Patrimoine préindustriel ou industriel

Ancienne écuries Simonis

Rue de l’Est 8-12, 4800 Verviers, Belgique

Classement comme monument le 13 mars 1990

La rue de Limbourg toute proche abrite encore de nos jours quelques témoins de l’activité industrielle menée par la famille Simonis à cet endroit. Les Simonis et les Biolley étaient devenus les symboles de l’essor industriel verviétois au 19e siècle. Au numéro 41 se trouve l’imposante usine Simonis dite « au chat », construite au début du 19e siècle et aujourd’hui reconvertie en logements. Au numéro 33 se trouve l’ancienne habitation privée du régisseur. Rue de l’Est est situé un bâtiment imposant abritant jadis les écuries de la famille. Tout comme les demeures ouvrières et l’hôtel patronal, les écuries font partie des bâtiments traditionnellement liés à un site industriel de l’époque. Proches de la fabrique mais situées dans un édifice distinct, elles indiquent la puissance de l’entreprise qui possédait ce genre d’équipement. Les écuries Simonis sont vastes et d’une grande beauté : bien que la partie droite soit masquée par des constructions récentes et que l’édifice ait ainsi perdu de son équilibre, le style néoclassique de l’ensemble est encore bien perceptible. Il s’agit d’un long bâtiment de deux niveaux érigé dans le fond d’une grande cour et caractérisé par sa partie centrale en ressaut couronnée d’un fronton triangulaire. Le premier étage semble avoir été utilisé comme bureaux annexes à l’entreprise Simonis. L’ensemble, désormais désaffecté, attend une restauration bien nécessaire.

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Ancienne usine Bettonville

Rue de la Chapelle 30, 4800 Verviers, Belgique

Classement comme monument le 24 mai 1978

Située dans le quartier industriel de Hodimont, l’ancienne usine Bettonville ou Dethier est aujourd’hui reconvertie en centre touristique de la laine et de la mode, un musée de l’histoire de l’industrie textile à Verviers. Dans la seconde moitié du 18e siècle, une entreprise s’installe à cet endroit sous l’impulsion de l’industriel verviétois Pierre-Jean-Baptiste Dethier ; la propriété est agrandie par son fils en 1769 mais l’exploitation des Dethier cesse en 1813. L’usine est ensuite utilisée comme filature de coton jusqu’à sa vente en 1855 à Lambert Bettonville qui la transforme en fabrique de draps et filature de laine. L’usine cesse ses acticités dans les années 1970. Le remarquable site conservé aujourd’hui se compose du bâtiment industriel à proprement parler, de la maison de maître (située au numéro 24) et de trois autres maisons de style Louis XIII, toutes classées. Construite par l’architecte Beyne entre 1802 et 1804 sur trois niveaux, l’usine comporte deux ailes en L qui viennent s’accoler à la demeure patronale. La petite aile compte neuf travées alors que la grande aile en compte dix-sept. L’ensemble présente une succession de belles portes vitrées au rez-de-chaussée et des baies à linteau droit aux étages. Sous la corniche, la hauteur de l’édifice atteint 11 mètres, le tout couvert d’une toiture à la Mansart percée de lucarnes.

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Vestiges archéologiques de la villa "Les Machenées"

Rue du Transvaal, 5600 Philippeville, Belgique

Classement comme monument et comme site le 24 février 1992

En 1980, l’association Archéophil découvre une villa gallo-romaine au lieu-dit « Les Machenées », non loin du ruisseau du même nom. Elle couvre une superficie d’environ un hectare et se situe approximativement à 1500 m d’une nécropole à incinération découverte sur le territoire de Villers-Deux-Églises (commune de Cerfontaine). Composée de treize pièces, cette villa possède une très belle cave et un hypocauste, système de chauffage par le sol inventé par les Romains. Dans la cave se trouvent une vingtaine de niches réparties sur deux niveaux dont les moellons sont taillés en losanges, triangles et croissants et appareillés pour créer des motifs géométriques. Parmi l’important matériel archéologique mis au jour, on compte de nombreuses tuiles estampillées, une base de colonne, trois chaudrons en cuivre, quatre faux, des monnaies de la fin du 2e siècle et une pièce représentant l’empereur Constantin frappée en 319. La villa a été détruite par le feu comme l’indiquent des traces d’incendie relevées au cours des fouilles.

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Hall n° 11 de l'usine Henricot

Rue Émile Henricot 4, 1490 Court-Saint-Étienne, Belgique

Classement comme monument le 2 octobre 1995

Essentiellement agricole sous l’Ancien Régime, l’entité de Court-Saint-Étienne accueille une activité industrielle prestigieuse en 1847 lorsqu’une forge est dotée d’une fonderie de fonte et d’une émaillerie au bord de la Thyle. Le site est racheté en 1858 par le comte Goblet d’Alviella qui engage, une dizaine d’années plus tard, le jeune ingénieur Émile Henricot pour perfectionner le site. Il y introduit de nouvelles techniques de moulage et achète l’entreprise en 1886. Celle-ci acquiert rapidement une belle réputation dans la production de pièces en fonte, puis en fer forgé. En 1901, une seconde usine est construite le long de la Dyle ; elle intègre de nouvelles innovations techniques et permet la fabrication de pièces spéciales moulées, des premiers attelages automatiques pour le chemin de fer et une multitude de pièces de grande dimension. En 1929, les usines Henricot deviennent leader sur le marché des aciers spéciaux de haute qualité grâce à l’installation de fours électriques. L’entreprise est sévèrement touchée par les répercussions du premier choc pétrolier en 1973 et entame une longue agonie qui se termine par l’extinction des fours en 1984. L’équipement est démantelé et les bâtiments sont laissés à l’abandon. Aujourd’hui, seul un ensemble d’édifices comprenant la conciergerie, les anciens bureaux, le laboratoire, le foyer populaire et une partie des halles subsistent. Parmi ceux-ci, le hall n° 11 constitue le seul vestige de la première usine. D’une superficie de 280 m², construit en 1907, il est représentatif de l’architecture en fer forgé avec sa charpente métallique assemblée au moyen de rivets et avec ses piliers en fonte.

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Coron de l'ancien charbonnage d'Appaumée

Rue d’Appaumée 99-113, 6043 Ransart, Belgique

Classement comme ensemble architectural le 22 mars 1994

Ce bel ensemble, composé de dix-huit maisons identiques érigées à la fin du 19e siècle ou au début du 20e, constituait un coron qui dépendait de l’ancien charbonnage d’Appaumée. En wallon, coron désigne l’extrémité ou le coin d’une rue ; le terme a ensuite été utilisé pour désigner un quartier ouvrier. Ces habitations ouvrières sont typiques de l’Europe occidentale pendant la Révolution industrielle. Les corons constituaient des quartiers d’habitations unifamiliales étroites, à un étage, dotées d’un petit jardinet-potager à l’arrière. Ces petites maisons, construites perpendiculairement à la rue, possèdent toutefois un petit jardin à l’avant et une cour à l’arrière. Construites en briques, cimentées et colorées, elles sont ici composées de deux niveaux. Non loin de là, au numéro 58 de la même rue se trouve l’ancienne maison du directeur du charbonnage, imposante bâtisse de la fin du 19e siècle. Le coron est aujourd’hui le seul vestige de l’exploitation charbonnière à cet endroit. Tout à côté, le parc public a été aménagé sur l’ancien site charbonnier. Il abrite le complexe de l’écologie urbaine de la Ville de Charleroi, une orangerie, des serres, des ruchers-écoles et un jardin naturel.

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Brasserie des Alliés

Route de Mons 38, 6030 Marchienne-au-Pont, Belgique

Classement comme monument le 16 mai 1995

En 1920, la société coopérative « Brasserie des Alliés » est créée dans le but de regrouper les distributeurs de la région de Charleroi afin de fabriquer et de vendre de la bière de qualité. Très rapidement, la coopérative devient la première société brassicole de la province du Hainaut et les locaux dans lesquels elle est installée deviennent exigus. C’est ainsi que d’importants travaux de génie civil sont entrepris en 1937 afin d’ériger un bâtiment dont l’allure et l’ampleur témoignent de l’essor de l’entreprise. Véritable prouesse, ces travaux sont menés tambour battant et terminés en 10 mois ! La brasserie est inaugurée le 11 septembre 1938 et dévoile ainsi sa structure constituée d’une ossature en béton armé et de parois de briques. Le projet est l’œuvre de René Dubois, jeune architecte de Marchienne-au-Pont encore méconnu et qui décédera malheureusement avant la fin des travaux. La façade principale de l’édifice s’étend sur 60 m et est légèrement incurvée dans sa partie centrale. C’est à cet endroit que se trouvait la bouteillerie, installée sur quatre niveaux. À droite se place une imposante tour qui occupe l’angle et est évidée par une colonne vitrée qui éclaire une cage d’escalier. Elle abritait un château d’eau et possède en son sommet une salle de dégustation et une terrasse panoramique culminant à plus de 40 m de hauteur, de laquelle on jouit d’une vue imprenable sur la région. Depuis la fin des activités en 1980, la brasserie attend une restauration et une réaffectation toutes méritées.

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Moulin du Rivage

Moulin du Rivage, 6833 Ucimont-Botassart, Belgique

Classement comme monument le 4 avril 1990

Le site d’Ucimont est connu depuis la fondation au 16e siècle d’une église dédiée à saint Nicolas. Précédemment, il constituait une simple terre placée sous la dépendance directe des ducs de Bouillon. Botassart était quant à elle une des quatre siries du duché. Le premier seigneur du lieu, Jean de Botassart, est cité dans les textes au 14e siècle. En 1841, les deux villages sont joints et forment une commune indépendante jusqu’à leur rattachement à Bouillon en 1977. Le site est caractérisé par son célèbre « tombeau du géant » et s’inscrit au cœur d’une nature typique des paysages ardennais. Classé patrimoine naturel d’intérêt paysager, le « tombeau » s’élève au centre d’un des nombreux méandres de la Semois et sa plaine alluviale a récemment été restaurée en prés de fauche. Au milieu des arbres et des sentiers se dresse le moulin du Rivage, là où le « grand ruisseau » se jette dans la Semois, face au site du « tombeau ». Cet ancien moulin isolé se présente sous la forme d’un ensemble clairsemé situé sur la rive ouest du ruisseau et composé de volumes en schiste datant d’époques diverses relativement récentes. La partie la plus ancienne est constituée par une construction, sans doute du début du 19e siècle. Est greffé à celle-ci, un logis du milieu du 19e siècle ; isolé du coté nord, un fournil de la même époque subsiste. À proximité se trouvent enfin des vestiges de bâtiments et de murets bordant le ruisseau qu’enjambe un petit pont de schiste.

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Brasserie Saint-Yves ou Carbonnelle

Rue de la Madeleine 18-20, 7500 Tournai (Belgique)

Classée comme monument le 15 mars 1993

Cet imposant immeuble est l’ancienne brasserie Saint-Yves. Construite en 1887 et abandonnée durant des années, la brasserie a été rachetée dans les années 1970 par le Logis tournaisien. En 2004, elle est inaugurée après restauration et réaffectation en appartements sociaux.

Sur un soubassement en pierre à bossage, la façade de trois travées se compose de deux hauts niveaux, tous deux rythmés par trois grandes arcades à clés sculptées et moulurées en pierre sur pilastres en briques. Les deux niveaux sont séparés par une inscription (Brasserie Saint Yves). Les baies comportent une traverse, un linteau et un seuil en pierre. Un pignon à gradin éclairé d’une baie à la typologie similaire surmonte la façade. Il est encadré et surmonté de pots à feu stylisés.

À droite de la façade, le portail imite le type tournaisien (XVII-XVIIIe siècles) grâce au jeu d’alternance entre la pierre et la brique. Il est surmonté d’un arc en pierre avec une clé moulurée imposante, est doté de vantaux en fer forgé et de chasse-roues et porte une inscription au nom de Gustave Carbonnelle, sous un crénelage en pierre et briques.

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Four à chaux de la rue de la Lys

Rue de la Lys 70, 7500 Tournai (Belgique)

Classé comme monument le 17 juillet 1980

Ce four à chaux est un des témoins de l’intense activité industrielle tournaisienne du XIXe siècle. Invariablement lié à des bancs de calcaire affleurant, les fours à chaux sont encore présents à Tournai, ici dans le hameau d’Allain ou sur la rive gauche de l’Escaut dans le quartier Saint-André. Au début du XIXe siècle, Tournai comptait près de 130 fours à chaux !

Concassée et broyée, la pierre extraite de ces bancs de calcaire était ensuite chauffée et réduite en poudre blanche. Cette poudre entrait dans la composition du ciment Portland utilisé dans le monde entier. Le procédé de fabrication de la chaux demandait de nombreuses attentions pour atteindre et conserver la température nécessaire à la cuisson de la pierre. Il était également très énergivore en bois. Devenus obsolètes face aux procédés de production modernes tels que les fours rotatifs automatisés, les fours à chaux sont abandonnés.

Aujourd’hui ces fours connaissent une seconde vie et accueillent des expositions, concerts et visites, notamment lors des Journées du Patrimoine. Cette activité industrielle florissante existe toujours aujourd’hui, elle se centre toutefois sur la production de ciment artificiel.

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Moulin de l'ancienne abbaye de Saint-Denis en Broqueroie

Rue de la Filature 37, 7034 Mons (Saint-Denis) Belgique

Classé comme monument (moulin avec machinerie et bâtiment annexe) le 1er mars 1984 et comme site (ensemble formé par le moulin, sa cascade et les abords) le 16 août 1978

L’ancien moulin de l’abbaye de Saint-Denis, installé le long de l’Obrœcheuil, se compose d’un important logis de type tournaisien daté de 1777 par ancres et bordé d’annexes, venu compléter une dépendance millésimée de 1711. Une annexe de la deuxième moitié du XIXe siècle ferme la cour en biais. Mis en vente en 1977 avec l’abbaye, le site est racheté par des particuliers qui y instaurent une coopérative d’habitat groupé avec, dès le départ, la vocation de participer à la vie culturelle locale. C’est ainsi que cette dernière annexe a été réaffectée en salle de spectacle.

Le logis de deux niveaux est accessible par un perron à double volée et une porte à linteau en arc surbaissé, comme les baies. Des corbeaux supportent une bâtière surmontée de lucarnes, dont une remplace un monte-charge. Deux annexes plus basses, chacune avec ses spécificités, encadrent le logis. Les ouvertures en sont, en grande partie, remaniées, tout comme les façades arrière de ces trois éléments, moins homogènes.

L’intérêt de l’ensemble relève également des éléments techniques conservés. Le plus spectaculaire est un ancien pont-barrage construit en moellons au XVIIe siècle. Cet intéressant ouvrage d’art relie les deux versants de la vallée en son point le plus encaissé et se compose de trois arches en arc surbaissé retombant sur de petites piles.

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