G. Focant

Pharmacie Milet à Binche

Au tournant des XIXe et XXe siècles, il était fréquent d’utiliser des panneaux décoratifs dans les commerces pour fournir aux clients des informations sur les produits mis en vente. Si la plupart de ces panneaux étaient de petite taille et assez généralistes, les panneaux de l’ancienne pharmacie Milet – aujourd’hui Davoine – sont tout à fait exceptionnels, notamment en raison de leurs dimensions. 

Réalisés par les ateliers Helman de Bruxelles, ces panneaux publicitaires sont composés de carreaux de céramiques. Cette façade moderne, d’inspiration Art nouveau, réalisée en 1908, constitue un exemple du genre pratiquement unique en Wallonie. Fortement abîmée par la pollution et l’usure du temps, la façade a fait l’objet d’une importante campagne de restauration qui s’est achevée en août 2014.

 

Pharmacie Milet © G. Focant

 

Pharmacie Milet © G. Focant

Avenue Albert Ier 8
7130 Binche

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Classée comme monument le 8 mai 2009

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ancien hôpital Saints-Pierre-et-Paul

Ce vaste complexe qui fut aussi une maison de retraite abrite aujourd’hui les services administratifs de la ville de Binche. 

Vue de la cour intérieure

Il se compose de bâtiments datant des XVIIIe et XIXe siècles qui s’articulent autour d’une cour dont l’accès se fait par un portail classique du XVIIIe siècle. À droite du portail se trouve une façade de type "tournaisien", caractérisée par une réduction de l’utilisation de la pierre dans l’ornementation des façades. La pierre de taille est reléguée aux soubassements, aux chaînages d’angles et aux baies. Le plus souvent, le reste de la maçonnerie de brique est recouvert d’un enduit, ce qui n’est toutefois pas le cas ici. 

À gauche du portail se trouve une ample façade du XIXe siècle dont chaque travée est percée en son sommet d’un œil-de-bœuf ovale. La cour intérieure est bordée d’une série d’importants bâtiments et d’une bâtisse intégrant à l’arrière un noyau du XVIIIe siècle.

 

 

Rue Saint-Paul 12-16
7130 Binche

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Classé comme monument le 13 octobre 1980

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Gare de Binche et environnement

Avec l’arrivée du chemin de fer à Binche en 1857, un édifice est érigé pour y abriter les services administratifs et les voyageurs. Devenue trop petite, la gare est reconstruite de manière grandiose entre 1905 et 1910 par l’architecte Pierre Langerock. Au même moment, tout le quartier entourant la station bénéfice d’une réflexion architecturale homogène dans une zone alors non bâtie et située hors du centre historique de la ville. 

L’ensemble de la place et de la gare a été pensé par le bourgmestre Eugène Derbaix. Le square qui porte aujourd’hui son nom est, en face de la gare, clôturé par une balustrade néogothique. Il est également décoré de huit statues en bronze, dont certaines ont aujourd’hui disparues, réalisées par les sculpteurs Vermeylen et Valeriola évoquant des personnages ayant fait la renommée de Binche. On y trouve notamment le comte de Hainaut Baudouin IV ou l’empereur Charles Quint. Au centre, un monument à l’indépendance est ajouté en 1931. La gare constitue quant à elle un témoignage exceptionnel de l’architecture néogothique du début du XXe siècle. De style brabançon, elle présente une composition symétrique autour d’un corps central à pignons. De part et d’autre s’étendent deux ailes longues et basses terminées par des pavillons plus sobres. Côté quai, la gare est ornée d’une belle marquise en fer forgé, élément typique des gares de l’époque. L’intérieur, austère mais grandiose, est lui aussi caractéristique de l’architecture néogothique.

Square Eugène Derbaix
7130 Binche

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Classés comme site le 24 mars 1978

Institut du Patrimoine wallon

 G. Focant

Justice de Paix de Binche

Édifié en style néogothique par l’architecte Paul Saintenoy en 1902, cet édifice s’inspire de l’architecture traditionnelle brabançonne. 

Né à Ixelles en 1862, diplômé de l’académie royale des Beaux-Arts d’Anvers, Paul Saintenoy complète sa formation d’architecte auprès de Victor Horta et Paul Hankar. 

Historien de l’architecture, professeur, écrivain, membre de la commission royale des monuments et sites, il meurt en 1952. 

On lui doit de nombreuses réalisations en Belgique parmi lesquelles le magasin Old England à Bruxelles, la maison Losseau à Mons ou le château Le Fy à Esneux. 

Le bâtiment du palais de justice de Binche présente une façade austère composée de grès de Bray (pierre locale), de pierre bleue et de briques. Elle est animée d’une tour octogonale, d’une statue de la Justice en bronze doré placée dans une niche et d’un bas-relief en bronze illustrant les armes de la ville, tous deux réalisés par le sculpteur Mascré. Les éléments gothiques se retrouvent dans les pignons à gradins ; la symétrie est limitée aux trois travées centrales et aux panneaux décoratifs. Le bâtiment s’inscrit dans la logique de la construction des lieux de juridiction de l’époque. Outre le cabinet du juge, l’édifice comprend une salle d’audience, une salle des pas perdus, ainsi que le cabinet et le bureau du greffier. La volonté de l’architecte a été de donner à Binche un bâtiment de prestige, dont l’architecture pouvait être comparée à celle des maîtres du 16e siècle.

Avenue Albert Ier 56
7130 Binche

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Classement comme monument le 7 juin 1978

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ancien collège des Augustins de Binche

À cet emplacement se trouvait à la fin du Moyen Âge l’hôtel du comte de Lalaing. En 1570, l’édifice est acheté par Jean Duquene, originaire de Cambrai, dans le but d’y fonder un établissement d’enseignement. L’école fonctionne pendant près d’un siècle et demi avant d’être reprise en 1727 par la congrégation religieuse des Augustins. Sous leur direction, le collège conserve son mode d’administration mixte, religieux et civil. 

Les Augustins abandonnent les lieux en 1794 au cours des troubles révolutionnaires et les lieux connaissent alors diverses affectations. En 1881, on y installe une école moyenne qui devient un athénée royal en 1946. 

C’est en 1975 que le bâtiment reçoit son affectation actuelle : il abrite les riches collections du Musée international du Carnaval et du Masque. L’édifice que nous connaissons aujourd’hui a été construit en 1738 et agrandi en 1778 pour prendre la forme d’un "L". De style classique et traditionnel, le bâtiment est érigé en briques et calcaire. L’aile la plus ancienne est rythmée au rez-de-chaussée d’un portique composé de neuf arcs en plein cintre formant une galerie ; sa toiture est percée de lucarnes et surmontée d’un clocheton. On accède à la cour par un haut portail en pierre de style Renaissance provenant de l’ancien palais de Marie de Hongrie, replacé à cet endroit au XVIIIe siècle.

Rue Saint-Moustier 10
7130 Binche

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Classée comme monument le 3 mars 1965

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ancien Mont-de-piété d'Ath

Au 16e siècle est érigée une belle bâtisse nommée « maison du Lombard ». Construite en briques et calcaire, cette maison a disparu dans sa majorité pour ne conserver aujourd’hui que sa façade, intégrée dans un immeuble contemporain. Elle est caractérisée par son portail gothique en arc brisé, surmonté d’une niche en pierre encadrée de colonnettes et surmontée d’un fleuron. À droite du portail se trouve une pierre de remploi décorée d’un écu portant les lettres D.M., la date de 1676 et une figure d’homme entourée d’une couronne de laurier. 

La maison devient au 17e siècle le siège du mont-de-piété d’Ath, organisme de prêt sur gage qui a pour mission de faciliter les prêts d’argent, notamment en faveur des plus démunis. La transformation du lieu s’inscrit dans un plan global de construction de ce type d’établissements au début du 17e siècle dans la région. 

Wenceslas Cobergher, architecte attitré des archiducs Albert et Isabelle, gouverneurs des Pays-Bas espagnols, est nommé au début du siècle « surintendant général des monts-de-piété ». On lui doit la mise en place de quinze institutions dans les Pays-Bas, dont la première ouvre ses portes à Bruxelles en 1618. Auteur à la même époque de l’hôtel de ville d’Ath, Cobergher ne dessine pas de bâtiments pour la ville hennuyère : le mont-de-piété s’installe dans un édifice existant.

Rue du Spectacle 10
7800 Ath

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Classé comme monument le 20 août 1982

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Pont à la herse, à Ath

Tout au long de son histoire sous l’Ancien Régime, Ath est une ville fortifiée de première importance. Cette Bonne Ville du comté de Hainaut protège les frontières de l’État au Moyen Âge face aux possessions des comtes de Flandre. 

Outre deux enceintes communales érigées à l’époque médiévale, la position fortifiée est modifiée par Vauban à la fin du XVIIe siècle, détruite par les Français en 1745 et relevée par les Hollandais entre 1815 et 1826. Tous les remparts sont toutefois démantelés à partir de 1854. 

Plusieurs vestiges d’importance sont néanmoins encore aujourd’hui les témoins de ce passé défensif. Le pont à la herse surmonte un ancien débouché navigable d’un bras de la Dendre. C’est une porte d’eau aménagée dans une courtine du front nord des fortifications françaises du XVIIe siècle. Maçonnée en moellons de calcaire, il s’agit d’un tunnel voûté et légèrement coudé. 

Du côté ville subsistent les traces d’une petite pièce d’habitation. Cette ancienne porte ainsi que le bastion de Flandre tout proche ont souffert des sièges qui ont affecté Ath à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. Ils constituent les rares vestiges des travaux entrepris par Vauban. 

Reprise par les Espagnols et devenue autrichienne en 1713, la ville est plusieurs fois attaquée par les Français qui ordonnent la destruction des anciennes places fortes des Pays-Bas autrichiens après le siège de 1745.

Boulevard Alphonse Deneubourg
7800 Ath

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Classé comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Hôtel de ville d'Ath

Le 7 avril 1614, la ville d’Ath décide de faire reconstruire la « Maison de la Paix » qui abritait les autorités communales. Le mayeur de l’époque, Jean Zuallart, est proche des archiducs Albert et Isabelle, gouverneurs des Pays-Bas espagnols pour le compte du roi Philippe III. La conception du bâtiment est confiée à Wenceslas Cobergher, architecte officiel de la cour. Entamés dès le mois de juin, les travaux durent dix ans et l’hôtel de ville est inauguré en 1624. Seule la façade principale aurait été dessinée par le prolifique architecte, les décors intérieurs et l’agencement étant probablement le fruit de son assistant, Melchior Somer. 

De nombreux travaux sont encore effectués au fil des siècles : le dôme qui surmontait la façade est démoli en 1774, les colonnes de la porte d’entrée sont remplacées en 1826 et une importante restauration a lieu entre 1861 et 1863, la dernière avant celle de 1980. Le bâtiment était alors tellement dégradé qu’il a fallu démonter et reconstruire pierre par pierre la façade principale ! Plusieurs éléments trop endommagés, et l’ancien frontispice, n’ont pu être remis en place et sont aujourd’hui conservés dans la salle des pas perdus. La façade arrière, plus sobre, est agrémentée d’une tourelle d’escalier qui dessert les étages ; elle a été augmentée d’un étage en 1774 pour y installer la cloche communale. L’hôtel de ville abrite quelques œuvres d’intérêt : des peintures de l’école athoise du 19e siècle, un grand escalier d’honneur et quelques belles cheminées d’époque.

Grand-Place 45 
7800 Ath

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Classement comme monument le 2 décembre 1959

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Musée Wellington à Waterloo

Demeure de style Louis XV, l’actuel musée Wellington a été érigé dans le troisième quart du XVIIIe siècle, sur deux niveaux de six travées, en brique et pierre bleue. Cette belle auberge typiquement brabançonne sert de relais de poste au moment de son édification.

Cette affectation spécifique et sa bonne situation géographique ont attiré l’attention du duc de Wellington. Le 17 juin 1815, il choisit l’endroit pour y installer son quartier général d’état-major. Il y séjourne personnellement les 17 et 18 juin et y rédige, au soir de la bataille, le communiqué de la victoire.

L’auberge abrite aujourd’hui un musée dédié à la personnalité du duc de Wellington et, au sens large, à la bataille de Waterloo. Le bâtiment, en danger, fut sauvé en 1955 à l’initiative de l’historien Jacques-Henri Pirenne et reconverti en espace muséal. La commune de Waterloo acquit le bien en 1958, le terrain situé à l’arrière en 1961 et les dépendances en 1972. On y trouve notamment les chambres de Wellington et du colonel Gordon, son aide de camp, décédé le 18 juin 1815. Différentes pierres tombales ont été transférées à cet endroit et plusieurs plaques commémoratives y trouvent leur place.

Dans le jardin se trouve la stèle funéraire du major Arthur Rowley Heyland. Né en 1781 à Belfast, il participe aux guerres continentales de 1811 à 1814, notamment en Espagne et en France. Membre du 14e régiment de ligne britannique, il participe également à la campagne de 1815. Tué d’une balle dans la nuque le 18 juin 1815, il est enterré en face de l’hôtel des Colonnes à Mont-Saint-Jean. Il repose sous un monument cubique en pierre bleue, entouré d’une grille en fer forgé.

Des travaux d’élargissement de la route, en 1889, provoquent le déplacement du monument funéraire, sans respect pour le corps du défunt, qui bizarrement n’est pas transférée au monument d’Evere comme cela fut le cas pour d’autres soldats. La pierre tombale est, par la suite, transférée au musée Wellington. On y trouve l’inscription suivante : « Sacred to the memory of Major Arthur Rowley Heyland of his Britannic Majesty’s fortieth Regiment of foot, who was buried on this spot. He fell gloriously in the Battle of Waterloo on the 18th June 1815. At the moment of victory and in command of the regiment age 34 years » (dédié à la mémoire du major Arthur Rowley Heyland, du 40e régiment à pied de sa majesté britannique, qui a été enterré à cet endroit. Il tomba glorieusement à la bataille de Waterloo le 18 juin 1815. Au moment de la victoire et aux commandes de son régiment, il était âgé de 34 ans). Le monument tient lieu de cénotaphe.

À côté se trouve la pierre tombale du colonel Henry Walton Ellis. Né en 1783 à Worcester, il sert en Espagne et au Portugal entre 1810 et 1814 avec le 23e régiment des Foot Guards. Chevalier de l’Ordre du Bain, il est nommé colonel en juin 1814, un an avant de prendre part à la bataille de Waterloo. Touché à la poitrine à Mont-Saint-Jean, il décède le 20 juin 1815 des suites de ses blessures. Il est d’abord enterré à Braine-l’Alleud, puis transféré au cimetière de Wavre. Le déplacement de ce cimetière à deux reprises, en 1909 et 1920, et sa désaffectation entre 1955 et 1975 provoquent la perte du corps du colonel. Sa pierre tombale est alors transférée au musée Wellington. Elle comporte une double inscription en français sur une face et en anglais sur l’autre : «To the memory of colonel Sir H. W. Ellis K.C.B. Knight Commander of the Order of the Bath 25th reg[iment] of Welsh fusiliers, killed in action at Waterloo 18 June 1815 / À la mémoire du chevalier H. W. Ellis, K.C.B., colonel du 25e régiment des fusiliers royaux de Galles, tué au combat à Waterloo le 18 juin 1815 ».

Contre un mur se trouve un fragment de la pierre tombale du lieutenant-colonel Richard Fitzgerald. Né en 1774, il sert en Espagne en 1814 et est tué d’un coup de feu à la tête pendant la bataille de Waterloo. Il est enterré dans le cimetière de Wavre, mais sa sépulture disparaît lors du transfert du champ des morts en 1909. Seule une pierre subsiste et a été déposée au musée Wellington. Elle porte l’inscription suivante : « D.O.M. Sacred to the memory of Lieutenant-Colonel Richard Fitz-Gerald of the 2nd regiment of Life Guards of his Britannic Majesty’s who fell gloriously at the Battle of Belle Alliance, near this town on the 18 June 1815 in the 41st year oh his life, deeply and deservedly regret by his family and friends. To a manly loftinefs [sic] of soul he united all the virtues that could render him an ornament to his profession and to private and social life ». (À la mémoire du plus vertueux des hommes, généralement estimé et regretté de sa famille et de ses amis, le Lieutenant-Colonel Richard Fitz-Gerald de la Garde du Corps de Sa Majesté Britannique, tué glorieusement à la bataille de la Belle Alliance le 18 juin 1815. R.I.P.).

Dans le jardin a été reconstruit un monument autrefois situé dans le jardin de la maison Pâris. Il est censé renfermer la jambe de Lord Uxbridge, amputé suite à la blessure infligée pendant la bataille de Waterloo. Après l’opération, le tenancier de l’auberge enterra la jambe dans son jardin et la recouvrit d’un monticule de fleurs. Le membre fut par la suite exhumé et placé dans une boîte de verre dans le but d’être exposé aux visiteurs du champ de bataille. La visite de son fils, en 1876, provoqua l’indignation de la famille. En 1880, la jambe de Lord Uxbridge fut enterrée dans le cimetière de Waterloo ; elle fut perdue après la désaffectation de la nécropole. L’endroit qui avait alors « abrité » la jambe à Waterloo fut transformé en mausolée. Détruit en 1991, il fut reconstruit au musée Wellington. Une dalle de pierre bleue a ainsi été encastrée dans un mur de briques rouges. Elle porte une inscription bilingue dont voici l’épitaphe : « Ci est enterrée la jambe de l’illustre, brave et vaillant comte d’Uxbridge, lieutenant général de S.M. britannique, commandant en chef de la cavalerie anglaise, belge et hollandaise, blessé le 18 juin 1815, à la mémorable bataille de Waterloo, qui par son héroïsme, a concouru au triomphe de la cause du genre humain, glorieusement décidée par l’éclatante victoire du dit jour ».

D’autres plaques rappellent le passage à cet endroit du roi d’Angleterre Georges IV en 1821 et du roi de Prusse Frédéric III en 1825. Lord Uxbridge, mort en 1854, est pour sa part enterré en Angleterre, sans une de ses jambes.
 

Chaussée de Bruxelles 147
1410 Waterloo

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Classé comme monument et comme site le 12 octobre 1981

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant - SPW

Ancien manège de Verviers

La très belle façade située devant vous n’est que la partie visible d’un vaste édifice situé à l’arrière et qui, jusqu’en 1931, date d’un incendie qui le détruisit en partie, servit de cirque, manège, music-hall, cinéma et théâtre ! Conçu à l’origine pour une société privée d’équitation, le Grand Manège reçoit, dès son inauguration en 1892, des cirques de passage à Verviers. La société qui en était propriétaire s’y réunissait régulièrement pour y pratiquer l’équitation et le dressage des chevaux. 

Le bâtiment, de style mauresque, est l’œuvre du prolifique architecte Charles Thirion (1838-1920). L’architecture arabe inspirait souvent les hippodromes, manèges et autres cirques construits à cette époque. La façade à rue est longue de 50 mètres et est constituée d’un parement de briques jaunes et rouges dont les reliefs forment des losanges, dents de scies et motifs de broderies. La façade avec les entrées, les halls, le café et les appartements constituent la première partie du bâtiment. La seconde, de forme hexagonale, se situe à l’arrière et était composée de la piste, de la scène et des balcons destinés au public. 

Menacé de démolition au début des années 2000, l’édifice est protégé par une mesure de classement sur proposition de l’Institut du Patrimoine wallon avant d’être brillamment restauré. Il a ensuite été réaffecté en immeuble à appartements et commerces.

Rue du Manège 12-16
4800 Verviers

carte

Classement comme monument le 28 mars 2003

Institut du Patrimoine wallon