Bruxelles, KIK-IRPA

Ferme de la Belle Alliance à Plancenoit

Ancien relais de poste construit au XVIIIe siècle, transformé par la suite en cabaret et fortement remanié au cours des deux siècles suivants, la ferme de la Belle Alliance conserve de la bâtisse d’origine un pignon et deux portes à linteau.

La plaque commémorative de la ferme de la Belle-Alliance, lorsqu’elle ornait encore la façade de l’immeuble © Bruxelles, KIK-IRPA

Le 17 juin 1815, l’empereur s’y arrête en fin d’après-midi. Il y donne des ordres avant de regagner la ferme du Caillou pour y établir son quartier général. Le lendemain, au cours de la bataille de Waterloo, des troupes françaises occupent la ferme de la Belle Alliance. L’édifice porte toutefois son nom actuel en raison d’un autre épisode lié à la bataille du 18 juin. C’est à cet endroit que se rencontrent le duc de Wellington et le maréchal Blücher après la victoire, qu’ils s’embrassent et se félicitent de l’issue heureuse du combat. De là, le maréchal prussien reprend la route vers Wavre et Namur afin de continuer la poursuite des troupes impériales. Une dalle de pierre gravée de caractères dorés avait été encastrée dans la façade de la ferme. Elle se trouve aujourd’hui contre le mur dans la cour de la ferme du Caillou. On y lit le texte suivant : « Belle-Alliance. Rencontre des généraux Wellington et Blücher lors de la mémorable bataille du XVIII juin MDCCCXV, se saluant mutuellement vainqueurs ».

 

Chaussée de Charleroi 1
1380 Lasne (Plancenoit)

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ferme de la Barrière à Wavre

La ferme de la Barrière est un beau bâtiment clôturé daté de 1775 et érigé sur un niveau et demi de brique et grès. Le rez-de-chaussée est éclairé de hautes fenêtres à linteau bombé. Le bâtiment sert d’octroi sous le régime français.

L’octroi

Aboli le 19 février 1791 par l’Assemblée nationale, l’octroi est une taxe créée sous l’Ancien Régime dont devait s’acquitter tout qui souhaitait entrer dans les murs d’une ville. Les finances de l’État sont toutefois toujours aussi désastreuses après la Révolution et de nombreuses villes accumulent rapidement un déficit important. L’octroi est donc progressivement rétabli sous le Directoire pour subvenir aux besoins des communes, des hôpitaux et des hospices. Il est rétabli par le gouvernement par les lois des 18 octobre et 1er décembre 1798. Cette taxe locale frappe les boissons, le bétail, le bois, le fourrage et les produits alimentaires. Malgré le fait que l’octroi constitue la source principale de revenus de la municipalité, il est extrêmement impopulaire. La mesure se poursuit pendant quelques décennies et est supprimée en Belgique en 1860. En France, l’octroi ne disparaît officiellement qu’en 1948.

Chaussée de Bruxelles 246 
1300 Wavre

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ferme de Hulencourt

Citée pour la première fois en 1234 comme dépendance de l’abbaye d’Afflighem, la ferme de Hulencourt, dite aussi de Hélincourt, est une vaste ferme clôturée des XVIe, XVIIe et XIXe siècles. 

Le porche, comprenant encore un blason abbatial, est millésimé 1680. 

L’ensemble, précédé d’une drève, comporte un logis, une chapelle, des écuries et une grange en long. 

Au soir de la bataille de Waterloo, la 6e brigade de cavalerie légère britannique y passe la nuit. Les hommes bivouaquent dans le jardin ; le général-major Vivian s’installe dans la ferme. Depuis 1989, la ferme a intégré un golf et n’est pas visitable.

 

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Frédéric MARCHESANI, 2014

D. Timmermans

Ferme de Gemioncourt à Baisy-Thy

Située à environ un kilomètre du carrefour des Quatre-Bras, la ferme de Gemioncourt est un vaste quadrilatère des XVIIIe et XIXe siècles, ancienne dépendance de l’abbaye de Villers-la-Ville. Érigée en brique et pierre bleue, elle est caractérisée par sa cour barlongue, une belle tour-colombier à l’angle nord-ouest et un beau portail en anse de panier coiffé d’un toit d’ardoise. La ferme est actuellement la propriété d’une famille allemande qui l’exploite personnellement.

La ferme est prise le 16 juin 1815 vers 15h par la brigade Gautier, de la division Foy, suite à de terribles affrontements entre un régiment de cavalerie belge commandé par le lieutenant-colonel Mercx de Corbais 1 et deux régiments de cavalerie française. Le 4 juin 1988, l’association pour la conservation des monuments napoléoniens a inauguré une plaque commémorative à droite du portail de la ferme : « À la mémoire des soldats de la Grande Armée tombés devant ces murs le 16 juin 1815 ». Cette plaque est le seul « monument » à la mémoire des Français disparus au cours de la bataille des Quatre-Bras.

 

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ferme de Dansonspenne à Fontaine-Valmont

Exploitation agricole créée au IXe siècle par les moines de l’abbaye de Lobbes, elle passe à l’abbaye d’Aulne en 1171. L’ensemble est reconstruit aux XVIe et XVIIe siècles et réorganisée aux XVIIIe et XIXe siècles. 

L’édifice, imposant, est aujourd’hui distribué en trois groupes de bâtiments. Le premier, à l’est, est constitué d’une chapelle, d’une ancienne métairie et d’un logis ; les deux autres, au sud et au nord, sont composés de diverses dépendances. 

En route pour la campagne de Belgique, le maréchal Ney y passe la nuit du 14 au 15 juin 1815. Né en Lorraine en 1769, Michel Ney figure dans la première promotion des maréchaux d’Empire nommés par Napoléon en 1804. Duc d’Elchingen, prince de la Moskova, il a participé aux guerres révolutionnaires et à de prestigieuses campagnes sous l’Empire (Austerlitz, Iéna, Eylau, Friedland, Smolensk, la Moskova, la Bérézina ou encore Leipzig parmi d’autres). Après avoir pris part à la campagne de France, il se rallie aux Bourbons sous la Restauration mais rejoint le camp de l’empereur pendant les Cent-Jours. Il retrouve Napoléon en Belgique et participe aux batailles des Quatre-Bras et de Waterloo en juin 1815. Ce ralliement à l’empereur lui vaut d’être arrêté sous la seconde restauration : il passe en conseil de guerre et est fusillé le 7 décembre 1815 à Paris.

 

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ferme d’En-Bas à Ligny

Incendiée lors des combats, il n’en reste plus de nos jours que deux ailes de bâtiments datant du XVIIIe siècle. Le lieu est transformé en forteresse par Blücher le 16 juin 1815. Une plaque commémorative surmontée d’un aigle entouré des dates de 1815 et 1965 se trouve sur la façade ; elle porte l’inscription suivante : « Ferme d’En-Bas. Dernier bastion de la résistance prussienne à Ligny, cette ferme soutint le 16 juin 1815 les furieux assauts des troupes impériales françaises du général Gérard. Prise et perdue plusieurs fois, elle fut finalement enlevée par Napoléon à la tête de sa garde ».

 

Rue des Généraux Gérard et Vandamme 8
5140 Ligny

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Fabrique impériale de tapis de Tournai

La production de tapisseries de grande qualité fait la renommée de la ville de Tournai depuis la fin du Moyen Âge. Comme cela fut le cas pour bien d’autres manufactures, son sort évolue sous le régime français lorsque l’industrie est reprise par Piat François Joseph Lefebvre, qui rénove l’entreprise à partir de 1779. Après l’annexion, la manufacture emploie près de 800 ouvriers. Profitant de la vente des biens nationaux, Lefebvre achète l’ancien couvent des Clarisses sur lequel il fait édifier un nouveau bâtiment. 

Parmi les clients les plus prestigieux figure l’empereur lui-même, qui commande de nombreuses tapisseries entre 1809 et 1812 parmi lesquelles le « tapis de la Légion d’honneur ou des seize cohortes », destiné au château de Fontainebleau et aujourd’hui conservé au Musée de la Légion d’honneur à Paris (les dessins préparatoires à la réalisation de cette tapisserie sont visibles au musée des arts décoratifs de Tournai. Le musée conserve également des porcelaines à l’effigie de Napoléon). L’usine emploie alors près de 5 000 ouvriers !

Réalisée à la demande de la Société Piat-Lefebvre, la façade de la fabrique présentait un caractère somptueux inhabituel pour ce genre de bâtiment. Elle fut édifiée entre 1809 et 1812 sur les plans de l’architecte du Grand-Hornu Bruno Renard, au moment où l’entreprise connaissait sa plus grande prospérité. Disparue à la fin du XIXe siècle, il n’en reste plus aujourd’hui qu’une des quatre entrées néoclassiques d’origine. Enduite de peinture, elle présente des murs à refends profonds et crossettes sous soubassement de pierre. Au centre, un portail, dont le cintre est frappé d’une clé triple, repose sur des impostes en épais bandeau. Sous la corniche figure une frise décorée de rosaces et de triglyphes.

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Dalle funéraire du général-major Loix

Né le 1er septembre 1784 à Wodecq, Désiré-Joseph Loix s’engage comme volontaire au 82e régiment d’infanterie de ligne le 10 octobre 1805. L’essentiel de sa carrière sous l’Empire se déroule dans la péninsule ibérique où son régiment se trouve entre 1807 et 1813. Il participe entre autres au siège d’Almeida, du 24 juillet au 28 août 1810. Avant la chute de l’Empire, compte-tenu de ses capacités et de sa bravoure, Loix est promu capitaine et participe aux batailles menées dans les Pyrénées en 1814. Il est ensuite intégré dans l’armée des Pays-Bas avec son grade de capitaine et participe aux combats du 18 juin 1815. Démissionnaire de l’armée néerlandaise le 12 novembre 1830, il devient lieutenant-colonel de l’armée belge. Il décède le 15 décembre 1852.

Désiré-Joseph Loix repose aujourd’hui à l’ombre de l’église Saint-Quentin. Son monument funéraire est encastrée contre un mur de la tour et comporte l’inscription suivante : « À la mémoire de M. D. J. Loix, général-major, officier de l’ordre de Léopold, chevalier de la Légion d’honneur, né à Wodecq le 1er 7bre 1784, décédé à Mons le 15 Xbre 1852. Entré au service en 1805, il fit les campagnes d’ouest, celles d’Espagne et de Portugal ».

 

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Dalle funéraire du comte Eugène d’Astier


 

La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours à Zétrud-Lumay. Photo de 1944 © Bruxelles, KIK-IRPA

Né le 13 juin 1796 à Zétrud-Lumay, il entre au service dès 1810 et a peut-être servi au 27e régiment de chasseurs à cheval bien qu’aucun document ne puisse nous le confirmer. Il devient sous-lieutenant en 1814 et passe ensuite dans l’armée des Pays-Bas où il est nommé premier lieutenant le 11 novembre 1814. Il sert dans le 2e régiment de carabiniers belges pendant la bataille de Waterloo. Gravement blessé, il agonise longuement avant de décéder le 19 juillet 1817. 

Il est inhumé dans la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours située au milieu des champs dans son village natal. Au sol, se situe sa dalle funéraire gravée dans les marbres blanc et noir. On y retrouve des armoiries dans la partie supérieure et son épitaphe dans la partie inférieure : « Ci-gît Messire Eugène comte d’Astier, lieutenant en 1er au rég[imen]t des cuirassiers belges (…) présent à la bataille de Waterlo [sic] le 18 juin 1815. Décédé à Bruxelles le 19 juillet 1817 âgé de 21 ans ». 

La chapelle abrite également la sépulture de ses deux frères, eux aussi combattants des guerres d’Empire : Honoré-Dominique d’Astier, officier au service de la France jusqu’en 1814 et Henri-Louis-Marie d’Astier, sous-lieutenant au régiment des chevau-légers belges, capitaine au 27e chasseurs à cheval.

 

Vieux chemin

1370 Zetrud-Lumay

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Dalle funéraire de Nicolas Hesse

Cette dalle de schiste, autrefois adossée au mur de clôture du cimetière de Strainchamps et aujourd’hui déplacée, évoque le sort des ecclésiastiques après la suppression des ordres religieux en 1796. On y trouve l’inscription suivante : « Ci-gît le corps de sire N[ico]las Hesse, né à Luxembourg le 18 VIIIbre 1758, décédé le 30 mai 1837 à l’âge de 81 ans. Il entra au couvent de Luxembourg de l’ordre de Saint-F[ran]çois, de là il fut reçu à celui de Tournay où il fut ordonné prêtre en 1784, il était Récollet à Bastogne au moment de la suppression vers 1796, il fut ensuite nommé vicaire à Bastogne, où il exerça jusqu’en 1813 (…) ».

 

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Frédéric MARCHESANI, 2014