Four à chaux à Tournai
Ce four à chaux est un des témoins de l’intense activité industrielle tournaisienne du XIXe siècle. Invariablement lié à des bancs de calcaire affleurant, les fours à chaux sont encore présents à Tournai, ici dans le hameau d’Allain ou sur la rive gauche de l’Escaut dans le quartier Saint-André. Au début du XIXe siècle, Tournai comptait près de 130 fours à chaux !
Concassée et broyée, la pierre extraite de ces bancs de calcaire était ensuite chauffée et réduite en poudre blanche. Cette poudre entrait dans la composition du ciment Portland utilisé dans le monde entier. Le procédé de fabrication de la chaux demandait de nombreuses attentions pour atteindre et conserver la température nécessaire à la cuisson de la pierre. Il était également très énergivore en bois. Devenus obsolètes face aux procédés de production modernes tels que les fours rotatifs automatisés, les fours à chaux sont abandonnés.
Aujourd’hui ces fours connaissent une seconde vie et accueillent des expositions, concerts et visites, notamment lors des Journées du Patrimoine. Cette activité industrielle florissante existe toujours aujourd’hui, elle se centre toutefois sur la production de ciment artificiel.
Rue de la Lys 70
7500 Tournai
Classé comme monument le 17 juillet 1980
Institut du Patrimoine wallon
SPW - G. Focant
Moulin de l'ancienne abbaye de Saint-Denis en Broqueroie
L’ancien moulin de l’abbaye de Saint-Denis, installé le long de l’Obrœcheuil, se compose d’un important logis de type tournaisien daté de 1777 par ancres et bordé d’annexes, venu compléter une dépendance millésimée de 1711. Une annexe de la deuxième moitié du XIXe siècle ferme la cour en biais. Mis en vente en 1977 avec l’abbaye, le site est racheté par des particuliers qui y instaurent une coopérative d’habitat groupé avec, dès le départ, la vocation de participer à la vie culturelle locale. C’est ainsi que cette dernière annexe a été réaffectée en salle de spectacle.
Le logis de deux niveaux est accessible par un perron à double volée et une porte à linteau en arc surbaissé, comme les baies. Des corbeaux supportent une bâtière surmontée de lucarnes, dont une remplace un monte-charge. Deux annexes plus basses, chacune avec ses spécificités, encadrent le logis. Les ouvertures en sont, en grande partie, remaniées, tout comme les façades arrière de ces trois éléments, moins homogènes.
L’intérêt de l’ensemble relève également des éléments techniques conservés. Le plus spectaculaire est un ancien pont-barrage construit en moellons au XVIIe siècle. Cet intéressant ouvrage d’art relie les deux versants de la vallée en son point le plus encaissé et se compose de trois arches en arc surbaissé retombant sur de petites piles.
Rue de la Filature 37
7034 Mons (Saint-Denis)
Classé comme monument (moulin avec machinerie et bâtiment annexe) le 1er mars 1984
Classé comme site (ensemble formé par le moulin, sa cascade et les abords) le 16 août 1978
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant
Cristalleries du Val-Saint-Lambert
De l’abbaye du Val-Saint-Lambert, fondée au XIIIe siècle, ne demeure que l’aile orientale du cloître gothique.
En 1751, l’abbaye est reconstruite, dont le palais abbatial, actuel « château ». À partir de sa fondation en 1826, la cristallerie perfectionne les procédés de soufflage, de taille et de gravure du cristal, devenant vers 1900 la plus grande cristallerie au monde. Malgré de grandes difficultés dans les années 1970, l’activité industrielle se poursuit sans interruption jusqu’à nos jours.
Le complexe abbatial, restauré, est réaffecté en centre d’activités touristiques centrées sur un parcours-spectacle qui raconte l’histoire du cristal et des cristalleries. Depuis 2010, le Val-Saint-Lambert est aussi l’un des deux sièges du cercle de Wallonie.
Esplanade du Val 245
4100 Seraing
Classées comme monument et site classé le 26 novembre 1973 et le 16 janvier 1998
Scriptorium et autres éléments repris sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
SPW- G. Focant
Moulins d'Arenberg à Rebecq
Ancien village de moulins, Rebecq en conserve deux : le Grand moulin et le Petit moulin.
Le Grand moulin, de briques et de pierres, est reconstruit entre 1858 et 1860 sur des bases datant du XVIe siècle. Il servait à moudre l’orge, l’avoine et le seigle. Il accueille désormais un musée consacré à l’exploitation du porphyre de Quesnast, localité proche de Rebecq.
Le Petit moulin a servi uniquement à la mouture du froment. Il contient à l’heure actuelle une forge et une ancienne machinerie toujours en état de marche.
Rue Docteur Colson 6
1430 Rebecq (Quenast)
Classés comme monument et site le 17 mars 1980
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant (SPW)
Carrières souterraines de Folx-les-Caves
La localité de Folx-les-Caves présente la particularité d’être truffée de quelque 4 ha de galeries souterraines dont l’origine pose encore question aujourd’hui. Ces galeries, dont la première description connue date du tout début du XVIIe siècle, varient en largeur de 2 à 8 m pour une hauteur de 2 à 4 m voire de 6 m par endroits. Cet enchevêtrement, doté à l’origine d’un porche unique s’ouvrant à flanc de coteau, appartient à deux réseaux, communiquant par un passage aujourd’hui condamné.
La présence en un endroit du site d’un cours d’eau souterrain ne justifie pas cependant à lui seul l’étendue de ces galeries dont l’origine semble bel et bien humaine. Il est en effet difficile de déterminer l’époque de création de ce réseau souterrain et les raisons qui l’ont vu naître, bien que l’extraction de la marne pour l’amendement des sols lourds du plateau hesbignon reste vraisemblable. Le site de Folx-les-Caves n’en reste pas moins remarquable d’un point de vue géologique et paléontologique.
Rue Auguste Baccus 35
1350 Orp-Jauche (Folx-les-Caves)
Classées comme site le 8 juillet 1993
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
SPW - G. Focant
Moulins de Beez
Situés entre le chemin de fer de Liège et la Meuse, les moulins de Beez forment un ensemble de bâtiments destinés au fonctionnement d’une minoterie dont la construction a débuté en 1901. Le moulin est constitué de deux bâtiments, reliés par une passerelle au niveau du premier étage.
Construit sur quatre niveaux, entièrement en brique, il est percé de nombreuses baies, et son étage attique est décoré d’une frise surmontée de denticules sur toute la longueur.
Véritable « château » d’une industrie florissante à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, fleuron du patrimoine industriel régional, le site connaît aujourd’hui une seconde vie après sa réaffectation par le Service public de Wallonie, au terme d’une restauration saluée, en 2002, par une médaille de « Europa Nostra » à la demande de l’Agence wallonne du patrimoine.
À l’initiative du Ministre-Président Robert Collignon, elle décida en 1994 – « année du patrimoine industriel » – de transformer ces bâtiments abandonnés pour y installer les archives régionales dont le même Ministre proposait simultanément l’organisation à une échelle et sur des bases dignes du pouvoir régional. La rénovation tint compte des besoins spécifiques aux techniques d’archivage et au volume des archives.
Inaugurés en mars 1998 par Jean-Claude Van Cauwenberghe, qui mena le projet à bien, les moulins de Beez abritent les archives régionales et un auditorium de 140 places équipé d’un matériel à la pointe de la technologie. Installé dans l’ancienne salle des machines, celui-ci est géré par l’Agence wallonne du patrimoine, chargé de la valorisation des espaces publics des moulins. Des réceptions et des expositions temporaires sont aussi organisées dans le vaste hall d’entrée.
Pour la mise en lumière des Moulins de Meuse, Yann Kersalé a proposé un aménagement lumineux en différents plateaux. Le niveau le plus bas, celui du fleuve, la Meuse, ne jouit pas d'un éclairage direct, mais est perpétuellement animé par le miroitement des lumières du site sur les flots. La plus haute, la zone de circulation recouverte de pavés, est parsemée de bornes basses qui diffusent une lumière blanche et rasante. Entre la voie de chemin de fer et le parking, s'élèvent trente-sept bornes hautes en forme de cône à base octogonale, qui dispersent une lumière blanche éclatante autour d'elles. L'artiste avait imaginé qu'elles encadrent, comme une escorte lumineuse, la voie de chemin de fer. À mesure que l'on s'éloignait des bâtiments, les travées s'agrandissaient, suggérant ainsi une progression dans la découverte.
L'essentiel de la mise en lumière réside toutefois en l'éclairage, par huit cents mètres de tubes fluorescents, des principaux bâtis. Placés au pied, ces tubes répandent un halo de lumière violine qui semble caresser les façades, d'une manière presque sensuelle. La structure massive des moulins paraît allégée, des pans lumineux sont privilégiés, des détails architecturaux, mis en évidence, au détriment de la volumétrie de l'ensemble. Elle est loin l'époque où l'éclairage nocturne voulait rivaliser d'éclat avec la lumière du jour et étouffait l'ensemble architectural sous une lumière englobante. Kersalé fait dans la nuance, l'épure, la légèreté. La lumière, jadis manière à focaliser l'attention sur le volume, est devenue une parure impalpable, qui habille l'édifice sans le travestir et qui magnifie l'harmonie.
Les façades de briques rouges ont été nettoyées et traitées par hydrogommage afin de respecter l'apparence originelle de l'édifice. En outre, ce traitement met en exergue l'excellent travail des maçons de l'époque et souligne les motifs décoratifs dessinés par l'orientation des appareils. L'austérité monumentale de l'édifice est, en effet, ponctuellement compensée par des subtilités dans l'agencement des briques. Les ajouts ultérieurs qui défiguraient l'édifice ont été supprimés. Les anciens châssis de fenêtres ont été restaurés et ceux qui étaient détruits ou trop abîmés, refaits à l'identique. Leur conception participe en effet de l'esthétique néomédiévale qui prédomine dans cet ensemble architectural.
L'aménagement intérieur a été confié à la designer française, Andrée Putman. Celle-ci a choisi le thème de la farine comme fil conducteur de sa restauration. Des teintes d'une blancheur laiteuse évoquent l'ancienne activité industrielle que rappellent également les vitrines du musée de Wallonie et du musée de la Meuse, désormais installés dans les moulins.
Invitée à donner son avis sur les projets d'intégration d'oeuvres d'art dans ce nouveau site, la Commission des arts de Wallonie a avalisé les propositions de Pierre Culot (implantation d'une sculpture, "Fruit du mur", et aménagements extérieurs), de Michel Scheer (sculpture intérieure, "Signe") et de Yann Kersalé (mise en lumière, "Courant d'âges").
Rue Moulins de Meuse 4
5000 Namur (Beez)
Classés comme monument le 4 mars 1998
Institut du Patrimoine wallon
© SPW-Patrimoine-Guy Focant
Minières néolithiques de Spiennes
Site d’exploitation minière de silex entre 4400-4200 et 3000-2500 avant J.-C., Spiennes occupe une place prépondérante parmi les centres européens d’extraction de cette pierre – ce qui lui vaut d’être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco –, non seulement en raison de la présence d’habitats successifs à proximité des mines, mais aussi en raison de la variété de techniques minières utilisées.
Certaines revêtent même un caractère spectaculaire comme l’extraction par affaissement de dalles entières permettant la production, en partie « exportée » jusque dans le Nord de la France, de lames et de haches de grande dimension.
Rue du Point du Jour
7032 Mons (Spiennes)
Classé comme site archéologique le 7 novembre 1991
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Patrimoine mondial (2000)
Institut du Patrimoine wallon
g. decoster
Installation du chargeur mécanique à bateaux de Lessines
Témoin intéressant du patrimoine industriel, ce chargeur à bateaux est intimement lié à l’exploitation du porphyre, cette roche magmatique connue pour sa grande dureté extraite à Lessines depuis le Moyen Âge, avant son exploitation intensive à partir de la seconde moitié du XIXe siècle.
Appelé « el Truc à batchos », l’appareillage domine de sa silhouette métallique l’ancien quai de chargement Tacquenier depuis 1922, date de sa construction par les Ateliers de Construction de Marchienne-au-Pont.
Les concassés de porphyre, acheminés par wagons depuis la carrière jusqu’au hangar voisin, gagnaient la structure sur un tapis roulant. Ils étaient ensuite stockés en hauteur dans un des huit silos de 35 tonnes du chargeur et se déversaient dans les péniches en contrebas par quatre becs verseurs.
Cet exemple unique en Belgique de chargeur à bateaux est resté en fonction jusqu’en 1984.
Rue René Magritte
7860 Lessines
Classées comme monument le 2 juin 2009
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant-SPW
Anciennes forges de Mellier-Haut à Mellier
Mellier-Haut est un des sites les mieux conservés de la sidérurgie proto-industrielle de Wallonie mais également un des plus représentatifs dans l’Ardenne du XVIIIe siècle. Le site a été choisi car il se trouve au carrefour de trois éléments essentiels : l’eau, le charbon de bois et le minerai. Les roues hydrauliques placées sur la Mellier, affluent de la Rulles dans le bassin de la Semois, permettaient, la bonne marche des martinets, soufflets et autres bocards. Le vaste massif entourant le site prodiguait du charbon de bois indispensable pour l’utilisation du haut fourneau et l’affinerie. Le minerai quant à lui était extrait en Lorraine (Vance).
L’implantation de forge à Mellier n’est pas récente, elle daterait du XVIIe siècle. À cette époque, Pierre Coens, avec l’aval d’Anne de Croÿ, duchesse d’Aerschoot et princesse-comtesse d’Arenberg, édifie sur la Rulles un haut fourneau, deux affineries et une fonderie à Mellier-Haut et Mellier-Bas. Le site fonctionne alors jusqu’à la fin de la période hollandaise où la sidérurgie au bois est à l’agonie face aux hauts fourneaux au coke de Liège et Charleroi. Il est ensuite acheté par le duc Prosper-Louis d’Arenberg en 1837, plus pour son caractère forestier que pour sa sidérurgie et en 1876 le haut fourneau est remplacé par une scierie.
Rue de la Gare 115
6860 Leglise
Classées comme monument et site le 13 octobre 1980
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant (SPW)
Carrés du Bois-du-Luc
Exploité dès le XVIIe siècle, le site minier du Bois-du-Luc se développe au XIXe siècle. Entre 1838 à 1853, la direction entreprend la construction d’une cité, « Les Carrés », pour attirer et retenir sa main-d’oeuvre.
Véritable complexe urbanistique au service de l’industrie comme au Grand-Hornu (Boussu), 162 maisons ouvrières sont ainsi construites. De nombreux services assurent le bien-être des ouvriers : épicerie, écoles, hôpital, salle des fêtes, etc.
Après la fermeture en 1973, un Écomusée assure la valorisation du site minier et, plus largement, de la mémoire industrielle. Il héberge au centre de sa cour le SAICOM (Sauvegarde des archives industrielles du bassin du Couchant de Mons) s’intéressant à la protection de tout type d’archives industrielles.
Rue Saint-Patrice 2b
7110 La Louvière (Houdeng-Aimeries)
Classé comme ensemble architectural le 20 juin 1996
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Patrimoine mondial (2012)
Institut du Patrimoine wallon