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Jo Van Hove

Presbytère de Grand-Leez

La paroisse de Grand-Leez a des origines très anciennes. Citée au début du XIIe siècle, elle est liée à l’abbaye de Floreffe à partir de 1175. C’est donc à l’abbé de Floreffe que revenait la tâche de collecter la dîme (impôt ecclésiastique) parmi les paroissiens. Il avait également la charge du curé de la paroisse. Les prémontrés de Floreffe s’acquittèrent de cette tâche jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 

Afin de satisfaire à leurs besoins et de réaliser leurs tâches dans de bonnes conditions, ils édifient un refuge dans le village dans la première moitié du XVIIIe siècle. Deux bâtiments sont érigés et séparés par un jardin clôturé : un presbytère à gauche et une grange à droite. Les édifices sont de style traditionnel et ont été bâtis en brique et pierre calcaire. L’ensemble a déjà été restauré au XIXe siècle. L’intérieur du presbytère a conservé un superbe décor de style Louis XVI. Outre des cheminées remarquables, on trouve de très belles tapisseries d’époque et des peintures murales représentant des paysages du vieux Grand-Leez, des bouquets et des liserons. La grange aux dîmes, endroit où étaient stockées les marchandises récoltées, a été fortement remaniée mais conserve un beau Christ du XVIIe siècle. Sculpté dans la pierre bleue, il a été installé sur un mur donnant sur le jardin du presbytère.

Rue de la Place 39-41
5031 Grand-Leez (Gembloux)

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Classé comme monument le 15 février 1949

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Potale de l'Ange gardien à Gembloux

Le mot « potale » est un terme wallon qui ne trouve pas de traduction littérale en français. Il est le diminutif du terme « pote » qui signifie petit trou. À Namur, potale est traduit par « niche » ou « chapelle ». À Liège, la potale désigne conjointement le creux réservé dans le mur pour marquer la propriété et la niche abritant la statue d’un saint. Par analogie, le terme désigne également les petites caisses en bois accrochées aux murs des maisons. Lorsque la potale descend du mur et se pose sur un piédestal, elle est nommée « borne-potale » ou « niche sur pied ». Le terme « borne » renvoie ici simplement aux pierres dressées à des fins diverses. 

À l’entrée de l’abbaye de Gembloux se trouve la potale dite « de l’Ange gardien ». Cet édicule érigé dans la première moitié du XVIIIe siècle est parfois aussi appelé « le reposoir ». Construite en pierre et brique, elle se compose d’une niche entourée d’ailerons et posée sur un socle. Derrière une belle grille en fer forgé se trouve une copie de la statue d’ange réalisée par le sculpteur Bayard, l’auteur des stalles de l’abbatiale Saint-Guibert. L’original a été retiré en 1979 et est aujourd’hui conservé par un particulier.

Grand-Rue
5030 Gembloux

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Classée comme monument le 12 juillet 1978

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IPW

Chapelle-Dieu

Située au centre d’un enclos aménagé sur une butte, la chapelle-Dieu a été érigée au 18e siècle en souvenir de la victoire de Don Juan d’Autriche sur les Gueux. Né en 1545 à Ratisbonne, l’infant Don Juan d’Autriche est le fils naturel de Charles Quint et de Barbara Blomberg, fille d’un notable de la ville. Il ne rencontre son père qu’à l’âge de onze ans avant d’être reconnu par son demi-frère, le roi Philippe II d’Espagne. Il mène alors pour lui une brillante carrière militaire et défait notamment les Turcs au cours de la célèbre bataille de Lépante. En 1576, il est nommé gouverneur des Pays-Bas espagnols et vient s’installer dans nos régions. Il meurt le 1er octobre 1578 du typhus, maladie contractée lors d’une campagne militaire. 

La chapelle-Dieu est un édifice octogonal, récemment restaurée, caractérisée par sa haute toiture. L’entrée se fait par un porche aménagé vers 1820. L’intérieur, paré d’un décor de stucs, abrite un grand Christ en chêne du 16e siècle et un autel en marbre du 18e siècle. Dans l’enclos se trouve une pierre scellée portant l’inscription suivante : « Cette chapelle a été érigée en souvenir de la défaite des Gueux par Don Juan d’Autriche dans la bataille qu’il leur livra ici le 31 janvier 1578 ». Autour, les restes de sept potales en pierre ont été installés.

Route de Mazy
5030 Gembloux

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Classée comme monument le 31 décembre 1945

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Église Notre-Dame à Bossière

Située au centre du cimetière, l’église Notre-Dame est le fruit de trois campagnes de construction entreprises aux 13e, 17e et 19e siècles. Le plan comporte une tour à l’ouest, trois nefs de quatre travées et un chœur à trois pans. Au sud de l’ensemble se trouve la sacristie. La haute tour d’origine romane est percée d’un portail érigé au 18e siècle. Elle précède les nefs de style néoclassique, reconstruites entre 1840 et 1850. 

À l’intérieur se trouvent quelques belles œuvres d’art, la plupart datant de l’Époque moderne. Le chœur est décoré de trois autels du 17e siècle, contemporains de sa reconstruction en 1620. Il est fermé par une grille de chœur du 18e siècle. On y trouve également une exceptionnelle sedes sapientiae du 12e siècle (une vierge à l’enfant assise sur un trône). Dans l’église sont conservées d’autres statues : un Christ en croix gothique et un saint Gilles du 16e siècle, un saint Roch, un saint Éloi et un saint Pierre du 17e siècle. Le sanctuaire conserve également de belles dalles funéraires des 17e et 18e siècles parmi lesquelles celle de Jean-François Zualart. Située au rez-de-chaussée de la tour, elle date de 1721. 

L’église de Bossière est considérée comme une des plus anciennes du diocèse de Namur.

Place de Bossière
5032 Bossière

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Classement comme monument le 22 février 1938

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Château d'Aigremont

Siège d’une forteresse redoutable, le site d’Aigremont est à la fin du Moyen Âge la possession de Guillaume de la Marck, puissant seigneur en lutte avec le prince-évêque Jean de Hornes. Le site est acquis en 1717 par Mathias Clercx, chanoine de la cathédrale de Liège, afin d’y ériger une nouvelle demeure de plaisance. 

Le château actuel a ainsi été bâti entre 1717 et 1725 dans le pur style de l’architecture liégeoise du 18e siècle. Situé sur un rocher abrupt dominant la Meuse, l’édifice est précédé d’une cour d’honneur. 

À l’est de celle-ci se trouvent des jardins à la française. La façade principale est surmontée d’un fronton triangulaire décoré d’une horloge. 

De l’autre côté, la façade arrière adopte la même disposition. Le fronton de celle-ci est décoré des armoiries des Clercx. 

L’intérieur somptueux du château contraste avec la sobriété de l’extérieur. La vaste cage d’escalier est ornée de nombreuses peintures murales à l’italienne, dans l’esprit typiquement baroque. Elles offrent un foisonnement de représentations aux sujets mystérieux et légendaires. Le hall et la cage d’escalier ont été reconnus patrimoine exceptionnel. 

Entre le château et ses jardins se trouve une petite chapelle baroque construite en 1725. Dédiée à saint Mathias, elle possède une belle façade décorée d’un chronogramme datant la construction. On y trouve également une niche abritant une statue du saint patron de l’édifice et, au sommet, les armoiries polychromes de Mathias Clercx. 

De l’autre côté, en contrebas, se situe l’ancienne ferme domaniale.

Rue du Château 12
4400 Les Awirs

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Classé comme monument et comme site le 16 janvier 1978

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Château de la Châtaigneraie

Cette ancienne gentilhommière a été construite entre 1830 et 1840 par François Chefnay-Demet, bourgmestre de Ramet. Érigé en briques et calcaire mêlant différents styles anciens d’architecture, le château est caractérisé par sa haute tour crénelée accolée à la façade côté jardin. 

L’accès se fait par un haut porche surmonté d’un balcon. La toiture est ornée de trois lucarnes à degrés terminées par de belles girouettes. 

La bâtisse se situe dans un beau parc arboré et est aujourd’hui la propriété de la commune de Flémalle. Le parc, établi à flanc de coteau, est constitué de larges surfaces gazonnées plantées d’arbres. Son attrait principal est la plantation en ligne de dix vieux châtaigniers formant un spectaculaire ensemble végétal qui a donné son nom à l’ensemble. Ceux-ci, plantés lors de la création du parc au milieu du 19e siècle, ont aujourd’hui plus de cent cinquante ans. 

Devenu espace d’exposition en 1979, le château est transformé en vaste lieu culturel dès 1984. Il abrite depuis lors le Centre wallon d’art contemporain de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ni musée ni galerie, la Châtaigneraie est un espace dédié à la promotion des jeunes artistes de la Région et propose de nombreuses activités diverses et variées. 

Le château abrite également l’espace Marceau Gillard, sculpteur de la région décédé en 1987. Le très beau parc accueille lui aussi ponctuellement des expositions d’œuvres d’art.

Chaussée de Ramioul 19
4400 Ivoz-Ramet

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Classé comme site le 21 avril 1988

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Jo Van Hove

Château de Ramet

Entouré d’eau et surplombant la route nationale, le château de Ramet appartenait aux de Fassin aux 17e et 18e siècles. Sa basse cour, placée plus haut que lui, forme un second quadrilatère au sud des douves. 

Le château est une massive bâtisse rectangulaire flanquée d’une forte tour circulaire à l’ouest. Il est le fruit de plusieurs campagnes de constructions et de divers remaniements. On trouve ainsi deux premiers niveaux bâtis en moellons de grès et de calcaire du 17e siècle, sur un soubassement remontant au 13e siècle. 

Le troisième niveau a été élevé en briques en 1724 comme l’indique une date présente sur la girouette de la tour. On retrouve de nombreux éléments décoratifs typiques de l’architecture castrale : lucarnes, meurtrières, frises dentées… Un solide pont enjambe les douves et mène à la basse cour. Celle-ci se compose de bâtiments construits en briques et calcaire aux 17e et 18e siècles. Ces constructions sont dominées par une tour-porche centrale surmontée d’un lanternon décoré d’une horloge. La ferme a été récemment restaurée. 

L’ensemble est aujourd’hui un domaine privé qui ne se visite pas.

Chaussée de Ramet 34
4400 Ivoz-Ramet

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Classé comme monument et comme site le 17 février 1984

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Église Saint-Lambert de Gleixhe

Située dans un site boisé et ceinturée d’un haut mur de clôture abritant également un vieux cimetière, l’église Saint-Lambert a été érigée en 1779. De style classique, l’édifice a été bâti en briques et calcaire. Il est caractérisé par sa tour carrée formant un avant-corps et recouverte d’une flèche hexagonale. 

Cette église est un des rares exemples d’architecture religieuse Louis XVI conservé dans nos régions et constitue à ce titre un bâtiment d’exception. L’extérieur, simple et modeste, contraste avec l’intérieur et sa très riche décoration. L’édifice abrite un très beau mobilier contemporain de la construction du bâtiment. Dans le chœur, le maître-autel présente une Assomption alors que les autels latéraux sont frappés des armoiries des ducs d’Arenberg, propriétaires du château de Hautepenne tout proche et donateurs du sanctuaire. 

L’église conserve également du mobilier provenant de l’édifice précédent parmi lequel une chaire de vérité de 1665, deux confessionnaux décorés de motifs géométriques et des fonts baptismaux à base romane surmontés d’une cuve gothique du XVIe siècle. De belles dalles funéraires de l’Époque moderne se trouvent à l’intérieur alors que des croix gothiques ont été installées à l’entrée du mur de clôture du cimetière.

Rue Louis Mestrez

4400 Gleixhe

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Classée comme monument le 13 juillet 1987

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Jo Van Hove

Château de Hautepenne

Implanté dans un site boisé et escarpé, le site de Hautepenne constitue un ensemble qui ne manque pas de charme. Le château est campé sur une assiette cernée de hauts murs et bordé d’un jardin en terrasses. 

L’édifice actuel a été construit sur un plan en L aux 17e et 18e siècles. Il vient se greffer à un donjon probablement construit vers 1330 par Lambert de Harduemont, premier seigneur de Hautepenne. Cette haute tour de cinq niveaux a été bâtie en grès et est coiffée d’un bulbe polygonal. 

De style Renaissance mosane, le logis du 18e siècle donne sur une première cour. On accède à une seconde cour par un beau portail. En retour d’angle se trouve une seconde aile de style Louis XV érigée au 18e siècle à la demande du duc d’Arenberg dont la famille fut propriétaire des lieux entre 1752  et 1892. Celle-ci a été bâtie en briques peintes et calcaire. 

Au nord du château se trouvent les dépendances, elles aussi datées du 18e siècle. Elles sont encadrées de quatre tours carrées en brique protégeant l’entrée. À cause de son appartenance à une famille allemande (le duché d’Arenberg se trouve en Allemagne, non loin de la frontière luxembourgeoise), le château a été mis sous séquestre par l’État belge en 1919. Cette situation perdura jusqu’au rachat de l’ensemble en 1926 par Antoine France. Le domaine se trouve toujours dans sa famille et constitue une propriété privée qui ne se visite pas.

 

Rue Hautepenne 6
4400 Gleixhe

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Classé comme monument et comme site le 31 août 1984

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Orgues de l'église Saint-Matthias à Flémalle

L’église Saint-Matthias est un important édifice de briques et de calcaire édifié en trois temps : la nef a été érigée entre 1714 et 1717 ; la tour date de 1830 ; le transept et un nouveau chœur ont été ajoutés en 1908. 

Le sanctuaire abrite quelques belles œuvres d’art, principalement du XVIIIe siècle (maître-autel, stalles…). La nef est décorée de très beaux stucs, contemporains de sa construction. L’église renferme également de belles croix et dalles funéraires du XVIe au XVIIIe siècle, ainsi que le monument funéraire armorié de Halin de Libert, bienfaiteur de l’église, daté de 1716. À l’extérieur, à droite de l’entrée, se trouve un beau calvaire en bois. 

Toutefois, la pièce maîtresse de l’église se situe en tribune, face au chœur. Les très belles orgues de l’église sont, en effet, installées dans un buffet en chêne daté de 1598. L’instrument date, pour sa part, de la fin du XVIIe siècle voire du début du XVIIIe siècle. Remanié au XIXe siècle, il a été doté, au XXe siècle, d’une pédale à commande électrique. Il a été acquis par la municipalité de Flémalle-Haute en 1809 de l’église supprimée de Saint-Adalbert.

Les fabriciens de Saint-Jean chargèrent le facteur d’orgue liégeois François-Joseph Cralle de négocier personnellement la revente de l’instrument. La note de frais, qu’il rentra à l’issue de sa mission, informe qu’il commença par insérer des annonces dans les gazettes. Plusieurs paroisses ou mairies se manifestèrent. Il s’agit de Mortroux, Tilff, Grâce, Barvaux, Eisden et, enfin, Flémalle-Haute. La note de frais de Cralle précise que c’est un certain Pipelart, alias Pipelar, maire de cette dernière localité, qui fit l’acquisition.

Avenue Marcel Cools
4400 Flémalle

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Orgues classées comme monument le 3 octobre 1974

Patrimoine exceptionnel le 12 mai 2022

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