Guy Focant (SPW)

Château de Vêves

La forteresse de Vêves date essentiellement du XIIIe siècle. Ayant une forme pentagonale ponctuée de cinq tours circulaires, son enceinte suit l’assise rocheuse directement sous-jacente. La plus haute des tours, dite « du guet » ou appelée abusivement « donjon » (38 m), flanque le seul accès à la cour, qui conserve les traces des gonds de la porte d’entrée et la rainure obturée de la herse. 

Dans la cour intérieure, la liaison entre le logis médiéval originel et l’aile du XVIe siècle se fait par une rare galerie ouverte en colombage avec les pans-de-bois en croix de Saint-André. L’aile sud-est, quant à elle, fut aménagée au XVIIIe siècle selon le goût de cette époque.

Rue de Furfooz 3
5561 Houyet (Celles)

carte

Classé comme monument le 17 septembre 1941
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
 

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Église Saint-Pierre de Melreux

L’église Saint-Pierre de Melreux est un édifice classique construit en moellons de calcaire. Elle comporte une tour permettant l’accès à une large nef et à un choeur assez profond. Ces deux dernières parties ont été reconstruites en 1699.

La tour comporte des ancres qui la datent de 1671. Elle s’élève sur quatre niveaux percés de maigres baies. L’accès s’opère par une porte en plein cintre situé sur la face Sud. Elle est surmontée d’une flèche pyramidale en ardoises flanquée aux quatre coins par quatre petites flèches similaires. La nef et le choeur, fermé par une abside à trois pans, sont couverts par une toiture en bâtière à coyau en ardoises. Notons les exceptionnels décors intérieurs polychromes, les stucs datés de 1770 et les vitraux de L. Navez (1947).

Église Saint-Pierre de Melreux - Guy Focant © SPW

L’intérieur, caractérisé par un abondant décor de stucs de style Louis XV datés de 1770, conserve une trace liée à l’histoire stavelotaine : l’église abrite en effet le monument funéraire de Jean-Ernest de Loewenstein, seigneur de Rochefort mais également prince-abbé de 1715 à 1730. Taillé dans du marbre en 1731, il présente un portrait du défunt agenouillé devant un christ en croix, sa mitre et sa couronne posés sur une chaise à ses côtés ainsi qu’une inscription latine énonçant ses nombreux titres : « Joannes Ernestus S.R.F. Princeps in Loewenstein- Vertheim, Comes de Rochefort & Stabulensis et malmundariensis abbas et princeps (…) Obiit 26 Iulii 1731 (…) ». L’ensemble est surmonté des armoiries du défunt.

 

Place Saint-Pierre
6990 Hotton (Melreux)

carte

Classée comme monument et site le 30 novembre 1989
Patrimoine exceptionnel de Wallonie (décors intérieurs polychromes)

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château de Deulin

Érigé entre 1758 et 1786, le château présente, en dehors des communs, un plan général en U. 

Le corps de logis principal possède un avant-corps surmonté d’un fronton triangulaire. Il est doté d’un décor du XVIIIe siècle remarquable. 

Le vestibule d’entrée rococo est orné de stucs représentant les quatre éléments. Le salon jaune est décoré de stucs néoclassiques avec des motifs évoquant les saisons et les quatre éléments. 

Mais la pièce la plus intéressante du château est la salle à manger dont l’intégralité des murs est couverte de quatorze toiles de 1764 représentant, dans un cadre rococo, des trophées et des natures mortes de chasse avec différents attributs de chasse.

Château de Deulin - G. Focant © SPW

Rue du Château
6990 Hotton (Fronville)

carte

Classé comme monument le 26 février 1981
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Pont de Wandre

Le pont de Wandre relie, en enjambant la Meuse et le canal Albert, Herstal à Liège. Conçu par le bureau d’études René Greisch, il remplace deux ponts indépendants – un sur chaque voie d’eau – devenus obsolètes suite à la mise au gabarit du canal Albert, dont la largeur est passée de 35 à 85 mètres. Cet ouvrage, inauguré en 1989, vaudra une distinction au bureau qui l’a imaginé, outre une indéniable reconnaissance internationale.

Long de 524 mètres, le pont est un ouvrage haubané à pylône central unique d’une hauteur de 102 m, réalisé en béton armé et précontraint. Les travées principales ont une portée de 168 mètres (Meuse) et 144 mètres (canal Albert) et sont suspendues au pylône en Y renversé par 19 haubans (entre 73 et 175 mètres de longueur espacés tous les 6 m au niveau du tablier). La travée d’approche de la rive gauche est désolidarisée du reste et courbe afin de palier d’éventuels tassements dus à la présence d’anciens puits de mine. 

La mise en œuvre adoptée a maintenu l’utilisation continue des axes routiers et fluviaux, si bien qu’une grande partie du tablier a été réalisée sur la rive gauche et mise en position par poussage, une technique inédite pour les ponts haubanés. Cette première architecturale mondiale est adéquatement rehaussée par un éclairage de nuit mis en place dès la conception.

 

Pont de Wandre - Guy Focant © SPW

 

Pont de Wandre - Guy Focant © SPW

Pont de Wandre
4040 Herstal et 4000 Liège 

carte

Classé comme monument le 6 mai 1993
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Site archéologique des ruines du château fort d'Herbeumont

Herbeumont faisait partie jusqu’au XIIIe siècle d’une entité territoriale dont le cœur était occupé par le centre de l’ancien fisc carolingien, Orgeo, relevant du comté de Chiny. En 1268, Herbeumont devient une seigneurie autonome. Ce changement de statut amènera avec lui la volonté de construire un château à Herbeumont. 

La forteresse s’installe sur l’extrémité d’une crête de schiste dominant la Semois et commandant un passage étroit reliant la France et le Nord. Dès le début des travaux, le château prend une forme trapézoïdale et regroupe six tours ainsi qu’un donjon rectangulaire dirigeant l’entrée du château. La basse-cour est encerclée d’un rempart en terre, tandis que la haute-cour est protégée d’un châtelet d’entrée, de douves et d’un pont à moitié mobile.

Ce n’est qu’à la fin du XIVe siècle que des premières transformations sont réalisées ; la courtine méridionale est ainsi épaissie et percée d’une poterne. Au tournant entre le XVe et le XVIe siècle, le château s’adapte à l’artillerie et au travail de sape, et se dote de deux unités d’habitat successives, on y retrouve entre autres une cheminée monumentale ornée de sculptures. Au XVIIe siècle, la forteresse est complétée par des écuries, fours, fournil, puits, greniers et fenils, preuve de l’occupation finale du site jusqu’à son abandon en 1656.

Rue de la Plite 33
6887 Herbeumont

carte

Classé comme site le 24 octobre 1938 et comme monument le 7 août 1989
Patrimoine exceptionnel de Wallonie 

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château de Freÿr et ses jardins


Sur la rive gauche de la Meuse, face aux célèbres rochers de Freÿr, se dresse le château du même nom. D’origine médiévale, il relève du comté de Namur et s’inscrit dans un site naturel des plus remarquables. Ce petit fief relevant du baillage de Bouvignes appartient à la famille de Blize à partir de 1289 et a pour vocation de défendre l’accès du comté de Namur devant un passage d’eau qui le sépare de la principauté de Liège (en face se trouve la seigneurie liégeoise d’Anseremme). Il est ensuite vendu au comte de Namur en 1345 avant d’être placé en engagère dès 1378 et de passer entre diverses mains. Possession de la famille de Beaufort-Spontin de 1423 à 1836, le fief ne cesse de se transformer au fil des siècles. Le château est détruit au cours de la guerre entre Charles Quint et Henri II en 1554, tout comme la place forte de Bouvignes et de nombreuses possessions namuroises.

Un nouveau bâtiment est édifié à partir de 1571, toujours selon le modèle défensif : un quadrilatère renforcé de tours d’angle. La terre de Freÿr est érigée en baronnie en 1674 par le roi Charles II. En 1675, il sert de lieu de réunion pour la signature du traité de commerce dit « de Freÿr » entre les représentants de Louis XIV et de Charles II d’Espagne.

Le château se compose aujourd’hui d’ailes en U flanquées de quatre tours cylindriques ; il allie la brique, la pierre calcaire et l’ardoise dans un style des plus classiques. La cour est fermée par de belles grilles de style Louis XV.

L’important complexe castral est également connu pour ses remarquables jardins en bord de Meuse qui constituent un témoignage exceptionnel de l’art classique français. La terrasse, agrémentée d’orangers parfois vieux de 250 ans, de bassins rectangulaires et d’un quinconce de tilleuls palissés, est surplombée de six chambres de verdure en haies de charme et du pavillon «Frédéric Salle » avec coupole, folie rococo érigée en 1774 et 1775, décoré de stucs des célèbres Moretti et ayant reçu la visite en 1784 de l’archiduchesse Marie-Christine, gouvernante générale des Pays-Bas autrichiens et fille de Marie-Thérèse d’Autriche, comtesse de Namur.

Le château de Freÿr possède également quelques pièces intéressantes, tels le grand vestibule (vers 1625), sur deux niveaux, et l’escalier d’honneur qui tous deux présentent des murs décorés de toiles peintes représentant des scènes de chasse et d’animaux. 
 

Freÿr 12
5540 Hastière (Waulsort)

carte

Classé comme monument le 3 août 1956 et le 17 avril 1997
Classé comme site le 3 août 1956 
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Église Saint-Pierre de Xhignesse

Le village de Xhignesse concentre ses constructions autour de son église romane, dédiée à saint Pierre. Celle-ci se dresse sur une petite butte, entourée d’un cimetière aux nombreuses tombes des XVIIe et XVIIIe siècles. Un premier bâtiment à vocation monastique aurait précédé, au début du VIIIe siècle, l’église actuelle, érigée au tournant des XIe et XIIe siècles. Une église plus modeste, dont les substructions ont été découvertes un peu plus loin au début des années 1970, aurait alors rempli la fonction paroissiale. 

L’église Saint-Pierre se compose d’une nef centrale et de bas-côtés, d’un transept et d’un chœur rectangulaire à terminaison absidiale, flanqué d’annexes. Une tour occidentale, assez basse, a été ajoutée au XIIe siècle. L’appareil de moellons calcaires et de grès, assez irrégulier, n’est décoré d’arcatures et de niches qu’au niveau du choeur. Cette composition, un des exemples les plus anciens de ce type de décor, se reflète, simplifié, sur les annexes du chœur. Des transformations ou restaurations plus ou moins importantes jusqu’au XXe siècle ont gommé les indices permettant de comprendre le détail d’un édifice dont les caractères principaux ont toutefois pu être maintenus : transept de longueur égale à celle de la nef, plafond plat, intérieur enduit et peint. Le mobilier comprend des dalles funéraires du XVIe au XVIIIe siècle, des fonts baptismaux du XVIe siècle et une chaire de vérité en chêne polychromé de la seconde moitié du XVIIe siècle.

Hameau de Xhignesse
4180 Hamoir (Xhignesse)

carte

Classée comme monument le 15 mars 1934
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Orgue de l'église Notre-Dame de l'Assomption à Bossut-Gottechain

Construite à la fin du XVIIIe siècle en briques soulignées de pierre de Gobertange, l’église Notre-Dame de l’Assomption abrite un orgue exceptionnel à un clavier et demi, un type assez courant dans nos régions aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ce clavier et demi permet, en effet, de moduler le son à moindre coût selon une pratique qui s’inscrit dans le courant d’uniformisation qui touche les orgues classiques en France et, dans une moindre mesure, dans nos régions.  

L’orgue de Bossut se trouvait, jusqu’au début du XIXe siècle, dans l’abbaye de Florival, toute proche. Daté de 1760, il est l’œuvre du facteur François Coppin, premier représentant d’une importante école établie à Nivelles et dont cet orgue est l’œuvre la mieux conservée. Ce facteur est connu pour avoir régulièrement fait appel, pour ses buffets, à l’ébéniste Nicolas Bonnet dont la marque de facture se traduit dans l’usage de lignes courbes qui s’intègrent de manière harmonieuse aux tribunes. 

Autre particularité, un orgue miniature postiche ou positif, rappelant la présence du second clavier, est encastré dans la balustrade de la tribune. Il semblerait, d’après la facture des tuyaux d’orgues, que le positif ait été créé à partir de tuyaux plus anciens que ceux du grand-orgue qui sont, eux, des pièces originales. Lors de la restauration d’ensemble, en 1989, des traces de polychromie ont enfin été mises en évidence.

 

Orgue de l'église Notre-Dame de l'Assomption à Bossut-Gottechain - G. Focant © SPW

Place Bossut 3
1390 Bossut-Gottechain (Grez-Doiceau)

carte

Classé comme monument le 3 octobre 1974
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant-SPW

Buffet et orgue de l'église Saint-Paul à Steinbach

Le buffet et l’orgue de l’église Saint-Paul ont vraisemblablement été construits par Dieudonné-Joseph Dell Haye (1725-1811), facteur d’orgue anversois dont l’oncle était un organier célèbre à Rotterdam. Caractérisé par un style particulier, éloigné du « paysage organistique » wallon, l’instrument, semblable aux petits cabinets d’orgue du XVIIIe siècle des demeures aisées, est divisé en deux parties. 

La partie supérieure comporte deux portes protégeant une façade de tuyaux décoratifs ainsi que de nombreux éléments sculptés. La partie inférieure, quant à elle, s’ouvre de tiroirs. C’est cette partie qui comporte la soufflerie, formée d’un soufflet cunéiforme. Elle accueille également les dix tirants de registres et le clavier de 49 touches. Le tout est surmonté d’une corniche saillante. Notons que ce petit ensemble exceptionnel est authentique, à l’exception du clavier, des faux-sommiers, des volets disparus et de certains tuyaux.

Steinbach
6670 Gouvy

carte

Classés comme monument 29 mars 1976
Patrimoine exceptionnel de Wallonie (buffet et orgue)

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château-ferme d'Haltinne

Le château-ferme d’Haltinne est bâti sur le fief dit « des fossés », propriété de Gérard de Groesbeeck depuis 1635. La propriété passe ensuite aux mains de Gérard de Mérode, est incendiée en 1674 et en 1684, remise en état par Jean-Hubert de Tignée, vendue aux Goer de Herve qui posséderont le château jusqu’en 1814. 

Le château suit un plan quadrangulaire. Les quatre ailes de deux étages sont flanquées de tours d’angles carrées à trois niveaux. L’accès s’opère par une tour-porche placée au centre de l’aile orientale. Remarquons les traces du pont-levis qui s’élevait jadis devant la porte (battée du tablier, glissière obturées). L’angle sud-est, signalé par une hauteur de toiture plus importante, était occupé par le logis seigneurial. Les autres ailes abritaient les dépendances agricoles nécessaires à tout château-ferme.

Au cours du XVIIe siècle, deux incendies endommagent le château et, au cours de la reconstruction, un nouveau bâtiment est ajouté en brique et pierre, finalement agrandi au milieu du XIXe siècle. Cet ajout est le témoin du réaménagement du château, à la base voué à des fonctions agricoles, en une demeure de plaisance. À cette époque, l’intérieur s’orne d’un décor exceptionnel (médaillons, trophées, stucs, marbre rouge,  menuiseries intérieures, etc.). Pièce maîtresse de ce renouveau décoratif, l’escalier de style Louis XIII se distingue de manière exceptionnelle à l’échelle de la Wallonie par l’usage exclusif de la pierre bleue dans sa réalisation, balustres renflés compris.

Château-ferme d'Haltinne - Guy Focant © SPW

 

Château-ferme d'Haltinne - Guy Focant © SPW

Rue de Haltinne
5340 Gesves (Haltinne)

carte

Classé comme monument et site le 11 août 1981
Patrimoine exceptionnel de Wallonie 
 

Institut du Patrimoine wallon