Patrimoine préindustriel ou industriel

Ancien atelier de la manufacture Royal Boch

Boulevard des Droits de l’Homme 19, 7100 La Louvière, Belgique

Classement comme monument le 25 août 2003

Le riche passé industriel de La Louvière est en grande partie caractérisé par la présence sur le territoire de la ville de la faïencerie Boch. Au 19e siècle, la renommée et le rayonnement de la « capitale du Centre » sont fortement liés à la création d’une manufacture par le grand faïencier Jean-François Boch. Baptisée « Keramis » (vase de terre en grec), la faïencerie est inaugurée le 1er août 1844. L’usine se développe au fil des ans et acquiert une importante notoriété grâce à l’imitation des décors de Delft ou de Rouen, mais surtout à la production Art déco. Les années d’après-guerre constituent pour l’entreprise une période d’expansion considérable. La société emploie alors plus de 1 500 personnes et de nombreux ménages belges possèdent de la vaisselle produite par Boch. Toutefois, la faïencerie périclite lentement à partir des années 1980 avant d’être définitivement déclarée en faillite le 7 avril 2011. Aujourd’hui, la Wallonie a reconnu l’intérêt patrimonial d’une partie des anciens bâtiments industriels : les trois fours bouteilles et l’atelier situé au sud de ceux-ci ont été classés comme monuments. Depuis mai 2015, le site connait une nouvelle jeunesse : l’ancienne faïencerie a été réhabilité sous l’égide de l’Institut du Patrimoine wallon et abrite « Kéramis », le centre de la céramique de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les édifices classés ont été particulièrement mis en valeur et un bâtiment moderne abrite les collections muséales.

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Moulin de l'Arton

Route de Saint-Denis, 5030 Lonzée, Belgique

Classement comme site le 11 septembre 1992

La présence d’un moulin dans la localité de Lonzée remonte au Moyen Âge. Un moulin à eau est mentionné pour la première fois en 1229 dans un acte de donation du seigneur Guillaume d’Harenton. Celui-ci offre l’édifice et des terrains à une communauté de sœurs qui viennent fonder une abbaye dans la région. Le moulin de l’Arton est dès lors lié à la future abbaye d’Argenton avant même la construction de cette dernière. En 1513, les sœurs reconstruisent le moulin qui servait alors à produire de l’huile. En 1549, il est reconverti en moulin à farine. Détruit une nouvelle fois en 1741 pour être rebâti, il est vendu à la fin du 18e siècle après la confiscation des biens de l’abbaye par le régime français. L’édifice conserve sa fonction et sert alors uniquement à moudre du blé. En 1886, le moulin devient une coutellerie avant d’être transformé en habitation en 1929. Abandonné en 1962, il se détériore rapidement et menace de s’effondrer dans les années 1980. Il est restauré en 1992 par le comte Léon Capelle et appartient depuis 1994 à la famille Bourgeois. La roue n’assume plus qu’un rôle décoratif et plusieurs éléments, comme le vivier, l’écluse et la conduite d’alimentation, ont disparu. Le moulin de l’Arton est aujourd’hui une propriété privée qui ne se visite pas.

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Anciennes forges Amand

Rue du Fourneau 7, 5500 Bouvignes, Belgique

Classement comme monument le 27 mai 1982

À l’extrême fin du 18e siècle, sous le régime français, le maître de forges Antoine-Joseph Amand (1749-1834) s’installe à Bouvignes. Originaire d’Ermeton-sur-Biert (Mettet), il se lance dans la métallurgie et érige un haut fourneau à l’entrée du village. Il acquiert également l’ancien couvent des sépulcrines et le transforme en maison de plaisance en 1820. En 1822, le fondateur laisse la main à son fils, Alexandre Amand, qui reprend l’institution. Fort de son succès, l’entreprise croît rapidement et la construction d’une nouvelle usine est entamée quelques années plus tard. Doté d’une machine à vapeur, ce haut fourneau provoque le développement d’une intense activité industrielle dans le village, qui atteint son apogée à la fin du 19e siècle avec l’installation d’un atelier de filature et de tissage. L’usine Amand fonctionna quant à elle près d’un siècle et employa jusqu’à une centaine d’ouvriers. Le bâtiment industriel qui abritait la machine à vapeur a été érigé en 1835. De style néoclassique, il compte deux niveaux en moellons de calcaire et pierre bleue. Au rez-de-chaussée, sur la façade latérale, on peut observer deux arcades jumelées.

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Triage-lavoir "du Centre"

Rue des Mineurs 31, 7134 Péronnes-lez-Binche, Belgique

Classement comme monument le 15 mai 2003

Essentiellement agricole jusqu’au 19e siècle, le village de Péronnes-lez-Binche est transformé par le développement et l’implantation d’une importante société charbonnière à la fin du siècle. En 1930, la « Société anonyme des charbonnages de Ressaix, Leval, Péronnes, Sainte-Aldegonde et Genck » compte cinq puits d’extraction et occupe plus de 3500 ouvriers. L’exploitation cesse ses activités en 1965 et marque encore de nos jours profondément le paysage villageois. Parmi les témoins de cette industrie disparue, l’ancien triage-lavoir constitue un des plus imposants bâtiments industriels de Wallonie. Inauguré en 1954, il a été construit « avec l’aide des crédits du Plan Marshall, témoignage de la générosité des États-Unis d’Amérique » comme le précise une plaque commémorative. Réalisé en béton armé, il est long de 57 m et large de 52 m, pour une hauteur de 30 m. Sa superficie est de 3000 m² et se développe en trois espaces bien définis dont le volume central occupe la plus grande partie. Au moment de son édification, il pouvait traiter jusqu’à 400 tonnes de charbon toutes les heures. Abandonné pendant de nombreuses années, le bâtiment a profité d’une restauration extérieure entre 2006 et 2009 grâce à l’intervention de l’Institut du Patrimoine wallon. L’intérieur attend encore une restauration et devrait être transformé en pôle scientifique, culturel et archéologique dépendant da la Région wallonne.

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Moulin Stoclet

Rue des Moulins 95, 7134 Leval-Trahegnies, Belgique

Classement comme site le 20 mai 1950 et comme monument le 7 avril 1977

Le moulin Stoclet a été érigé entre 1795 et 1802 à la demande de Jean-Philippe Stoclet, censier du village. Cet ancien moulin à vent, de forme conique, a été érigé en briques et possède des dimensions impressionnantes. La partie hors sol est haute de 13 m sans le toit alors que les fondations mesurent 12 m de profondeur. À la base, l’édifice possède des murs de 2 m d’épaisseur et un diamètre de 8 m. Les ailes, aujourd’hui disparues, avaient 24 m d’envergure. Servant à moudre du grain afin de produire de la farine, le moulin compte trois meules et fonctionne à plein régime tout au long du 19e siècle. Toutefois, les progrès de l’industrie et le perfectionnement du moteur et des installations électriques finissent progressivement par avoir raison de l’édifice dont le mécanisme était uniquement mû grâce au vent. En 1932, le moulin cesse définitivement ses activités et se détériore peu à peu. Après la mort du dernier meunier, l’ensemble est mis en vente et transformé en maison de campagne par un Bruxellois. Le bâtiment change encore de mains il y a quelques années. Le nouveau propriétaire, déjà acquéreur de la ferme attenante, souhaite voir le moulin restauré et espère le doter à nouveau d’ailes.

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Moulin de la Marquise

Chemin du Moulin de Moulbaix, 7812 Moulbaix, Belgique

Classement comme monument le 24 juillet 1944

Situé sur une butte qui domine le village, le moulin de la Marquise est une imposante construction en bois formée d’éléments de diverses provenances. Il a été érigé en 1747 en remplacement d’un moulin à eau désaffecté depuis la fin du 17e siècle. Dès 1748, il est revendu à Gabriel-François, marquis de Chasteler et de Moulbaix. Menacé de destruction, il est sauvé par la marquise de Chasteler en 1927, restauré puis remis en activité en 1942 après avoir été doté d’un équipement électrique moderne. Une nouvelle restauration est entreprise en 1960 ; le pivot est alors remplacé par celui du moulin de Rollegem-Kapelle, typologiquement proche et portant une inscription sur laquelle figure la date de 1783. Endommagé par une tempête en 1983, l’ensemble est à nouveau restauré et remis en service le 18 mai 1985. Il fonctionne toujours actuellement et fait la fierté de l’entreprise de Joseph Dhaenens, dont le père avait été l’artisan de la restauration des années 1960. Le moulin se compose d’un piédestal sur lequel se trouve le pivot en chêne, les étançons et les soles (pièces de bois servant au soutien et à l’appui). La partie mobile est formée d’une grande cage de deux étages et d’ailes en métal longues de 12 m chacune. À l’opposé, un escalier permet d’accéder à l’intérieur.

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Ancienne brasserie Rivière

Rue de la Fosse 56, 7810 Maffle, Belgique

Classement comme monument le 23 juillet 1992

L’ancienne brasserie Rivière est liée à l’exploitation de la pierre à Maffle par la société Rivière frères au 19e siècle. Occupant plusieurs centaines d’ouvriers à l’époque, cette société est restée active jusque dans les années 1960. Ce bâtiment a été édifié en 1852 à l’initiative du maître de carrière Auguste Rivière. Cette haute bâtisse de deux niveaux a été construite en briques et possède une façade assez sobre. L’ensemble, longtemps inoccupé et fortement dégradé, a été entièrement restauré à l’initiative de l’Institut du Patrimoine wallon en 2002-2003. À l’intérieur, au rez-de-chaussée, se trouve l’ancienne salle des brassins, vaste espace couvert de voûtes de briques supportées par des arcs retombant sur des colonnes en pierre bleue. Une cave voûtée de composition similaire se trouve sous l’ensemble. Derrière la brasserie, les anciennes dépendances ont été reconverties en habitations. Si la façade classée a bénéficié d’une restauration rigoureuse, les aménagements intérieurs sont empreints de modernité tout en profitant d’une décoration neutre. Cet édifice d’une grande valeur esthétique, historique et sociale est désormais occupé par les services administratifs du Réseau hospitalier de médecine sociale d’Ath.

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Fours à chaux des carrières Rivière

Place de Maffle 8, 7810 Maffle, Belgique

Classement comme monument et comme site le 12 août 1988

L’ancienne brasserie Rivière est liée à l’exploitation de la pierre à Maffle par la société Rivière frères au 19e siècle. Occupant plusieurs centaines d’ouvriers à l’époque, cette société est restée active jusque dans les années 1960. La maison Pierre Rivière et ses fours à chaux, situés au-delà de la Dendre, sont les seuls vestiges architecturaux des carrières exploitées par la famille. La maison a été érigée au milieu du 19e siècle en style néoclassique, en briques et en calcaire. À l’arrière, une importante butte envahie par la végétation abrite deux anciens fours à chaux et les vestiges de quelques autres. Le plus petit four pourrait être celui dont la construction a été autorisée en 1826, à moins qu’il ne remonte à la fin du 18e siècle ! On y voit une chaudière circulaire en briques percée de quatre trous de défournement et d’une galerie de circulation voûtée. Le second four, plus spacieux, a été construit vers 1885 avec les mêmes matériaux et selon le même dispositif mais est cette fois percé de huit trous de défournement. Dans ces fours était produite de la chaux, matériau à la base de divers mortiers, obtenue par calcination de la pierre calcaire à plus de mille degrés. Étudiés et classés, ces fours à chaux constituent de nos jours un des plus importants sites d’archéologie industrielle de Wallonie.

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Brasserie Langie

Grand-Rue des Bouchers, 7800 Ath, Belgique

Classement comme monument le 13 novembre 1990

L’imposant immeuble de l’ancienne brasserie Langie comprend deux constructions : la première, située à l’angle de la rue Saint-Martin, a été édifiée à la fin du 16e siècle ; la seconde a été érigée entre 1736 et 1740. L’ensemble est caractéristique du style classique de l’époque : utilisation de briques enduites et de pierre de taille. L’aile plus ancienne témoigne encore d’influences gothiques et renaissantes, alors que l’autre partie exhibe une façade classique d’inspiration Louis XV. L’entrée principale assure la séparation entre les deux immeubles et les deux styles. Il s’agit d’une porte cochère surmontée d’un balcon orné d’un beau garde-corps en fer forgé. Un second balcon du même type se trouve au-dessus de l’entrée piétonne de la rue des Bouchers. Acheté et agrandi en 1736 par Guillaume Ducorron, l’ensemble reste dans les biens de sa famille jusqu’à sa vente au marchand de charbon Isidore-Joseph Pilette en 1800. Son fils, Louis-Joseph, cède le bien au maître brasseur Victor Langie en 1879. Les lieux abritent dès lors une brasserie avant d’être reconvertis en simple dépôt de bière en 1939 tout en restant la propriété de la famille. Stéphane Langie vend en 1982 le bien à la ville d’Ath qui entreprend sa restauration et sa transformation en habitations en 1992-1993.

 

Brasserie Langie © G. Focant

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Brasserie Langie © G. Focant

Moulin de l'abbaye de la Paix-Dieu

Rue Paix-Dieu 1b, 4540 Amay, Belgique

Classement comme monument et comme site le 4 octobre 1974

La présence d’un moulin au lieu-dit Grognart depuis le Moyen Âge pesa dans la décision des moniales de venir s’installer à cet endroit en 1244. La communauté avait besoin de produire de la farine pour subsister et vivre en autarcie. Occupant une position stratégique à l’entrée du site, le moulin actuel a été construit en 1665 en moellons de grès et de calcaire et abritait également l’habitation du meunier. Il faisait partie, avec la ferme, la brasserie, le colombier et l’infirmerie, des dépendances de l’abbaye. Sur le côté se trouve l’ancienne roue à aube métallique, installée au 19e siècle pour remplacer une roue en bois. À l’intérieur, le mécanisme de la machinerie, datant de la même époque, a été conservé. Après la période révolutionnaire et le saccage de l’abbaye, le moulin continue son activité. Transformé pour pouvoir fonctionner à l’électricité, il produit de la farine pendant les deux guerres mondiales. Abandonné vers 1950, il s’est progressivement détérioré jusqu’à la ruine. Lors de la restauration, terminée en 2013, la volonté a été de conserver l’aspect originel tout en amenant plus de lumière. Désigné par voie de concours, c’est au bureau d’architecture Atelier 774 (Delphine Peters, Andrea Tenuta et Bertrand Evrats) que l’on doit cette restauration. Au rez-de-chaussée, le bâtiment abrite aujourd’hui la Maison du Tourisme Hesbaye-Meuse et, à l’étage, les bureaux du secrétariat des Journées du Patrimoine en Wallonie. On accède à l’édifice par un porche secondaire, plus discret que le premier, édifié en 1682 sous l’abbatiat de Bernardine de Hody.

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