D. Timmermans

Auberge du Roy d’Espagne

Maison mitoyenne à double corps de deux niveaux, l’auberge comporte une remarquable porte en pierre bleue de style Louis XV datée de 1760. Il s’agit d’une habitation traditionnelle de la région qui, au cours de la campagne de 1815, a vu passer divers protagonistes des combats. Le 16 juin 1815, le duc de Wellington loge à cet endroit en compagnie de son état-major. Lors de la bataille des Quatre-Bras, le prince Jérôme Bonaparte et le général Reille y dorment à leur tour. Au soir de la bataille du 18 juin 1815, elle abrite le maréchal Blücher.

C’est également à cet endroit que décède le 20 juin Philibert Duhesme, mortellement blessé en commandant la jeune garde française. Une plaque fut placée sur la façade en 1961 pour rappeler cet événement : «Le Général français Comte Duhesme, commandant la jeune garde impériale, blessé à Plancenoit, mourut ici le 20 juin 181». Il est enterré à Ways 20. Signalons encore qu’en 1792, l’auberge avait été l’un des lieux d’étapes de la fuite du comte de Provence, futur Louis XVIII.

Rue de Bruxelles 58
1470 Genappe

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Frédéric MARCHESANI, 2014

J. Massaux-SPW

Athénée royal de Thuin

Sur la façade de l’ancien « collège impérial » devenu athénée sous le régime belge, une plaque commémorative a été apposée en 2003 : « Bicentenaire de la création des lycées et collèges par Bonaparte Ier consul À Thuin, le 19 janvier 1803 Don du souvenir napoléonien ».

Cette simple plaque commémorative rappelle aujourd’hui l’action menée par le Premier Consul dans sa réforme de l’enseignement. Les lycées sont créés par Bonaparte en vertu de la loi du 1er mai 1802 dans le but de former l’élite de la nation. Les lycées de garçons sont créés à partir des anciennes «écoles centrales» et assurent une formation en lettres et sciences (les lycées de filles n’apparaissent pas avant 1880 en France). Parmi les douze premiers lycées impériaux inaugurés en 1803, seul un figure dans notre pays et se situe à Bruxelles. D’autres suivront à Mons, Liège et Namur (un lycée impérial dans chaque préfecture). La même loi prévoit la création des collèges, pris en charge par les villes.

Drève des Alliés 11
6530 Thuin

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Frédéric MARCHESANI, 2014

IPW

Ancienne porte de Bruxelles à Namur

Le 20 juin 1815, les Français sont à Namur ; ils y entrent la veille et se positionnent derrière les murailles de la porte de Bruxelles. De l’autre côté, les troupes prussiennes de von Zastrow tentent de forcer le passage. Lors d’un assaut, il est touché d’une balle en pleine poitrine et s’effondre. Devant l’impossibilité de faire sauter la porte, les Prussiens pénètrent dans l’enceinte par les fenêtres du poste d’octroi jouxtant la porte de Bruxelles. La campagne de 1815 s’achève avec ces derniers affrontements à Namur. Grouchy évacue la ville le 22 juin et se retire en France via Dinant, Givet, Reims et Soissons.

La porte de Bruxelles a depuis été détruite. Elle se situait non loin de l’entrée du parc Louise-Marie située au niveau du square d’Omalius. Une plaque commémorative a été apposée sur un des piliers du parc par l’association pour la conservation des monuments napoléoniens en 1986 : «Ici s’élevait la porte de Bruxelles. Le 20 juin 1815, cette porte fut témoin des combats opposant l’arrière-garde du maréchal Grouchy à l’armée prussienne».

parc Louise-Marie
5000 Namur

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ancienne maison communale de Nil-Saint-Vincent

Sur la façade de l’édifice, une plaque commémorative évoque la signature d’un décret par Napoléon concernant la commune : « En vertu du décret signé à Moscou le 2 septembre 1812 par l’empereur Napoléon Ier, les communes de Nil-Saint-Martin et Nil-Saint-Vincent ont été réunies pour former la commune de Nil-Saint-Vincent-Saint-Martin ».

 

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place de l'église Saint-Vincent
1457 Nil-Saint-Vincent

Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ancienne école française de Naast

Précédée d’un jardinet dont l’entrée est marquée par deux colonnes ioniques à base décorée de festons, l’ancienne école française de Naast présente une façade d’un niveau et demi de quatre travées. Celle-ci est percée de baies à encadrement mouluré et reliées par des chaînes à hauteur des linteaux et des appuis de fenêtres. 

La travée d’entrée de l’édifice est surmontée d’un entablement à frise orné de motifs feuillagés et d’un cartouche sur lequel est gravée l’inscription LA(N) XII RE(PUBLIQUE) / ECOLE FRANCAISE – PENSIONNAT / MDCCCIII.

7062 Naast

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Frédéric MARCHESANI, 2014

J. Massaux-SPW

Ancienne cense des Carmes à Limal

La cense des Carmes, ou du Petit Sart, est une ancienne exploitation signalée depuis 1598 et acquise par les Carmes en 1727. Située au bord de la Dyle, il s’agit d’une petite ferme clôturée entièrement enduite et transformée en habitation dans l’Entre-deux-Guerres. 

Du bâtiment d’origine subsistent une porte charretière en arc cintré, deux autres petites portes cintrées du côté de la rue et une autre dans une dépendance. Une inscription située à droite de la porte d’entrée rappelle l’origine des bâtiments : « Ici s’élevait au XVIIIe siècle une cense dépendant de la communauté des Carmes Chaussés de Wavre, supprimée le 3 vendémiaire an V ».

Cette brève inscription entretient le souvenir d’une facette parmi les plus connues de la période française, celle de ses relations avec l’Église. Les premières années du régime républicain sont caractérisées par un profond anticléricalisme. Parmi les mesures adoptées, la suppression des ordres religieux, la réquisition de leurs biens matériels et la nationalisation de ceux-ci dans le but de les revendre. Rares sont les lieux qui aujourd’hui conservent la marque de cet état de fait, comme c’est le cas ici avec cette inscription, faisant aussi référence au calendrier républicain (24 septembre 1796).

Rue des Carmes 2
1300 Wavre

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

Bruxelles, KIK-IRPA

Ancienne barrière de la chaussée à Ghislenghien

L’ancienne barrière de la chaussée était autrefois une exploitation agricole, construite en 1799 comme indiqué sur la porte du logis. 

L’ensemble est constitué de plusieurs bâtiments construits en brique et calcaire sous de hautes bâtières de tuiles. 

Après son édification, le bâtiment sert aussi de poste frontière et de douane sous le régime français.

Chaussée de Bruxelles 399
7822 Ghislenghien

 

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ancienne auberge du roi de Rome

L’édifice situé au n° 21 de la rue des Maux était autrefois appelé "auberge du roi de Rome", en hommage au fils et héritier de Napoléon. 

L’édifice a aujourd’hui été transformé en habitation et un commerce s’est installé au rez-de-chaussée. Toutefois, quelques éléments de façade rappellent encore son ancienne appellation. Le rez-de-chaussée est décoré de part et d’autres de colonnes surmontées d’une couronne de lauriers. Le balcon en fer forgé du premier étage est également décoré d’une couronne de lauriers et de lances rappelant les fonctions militaires. Enfin, l’aigle impériale se trouve toujours au centre de l’édifice, entre le premier et le second étage.

 

Rue des Maux 21
7500 Tournai

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Frédéric MARCHESANI, 2014

IPW - Portail d’entrée de l’ancienne abbaye 

Ancienne abbaye Saint-Victor de Huy

L’abbaye Saint-Victor de Huy était à l’origine un prieuré clunisien fondé au XIIe siècle par Ermesinde, fille du comte de Luxembourg.

Des moniales se fixent à Huy en 1144 et construisent un ensemble de bâtiments, tous détruits en 1595 lors de la prise du château de Huy par les Hollandais. Suite au désastre, le prieuré est élevé au rang d’abbaye par le pape Alexandre VII en 1636 et reconstruit une première fois. 

En 1723, l’abbesse Lutgarde Mottet entreprend une dernière fois la reconstruction des bâtiments que les Bénédictines quittent à la Révolution. Aujourd’hui, malgré la destruction des ailes est et ouest et de l’église, il reste un assez bel ensemble des bâtiments abbatiaux. On y accède par un beau portail calcaire surmonté d’un fronton aux armes de Lutgarde Mottet. 

Sous une haute niche se trouve un chronogramme indiquant la date de 1724. À l’arrière du portail se trouve un long bâtiment fortement reconstruit en 1947 après avoir été bombardé lors de la Seconde Guerre mondiale.

Déclarée bien national, l’abbaye est acquise en 1798 par J. Ouwerx, gendre du maire de Huy. 

Le 8 novembre 1811, Napoléon déjeune à l’abbaye en compagnie de l’impératrice, sur la route qui le mène de Liège à Givet.

Rue Saint-Victor 5
4500 Huy

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Frédéric MARCHESANI, 2014

SPW - J. Massaux

Ancienne abbaye du Val des Écoliers de Mons

Imposant monastère augustinien établi à Mons en 1252 et érigé en abbaye en 1617, l’abbaye du Val des Écoliers est supprimée en 1796, comme de nombreux autres établissements religieux. Les bâtiments périssent ensuite lentement avant de menacer ruine. 

En 1876, la ville de Mons en décrète la démolition dans un souci d’urbanisme. Aujourd’hui, seule une tour subsiste et rappelle l’existence d’un couvent à cet endroit. Entourée de verdure, cette tour de style classique de trois niveaux a été érigée en grès de Bray, pierre d’Écaussinnes et brique. Restaurée en 1892, elle comporte à l’ouest un portail classique surmonté d’une niche à ailerons et fronton triangulaire sous un cartouche aux armes de l’abbé M. J. d’Honner, commanditaire de la construction de l’édifice en 1739.

Sous le régime français, l’abbaye est réaffectée à de nombreuses reprises. Les Français la transforment en arsenal, salle de réunion et magasin. Les lieux sont ensuite partiellement investis par l’Anglais Mather et le Français Foissey pour y installer une usine de filage. Parallèlement, en 1805, la municipalité de Mons y installe un hôpital civil qui fonctionne jusqu’à l’abandon du site en 1876.

Rue A. Masquelier 38 
7000 Mons

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Classée comme monument le 10 novembre 1955

Frédéric MARCHESANI, 2014