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Maison du prince

Verviers fut en 1651 la dernière à obtenir le titre de Bonne Ville de la principauté de Liège. Elle était située sur le territoire du marquisat de Franchimont, possession liégeoise, et obtient dès lors des avantages fiscaux et le droit d’ériger une muraille défensive. La maison du prince, très belle construction de la fin du 16e ou du début du 17e siècle, servait de résidence au chef de l’État lorsqu’il se rendait à Verviers.

Elle présente un rez-de-chaussée en moellons de grès surmonté d’un étage de pans-de-bois en encorbellement. À gauche de l’édifice, l’annexe de la maison du prince constitue la résidence formelle du prince-évêque. En avancée sur le logis principal, il s’agit d’une construction basse dont l’unique niveau a conservé un revêtement de zinc et des encadrements en bois destinés à moderniser l’ensemble au début du 20e siècle. Selon toute vraisemblance, des pans-de-bois devraient encore se trouver en-dessous de cette intervention contemporaine.

En qualité de marquis de Franchimont, le prince-évêque de Liège possédait donc ce type d’établissement dans la ville d’importance du marquisat. Vraisemblablement, chaque prince-évêque a pu séjourner à Liège, tout du mois à partir d’Ernest de Bavière (1581-1612). L’entretien de la demeure était confié au tenant du moulin banal de Verviers, situé en face, mais détruit par un incendie en 1925 et remplacé par un marché couvert. Longtemps propriété communale, la maison du prince a fait l’objet d’une restauration par un particulier.

Rue de la Tuilerie 2
4800 Verviers, Belgique

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Classée comme monument le 14 mars 2008

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Ancienne école moyenne de filles de Verviers

Une école moyenne de filles est créée à Verviers en 1865. Appelée également « école des demoiselles », elle ouvre d’abord ses portes dans une maison rue Xhavée puis loue un édifice rue du Brou. 

La construction d’un édifice propre à l’école est prise en charge par les architectes bruxellois Benoît et Vanderstraeten entre 1874 et 1876. Le bâtiment est imposant et présente une haute façade de sept travées élevées sur un haut soubassement. Les trois travées centrales forment un avant-corps couronné d’un fronton triangulaire.

L’entrée se situe sur la gauche et s’ouvre sur un long couloir menant à une cour et un préau couvert. Les classes s’organisent sur deux niveaux autour de ce préau. L’établissement est très lumineux grâce à sa cour couverte d’une verrière. 

En 1881, l’école est reprise par l’État et devient un Lycée en 1925. En 1946, elle reçoit le titre d’Athénée royal mais, pour éviter la confusion avec le bâtiment réservé aux garçons, elle prend la dénomination de Lycée royal. 

Après le déménagement de l’école dans la rue des Wallons, l’édifice abrite l’école d’infirmières de Verviers. Aujourd’hui, le bâtiment est le siège social et administratif de la Société publique de gestion de l’eau (SPGE) qui a restauré ce patrimoine situé au cœur de la capitale wallonne de l’eau. 

Rue des Écoles 17-19
4800 Verviers

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Classée comme monument le 10 juin 2005

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Ancienne Grand-Poste de Verviers

Verviers, ville d’importance au niveau wallon au 19e siècle, doit attendre 1909 pour voir s’édifier l’hôtel des postes et télégraphes réclamé avec insistance par les édiles depuis 1882. 

Inauguré en septembre 1910, il impressionne par ses dimensions, la modernité de ses locaux et devient un phare visible de loin avec sa haute et élégante tour caractérisée par son escalier à colimaçon de 275 marches. 

De plan octogonal, cette tour de près de 80 mètres de haut est la plus haute de la ville ; elle est couronnée par une haute flèche métallique couverte d’ardoises. La destination principale de celle-ci était de servir de support aux fils téléphoniques. 

Un escalier à volées portant deux lions présentant les armes de Verviers et de Liège mène à l’entrée principale. 

L’ensemble est l’œuvre de l’architecte gantois Alphonse van Houcke (1858-1908). Les façades sont richement ornées : on y découvre des décorations figuratives ou des inscriptions qui indiquent les différents services postaux, des putti, des médaillons ornés de figures allégoriques ou encore divers motifs (éclairs, appareils électriques faisant référence aux inventions du siècle de l’industrie). 

L’ancienne Grand-Poste est une œuvre originale qui s’inspire des différentes tendances qu’a connue l’architecture à travers l’histoire ; elle est le reflet de son époque, fait référence au gothique et à la Renaissance, elle évoque les châteaux de conte de fées… 

Longtemps vouée à la destruction, elle a été sauvée du désastre par une mobilisation citoyenne, superbement restaurée et réaménagée pour accueillir les services du Forem de Verviers.

Rue du Collège 3
4800 Verviers

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Classée comme monument le 7 août 1989

Institut du Patrimoine wallon

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Pont al Cûte, à Verviers

Si de nos jours une dizaine de ponts surplombent la Vesdre sur le territoire communal de Verviers, jusqu’au troisième quart du XVIIe siècle la rivière ne pouvait être franchie que sur un seul pont, le pont « alle Lexhe », initialement en bois puis en pierre dès 1560, et qui fit place en 1841 à l’actuel pont des Récollets. 

Le second pont de la ville fut édifié à l’est en 1674, à l’emplacement du pont « al Cûte » actuel. Il a été reconstruit en 1721 et est parvenu jusqu’à nous. Son nom rappelle le souvenir d’une dame vendant ses charmes dans une maisonnette toute proche, « cûte » signifiant prostituée en wallon du coin. Déjà restauré en 1775, il est doté d’un parapet en fonte en 1860. Le pont est classé comme monument et les berges aux alentours comme site. À la sortie du pont se trouve un des beaux Christ verviétois, vraisemblablement réalisé au XVIIIe siècle par un membre de la famille de Tombay, dynastie de sculpteurs liégeois.

Rue Renier
4800 Verviers

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Classé comme monument le 29 octobre 1981

Institut du Patrimoine wallon

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Ancienne maison Godart

Grande maison édifiée au milieu du 18e siècle par le médecin Guillaume Godart, elle est caractérisée par ses discrètes touches rococo présentes notamment dans le décor en fer forgé du balcon et dans les moulurations du linteau de la porte d’entrée. Chaque fenêtre possède également un accoudoir en ferronnerie du même type. On notera enfin les guirlandes décorant le petit fronton au sommet de la façade. Le reste de la façade est toutefois de facture néoclassique. 

Le fils du docteur Godard, Mathieu, fit parler de lui au moment de la Révolution liégeoise de 1789 en décidant de choisir le camp des partisans de l’Ancien Régime qui pourchassèrent les révolutionnaires pour le compte du prince-évêque. La maison fut saisie par la République lors de l’annexion à la France en 1795. 

Au 19e siècle, elle devint la demeure de la famille Dardenne puis du sénateur Laoureux et, au 20e siècle, celle du meunier Lemaire avant d’accueillir en 1930 un home pour jeunes filles. 

L’édifice s’inscrit dans l’ensemble architectural de la rue des Raines, artère bourgeoise de la cité au 18e siècle, lorsque le travail de la laine se transforme en véritable industrie et permet l’éclosion d’une classe nantie. La rue garde ce statut de prestige jusque dans le milieu du 19e siècle et constitue encore de nos jours un remarquable témoignage de l’évolution de l’architecture verviétoise sur plus de deux siècles ; on y compte ainsi huit immeubles classés.

Rue des Raines 72
4800 Verviers

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Classée comme monument le 14 novembre 1987

Institut du Patrimoine wallon

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Ancien hôtel Édouard de Biolley

Proche de l’hôtel de Raymond de Biolley (aux numéros 28-34 de la même place), cette belle demeure fut la propriété de son frère Édouard de Biolley (1799-1851), titré vicomte en 1843 comme son frère. 

Constructeur du pittoresque château des Mazures à Pepinster, membre d’une incontournable famille verviétoise, profondément catholique et paternaliste, il réside dans cet immeuble datant vraisemblablement de la seconde moitié du XVIIIe siècle, de style Louis XV, érigé en briques et calcaire. 

La demeure fut profondément remaniée dans les premières années du XIXe siècle en style Empire : cette rénovation voit l’ajout d’une terrasse et d’un balcon, d’un troisième étage et d’une nouvelle travée à droite. Celle-ci est caractérisée par un portail abritant une entrée latérale. On sait que deux sphinx, aujourd’hui disparus, ornaient autrefois la façade. 

En 1879, deux religieux allemands y ouvrent un pensionnat pendant quelques mois ; le mobilier est ensuite racheté par la ville afin de l’utiliser pour la nouvelle école normale installée en ces lieux, qui l’occupe jusque dans l’entre-deux-guerres. 

La maison connait ensuite diverses affectations : immeuble à appartements, atelier de bobinage électrique, centre psycho-médico-social et local scout dans les caves avant d’être incorporée en 1960 aux biens de l’institut Sainte-Claire tout proche auquel il appartient encore aujourd’hui.

Place Sommeleville 8
4800 Verviers

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Classé comme monument le 12 février 1981

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Bureau d'octroi de la rue de la Grappe, à Verviers

En juillet 1803, la municipalité de Verviers décide d’appliquer la loi du 19 mai 1802 qui lui permet d’établir un bureau public de pesage, mesurage et jaugeage, autrement dit un bureau d’octroi. L’autorisation officielle parvient à la mairie le 21 avril 1804, et le système est inauguré le 21 mai suivant. La ville conclut également un partenariat avec la municipalité toute proche de Hodimont afin de mettre la perception des taxes en commun. 

Sous le régime français, six bureaux d’octroi sont édifiés sur le territoire des deux communes. Le bureau central se trouve dans le couvent des Sépulcrines, qui sera ensuite transformé en collège impérial en 1807, lequel donnera son nom à la rue du Collège et dont ne subsiste aujourd’hui que la chapelle Saint-Lambert. 

Actuellement, il ne reste que deux témoins, dont celui-ci, érigé dans la rue de la Grappe sous le régime hollandais, probablement vers 1820. De style néoclassique, il s’élève sur deux niveaux et possède une sorte de vestibule formé de pilastres et de colonnes soutenant trois arcs. Ce portique précède la façade ouverte de fenêtres, au premier niveau, et de baies en forme de demi-lune, au second étage. L’ensemble est fermé par une grille en fer forgé qui protège une petite cour. Sa restauration s’impose.

L'autre témoin de ces bureaux d'octroi se trouve boulevard des Gérardchamps, à Verviers également.

L’octroi

Aboli le 19 février 1791 par l’Assemblée nationale, l’octroi est une taxe créée sous l’Ancien Régime dont devait s’acquitter tout qui souhaitait entrer dans les murs d’une ville. Les finances de l’État sont toutefois toujours aussi désastreuses après la Révolution, et de nombreuses villes accumulent rapidement un déficit important. L’octroi est donc progressivement rétabli sous le Directoire pour subvenir aux besoins des communes, des hôpitaux et des hospices. Il est rétabli par le gouvernement par les lois des 18 octobre et 1er décembre 1798. 

Cette taxe locale frappe les boissons, le bétail, le bois, le fourrage et les produits alimentaires. Malgré le fait que l’octroi constitue la source principale de revenus de la municipalité, il est extrêmement impopulaire. La mesure se poursuit pendant quelques décennies et est supprimée en Belgique en 1860. En France, l’octroi ne disparaît officiellement qu’en 1948.

Rue de la Grappe 42
4800 Verviers

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Classé comme monument le 30 septembre 1982

Institut du Patrimoine wallon

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Maison des amis de la Fagne, rue Bouxhate 3

En plein cœur du quartier populaire de Sécheval se trouve ce petit bâtiment tout de guingois qui montre bien ce qu’était l’allure et le gabarit des maisons modestes dans le Verviers d’autrefois, depuis la fin du Moyen Âge jusqu’au 17e siècle. La façade oblique épouse le tracé de la ruelle d’angle, son rez-de-chaussée est fort bas et l’ensemble est constitué de pans-de-bois quadrillés et irréguliers qui témoignent de réparations et d’agrandissements successifs. 

Au niveau du sol se trouvent encore des bornes de protection de la bâtisse contre les heurts des charrettes. Toutes ces caractéristiques témoignent de l’ancienneté de la construction qui a longtemps abrité les « amis de la Fagne » dont elle garde le nom. Fondée en 1935, cette association a pour but de protéger et faire connaître les Hautes Fagnes.

Rue Bouxhate 3
4800 Verviers, Belgique

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Classée comme monument le 28 janvier 1981

Institut du Patrimoine wallon

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Ancienne maison de Bonvoisin

Ce bel ensemble construit probablement entre 1727 et 1735 appartenait à Pierre de Bonvoisin, fabricant de draps et teinturier, un des plus anciens installés à Hodimont. 

Le site se présente sous la forme de trois bâtiments disposés en U : deux maisons donnant sur la rue Jules Cerexhe et la rue Pétaheid reliées par une annexe qui laisse place à une petite cour. Le site est encore aujourd’hui important car le bâtiment industriel a été conservé à l’arrière de la demeure patronale. 

Avant la Révolution industrielle, la plupart des opérations de fabrication des draps étaient effectuées à domicile. Le site de Bonvoisin est un des rares témoins de la transition entre le travail à domicile et celui en atelier. Bien qu’imbriqué dans le corps de logis, l’atelier à l’arrière en est toutefois distinct. Sous la corniche de la façade de la rue Jules Cerexhe, on découvre quatre petites ouvertures, vestiges d’une lucarne monte-charge disparue. 

En 1978, la famille de Bonvoisin fit don des immeubles à la ville de Verviers, à charge pour elle de les restaurer pour y abriter un espace muséal. C’est toutefois la Région wallonne qui prit l’initiative en 1994 de réhabiliter les lieux. En 2004 fut ainsi inaugurée la « maison de l’eau », nouvel outil touristique complémentaire de son voisin proche, le centre touristique de la laine et de la mode, installé dans l’ancienne usine Bettonville (30, rue de la Chapelle).

Rue Jules Cerexhe 86 et rue Pétaheid 15-17
4800 Verviers

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Classée comme monument le 13 mars 1981

Institut du Patrimoine wallon

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Chapelle Saint-Lambert de Verviers

Cette petite église récemment restaurée abrite un mobilier de grande qualité, malheureusement un peu dispersé dans l’espace suite à l’agrandissement du volume intérieur en 1879. Construite de 1734 à 1737 à la demande de religieuses venues de Malmedy afin d’ouvrir une école et un pensionnat, la chapelle fut édifiée grâce à l’aide de la famille Franquinet, dont une fille devint abbesse du couvent. 

Après la Révolution liégeoise, la chapelle dépendit de la paroisse Saint-Remacle et fut dédiée à saint Lambert au début du 19e siècle. Elle servit surtout, de 1860 à 1919, à la très nombreuse colonie allemande qui vivait alors à Verviers. Les bâtiments du couvent furent affectés à l’enseignement communal dès 1807 et servirent de collège jusqu’à la construction des bâtiments de l’actuel athénée. 

L’extérieur de l’édifice est fort discret mais bien composé. L’intérieur a conservé un caractère intime et des éléments de décor sculptés qui font son caractère remarquable : autel garni d’armoiries, confessionnal, lambris de style Louis XIV en chêne…

Rue du Collège 80
4800 Verviers

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Classée comme monument le 16 décembre 1980

Institut du Patrimoine wallon