Maison du peuple de Dinant, Place Patenier
La maison du peuple de Dinant a été construite par l’architecte F. Brunfaut à l’initiative de la coopérative « Les Magasins généraux ». Elle est en fait la reconstruction de la première maison du peuple de la ville, inaugurée en 1897 et incendiée en 1914 lors de la Première Guerre mondiale.
Le bâtiment polychrome de style néomosan (briques rouges, pierre blanche, pierre de taille et moellons) s’élève au centre de la place Patenier. Les trois niveaux se distinguent par leurs percements. Le rez-de-chaussée est caractérisé par deux arcs cintrés qui permettaient l’accès au magasin (à gauche) et au café (à droite). Le premier étage, autrefois une salle des fêtes, est éclairé de trois baies à traverses et meneau. Ce niveau comporte également un balcon en pierre supporté par des consoles. Le second étage est percé de six fenêtres à meneau. Il est séparé de l’étage inférieur par une frise losangée polychrome. Le tout est surmonté d’une toiture en bâtière qui s’ouvre de lucarnes à croupes débordantes. Un seul élément originel subsiste à l’intérieur, la rampe d’escalier en fer forgé aux motifs géométriques.
Place Patenier
5500 Dinant
Classée comme monument le 27 février 2012
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant
Maison du peuple de Poulseur, Place Puissant 5
La maison du peuple de Poulseur, inaugurée en 1922, est la reconstruction d’une première maison du peuple, incendiée pendant la Première Guerre mondiale. Le bâtiment édifié en moellons est caractérisé par des bandeaux horizontaux en pierre bleue. Il mélange architecture traditionnelle et éléments décoratifs de transition Art nouveau-Art déco. La façade est rythmée par des pilastres supportant la corniche interrompue par le fronton courbe. Ce dernier comporte l’enseigne « Maison du Peuple » qui répond à celle indiquant l’appartenance du bâtiment à l’« Union coopérative ».
L’aile droite abritait un magasin coopératif. Le rez-de-chaussée est ouvert d’une large vitrine. Les deux niveaux supérieurs sont percés de grandes fenêtres à traverses, dont la fenêtre supérieure est couronnée d’un arc surbaissé. Le corps central abrite la maison du peuple proprement dite, soit un café et une salle de spectacle (à l’étage).
La maison du peuple, devenue propriété de l’Administration communale, a été restaurée. Cette campagne a permis de restituer les couleurs internes d’origines alliant le bleu, le rouge, le blanc à d’autres couleurs. Épinglons également des éléments comme les moulures des plafonds, les pavés, les garde-corps, etc., qui ont regagné tout leur éclat. Les murs ont retrouvé leur décor en faux marbre et faux appareillage. Le bâtiment abrite aujourd’hui le centre culturel de la commune.
Place Puissant 5
4171 Comblain-au-Pont (Poulseur)
Classée comme monument (avec zone de protection) le 13 mai 1998
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant
Maison du peuple de Pâturages, Place du Peuple 1
La maison du peuple de Pâturages a été inaugurée en août 1903 dans le centre du quartier ouvrier. À travers son administrateur, Louis Pépin, la coopérative ouvrière « Union, Progrès, Economie » (fondée en 1885) demande à Eugène Bodson, architecte, d’édifier une maison du peuple. Celle-ci accueillera un café et une salle des fêtes ainsi que des bureaux et des salles de réunion. Progressivement, elle se dotera également d’une mercerie, d’une épicerie, d’un magasin d’aunage et, plus tard, d’un « Grand Magasin du Peuple ».
Le bâtiment, imposant, est dominé par la ligne classique. Composé d’un double corps de sept travées qui s’élève sur deux niveaux, l’édifice est couvert d’une haute toiture d’ardoises artificielles. La travée centrale est mise en évidence par son balcon ainsi que par le fronton courbe qui coiffe le pignon.
La façade néoclassique est caractérisée par le jeu entre frontons triangulaires et courbes ainsi que par les cordons moulurés et le faux appareil régulier. Épinglons l’opposition entre style historiciste, utilisation de matériaux très modernes (colonnettes métalliques) et décoration Art nouveau (ornements en coup de fouet).
Les mots « Progrès » et « Union » apparaissent sur les sgraffites, situés sous les appuis de fenêtres de l’étage. On peut également remarquer le sgraffite central représentant le « Triomphe du travail », œuvre de Paul Cauchie, tout comme les deux portraits de César de Paepe et d’Alfred Defuisseaux.
Place du Peuple 1
7340 Colfontaine (Pâturages)
Classée comme monument le 28 octobre 1982
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant
Hôtel de Ville de Charleroi
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Beffroi inscrit sur la liste du patrimoine mondial en 1999
Inauguré en 1936, l’hôtel de ville de Charleroi est un monumental édifice classique aux accents Art déco réalisé selon les plans des architectes Joseph André et Jules Cézar. Il allie les marbres rouges et noirs avec le bronze, le laiton et le fer forgé.
Surmonté d’un imposant beffroi, l’édifice comprend un rez-de-chaussée et deux étages. La toiture est couronnée d’un campanile en bronze surmonté d’une lanterne. La façade principale est construite en pierre bleue et blanche. L’étage est composé d’une grande colonnade et le bâtiment surmonté d’un important attique.
L’intérieur est décoré de nombreuses statues qui visent à exalter le triomphe de la ville, sa prospérité et sa richesse industrielle. Le hall d’honneur, presque entièrement couvert de marbres, est la pièce maîtresse de la bâtisse. Seule la salle du Conseil communal contient une œuvre picturale en sept panneaux auxquels répondent sept vitraux aux armes des cantons de l’arrondissement de Charleroi.
Organisé du 11 au 13 novembre 1938 dans la salle des mariages, le premier Congrès culturel wallon est avant tout l’occasion de fêter le vingt-cinquième anniversaire de l’Assemblée wallonne, à l’origine de l’initiative. Ce Congrès n’a pas pour but d’aider à l’épanouissement ou à l’affirmation d’une culture wallonne, mais de défendre la Culture tout court. Le Congrès est au surplus wallon parce que seuls les Wallons y traitent de leurs affaires, en famille. Composé de soixante-cinq sections, le programme du Congrès est vaste et imposant (politique culturelle, science, musique, théâtre, littérature, beaux-arts, folklore, tourisme…). En marge du Congrès, des expositions et animations musicales sont proposées. Néanmoins, malgré le nombre important de communications, le Congrès rassemble peu de monde et se clôt donc sur un succès en demi-teinte. Une association culturelle wallonne, dont le siège est fixé à Bruxelles, est également créée au cours de ce Congrès.
Héritier de la Société historique pour la défense et l’illustration de la Wallonie, l’Institut Jules Destrée est né de la volonté de créer une association culturelle wallonne. Le 13 janvier 1960, la préfète du lycée de Charleroi Aimée Lemaire et quelques autres personnes parmi lesquelles Arille Carlier décident de faire renaître l’ancienne société historique sous ce nouveau vocable. La première assemblée générale, le 13 avril 1961, est l’occasion de faire le bilan d’une première année d’activités. Un nouveau comité est constitué, sous la présidence de Maurice Bologne. Actuellement, l’Institut Jules Destrée est toujours en activité, sur les bases de la réorganisation de 1987 : animation, édition et recherche. Il a notamment assuré l’édition de la monumentale Encyclopédie du Mouvement wallon dirigée par Paul Delforge.
C’est également dans la grande salle des fêtes de l’hôtel de ville de Charleroi que se tint le 16 avril 1988 à l’initiative de José Happart, dans un contexte de crise institutionnelle, le Congrès constitutif du mouvement «Wallonie, Région d’Europe», au cours duquel 1.500 à 2.000 militants revendiquèrent le transfert à la Région de nouvelles compétences significatives accompagnées des moyens financiers adéquats, qui furent en grande partie obtenues les jours suivants dans le cadre de la troisième réforme de l’État.
L’hôtel de ville de Charleroi fut donc le siège d’événements majeurs de l’histoire du Mouvement wallon, mais également le théâtre de nombreuses autres manifestations à l’occasion de réunions militantes se déroulant ailleurs à Charleroi. Le bourgmestre de Charleroi recevait, en effet, régulièrement les congressistes pour une réception d’ouverture de leur Congrès ; ce fut notamment le cas à l’occasion du Congrès de la Concentration wallonne du 17 décembre 1933, du second Congrès national wallon le 11 mai 1946, ou encore de la session extraordinaire du Congrès national wallon du 26 mars 1950.
Place Charles II
6000 Charleroi
Classé comme monument le 9 septembre 2001
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant
Hôtel de ville et beffroi de Binche
Patrimoine exceptionnel de Wallonie (hôtel de ville)
Patrimoine mondial en décembre 1999 (beffroi)
Sur la Grand-Place, la fondation de l’hôtel de ville de Binche est liée au développement économique de la cité – siège de la halle aux viandes – et à l’émergence des libertés communales, dont le beffroi constitue un autre puissant symbole. À ce titre, celui-ci a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco comme les autres beffrois de France et de Belgique. Les trois arcades du rez-de-chaussée et la base du beffroi datent du XIVe siècle. Remanié par Jacques Du Broeucq au XVIe siècle, modifié par Laurent-Benoît Dewez (vers 1770) dans le style néoclassique, l’hôtel de ville recouvre son allure initiale à la fin du XIXe siècle. Le beffroi abrite également une horloge et un carillon du XVIe siècle.
Grand Place
7130 Binche
Classé comme monument le 15 janvier 1936
Institut du Patrimoine wallon
IPW
Montée royale vers Saint-Donat
Le projet d’une montée royale à Arlon est né et réalisé dès le XVIIe siècle par un ingénieur espagnol. L’escalier se composait alors de sept plates-formes. Chaque plate-forme était caractérisée par une station de chemin de croix accompagnée d’un arbre. L’accès à cette montée était signalé par une porte monumentale millésimée « 1626 ». Malheureusement cette dernière a été détruite par les troupes de Louis XIV peu après.
La montée royale subit les dommages du temps et est à plusieurs reprises reconstruite ou réparée, notamment en 1735, 1830 et 1846. Le chemin de croix encore conservé actuellement date de cette dernière campagne de travaux. Il est composé de 14 stations signalées par des croix en pierre identiques ornées de deux volutes stylisées dans la partie inférieure. Deux statues portant la signature « P. Bausch, d’Arlon » (1876) sont situées au pied de l’escalier. Une porte en plein cintre marque le milieu de la montée. Elle ferme également le bassin qui distribue l’eau de la ville, fonction soulignée par l’inscription encore visible sur le fronton de la porte.
Square Élisabeth 2
6700 Arlon
Classée comme monument le 3 janvier 1992
Institut du Patrimoine wallon