classique remanié en 1767.

3. Aubel (Gorhez), château de Gorhez, siège d’une seigneurie relevant du comté de Dalhem, propriété de l’abbaye de Val-Dieu depuis la donation d’un alleu en 1224. Domaine devenu avouerie des ducs de Brabant en 1282.

4. Aubel (Gorhez), ancienne cour de justice de la seigneurie de Gorhez (bâtiments du XVIIe siècle).

5. Blegny/Housse, ferme du château, vestiges des possessions seigneuriales de la famille de Frorgteau et qui était un fief sans juridiction relevant de la Cour féodale de Dalhem.

6. Blegny/Housse, ferme de Leval, possession de l’abbaye de Val-Dieu dont le duc de Brabant était l’avoué jusque 1672. Après la fusion des deux cours de justice de Housse, seul le château de Housse abrita le siège de la juridiction.

7. Dalhem/Berneau, château de Longchamps, construit vers 1555 à partir d’un donjon médiéval par Jacques de Gulpen, seigneur de Berneau. Armes de Jacques de Gulpen au-dessus de la porte.

8. Dalhem/Berneau, château de Berneau, occupé par les seigneurs de Berneau depuis le XIVe siècle. Dalle aux armes de Frambach de Gulpen.

9. Dalhem/Feneur, ferme de la cour, rue du village, ancienne cour de justice. Feneur fut une immunité ecclésiastique liégeoise jusqu’en 1548.

10. Dalhem/Neufchâteau (Aubin), église Saint-Laurent, chapelle funéraire des comtes de Hoen-Neufchâteau.

11. Visé/Cheratte, château Saroléa, premièrement engagé aux Argenteau par Philippe II d’Espagne puis reconstruit par Gilles de Saroléa en 1643, siège du ban de Cheratte. Monogrammes de Gilles de Saroléa (linteau de l’entrée, grille du parc).

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D’autres traces liées aux pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)
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D’autres traces liées au duché de Limbourg

De nombreux autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin à leur passé limbourgeois parmi lesquels ceux cités ci-après.

1. Chemin du duc, ancienne route reliant le duché de Limbourg à Rolduc.

2. Anthisnes/Tavier (Baugnée), ferme de Baugnée. Ancien château de Baugnée, elle était le siège de l’une des sept « seigneuries au-delà des bois » du duché de Limbourg connue depuis le XIVe siècle. Bien de nombreuses familles en furent propriétaires sous l’Ancien Régime parmi lesquelles celle du seigneur Arnould III de Bolland.

3. Anthisnes/Tavier (La Chapelle), château-ferme de La Chapelle, siège de la seigneurie de Tavier, une autre des « seigneuries au-delà des bois ». Mentionnée depuis le XIIe siècle, la maison forte actuelle comprend des bâtiments des XVe et XVIe siècles.

4. Anthisnes/Tavier (Le Sart), ferme-donjon du Sart, siège d’une des seigneuries limbourgeoises « au-delà des bois ». Les seigneurs du Sart furent les avoués de la terre stavelotaine de Hody à partir de 1444.

5. Anthisnes/Tavier, ferme-château de Tavier, siège d’une des sept seigneuries « au-delà des bois », construite essentiellement au XVIIe siècle. Le premier seigneur de Tavier mentionné fut le seigneur Jean de Villers-aux-Tours en 1406, personnage important également propriétaire de la seigneurie du Sart.

6. Anthisnes/Villers-aux-Tours, château de la Heyd, siège d’une autre seigneurie « au-delà des bois » relevant de la Cour féodale de Limbourg.

7. Baelen, château de Vreuschemen, siège d’une seigneurie citée à partir du XVe siècle. Petit château de plaisance, propriété de la famille seigneuriale du même nom pendant près de quatre siècles et probablement construit à l’emplacement d’une autre construction.

8. Dalhem/Neufchâteau (Wodémont), château et ferme de Wodémont, terre de la seigneurie de Neufchâteau passée notamment entre les mains des Hoen-Neufchâteau et des Gulpen. Petite seigneurie « en deçà des bois » du duché de Limbourg aux confins des pays d’Outremeuse. Dalle armoriée de J. de Gulpen portant la devise de la famille.

9. Dalhem/Neufchâteau (Gros-Pré), moulin banal de la terre et seigneurie de Neufchâteau. Panneau armorié Hoen-Neufchâteau et Gulpen ; armes de la famille du comte de Gulpen, seigneur de Wodémont.

10. Esneux (Beauregard), ferme de Beauregard, propriété des comtes d’Esneux (reconstruite au XIXe siècle).

11. Esneux (La Vaux), château de La Vaux, érigé en enclave du duché de Limbourg, fief issu probablement du bien patrimonial des comtes d’Esneux.

12. Esneux/Hony, « La tour », siège d’un fief relevant d’Esneux, une des sept seigneuries « au-delà des Bois » et résidence d’une famille noble aux XIIIe et XIVe siècles.

13. Eupen, burg Stockem, siège d’une seigneurie citée depuis le milieu du XIVe siècle. Vaste château-ferme présentant un portail d’entrée flanqué de tourelles circulaires donnant accès à une grande cour bordée de plusieurs bâtiments.

14. Herve/Battice, château-ferme de Crèvecoeur, reconstruit vers 1642 par Guillaume de Caldenborg, lieutenant des fiefs et drossard du duché de Limbourg et siège de la seigneurie hautaine des bans de Herve, Charneux et Thimister depuis 1644. Vaste construction de style Renaissance mosane du XVIIe siècle formée de trois ailes flanquées de deux tours carrées. Sous le porche, grand bac en calcaire surmonté d’une dalle armoriée Caldenborg (1643) ; pierre similaire de 1642 dans l’aile ouest.

15. Herve/Bolland, ferme et château Les Cours ou Lognay. Résidence de nombreux baillis de Bolland. Aujourd’hui, bâtiments des XIXe et XXe siècles.

16. Herve/Charneux, ancienne brasserie banale. Noyau du XVIe siècle largement transformé au XVIIIe siècle. Linteau millésimé 1567 portant les emblèmes du brasseur.

17. Herve/Charneux, château de Haméval ou vieux château de Charneux, ancienne propriété allodiale élevée en fief par les archiducs Albert et Isabelle. Maison forte de plan rectangulaire reconstruite au XVIIe siècle.

18. Kelmis/Hergenrath, château d’Eyneburg, rare château du duché de Limbourg implanté comme celui de Limbourg, sur une éminence.

19. Limbourg/Bilstain (Villers), ferme de Bougnoulx, siège de la seigneurie de ce nom, acquise en 1614 par Guillaume de Caldenborg, maïeur de la Haute Cour de Limbourg.

20. Limbourg/Goé, château de Goé, siège de la seigneurie hautaine acquise au roi d’Espagne Philippe IV en 1649 par Jean-Baptiste de Caldenborg, passée ensuite entre diverses mains.

21. Limbourg/Goé, église Saint-Lambert. Dalle funéraire d’Henri, seigneur de Goé (vers 1722, mur de chevet de l’église) ; dalle funéraire de J.N. Thisquen, échevin de Goé et Limbourg (1782).

22. Limbourg/Goé (Nantistay), borne calcaire portant l’inscription « Goé », héritière d’un bornage réalisé en 1711 par le seigneur de Goé dans le but de délimiter les juridictions du ban de Baelen et de la seigneurie de Goé (sur le chemin menant à la ferme du Blanc Bodet).

23. Limbourg, dalle d’Anne de Hack, fille du commissaire des vivres et des munitions de guerre des États généraux de Limbourg, armoiries.

24. Limbourg, auberge de la croix d’or (place, no 22), aurait abrité l’empereur Joseph II.

25. Limbourg, porte à l’arrière du no 31 place Saint-Georges, clé aux armes de Guillaume de Caldenborg, maïeur de la Haute Cour, lieutenant des fiefs du duché et député des États du duché de Limbourg.

26. Limbourg, maison no 49 place Saint-Georges, cheminée aux initiales d’Ignace de la Saulx de Gulchen, waut-maître du duché de Limbourg.

27. Limbourg, no 26, thier de Limbourg (rue O. Thimus), inscription « anno 1674 », souvenir de la gouvernance de Limbourg par François-Désiré, prince de Nassau, chevalier de la Toison d’Or.

28. Limbourg (Belle-Vue), borne placée en 1711 par le seigneur de Goé dans le but de délimiter les juridictions du ban de Baelen et de la seigneurie de Goé (en face de la ferme de Belle-Vue). Inscriptions « Goé » et « Baelen ».

29. Lontzen/Walhorn, croix érigée par Étienne Heyendal, drossard du ban de Walhorn (route de Kettenis, à 600 m de l’église de Walhorn).

30. Lontzen/Walhorn, château-ferme « Thor », héritier du château-siège du ban de Walhorn, reconstruit à partir de 1700. Buste de l’empereur Charles VI de Habsbourg.

31. Neupré/Rotheux-Rimière, château-ferme de la Brassine, fief relevant du duc de Limbourg.

32. Olne/Froidbermont, cense seigneuriale de Froidbermont, ancienne dépendance du château (détruit en 1806), résidence des barons d’Olne de Froidbermont, possesseurs de droits seigneuriaux depuis 1694. Ferme en quadrilatère construite à partir de 1703 en même temps que le défunt château.

33. Olne/La Neuville, ancien moulin banal (Olne était un ban du comté de Dalhem). Bâtiments en moellons de grès dont subsistent des parties du XVIIIe siècle.

34. Olne, ancienne brasserie banale. Long bâtiment en moellons de calcaire des XVIIIe et XIXe siècles.

35. Olne, maison seigneuriale construite vers 1703 sur les ruines de l’ancien château des seigneurs d’Olne. Siège de l’ancienne avouerie, elle fut intégrée à la seigneurie sous le régime espagnol.

36. Olne/Rafhay, pavillon d’entrée du château d’Olne, siège de la maison de justice et dernier vestige de la résidence construite par Guillaume d’Olne en 1703 après le rachat de la seigneurie.

37. Olne/Rafhay, à proximité des ruines du château, ancien arbre de justice d’Olne.

38. Olne/Vaux-sous-Olne, moulin Lochet, ancien moulin banal de Soiron (Olne se trouvait jusque 1648 dans le duché de Limbourg, tout comme Soiron). Cité depuis 1243, il est incendié par les Liégeois en 1465 et vendu en 1580 à Pirot de Grandry, également propriétaire du second moulin banal de Soiron. Actuellement, construction des XVIIIe et XIXe siècles.

39. Pepinster (Mousset), moulin Verdin, érigé en 1692 et propriété à partir de 1747 du comte P.-J. Woestenraedt, seigneur de Grand-Rechain. Une partie de Mousset était intégrée à la seigneurie limbourgeoise de Grand-Rechain et se partageait le territoire de l’actuelle localité avec une enclave de la principauté de Liège.

40. Pepinster/Soiron, ancienne brasserie, reconstruite au XVIIIe siècle.

41. Pepinster/Soiron, château de Soiron, héritier d’une maison forte citée depuis le IXe siècle et reconstruit de 1723 à 1749 par le seigneur de Soiron, Nicolas-Ignace II de Woelmont comme l’atteste le chronogramme présent sur le fronton de la façade principale.

42. Pepinster/Soiron, église Saint-Roch. Dans le chœur, peintures commémoratives des donateurs dont Mathieu Gouvi, lieutenant-capitaine du ban de Soiron. Dans le pavement du choeur, dalle de Nicolas de Woelmont, seigneur de Soiron.

43. Pepinster/Soiron (Bouhaye), cense des Prez ou cense du Pré Colette, partie de la réserve seigneuriale de Soiron citée en 1669.

44. Plombières/Hombourg, château de Vieljaren, siège de la seigneurie hautaine du ban de Hombourg. Manoir fortifié des XVe et XVIe siècles encore entouré de douves. Dalle armoriée de la famille de Ghoor, seigneurs du lieu jusqu’à la fin du XVIe siècle.

45. Plombières/Montzen, château de Streversdorp, fief relevé devant la Cour féodale de Limbourg après avoir été possession ecclésiastique et brabançonne. Remarquable burg médiéval protégé par de larges douves et comprenant une basse-cour bordée de deux ailes de bâtiments agricoles et d’une chapelle castrale.

46. Plombières/Moresnet, château de Bempt, siège de l’une des six seigneuries de Moresnet.

47. Plombières/Moresnet, château-ferme d’Alsenberg, importante demeure seigneuriale du XVIIe siècle groupant autour d’un burg fortifié du XVe siècle des bâtiments de ferme du XVIIe siècle et autrefois une demeure seigneuriale démolie il y a quelques décennies.

48. Plombières/Sippenaken, château de Beusdael, ancien siège de la seigneurie du même nom (un des derniers seigneurs de Beusdael fut le prince-évêque de Liège de Hoensbroeck). Ensemble formant un plan en L et présentant un corps de logis des XVIe et XVIIe siècles ; donjon coiffé de girouettes aux armes de Gérard Colyn, seigneur de Beusdael de 1606 à 1643 ; cheminée Renaissance de la maison noble aux armes des familles seigneuriales d’Eys-Beusdael et d’Elleborn.

49. Raeren/Eynatten, « petite maison » ou château Herrenhaus, siège de la seigneurie hautaine depuis 1650. Appelé également Amstenrather haus, maison forte entourée de fossés et formée d’un bâtiment d’un étage construit dans la seconde moitié du XVIe siècle par le seigneur Jean d’Eynatten. Transformations en 1647 par Arnold d’Amstenraedt, seigneur de Brusthem. Au premier niveau, pierre armoriée du même seigneur

50. Raeren, Burg Raeren, important château du XIVe siècle, profondément remanié et agrandi à la fin du XVIe siècle par Philippe de Lomont, drossard de Walhorn, propriétaire du lieu à partir de 1583. Sur le portail, pierre de remploi aux armes du même seigneur.

51. Raeren, Haus Raeren, siège de la seigneurie primitive. Imposant donjon de plan rectangulaire coiffé d’une toiture d’ardoises à quatre pans faisant de l’édifice un des plus remarquables « Wasserburgs » conservé et peu modifié au fil des siècles.

52. Raeren, Burg Bergscheid, château-ferme dépendant du domaine de Haus Raeren. Édifice principalement du XVIIIe siècle comprenant un corps de logis flanqué de deux courtes ailes et d’une tour contre laquelle s’élève le portail d’entrée.

53. Sprimont/Gomzé, château de Gomzé (ou Neufchâteau-sur-Amblève), lieu de l’emprisonnement de Jean de Hornes par Guillaume de la Marck en 1482 et siège d’une seigneurie limbourgeoise.

54. Sprimont, château de Sprimont, (XVIe siècle).

55. Sprimont/Rouvreux, château-fort de Neufchâteau-sur-Amblève, bien ayant appartenu à l’abbaye de Stavelot et au comte de Flandre avant d’être abandonné en 1288 au duc de Brabant Jean Ier, nouveau maître du duché de Limbourg.

56. Sprimont, château des baillis, siège d’une seigneurie hautaine qui échut au duc de Brabant après la guerre de succession de Limbourg.

57. Thimister-Clermont/Clermont, ferme de Bauduinthier. Portail aux armoiries de Jean Hinckens, maïeur de la Cour de justice de Clermont de 1613 à 1639.

58. Thimister-Clermont/Clermont, château-ferme des Couves, relève de la Cour féodale de Limbourg.

59. Thimister-Clermont/Clermont (Moulin La Haye), ancien moulin banal de Clermont. Reconstruit au XIXe siècle.

60. Thimister-Clermont/Clermont (Val de la Berwinne), maison Ernst, demeure érigée dans la seconde moitié du XVIIIe siècle par et pour Jean-Joseph-François Ernst, échevin de la Haute Cour du duché de Limbourg.

61. Thimister-Clermont/Clermont, ferme du château de Clermont, résidence des seigneurs de Clermont depuis le XIVe siècle aujourd’hui détruit. Panneau armorié du seigneur de Clermont J.-H. Scheiffard de Mérode (1635) sur le porche d’entrée.

62. Thimister-Clermont/Clermont, maison no 21 place de la Halle. Blason de la famille Legro dont François Legro fut président du souverain tribunal établi à Limbourg par Joseph II.

63. Thimister-Clermont/Clermont, église Saint-Jacques-le-Majeur. Autel de la nef latérale droite, pierre tombale de Thiry de Couves, maïeur de la Cour de justice de Clermont de 1518 à 1533 ; en haut de la nef droite, ancien banc seigneurial portant le blason de Fabius de Schell, seigneur de Clermont de 1714 à 1741.

64. Verviers/Petit-Rechain, perron, place Xhovémont, dressé en 1784 par le baron Henri-Frédéric de Libotte pour affirmer les droits du seigneur, jaloux de ses prérogatives.

65. Verviers/Petit-Rechain, château de Petit-Rechain. Siège de la seigneurie au Moyen Âge. Possession dans le milieu du XVIe siècle du seigneur Ada de Bueren, époux de Marie d’Autriche, petite-fille de l’empereur Maximilien. Reconstruit vers 1741 par les nouveaux propriétaires, les Libotte (armoiries sur une tour).

66. Welkenraedt/Henri-Chapelle (Lohirville), Cour Bibaus ou château de Lohirville, construit par Jean-Jacques Bibaus, seigneur de Harzin et issu d’une famille ayant rempli d’importantes fonctions judiciaires dans le duché de Limbourg. Deux bâtiments du XVIIIe siècle autour d’une cour pavée.

67. Welkenraedt/Henri-Chapelle (Ruyff), vieux château de Ruyff, siège d’une seigneurie relevée pour la première fois en 1314. Ferme du château située à côté.

68. Welkenraedt/Henri-Chapelle (Ruyff), château de Baelen, siège d’une seigneurie issue du démembrement de l’ancienne seigneurie de Ruyff en 1547. Quatre ailes blanchies, essentiellement des XVIIe et XVIIIe siècles flanquées de deux tours plus anciennes de plan carré.

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D’autres traces liées au duché de Limbourg
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Ville royale

Vue aérienne de la ville de Philippeville et de ses rues rappelant l’ancien tracé radioconcentrique de la place forte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Vue aérienne de la ville de Philippeville et de ses rues rappelant l’ancien tracé radioconcentrique de la place forte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Née au même moment que sa voisine de Mariembourg, Philippeville est héritière de la volonté de Charles Quint de défendre l’Entre-Sambre-et-Meuse par une série de places fortes suite aux terribles campagnes menées par Henri II en 1554. La forteresse de Philippeville est édifiée de toutes pièces près du village disparu d’Écherennes, entre Florennes et Sautour, et baptisée ainsi en l’honneur du roi d’Espagne Philippe II. La première garnison de la ville intègre ses quartiers le 17 janvier 1556, suivie par la suite d’une population civile. La place forte participe à toutes les opérations militaires de la fin du XVIe siècle. La forteresse est agrandie sous le gouvernement des archiducs Albert et Isabelle et devient alors une véritable ville. En 1659, le traité des Pyrénées fait passer Philippeville à la France en même temps que Mariembourg. Les fortifications sont renforcées et développées selon les plans de Vauban et jouent un rôle de premier plan dans les opérations militaires menées par Louis XIV dans la région. Rattachée au départ au comté de Namur, Philippeville fait ensuite partie du baillage d’Avesnes après son passage à la couronne de France. Malmenée d’une juridiction à l’autre, elle est définitivement rattachée au parlement de Douai en 1721 en même temps que Mariembourg et resta possession française jusqu’en 1815.

 

La halle de Philippeville avant restauration. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

La halle de Philippeville avant restauration. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Le plan radioconcentrique de la place forte est encore aujourd’hui sensiblement apparent dans le tracé des rues de la ville, au départ de la place d’Armes, bien que les remparts aient disparu et aient été remplacés par des voiries. La prise de possession de Philippeville par les Français a modifié considérablement la physionomie de la place. Vauban repense les fortifications, tout en gardant le tracé primitif. De nombreux autres bâtiments de l’époque française subsistent encore de nos jours. Parmi ceux-ci, plusieurs casernes d’infanterie, l’ancien hôpital militaire, quelques pans de l’ancien arsenal, la halle, l’ancienne maison du gouverneur de la place forte et le magasin à poudre, devenu en 1922 la chapelle Notre-Dame des remparts. L’église Saint-Philippe, seul monument contemporain de la fondation de la ville par les Espagnols, décentré par rapport à la place d’Armes, conserve des monuments funéraires de hauts personnages liés au passé militaire de la ville à l’époque française. On y trouve également une longue inscription témoignant de la fondation de l’édifice en 1556. Des fortifications, nous conservons des galeries de contremine, en sous-sol, dont une partie est accessible au public. Les constructions en surface n’ont pas résisté au démantèlement de la forteresse entrepris en 1856.

La pierre de fondation de l’église de Philippeville. Photo de 1974. © KIK-IRPA, Bruxelles

La pierre de fondation de l’église de Philippeville. Photo de 1974. © KIK-IRPA, Bruxelles

 

 

 

La chapelle Notre-Dame des remparts de Philippeville, ancien magasin à poudre de la place forte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

La chapelle Notre-Dame des remparts de Philippeville, ancien magasin à poudre de la place forte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Ville royale
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La halle de Philippeville avant restauration. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
La chapelle Notre-Dame des remparts de Philippeville, ancien magasin à poudre de la place forte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
La pierre de fondation de l’église de Philippeville. Photo de 1974. © KIK-IRPA, Bruxelles
La pierre tombale de Guillaume de Silhac dans l’église Saint-Philippe de Philippeville. Photo de 1974. © KIK-IRPA, Bruxelles
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Terre franche du comté de Flandre

Maulde était une enclave flamande dans la châtellenie d’Ath (comté de Hainaut) dont la seigneurie était tenue par la famille de Maulde dès le XIe siècle. En 1584, le bien passa dans les possessions des Carondelet qui le vendirent en 1652 à Jacques Fariaux, serviteur des Habsbourgs qui obtint du roi Charles II d’Espagne que sa terre soit érigée en vicomté. En 1668, sa terre fut rattachée au royaume de France par le traité d’Aix-la-Chapelle avant de retourner au comté de Flandre.

Sise vieille place, l’ancienne « maison commune » a été construite en 1606 par un Carondelet, seigneur de Maulde, pour servir aux plaids de sa cour d’Abaumont. Un millésime sculpté sur une semelle de poutre à l’étage et accompagné des armoiries du seigneur atteste de la date de construction. Cette bâtisse a été érigée sur deux niveaux sous bâtière de tuiles à coyaux et entièrement crépie par la suite, probablement au XIXe siècle.

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Terre franche du comté de Flandre
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Le château des comtes de Mouscron

Le château des comtes de Mouscron. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine Le château des comtes de Mouscron. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Mouscron apparait pour la première fois dans les textes en 1060 et 1066 lorsque le comte de Flandre y attribue des terres à la collégiale Saint-Pierre de Lille. Trois seigneuries importantes se partageaient le territoire au Moyen Âge : la seigneurie de Mouscron relevant de la Cour féodale d’Harelbeke, le fief du Val dépendant de Warcoing et la seigneurie de Saint-Pierre de Lille. La seigneurie de Mouscron s’étendait sur les trois-quarts de la paroisse et appartenait au seigneur d’Audenarde, une branche cadette de la maison de Louvain à l’origine du duché de Brabant. Le domaine fut mis en engagère pour la première fois en 1332. En 1627, le seigneur Ferdinand de Liedekerke reçut le titre de comte du roi d’Espagne Philippe IV.

Un premier château fut habité à Mouscron au XIIIe siècle par Roger de Ramées ou de Mouscron et détruit vers 1340 ; il s’élevait à quelques centaines de mètres de l’édifice actuel. Il fut remplacé avant 1359 par une bâtisse érigée sur le site où se dresse encore aujourd’hui le château des comtes, devenu résidence ordinaire des seigneurs de Mouscron en 1430. Malmené au cours des guerres incessantes des XVIe et XVIIe siècles, assiégé par les troupes de Louis XIV, il subit de graves dommages. Le donjon s’écroula quant à lui en 1801. Au début de l’Époque moderne, la bâtisse était entourée de douves qui séparaient la ferme du logis et qui étaient traversées par un pont de pierre précédant un pont-levis. La résidence comtale, sur un plan en U, était cantonnée de deux tourelles d’angle au sud. Entourés par le lit des douves asséchées, les bâtiments actuels, construits en briques, pierre blanche et pierre bleue datent des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. On accède à l’ensemble par un portail reconstruit dans lequel s’inscrit une pierre de 1609 gravée de deux écus ; à gauche, les murs d’une dépendance portent également le millésime de 1609. Du côté sud se trouve une pierre aux armes de Ferdinand de Liedekerke. Le logis ancien, paré d’une nouvelle façade de type tournaisien à la fin de l’Ancien Régime, a la physionomie d’un imposant manoir. Il est coiffé par une toiture fortement inclinée percée de trois lucarnes côté cour et d’une seule vers l’arrière. Une demi-tourelle d’escalier s’adosse toujours au pignon nord. Fleuron de l’architecture mouscronnoise dont il constitue le témoin le plus ancien sur le territoire de la commune, il fut l’objet d’une importante campagne de restauration qui lui permit de retrouver son lustre d’antan.

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Château des comtes de Mouscron
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Le château des comtes de Mouscron. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
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Une ancienne borne-frontière autrichienne

Une autre trace d’importance est aujourd’hui installée dans le parc de la coupure de Bléharies. Il s’agit d’une borne-frontière entre le royaume de France et les Pays-Bas autrichiens, dont faisait partie le Tournaisis. Elle fut une des nombreuses bornes installées dans la région suite à la signature d’un traité à Bruxelles le 18 novembre 1779 et qui vit l’échange de territoires entre Louis XVI et Marie-Thérèse. La borne est sculptée du mot France et de trois fleurs de lys d’un côté, du mot Autriche et de l’aigle bicéphale surmontée d’une couronne de l’autre. Une autre de ces bornes a été replacée dans la cour de la mairie de Maulde en France, à quelques centaines de mètres seulement de la frontière.

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Ancienne borne-frontière autrichienne
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