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Musée communal de Nivelles

Ancien refuge de l’ordre des Trinitaires d’Orival, cette belle demeure de style Louis XV abrite aujourd’hui les collections du musée communal d’archéologie, d’art et d’histoire de Nivelles. 

On accède à cet édifice monumental de 1763-1764 par deux portails donnant sur une cour pavée. La façade donnant sur la cour s’élève sur deux niveaux de cinq travées et s’organise en double corps. À l’intérieur, un grand hall d’entrée aux plafonds recouverts de stucs rocaille abrite un très bel escalier orné de fleurs.

En 1804, le propriétaire du bâtiment fait don de l’édifice aux pauvres de la ville. La maison devient propriété du bureau de bienfaisance ; celui-ci y installe un atelier de charité de tisserands qui fonctionnera jusqu’en 1812. Une inscription sur la façade en rappelle le souvenir : l’inscription « 1805. Atelier de travail » côtoie les couleurs du drapeau français. Dans la nuit du 20 au 21 juin 1815, l’édifice a accueilli le duc de Wellington.

 

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Comptoir forestier à Marche-en-Famenne

C’est à l’architecte Philippe Samyn que fut commandé ce bâtiment à la fois fonctionnel, très esthétique et novateur, entamé en janvier 1994 et inauguré en février 1996. Son originalité réside principalement dans l’utilisation harmonieuse des formes courbes, du mariage de différents matériaux et surtout de sa charpente – une structure faite de l’assemblage de cinquante arcs identiques en bois massif d’épicéa ardennais cintrés à la vapeur, recouverte de profilés spéciaux en aluminium et de tuiles de verre feuilleté. Clin d’oeil contemporain au milieu de chênes bicentenaires, cette construction ovoïde fait partie de la trentaine de réalisations architecturales industrielles contemporaines qui illustrent un indéniable dynamisme architectural.

Administration séculaire, architecture contemporaine

L’ancienne Administration forestière, mise en place par le Code forestier de 1854, fut une des premières à être régionalisée. Elle devint la Direction des Ressources forestières au sein de la Division de la Nature et des Forêts de la Direction générale des Ressources naturelles et de l’environnement, aujourd’hui DGO (pour Direction générale opérationnelle) « Agriculture, Ressources naturelles et Environnement ». L’administration forestière wallonne souhaitait depuis de nombreuses années créer son propre centre de récolte, de traitement et de commercialisation de graines forestières de haute qualité génétique. Faisant songer à une graine qui émerge du sol, ce bâtiment, de par sa forme originale, reflète le dynamisme du service public régional qui en fut le maître d’ouvrage autant que l’inventivité de l’architecte Samyn, dont c’est un des projets les plus célèbres.

Zoning industriel d'Aye

6900 Marche-en-Famenne

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

G. Focant - SPW

Cinéma Palace de Liège

L’hôtel Mohren, devenu par la suite Liège-Palace, puis le cinéma Palace, est un des premiers grands music-halls de la ville. Construit dans la rue Pont d’Avroy lorsqu’elle fut considérablement élargie (12 m de plus) en vue de l’exposition universelle de 1905, il intègre les bâtiments d’un premier hôtel Mohren, aménagé en 1876 par l’architecte Castermans. Bâtiment de deux travées courant jusqu’à la place Saint-Paul, il est doté d’une nouvelle façade donnant sur la rue Pont d’Avroy en 1905-1906. 

Il s’agit d’un bâtiment asymétrique dont le rez-de-chaussée et le premier étage ont été plusieurs fois remaniés (dont une dernière fois en 2006), les étages supérieurs restant intacts. Les éléments architectoniques, composites, sont très travaillés : bossages, ressauts, volutes, pilastres engagés, chapiteaux corinthiens, frontons, modillons, balustrades… L’immeuble s’intègre parfaitement au style éclectique des bâtiments de la rue. 

L’étonnante façade de la place Saint-Paul, datant quant à elle de 1910, est l’oeuvre de l’architecte Clément Pirnay.

1909 : l’Assemblée constitutive des « Amitiés françaises »

Les Amitiés françaises sont constituées à Liège, à l’initiative d’Émile Jennissen, le 2 septembre 1909, pour faire connaître la culture française en faisant plus que les associations de défense de la langue française. Le siège social est fixé à Liège et Jennissen est élu secrétaire général.

Ce premier groupement liégeois est rapidement suivi par d’autres, à commencer par les Amitiés françaises de Mons le 10 mai 1910. Ensuite, la plupart des villes wallonnes créeront leur groupe, chacun composé d’intellectuels attachés à la Belgique, mais animés d’une réelle volonté de bénéficier et de faire profiter leur pays de la richesse de la culture française. Ces ligues locales se retrouvent au sein de la Ligue internationale des Amitiés françaises, une structure de plus grande ampleur regroupant des Français de France et d’ailleurs. Cette structure est dirigée depuis Paris et organise les Congrès internationaux. Le premier Congrès international se déroule à Mons en 1911. En dehors de ces manifestations internationales, chaque section est libre d’agir de son propre chef, via notamment l’organisation de conférences.

Après 1945, les diverses sections se maintiennent essentiellement à Liège, Mons, Charleroi et Namur. Aujourd’hui, un siècle après leur création, elles subsistent à Liège (surtout), Charleroi et Bruxelles même si leurs activités sont fortement restreintes.

Ancien hôtel Mohern

Rue Pont d'Avroy 21

4000 Liège

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

RCWT

Cabaret wallon tournaisien

La Royale Compagnie du Cabaret Wallon Tournaisien, société littéraire et philanthropique d'expression wallo-picarde, a été fondée le 27 décembre 1907 par la Ligue wallonne, composée de jeunes intellectuels comme Walter Ravez, Paul Gahide, Alphonse Wattiez ou encore Adolphe Prayez.

La création du Cabaret par de jeunes militants wallons s’inscrit dans leur volonté de promouvoir l’art wallon et l’histoire de la Wallonie mais aussi de rappeler la tradition francophile de Tournai et de s’opposer aux groupements flamingants.

En marge de l’organisation de conférences et de soirées wallonnes naît ce cabaret dont la première représentation a lieu le 25 janvier 1908, au Café de l’Académie, sur la Grand Place. Le succès est très vite au rendez-vous, si bien que les effectifs s’élèvent à 790 membres en 1921.

Aujourd’hui encore, le Cabaret défend et promeut le dialecte tournaisien, en écrivant et interprétant des chansons, monologues et poèmes. Plus d’un siècle après sa fondation, le Cabaret Wallon fait toujours résonner la capitale de la Wallonie picarde des accents chers à ses fondateurs.

Rue Saint-Martin 54
7500 Tournai

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IPW

Immeuble, rue Van Opré n° 97

Immeuble de bureaux sans recherche architecturale particulière, tel qu’il s’en est construit beaucoup à Jambes autour de la place Joséphine-Charlotte, au tournant des années 1970 et 1980.

1984 : le premier cabinet ministériel à Namur

Aussi longtemps que le pouvoir exécutif wallon encore embryonnaire fut composé de membres de Gouvernement central (Comité ministériel des Affaires wallonnes présidé par Alfred Califice de 1974 à 1977 ; premiers Exécutifs régionaux présidés par Jean-Maurice Dehousse d’avril 1979 à décembre 1981), ceux-ci siégeaient par la force des choses à Bruxelles. C’est le pouvoir exécutif autonome (mais alors obligatoirement composé à la proportionnelle) qui décida le 27 octobre 1982 d’installer à Namur, au plus tard en 1985, les cabinets ministériels wallons et les administrations régionales. L’Exécutif fut présidé par le même Jean-Maurice Dehousse d’octobre 1982 à décembre 1985 après neuf mois de présidence du libéral André Damseaux (de janvier à octobre 1982).

Malgré cette décision de principe, l’Exécutif wallon resta entièrement localisé à Bruxelles durant encore deux ans, seules ses réunions budgétaires étant organisées au château de La Hulpe.

Le ministre socialiste de l’Environnement, Valmy Féaux, fut le premier à installer son cabinet ministériel à Namur, au 97 de la rue Van Opré, sur deux plateaux que Cockerill Sambre venait de libérer dans un immeuble proche de la place Joséphine-Charlotte et des premiers bureaux de la SRIW (Société régionale d’Investissement de Wallonie). L’installation du cabinet à Namur eut lieu en décembre 1984. C’est dans un bâtiment annexe à peine terminé au coin de la rue Van Opré et de la rue Kefer (aujourd’hui occupé par des services de l’Inspection de l’Enseignement de la Communauté française), destiné à une des cellules du cabinet, qu’eut lieu le 13 mars 1985 la première réunion à Namur de l’Exécutif régional wallon. Son président, Jean-Maurice Dehousse, installa à son tour son cabinet dans la capitale wallonne en septembre suivant (avenue Prince de Liège, de l’autre côté de la place Joséphine-Charlotte), mais pour trois mois seulement.

Fin 1985, le premier Exécutif composé selon les règles normales du jeu démocratique (majorité sociale-chrétienne-libérale et opposition socialiste et écologiste), présidé par le social-chrétien Melchior Wathelet, décidait, en effet, de réinstaller à Bruxelles la totalité des cabinets ministériels wallons. Valmy Féaux quitta Namur le 9 décembre, non sans avoir planté un tilleul « commémoratif » sur l’esplanade faisant face à ses locaux. Ceux-ci sont toujours occupés aujourd’hui par divers services administratifs de la Région.

Dans le prolongement du no 97 de la rue Van Opré, mais situé place Joséphine-Charlotte, no 2, un nouvel immeuble de neuf étages (dont la construction avait été entamée en 2004) accueille depuis le 15 décembre 2008 les services du Secrétariat général du SPW (Service public de Wallonie).

Au sein de l’Exécutif, le débat est vif. Un clivage fort sépare ceux qui pensent qu’il faut rester à Bruxelles à proximité des grands centres de décision, là où se trouve l’administration (essentiellement les ministres libéraux et social-chrétien) et ceux qui, au contraire, plaident pour une installation – même si elle doit s’échelonner – sur le territoire wallon, à Namur, ville choisie pour accueillir les institutions politiques de la Région wallonne et où se trouve déjà depuis fin 1980 le Conseil régional wallon, aujourd’hui appelé Parlement wallon (essentiellement les ministres socialistes). Derrière ce clivage se profile surtout un désaccord profond entre partisans et adversaires de la fusion de la Communauté française et de la Région wallonne. En attendant, chacun s’installe – les uns dans une perspective définitive, les autres provisoire – à Bruxelles dans des locaux proposés par des sociétés immobilières. Témoignage de Valmy Féaux, in L’Aventure régionale, p. 94-95.

" Cet hiver-là, la Meuse charriait de gros blocs de glace sous le pont des Ardennes. En certains endroits, il était même possible de traverser le fleuve à pied. Il faut dire que depuis le lendemain de Noël – nous sommes en 1984 – la température à Namur est largement, et de façon continue, négative… atteignant même début janvier une pointe de -20 degrés. C’est pendant cette période hivernale, aux conditions climatiques exceptionnelles, que les premiers collaborateurs du cabinet du Ministre de la Région wallonne pour l’eau, l’environnement et la vie rurale emménagent à Namur – plus exactement à Jambes, à deux pas du pont des Ardennes… balayé par un fort vent polaire. Il fallait voir arriver ces pionniers ! Emmitouflés dans leurs anoraks et leurs pelisses, leurs visages à moitié dissimulés derrière une écharpe, le bout du nez perlé de gel, ils semblaient émerger de la toundra. En arrivant devant le grand bâtiment blanc de la rue Van Opré, appelé à abriter le cabinet du Ministre, ils éprouvaient un vif soulagement… tout en esquissant un sourire plutôt narquois. La carte de voeux du Ministre cette année-là ne reprenait- elle pas en exergue – ô ironie ! – un vers de Georges Brassens : « Il suffit de passer le pont ; c’est tout de suite l’aventure ». Eh oui, quelle aventure ! Ils s’en souviennent encore aujourd’hui, ces vaillants éclaireurs de la présence ministérielle en terre namuroise." Témoignage de Valmy Féaux, in L’Aventure régionale, p. 93.

"Notre Exécutif lui-même se cherchait encore, géographiquement parlant. Il siégeait au boulevard de l’Empereur, à Bruxelles, mais il se réunissait au château de La Hulpe quand il s’agissait de discuter du Budget. Nous n’en étions pas encore, loin s’en faut, à imaginer de faire de Namur le centre géographique et politique de la Wallonie qui se composait politiquement".  Témoignage de Jacqueline Mayence, in L’Aventure régionale, p. 80. 

Rue Van Opré 97 
5100 Namur

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

C. Bailleux - DPat - SPW

Immeuble, rue Van Opré n° 89

Petit immeuble de bureaux de trois niveaux construit fin 1984 à l’angle des rues Van Opré et Kefer, dont l’entrée se situe d’ailleurs dans cette dernière.

Le troisième Exécutif de la Région wallonne (juin 1983 – décembre 1985) De gauche à droite et de haut en bas : Philippe Busquin, Jean-Maurice Dehousse, André Damseaux, Valmy Féaux, Jacqueline Mayence et Melchior Wathelet © Collection privée

Abritant aujourd’hui des services de la Communauté française (Allocations d’études et Protection judiciaire), cet immeuble fut édifié à la demande du cabinet du Ministre Valmy Féaux qui venait de s’installer à Namur, pour y loger sa cellule « Emploi ». C’est là qu’eut lieu le 13 mars 1985 la première réunion de l’Exécutif régional en territoire wallon. De 1988 à 1992, la cellule « Implantations » du cabinet du Ministre-Président Bernard Anselme (installé rue Kefer) occupa les lieux.

"L’installation de mon cabinet à Namur m’astreignit à de fréquentes navettes vers Bruxelles où restaient localisés les autres Ministres de la Région wallonne. Les réunions de l’Exécutif se tenaient chez le Ministre-Président au boulevard de l’Empereur tous les mercredis. J’obtins quand même que l’Exécutif se réunisse quelques fois à Namur. La première réunion de l’Exécutif à Namur eut lieu le mercredi 13 mars 1985 dans les locaux fraîchement terminés – l’eau sourdait encore des murs – du bâtiment annexe destiné à la cellule « emploi ». La presse salua cette réunion comme un événement historique : des Ministres wallons qui pour la première fois tenaient leur réunion à Namur". Témoignage de Valmy Féaux, in L’Aventure régionale, p. 97. 

Rue Van Opré 89
5100 Namur

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

SPW - G. Focant 

Pavé sacré à Louvain-la-Neuve

Un clin d'œil de l'histoire wallonne

Les auditoires Sainte-Barbe furent, en 1972, les premiers inaugurés à Louvain-la-Neuve, dans la nouvelle ville universitaire conçue suivant un schéma et un esprit totalement neufs par le professeur Raymond Lemaire (l921-1997), jusqu’alors connu comme spécialiste de la protection des villes traditionnelles et des monuments.

Trente-six ans plus tard, la première ville nouvelle construite en Wallonie (depuis la place forte de Charleroi en 1666) pour et autour de l’Université catholique compte près de 19.000 habitants, dont désormais une majorité non étudiante.

Avec l’affaire des Fourons, celle de Louvain, au milieu des années 1960 également, contribua puissamment à l’évolution du sentiment wallon lorsque les étudiants flamands, après des mois de vives manifestations anti-wallonnes, à connotation parfois racistes, obtinrent de la hiérarchie de l’Église catholique belge l’expulsion, hors de Leuven, des sections francophones de l’Université catholique jusque-là bilingue. 

Aujourd’hui, l’incontournable réussite de ce pari urbanistique en Wallonie tend à occulter les origines peu glorieuses de celui-ci, or la crise de Louvain fut une étape importante – et logique – dans la prise de conscience menant à une première réforme de l’État jusque-là encore unitaire.

Plutôt que la première pierre posée par le roi Baudouin en février 1971, nous retiendrons, comme symbole de cette étape, le « pavé sacré », fruit d’un canular estudiantin tournant en dérision l’expulsion flamande. 

L’année universitaire 1972-1973 débutait le 2 octobre et était la première où des étudiants (ingénieurs) se retrouvaient à Louvain-la-Neuve. Ils y inauguraient les auditoires Sainte-Barbe parmi la boue des chantiers. Ils décidèrent de marquer l’événement en allant prélever un pavé de la place du Vieux-Marché à Leuven et, en se relayant, le transplantèrent dans l’unique espace public existant à Louvain-la-Neuve, la place Sainte- Barbe, le 12 octobre 1972. Il s’y trouve toujours, tache plus sombre mais anonyme au milieu des autres pavés.

 

Place Sainte-Barbe
1348 Louvain-la-Neuve

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

Ville de Namur

Athénée royal François Bovesse

À gauche de l'église Saint-Loup se trouve un élégant bâtiment construit par les Jésuites avec l'aide des États du comté de Namur et des échevins de la ville dans la première moitié du XVIIe siècle. Après la suppression de la compagnie de Jésus en 1773, l'église est érigée en paroisse et les bâtiments conventuels connaissent quelques vicissitudes. Ce très bel ensemble traditionnel en brique et pierre bleue est formé par un bâtiment en L et par une aile basse côté rue, délimitant une cour intérieure rectangulaire divisée en deux par une galerie. D'autres bâtiments des XVIIIe, XIXe et XXe siècles délimitent une troisième cour.

Après la suppression des Jésuites, les bâtiments du collège sont réaffectés pour y installer un des collèges royaux créés par l'impératrice Marie-Thérèse. Le « collège royal des Humanités » est organisé par l'État et fonctionne jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Sous le régime français, comme d'autres anciens collèges des départements réunis, celui de Namur est réaffecté dans le but d'y installer l'école centrale du département de Sambre-et-Meuse. Comme dans les autres établissements du même genre, les matières sont professées le plus souvent par d'anciens religieux, Jésuites ou Augustins. D'existence relativement courte, elle fonctionne à partir de 1798 et est supprimée en 1802, sur décision du Premier Consul. La municipalité de Namur reprend les bâtiments en charge dans le but d'y créer un collège communal, en fonction dans les bâtiments du collège entre 1803 et 1816. Actuellement, l'édifice n'a pas changé de vocation et abrite l'athénée royal François Bovesse.

 

L'athénée François Bovesse porte le nom du grand homme politique, Résistant et militant wallon. Né en 1890, François Bovesse se montre sensible à la question wallonne dès avant la Première Guerre mondiale et n’aura de cesse de défendre et de promouvoir la Wallonie. A l’initiative de la création des fêtes de Wallonie à Namur, en 1923, il assigne à cet événement populaire le double objectif d’affermir une conscience collective chez les Wallons et de rappeler leurs revendications de l’Entre-deux-guerres, comme le maintien de l’alliance militaire avec la France, le refus de l’amnistie des collaborateurs de 14-18 et le combat contre les fascismes.

 

Figure emblématique de la résistance à l’occupant, il est assassiné par les rexistes le 1er février 1944. Malgré l’interdiction de l’ennemi, la population assiste en masse à son enterrement, manifestant son admiration pour l’homme et ses valeurs. Ministre et député à de multiples reprises, il milite en faveur de l’unilinguisme régional, du respect de l’identité wallonne et d’une meilleure prise en compte des intérêts wallons. Nommé Gouverneur de la Province en 1937, il organise le ravitaillement des réfugiés lors de l’invasion de 1940, l’amnistie des collaborateurs de 14-18 et le combat contre les fascismes.

François Bovesse fut élevé au rang de Commandeur du Mérite wallon en 2012.

Rue du Collège 8
5000 Namur

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Province de Liège-Musée de la Vie wallonne

Athénée Léonie de Waha

L'athénée Léonie de Waha porte le nom d’une grande pédagogue, par ailleurs promotrice pionnière de la conscience wallonne.

Issue d’une illustre famille liégeoise – son aïeul de Chestret a participé à la révolution de 1789 comme bourgmestre de Liège – elle consacre sa vie à la collectivité et s’investit dans l’éducation des jeunes filles. C’est ainsi qu’en plus de patronner de très nombreuses œuvres caritatives, elle crée, en 1868, l’Institut supérieur de Demoiselles.

Parallèlement à cette action émancipatrice pour les femmes, elle s’investit dans le Mouvement wallon du début du XXe siècle. Le 28 octobre 1912, elle fonde l’Union des Femmes de Wallonie, avec pour ambition de stimuler, chez celles-ci, une conscience politique wallonne.

En 1913, lors des débats conduisant à l’adoption du drapeau wallon, elle plaide, avec d’autres, pour qu’il reprenne les couleurs liégeoises, à savoir le jaune et le rouge, contribuant ainsi à fixer l’emblème officiel d’une Wallonie pour laquelle elle n’a cessé de se battre. Elle est aussi à l’initiative du choix de la gaillarde comme emblème floral de sa patrie wallonne.

Léonie de Waha fut élevée, à titre posthume, au rang d’Officier du Mérite wallon en 2012.

Boulevard d’Avroy 96
4000 Liège

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Guy Focant-SPW

Athénée Destenay

Suite à l’installation d’une école moyenne dans les locaux de l’école industrielle, sise jusque-là rue des Croisiers, décision est prise de construire un nouveau bâtiment pour abriter l’institution, sur les plans des architectes Louis Boonen et Joseph Lousberg. Facilement accessible depuis la construction d’une passerelle en 1878, le boulevard Saucy s’impose au choix du collège communal. 

Située sur l’ancien bief de Saucy comblé en 1872, l’école industrielle s’installe donc dans un nouveau quartier sortant de terre à la fin du xixe siècle. L’édifice est terminé en 1881 et inauguré en 1883. Bâtiment imposant de style néoclassique, l’école industrielle présente une riche façade : frise de feuillage en pierre, fronton à colonnes et linteaux de fenêtres en alternance de pierres. Un oeil-de-boeuf, dans lequel l’architecte pensait installer une horloge, anime également cette façade. Le fronton comporte une haute statue en pierre, Le Métallurgiste, réalisée sur concours par le statuaire Guillaume Beaujean. Cette oeuvre, imposante dans ses dimensions, renforce le caractère néoclassique du monument, déjà étayé par le jeu des colonnades. 

Le bâtiment a été surélevé au milieu des années 1950, sur ses deux ailes, par un troisième étage en briques rouges. Dans la cour trône un bronze représentant Zénobe Gramme, ancien élève de l’école (lorsqu’elle était rue des Croisiers), réalisé par le sculpteur liégeois Joseph Sauvage. Un intéressant monument aux morts des deux guerres mondiales se trouve au premier étage depuis 1946. Depuis 1962, le bâtiment abrite les locaux d’une école secondaire, l’athénée communal Maurice Destenay (aussi appelé athénée Saucy).

 

1912 : le septième Congrès wallon

Organisé par la Ligue wallonne de Liège, le Congrès wallon se déroule pour la première fois dans les locaux de l’école industrielle, le 7 juillet 1912, six ans après le dernier Congrès et sous la présidence de Julien Delaite. De nombreux sujets sont à l’ordre du jour : flamandisation de l’Université de Gand, défense de la langue et de la littérature wallonnes, mise en valeur de l’histoire wallonne. Au cours des débats, le projet de Delaite en faveur d’une séparation administrative fait l’objet d’un débat vif et d’un vote favorable. Pour la première fois depuis 1890, un Congrès wallon opte pour le fédéralisme. C’est en rentrant du Congrès que Jules Destrée conçoit sa « Lettre au Roi » sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre.

 

1913 : le huitième Congrès wallon

À nouveau organisé par la Ligue wallonne de Liège, le Congrès du 6 juillet 1913 présidé par Delaite est essentiellement culturel: mise en valeur de l’histoire wallonne, littérature et philologie wallonnes en sont les thèmes principaux. Le Congrès est également l’occasion de s’insurger contre la récente loi sur l’emploi du flamand à l’armée. Ce congrès, qui aura bien moins de répercussions que le précédent, clôture une série de Congrès organisés à Liège. Un dernier Congrès wallon sera organisé à Verviers peu avant l’invasion.

Boulevard Saucy 16
4000 Liège

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009