no picture

Ferme traditionnelle de la région à Hansez

Une petite ferme située sur La Heid conserve elle aussi une trace discrète de l’époque française. Construite à la fin du XVIIIe siècle, elle compte également une dépendance sur laquelle se trouve une pierre gravée de l’inscription « L’an V du règne républicain » (1796-1797).

 

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

J. Massaux - SPW

Plaque siège de la place forte de Mariembourg

Au lendemain de la bataille de Waterloo, c’est en vaincu que l’empereur prend la route de la France et de Paris. Le 19 juin 1815, vers 13h, il atteint la ville de Mariembourg. Le 24 juin suivant, la ville est assiégée par les troupes du prince Auguste de Prusse : près de 7 000 soldats prussiens affrontent les troupes du commandant Alliot qui n’étaient composées que de 315 civils et militaires. La place forte est forcée de capituler le 30 juillet 1815 après près de six semaines de siège. 

Aujourd’hui, une plaque commémorative installée sur l’immeuble situé à l’intersection de la rue de France et de la place Marie de Hongrie rappelle ces événements moins connus de la campagne de Belgique : « Hommage aux glorieux défenseurs de la forteresse assiégée par les Prussiens en 1815 ». 

Cette plaque a été apposée le 4 juillet 1965 à l’occasion d’une reconstitution historique des événements.

 

Intersection de la rue de France et de la place Marie de Hongrie
5660 Couvin (Mariembourg)

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

no picture

Monument Jean-Mathias JANSEN

Dans le cimetière communal d’Amay se trouve la sépulture de Jean-Mathias Jansen, caporal en 1796, sergent en 1799 puis nommé lieutenant dans l’infanterie de ligne en 1812. Sa tombe a été restaurée par la délégation belge de l’association pour la conservation des monuments napoléoniens en 1987. 

À cette occasion une plaque de l’ACMN y a été apposée. 

On y retrouve le monogramme de l’empereur, une aigle et des palmes. Le monument funéraire possède une longue inscription sur laquelle est résumée la carrière du défunt : « Ici repose Jean-Mathias Jansen (1772-1852), soldat en 1789, capitaine en 1813. Campagnes : 1803-1809 Allemagne, 1811-1812 Espagne, 1813-1814 Italie. 

Fait chevalier de la Légion d’honneur le 15 mars 1814 pour sa brillante conduite à la bataille de Mincio le 15 février 1814 ».

Cimetière communal d'Amay

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

no picture

Mémorial prussien à Elsenborn

En 1913, alors qu’Elsenborn se trouve dans l’empire allemand, un petit mémorial est érigé non loin de l’église Saint-Bartholomé. Il rend hommage à quatorze soldats originaires de la localité tombés lors des batailles menées par Napoléon un siècle plus tôt. 

Le monument est érigé dans cette commune frontalière de la Belgique, non loin d’un camp militaire fondé par les Allemands en 1894 et récupéré par la suite par l’armée belge.

Il est située à proximité de Cimetière et du centre communautaire Salle polyvalente.

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

 Trésor de Liège

Vestiges de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert

Chef-d’oeuvre de l’art gothique, deuxième plus haute cathédrale d’Europe au moment de son édification, la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert de Liège devait certainement être un des édifices les plus remarquables construits dans nos régions au Moyen Âge. Ses dimensions impressionnent : 97 m de long, 60 m de hauteur pour les tours occidentales et 130 m pour la grande tour.

L’édifice fait pourtant les frais des événements révolutionnaires dès la première occupation de la principauté par les Français suite à la bataille de Jemappes. Le 19 février 1793, l’administration centrale du ci-devant pays de Liège décide de démolir la cathédrale. La défaite de Dumouriez à Neerwinden le 18 mars suivant et le rétablissement du pouvoir principautaire qui suit retarde la mise en oeuvre de cette funeste décision. La victoire de Fleurus du 26 juin 1794 et l’annexion définitive de la principauté le 1er octobre 1795 ramènent la démolition à l’ordre du jour. Dans un premier temps, la cathédrale est dépouillée au profit de la République ; seul le Trésor, emmené à l’étranger par les chanoines, évite le pillage ou la destruction. Ensuite, les Liégeois eux-mêmes procèdent à la démolition de l’édifice ; opération longue et ardue qui s’accomplit sur plusieurs années. Cette démolition proprement dite commence dès l’été 1794, après Fleurus et la fuite du prince-évêque de Méan. Les deux tours de sable sont détruites en 1803 alors que s’entasse un monceau de ruines sur l’espace qui ne porte pas encore le nom de « place Saint-Lambert ». Un long moment d’indécision s’ouvre ainsi qui provoque l’étonnement de Napoléon qui, lors de son passage en 1803, est choqué de l’état dans lequel se trouve cet espace public. Les ruines ne sont toutefois définitivement évacuées qu’en 1819 et la nouvelle place nivelée en 1827 !

Place Saint-Lambert
4000 Liège

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

G. Focant - SPW

Vestiges de l’abbatiale Saint-Remacle

Véritable témoin d’un pouvoir souverain sous l’Ancien Régime, le site de l’abbaye de Stavelot a subi les affres du temps pour parvenir jusqu’à nous avant sa restauration complète par la Région wallonne achevée en 2002. Ancienne abbaye bénédictine fondée au milieu du VIIe siècle par saint Remacle, elle devient au fil des siècles un complexe de grande importance dont subsistent actuellement les vestiges archéologiques de l’abbatiale, la porte de l’abbaye, les bâtiments de service à sa gauche, la façade sur cour du Conseil de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy à sa droite et les bâtiments abbatiaux disposés autour du cloitre.

Comme bien d’autres édifices religieux, la très belle abbatiale fait les frais du passage des troupes françaises à Stavelot. Le seul témoin conservé de cette église se trouve en face des vestiges archéologiques. Miraculeusement épargnée, une tour carrée de moellons de grès et de calcaire présentant des bases romanes témoigne de la consécration du bâtiment par l’abbé Poppon, en 1040. La tour est ensuite, dans sa partie supérieure, le témoin de la reconstruction de l’église par Guillaume de Manderscheidt en 1536.

Route de Wavreumont 9
4970 Stavelot

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

G. Focant - SPW

Traces du Congrès de Polleur

Dès que l’annonce de la prise de la Bastille parvient dans nos régions, une vive émotion s’empare du marquisat de Franchimont, minuscule territoire de l’est de la Wallonie appartenant au prince-évêque de Liège. Dans les premiers jours d’août 1789, des cocardes aux couleurs du Franchimont (vert et blanc) apparaissent à Theux et Spa. Au même moment, les événements se précipitent dans la capitale : le magistrat de Liège est renversé le 18 août et le prince-évêque ramené de force depuis son château de Seraing dans son palais de Liège. Au même moment, Fyon s’empare de la maison de ville de Verviers, Bonne Ville du marquisat, et se fait élire bourgmestre par la voix populaire. En moins de six jours, les autres Bonnes Villes principautaires suivent l’exemple de Liège et Verviers et procèdent au changement de leurs officiers municipaux.

La démocratie prend doucement le pouvoir dans le marquisat et quelques hommes empreints de liberté souhaitent réunir une assemblée nationale qui représenterait le peuple, comme cela s’est fait à Paris. Le 26 août 1789, des délégués de diverses communautés se réunissent à Polleur et se rendent dans une prairie sise derrière la maison de J.-G. Cornesse. Il s’agit là de la session inaugurale de ce que l’on appela le « Congrès de Polleur », chargé d’administrer de manière plus égalitaire la destinée des Franchimontois. Au cours de cette première séance, tous les députés prêtent serment, jurent de défendre les libertés communes et se proclament « libre assemblée nationale franchimontoise ». Vingt-quatre autres séances se tiennent jusqu’en janvier 1791 dans divers lieux au départ du pré Cornesse.
 

L’église Notre-Dame de Polleur © Bruxelles, KIK-IRPA

Lors des troisième et quatrième séances, organisées dans l’église Notre-Dame de Polleur, les délégués du Congrès doivent faire face aux menaces de répression du prince-évêque de Liège et à la possibilité de voir des troupes germaniques arriver en Franchimont. Les délégués prévoient un plan de défense et la création d’un corps de 1800 volontaires casernés au château de Franchimont.

La 5e séance du 16 septembre 1789 est indéniablement une des plus importantes. Sur proposition de Laurent-François Dethier, jeune avocat qui est récemment devenu le premier bourgmestre démocrate reconnu par les autorités de la principauté de Liège, le Congrès rédige une Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, à l’image de celle qui vient d’être rédigée à Paris. Inspirée des voisins français, cette troisième déclaration des droits de l’homme et du citoyen (après celles adaptées aux États-Unis et en France), est toutefois plus démocratique et plus progressiste que sa grande soeur. L’article III précise que « toute souveraineté réside dans le peuple » et non « dans la nation » selon l’expression française. La déclaration franchimontoise ajoute, à l’article VI, que « la loi est l’expression de la volonté générale qui ne doit jamais s’écarter des règles éternelles de la vérité et de la justice ». Elle précise que « tout citoyen est libre dans ses pensées et opinions » et supprime le droit de propriété comme droit inviolable et sacré. Les congressistes se retrouvent ensuite à Spa le 29 octobre au moment où des événements révolutionnaires éclatent dans la principauté abbatiale de Stavelot-

Malmedy, qui possède une longue frontière commune avec le marquisat. Alors que les Franchimontois apportent tout leur soutien aux voisins principautaires, le prince-abbé demande l’aide de troupes étrangères. Des troupes colonaises arrivent à Malmedy le 21 novembre, à Stavelot le lendemain. Le prince-évêque de Liège réagit de la même manière et demande de l’aide au roi de Prusse Frédéric-Guillaume II. Quatre mille Prussiens entrent à Liège le 30 novembre 1789 et forcent les congressistes à se mettre en congé ; pour ne pas indisposer le roi de Prusse, il n’y a aucune séance du Congrès pendant plus de trois mois. Les troupes prussiennes quittent la principauté le 16 avril 1790 alors que le Congrès de Polleur reprend ses séances. Celles-ci se tiennent alors principalement au château de Franchimont ou dans la maison communale de Theux, où est organisée la 25e et dernière séance, le 23 janvier 1791. Le retour en force du prince-évêque, appuyé par l’empereur germanique, met fin aux prétentions libérales et indépendantistes des députés du Franchimont dont les biens sont saisis et qui sont cités à comparaître le 8 juillet suivant. Il faut attendre l’arrivée des troupes républicaines françaises près d’un an plus tard pour sentir un nouveau vent de liberté souffler sur l’ancien marquisat comme le précise le registre du Congrès : « À cette époque a recommencé le règne affreux du despotisme (…) Jusqu’à la délivrance de ce pays par les armées républicaines ».

Imprégnés d’idées philosophiques, les démocrates franchimontois ne sont pas des ennemis du catholicisme ni même des membres du clergé. Leur assemblée est constituée de juristes et d’anciens militaires qui se sont inspirés des Français sans pourtant les copier. D’États généraux revendicatifs, les séances du Congrès de Polleur deviennent une assemblée constituante puis législative bien plus dans le but de rester Franchimontois que de s’unir aux Français dans un premier temps. En effet, si le mouvement franchimontois avait pour but d’incarner l’aile radicale de la Révolution liégeoise en 1789, il se rapproche de la République lors du deuxième exil des Liégeois à Paris et demande, dès le 23 décembre 1792, le rattachement du pays de Liège à la France après avoir proclamé la déchéance du prince-évêque et exigé un retrait définitif du territoire de l’empire germanique.

De nos jours, plusieurs traces d’importance subsistent de cette époque. Les principaux lieux de réunion des séances du congrès sont toujours là pour en témoigner : le château de Franchimont, siège du  arquisat, a vu ses ruines consolidées ; le pouvoir communal est toujours exercé dans la maison commune de Theux, merveille classique érigée en 1770 par Barthélemy Digneffe et récemment restaurée ; l’église Notre-Dame-et-Saint-Jacques de Polleur, elle aussi superbement restaurée, arbore toujours sa belle tour d’origine romane surmontée d’un clocher tors, caractéristique de la région. Non loin de là, le pré Cornesse existe encore mais aucune plaque ne permet d’indiquer son emplacement, derrière la maison du même nom. Au-dessus de la porte de l’ancienne maison communale de Polleur, en face de l’église, sont gravés les mots « droits de l’homme » à côté de la devise belge « l’union fait la force ». Il s’agit ici d’un exemple unique en Belgique qui rappelle combien les Franchimontois avaient à partager avec les jeunes républicains français.

En 1989, pour le bicentenaire de l’événement, l’asbl « Congrès de Polleur » prend l’initiative d’une route des droits de l’homme qui parcourt le territoire de l’ancien marquisat de Franchimont et est balisée par seize stèles sur lesquelles sont inscrits chacun des droits proclamés par le Congrès. Sur chaque stèle se trouve également un texte commémoratif : « Toi qui passes par ici, pense aux droits et aux libertés des hommes, à tous ceux qui sont prisonniers de leur condition ou contraints par un pouvoir. Pense à tous ceux qui utilisent leurs droits ou libertés sans conscience. À tous ceux qui savent et qui affirment que tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Pense à tous ceux qui reconnaissent que l’humanité recherche les conditions de ses droits et les limites de ses libertés. Pense, réfléchis, travaille, apporte ta pierre plutôt que ta peur, mais surtout, aime les hommes parce qu’ils sont comme toi ». Une statue du sculpteur Louis Gérard symbolisant cette réunion a également été installée pour le deux-centième anniversaire des séances du Congrès de Polleur. Elle représente un personnage féminin portant entre ses mains le texte de la déclaration.

La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen

Ce texte fondateur de l’idéologie révolutionnaire adopté le 26 août 1789 constitue le préambule de la nouvelle constitution française. La déclaration comporte elle aussi un préambule, ainsi que dix-sept articles, et entend faire table rase de l’Ancien Régime : « tous les citoyens sont égaux aux yeux de la loi », liberté individuelle, liberté de pensées et d’opinions, liberté d’expression, propriété privée… La déclaration énonce également  le principe de la séparation des pouvoirs.

4800 Verviers

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

Bruxelles - KIK-IRPA

Pierre tombale Theresia CABARRUS

Thérésia Cabarrus est une des figures de la période française à Chimay. Née à Madrid, elle est la fille d’un riche financier qui fonda la banque d’Espagne. Divorcée en 1793, elle fuit la Révolution et part s’installer à Bordeaux. Elle épouse à cette époque en secondes noces Jean-Lambert Tallien, grand révolutionnaire et journaliste français, conventionnel et membre du conseil des Cinq-Cents. Grâce à lui, elle échappe à la guillotine. Divorcée à nouveau en 1802, elle épouse ensuite François de Riquet, comte de Caraman et prince de Chimay, le 3 août 1805. Elle était surnommée alors « Notre-Dame de Thermidor ».

Sur la Grand-Place, à proximité de la collégiale, se trouve la statue de la princesse de Chimay. Elle repose dans la crypte de la collégiale Saints-Pierre-et-Paul ; le monument funéraire de son époux se trouve dans le chœur de l’église. Sur celui-ci, son épitaphe indique « À la mémoire de Marie-Thérèse-Ignace, comtesse de Cabarrus, princesse de Chimay, née à Madrid le 31 juillet 1773, décédée à Chimay le 15 janvier 1835 ». Le château de Chimay conserve lui aussi des témoins de cette époque : un portrait de Tallien, un portrait d’Émilie Pellapra, fille naturelle de Napoléon, ainsi que la robe et le bonnet de baptême du roi de Rome, fils de Napoléon.

Collégiale de Chimay
Rue Fromenteau
6460 Chimay

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

© SPW-Patrimoine - G. Focant 

Sites touristiques liés à la bataille de Waterloo

La butte du lion

Le lion de Waterloo surplombe la morne plaine. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

La butte du lion est certainement le monument commémoratif de la bataille le plus connu mais également le plus visité. Ce que les touristes ignorent la plupart du temps, c’est que le monument n’a pas été construit pour commémorer l’action des Français ou de Napoléon. La butte et son lion ont été érigés par les Hollandais entre 1824 et 1826, au départ pour rappeler la blessure reçue à cet endroit par le prince d’Orange ; le caractère imposant de l’édifice tend à souligner l’importance du combat mené le 18 juin 1815. Le gouvernement hollandais dote également le lieu d’une symbolique toute politique : le lion, menaçant, regarde vers la France.

Le lion, haut de 4,45 m et large de 4,50 m, pèse 28 tonnes. Il symbolise l’Angleterre et les Pays-Bas et pose une de ses pattes avant sur un globe. Réalisé en fer et en fonte dans les ateliers Cockerill à Seraing, il est l’œuvre du sculpteur malinois Jean-Louis Van Geel, élève de David. Il est posé sur un piédestal de pierre bleue, lui-même posé sur trois degrés. Sur les faces est et ouest, une simple date constitue la seule inscription du monument : « XVIII JUNI MDCCCXV ». Le monument est supporté par une colonne de briques qui descend jusqu’en dessous de la base de la butte. Celle-ci forme un cône de 40,5 m de hauteur et de 520 m de circonférence. 300 000 mètres cubes de terre du champ de bataille ont dû être enlevés pour former cette éminence visible de loin. Il faut gravir 226 marches de pierre bleue pour parvenir sur la plate-forme située au pied du lion. L’ensemble a été conçu par l’architecte des palais royaux Charles Van der Straeten. Le 11 juin 1988, une table d’orientation a été placée au sommet du monument à l’initiative des asbl Waterloo committee et Waterloo-Relais de l’Histoire. Elle a été réalisée par le sculpteur Yves Bosquet.

Devenu entre-temps une attraction touristique incontournable, la butte du lion offre un panorama exceptionnel sur la région mais aussi sur ce qui fut le champ de bataille sur lequel s’affrontèrent la cavalerie française et l’infanterie anglaise.

Le panorama de la bataille de Waterloo

Détail de la grande toile du panorama de la bataille de Waterloo © Bruxelles, KIK-IRPA

Au pied de la butte du lion se trouve une rotonde édifiée en 1912 sur les plans de l’architecte Frantz van Ophem. L’édifice a été érigé grâce à un appel de fonds lancé en février 1911 avec l’appui du consul de France. Parmi les investisseurs, on retrouve bon nombre de descendants d’officiers belges et hollandais ayant participé à la bataille. Cette rotonde abrite le « panorama de la bataille de Waterloo », vaste toile circulaire de 12 m de hauteur sur 110 m de long, représentant les principaux faits de la bataille. Elle a été réalisée par le peintre belge Louis Dumoulin, assisté par des peintres ayant chacun leur spécialité : les Français Raymond Desvarreux, Pierre-Victor Robiquet (peintre animalier), Louis-Ferdinand Malespina et Meir (portraitiste) et du Belge Vinck (avant-plan). Le concept du panorama date du XIXe siècle et présente généralement des paysages ou des scènes religieuses. Ici, l’œuvre détaille un moment-clé de la bataille : on y retrouve les lanciers polonais, la charge du maréchal Ney, Napoléon et son état-major, et la résistance anglaise autour de Wellington. Le bâtiment et la peinture ont été classés en 1998 et rénovés en 2008. L’ensemble a été reconnu patrimoine exceptionnel de Wallonie en raison de son caractère unique ; il s’agit en effet d’un des rares exemplaires du genre conservés en Europe possédant encore les trois éléments caractéristiques des panoramas du XIXe siècle : le toile, le bâtiment et les faux-plans.
 

Détail de la grande toile du panorama de la bataille de Waterloo © Bruxelles, KIK-IRPA

Le palais de l’empire, musée de cire

Juste en face du panorama se trouve l’hôtel du musée, édifié en 1818 par le sergent-major Cotton. Cet officier du 7e hussards britanniques ayant participé à la bataille ne rentra pas en Angleterre après les événements et édifia cet immeuble pour accueillir les premiers visiteurs du champ de bataille. Il s’improvisa premier guide touristique de Waterloo. Ce musée présente tous les grands acteurs de la bataille, représentés en cire par les artistes du musée Grévin en 1949.

Route du Lion
1432 Braine-l'Alleud

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

IPW

Ruines du palais de Charles-Alexandre de LORRAINE

Le prestigieux site de Mariemont doit son nom à la sœur de Charles Quint, Marie de Hongrie, nommée gouvernante générale des Pays-Bas espagnols en 1531. En 1545, elle choisit le site pour en faire sa résidence d’été. De son pavillon de chasse incendié par les troupes du roi de France en 1554, rien ne subsiste actuellement. Après l’incident, le site est abandonné durant plusieurs décennies avant d’être redécouvert par les archiducs Albert et Isabelle au début du XVIIe siècle. Les vestiges de leur palais ont eux aussi définitivement disparu. 

Une nouvelle période d’abandon du site s’ouvre en 1678 pour ne se terminer qu’en 1734 lorsque l’archiduchesse Marie-Élisabeth, gouvernante générale des Pays-Bas autrichiens, décide également de s’y installer. En 1754, le nouveau gouverneur Charles de Lorraine découvre à son tour le domaine et travaille à l’embellir considérablement. Il érige une vaste demeure de plaisance et aménage un grand parc.

En 1794, les révolutionnaires français pillent son château et incendient le domaine aux cris de « guerre aux châteaux, paix aux chaumières ». La résidence d’été des gouverneurs des Pays-Bas n’est toutefois pas entièrement détruite par les soldats républicains : leur œuvre de désolation est achevée par les habitants des environs à la mi-décembre. Leur ire est motivée par le pillage : fer et plomb apportaient en effet un apport financier non négligeable. Le 8 janvier 1795, le citoyen Jourez, administrateur du district de Binche, se rend sur place pour constater les dégradations et découvre l’état désastreux dans lequel se trouve le parc : connu pour dissimuler de la houille, il a été raviné en tous sens pour en extraire du charbon. 

Aujourd’hui, les ruines de ces bâtiments prennent place dans un vaste parc arboré géré par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Chaussée de Mariemont 71
7140 Morlanwelz

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014