Jo Van Hove

Abbaye du Val-Saint-Lambert et son entrée monumentale

Fondée dans le premier quart du XIIIe siècle par des moines venus de Signy, dans les Ardennes françaises, l’abbaye cistercienne du Val-Saint-Lambert a connu de multiples phases de construction. 

Les premiers bâtiments claustraux sont édifiés à partir du XIIIe siècle, parallèlement aux travaux de l’église, incendiée et reconstruite à plusieurs reprises. Une porte est construite au XVIe siècle, une enceinte est érigée en plusieurs phases au XVIIe siècle et le dortoir des moines est aménagé en 1718. 

Sous l’abbatiat de Joseph de Harlez, une nouvelle abbaye est érigée à partir de 1750, quelques décennies avant la suppression de la communauté à la Révolution. 

Au XIXe siècle, le site connaît une implantation massive de locaux industriels et l'abbaye est réaffectée en cristallerie. Cette manufacture de cristal jouit d’une réputation internationale de premier plan et fait la fierté de l’industrie serésienne pendant un long moment. 

Après un véritable âge d’or, la cristallerie régresse jusqu’à sa liquidation en 1975 et la création de la Manufacture des cristaux du Val-Saint-Lambert, dont l’actionnaire est la Région wallonne. Les ateliers existent toujours actuellement et occupent quelques dizaines d’ouvriers. 

L’entrée du site se fait par une porte monumentale située à front de rue et construite dans le troisième quart du XVIIIe siècle, comme le reste des bâtiments en briques et calcaire. Elle est surmontée d’un fronton courbe aux armes de l’abbé Joseph de Harlez, commanditaire de son édification. La porte servait également de colombier pour l’abbaye.

Esplanade du Val
4100 Seraing

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Classée comme monument et comme site le 26 novembre 1973

www.val-saint-lambert.com

Institut du Patrimoine wallon

F. Dor SPW

Fours bouteilles de la manufacture Royal Boch

Parmi les éléments classés comme monument de l’ancienne faïencerie Boch figurent trois exceptionnels fours bouteilles. Ces fours ronds à tirage vertical sont protégés par un dôme en briques évoquant la forme d’une bouteille. 

Les fours de Boch ont été construits vers 1865-1870 et étaient disposés en batterie de trois à l’intérieur d’entrepôts, endroits plus commodes pour la préparation des objets à enfourner et défourner. 

La manufacture louviéroise en comptait neuf à douze exemplaires. La cuisson des céramiques était longue et laborieuse. Après chargement, les productions cuisaient pendant 48 h, les fours étaient chauffés à 1 300°C au moyen de charbon et plusieurs heures de refroidissement étaient nécessaires avant de procéder au défournement. Une unique porte permettait à un « enfourneur » d’entrer dans le four pour y disposer les pièces à cuire. 

Celles-ci étaient placées dans des boites, empilées en colonnes avec un grand savoir-faire. Devenus obsolètes au début du 20e siècle, les fours bouteilles de La Louvière sont abandonnés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. 

Les trois fours aujourd’hui rescapés sont les derniers témoins belges de ce mode de cuisson typique de l’ère industrielle.

Boulevard des Droits de l’Homme 19
7100 La Louvière

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Classés comme monument le 25 août 2003

Institut du Patrimoine wallon

Keramis

Ancien atelier de la manufacture Royal Boch

Le riche passé industriel de La Louvière est en grande partie caractérisé par la présence sur le territoire de la ville de la faïencerie Boch. Au XIXe siècle, la renommée et le rayonnement de la "capitale du Centre" sont fortement liés à la création d’une manufacture par le grand faïencier Jean-François Boch. 

Baptisée "Keramis" (vase de terre en grec), la faïencerie est inaugurée le 1er août 1844. L’usine se développe au fil des ans et acquiert une importante notoriété grâce à l’imitation des décors de Delft ou de Rouen, mais surtout à la production Art déco. Les années d’après-guerre constituent pour l’entreprise une période d’expansion considérable. La société emploie alors plus de 1 500 personnes et de nombreux ménages belges possèdent de la vaisselle produite par Boch. Toutefois, la faïencerie périclite lentement à partir des années 1980 avant d’être définitivement déclarée en faillite le 7 avril 2011. 

Aujourd’hui, la Wallonie a reconnu l’intérêt patrimonial d’une partie des anciens bâtiments industriels : les trois fours bouteilles et l’atelier situé au sud de ceux-ci ont été classés comme monuments. Depuis mai 2015, le site connait une nouvelle jeunesse : l’ancienne faïencerie a été réhabilité sous l’égide de l’Institut du Patrimoine wallon et abrite "Keramis", le centre de la céramique de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les édifices classés ont été particulièrement mis en valeur et un bâtiment moderne abrite les collections muséales.

Boulevard des Droits de l’Homme 19
7100 La Louvière

carte

Classé comme monument le 25 août 2003

www.keramis.be

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Moulin de l'Arton à Lonzée

La présence d’un moulin dans la localité de Lonzée remonte au Moyen Âge. Un moulin à eau est mentionné pour la première fois en 1229 dans un acte de donation du seigneur Guillaume d’Harenton. Celui-ci offre l’édifice et des terrains à une communauté de sœurs qui viennent fonder une abbaye dans la région. Le moulin de l’Arton est dès lors lié à la future abbaye d’Argenton, avant même la construction de cette dernière. 

En 1513, les sœurs reconstruisent le moulin qui servait alors à produire de l’huile. En 1549, il est reconverti en moulin à farine. Détruit une nouvelle fois en 1741 pour être rebâti, il est vendu, à la fin du XVIIIe siècle, après la confiscation des biens de l’abbaye par le régime français. L’édifice conserve sa fonction et sert alors uniquement à moudre du blé. En 1886, le moulin devient une coutellerie avant d’être transformé en habitation en 1929. Abandonné en 1962, il se détériore rapidement et menace de s’effondrer dans les années 1980. Il est restauré en 1992 par le comte Léon Capelle et appartient, depuis 1994, à la famille Bourgeois. 

La roue n’assume plus qu’un rôle décoratif, et plusieurs éléments, comme le vivier, l’écluse et la conduite d’alimentation, ont disparu. Le moulin de l’Arton est aujourd’hui une propriété privée qui ne se visite pas.

Route de Saint-Denis
5030 Lonzée (Gembloux)

carte

Classé comme site le 11 septembre 1992

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Anciennes forges Amand

À l’extrême fin du 18e siècle, sous le régime français, le maître de forges Antoine-Joseph Amand (1749-1834) s’installe à Bouvignes. Originaire d’Ermeton-sur-Biert (Mettet), il se lance dans la métallurgie et érige un haut fourneau à l’entrée du village. Il acquiert également l’ancien couvent des sépulcrines et le transforme en maison de plaisance en 1820. En 1822, le fondateur laisse la main à son fils, Alexandre Amand, qui reprend l’institution. 

Fort de son succès, l’entreprise croît rapidement et la construction d’une nouvelle usine est entamée quelques années plus tard. Doté d’une machine à vapeur, ce haut fourneau provoque le développement d’une intense activité industrielle dans le village, qui atteint son apogée à la fin du 19e siècle avec l’installation d’un atelier de filature et de tissage. 

L’usine Amand fonctionna quant à elle près d’un siècle et employa jusqu’à une centaine d’ouvriers. Le bâtiment industriel qui abritait la machine à vapeur a été érigé en 1835. De style néoclassique, il compte deux niveaux en moellons de calcaire et pierre bleue. Au rez-de-chaussée, sur la façade latérale, on peut observer deux arcades jumelées.

Rue du Fourneau 7
5500 Bouvignes

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Classées comme monument le 27 mai 1982

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Triage-lavoir "du Centre"

Essentiellement agricole jusqu’au 19e siècle, le village de Péronnes-lez-Binche est transformé par le développement et l’implantation d’une importante société charbonnière à la fin du siècle. En 1930, la « Société anonyme des charbonnages de Ressaix, Leval, Péronnes, Sainte-Aldegonde et Genck » compte cinq puits d’extraction et occupe plus de 3500 ouvriers. L’exploitation cesse ses activités en 1965 et marque encore de nos jours profondément le paysage villageois. Parmi les témoins de cette industrie disparue, l’ancien triage-lavoir constitue un des plus imposants bâtiments industriels de Wallonie. Inauguré en 1954, il a été construit « avec l’aide des crédits du Plan Marshall, témoignage de la générosité des États-Unis d’Amérique » comme le précise une plaque commémorative. Réalisé en béton armé, il est long de 57 m et large de 52 m, pour une hauteur de 30 m. 

Sa superficie est de 3000 m² et se développe en trois espaces bien définis dont le volume central occupe la plus grande partie. Au moment de son édification, il pouvait traiter jusqu’à 400 tonnes de charbon toutes les heures. Abandonné pendant de nombreuses années, le bâtiment a profité d’une restauration extérieure entre 2006 et 2009 grâce à l’intervention de l’Institut du Patrimoine wallon.

L’intérieur attend encore une restauration et devrait être transformé en pôle scientifique, culturel et archéologique dépendant da la Région wallonne.

Rue des Mineurs 31
7134 Péronnes-lez-Binche

carte

Classé comme monument le 15 mai 2003

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Moulin Stoclet à Leval-Trahegnies (Binche)

Le moulin Stoclet a été érigé entre 1795 et 1802 à la demande de Jean-Philippe Stoclet, censier du village. Cet ancien moulin à vent, de forme conique, a été érigé en briques et possède des dimensions impressionnantes. La partie hors sol est haute de 13 mètres sans le toit, alors que les fondations mesurent 12 mètres de profondeur. À la base, l’édifice possède des murs de 2 mètres d’épaisseur et un diamètre de 8 mètres. Les ailes, aujourd’hui disparues, avaient 24 mètres d’envergure.

Servant à moudre du grain afin de produire de la farine, le moulin compte trois meules et fonctionne à plein régime tout au long du XIXe siècle. Toutefois, les progrès de l’industrie et le perfectionnement du moteur et des installations électriques finissent progressivement par avoir raison de l’édifice, dont le mécanisme était uniquement mû grâce au vent. 

En 1932, le moulin cesse définitivement ses activités et se détériore peu à peu. Après la mort du dernier meunier, l’ensemble est mis en vente et transformé en maison de campagne par un Bruxellois. Le bâtiment change encore de mains, il y a quelques années. Le nouveau propriétaire, déjà acquéreur de la ferme attenante, souhaite voir le moulin restauré et espère le doter à nouveau d’ailes.

Rue des Moulins 95
7134 Leval-Trahegnies (Binche)

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Classé comme site le 20 mai 1950 et comme monument le 7 avril 1977

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Moulin de la Marquise à Moulbaix

Situé sur une butte qui domine le village, le moulin de la Marquise est une imposante construction en bois formée d’éléments de diverses provenances. Il a été érigé en 1747 en remplacement d’un moulin à eau désaffecté depuis la fin du XVIIe siècle. Dès 1748, il est revendu à Gabriel-François, marquis de Chasteler et de Moulbaix. Menacé de destruction, il est sauvé par la marquise de Chasteler en 1927, restauré puis remis en activité en 1942 après avoir été doté d’un équipement électrique moderne. 

Une nouvelle restauration est entreprise en 1960 ; le pivot est alors remplacé par celui du moulin de Rollegem-Kapelle, typologiquement proche et portant une inscription sur laquelle figure la date de 1783. Endommagé par une tempête en 1983, l’ensemble est à nouveau restauré et remis en service le 18 mai 1985. Il fonctionne toujours actuellement et fait la fierté de l’entreprise de Joseph Dhaenens, dont le père avait été l’artisan de la restauration des années 1960. 

Le moulin se compose d’un piédestal sur lequel se trouvent le pivot en chêne, les étançons et les soles (pièces de bois servant au soutien et à l’appui). La partie mobile est formée d’une grande cage de deux étages et d’ailes en métal longues de 12 mètres chacune. À l’opposé, un escalier permet d’accéder à l’intérieur.

Chemin du Moulin de Moulbaix
7812 Moulbaix (Ath)

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Classé comme monument le 24 juillet 1944

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant

Ancienne brasserie Rivière

L’ancienne brasserie Rivière est liée à l’exploitation de la pierre à Maffle par la société Rivière frères au 19e siècle. Occupant plusieurs centaines d’ouvriers à l’époque, cette société est restée active jusque dans les années 1960. 

Ce bâtiment a été édifié en 1852 à l’initiative du maître de carrière Auguste Rivière. Cette haute bâtisse de deux niveaux a été construite en briques et possède une façade assez sobre. L’ensemble, longtemps inoccupé et fortement dégradé, a été entièrement restauré à l’initiative de l’Institut du Patrimoine wallon en 2002-2003. 

À l’intérieur, au rez-de-chaussée, se trouve l’ancienne salle des brassins, vaste espace couvert de voûtes de briques supportées par des arcs retombant sur des colonnes en pierre bleue. Une cave voûtée de composition similaire se trouve sous l’ensemble. Derrière la brasserie, les anciennes dépendances ont été reconverties en habitations. 

Si la façade classée a bénéficié d’une restauration rigoureuse, les aménagements intérieurs sont empreints de modernité tout en profitant d’une décoration neutre. 

Cet édifice d’une grande valeur esthétique, historique et sociale est désormais occupé par les services administratifs du Réseau hospitalier de médecine sociale d’Ath.

Rue de la Fosse 56
7810 Maffle

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Classée comme monument le 23 juillet 1992

Institut du Patrimoine wallon

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Fours à chaux des carrières Rivière

L’ancienne brasserie Rivière est liée à l’exploitation de la pierre à Maffle par la société Rivière frères au XIXe siècle. Occupant plusieurs centaines d’ouvriers à l’époque, cette société est restée active jusque dans les années 1960. La maison Pierre Rivière et ses fours à chaux, situés au-delà de la Dendre, sont les seuls vestiges architecturaux des carrières exploitées par la famille. La maison a été érigée au milieu du XIXe siècle en style néoclassique, en briques et en calcaire. 

À l’arrière, une importante butte envahie par la végétation abrite deux anciens fours à chaux et les vestiges de quelques autres. Le plus petit four pourrait être celui dont la construction a été autorisée en 1826, à moins qu’il ne remonte à la fin du XVIIIe siècle ! On y voit une chaudière circulaire en briques percée de quatre trous de défournement et d’une galerie de circulation voûtée. Le second four, plus spacieux, a été construit vers 1885 avec les mêmes matériaux et selon le même dispositif mais est cette fois percé de huit trous de défournement. Dans ces fours était produite de la chaux, matériau à la base de divers mortiers, obtenue par calcination de la pierre calcaire à plus de mille degrés. Étudiés et classés, ces fours à chaux constituent de nos jours un des plus importants sites d’archéologie industrielle de Wallonie.

Place de Maffle 8
7810 Maffle

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Classés comme monument et comme site le 12 août 1988

Institut du Patrimoine wallon