SPW - G. Focant

Ancienne abbaye d’Heylissem

Abbaye de Prémontrés fondée en 1135, Heylissem sert d’avant-poste dans la défense du duché de Brabant aux alentours de 1300 avant d’être ravagée par un incendie en 1507. 

Restaurée par la suite, elle est à nouveau lourdement dévastée au cours des guerres de religion, notamment en 1568. Le monastère est rebâti selon les plans de Laurent-Benoît Dewez et François Roufflart entre 1760 et 1780 qui en font une des plus belles réalisations classiques de Wallonie. 

Malgré les affres de la Révolution et la reconversion des bâtiments au début du XIXe siècle, l’ensemble conservé de nos jours est encore exceptionnel à plus d’un point. Consacrée en 1780, l’église de style Louis XIV est caractérisée par son immense dôme qui surplombe les toitures de l’aile principale. L’ensemble est restauré en profondeur dans le dernier quart du XIXe siècle par Alphonse Balat, architecte attitré du roi Léopold II, dont la mission était d’effacer les traces de l’occupation des décennies précédentes. La façade principale est caractérisée par un haut frontispice structuré par des pilastres corinthiens.

Dès les premières années des troubles révolutionnaires, le sort de l’abbaye bascule. Après la défaite française de Neerwinden en 1793, l’abbaye est ravagée une première fois par les armées ; de nombreux moines sont forcés de s’exiler. La plupart reviennent toutefois en 1795, pour quelques mois seulement. 

L’année suivante, l’abbaye est supprimée ; un commissaire de la République procède à l’inventaire des biens le 26 septembre 1796. Déclarée bien national, l’abbaye voit ses domaines morcelés et est mise en vente. C’est un moine défroqué de l’abbaye Saint-Pierre de Gand qui acquiert l’ensemble le 22 avril 1797 dans le but de procéder à une opération financière avantageuse. Il revend en effet les bâtiments peu après à deux Français résidant dans la région, les frères Thiberghien, qui décident de transformer l’abbaye d’Heylissem en une filature de coton et une fabrique de tissus. L’entreprise profite des bienfaits économiques apportés par le régime français et obtient une médaille d’or à l’exposition de Paris en 1806. Pourtant, elle fait également les frais de la chute de l’Empire et périclite après la défaite de Waterloo. 

Revendue en 1821, elle est transformée en usine de fabrication d’eau de vie de pommes de terre par L.G Vanden Bossche, qui cesse les activités en 1870 pour faire transformer les lieux. La province du Brabant acquiert le domaine en 1962 et procède à sa restauration.

Rue Armand Dewolf 2
1357 Hélécine

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Classé comme monument le 10 novembre 1955 et le 25 janvier 1977

chateaudhelecine.be

Frédéric MARCHESANI, 2014

IPW

Ancien moulin de Bierges et le monument Gérard

Déjà mentionné en 1674, l’ancien moulin seigneurial de Bierges conserve des bâtiments des XVIIIe et XIXe siècles groupés autour d’une cour carrée. Le moulin a été érigé en brique et grès ferrugineux sur la rive droite de la Dyle. Sur la rive gauche se trouvent la grange et les écuries, séparées par un porche. Le moulin a été reconverti en jardinerie.

Le 19 juin 1815, le moulin est témoin de l’affrontement entre les Prussiens, défendant le bâtiment, et les Français, positionnés sur l’autre rive de la rivière. C’est au cours de ces combats que le général Gérard est touché d’une balle en pleine poitrine. Il est ensuite transféré dans la demeure du notaire Hollert afin d’y être soigné, à l’endroit même où la veille il avait sommé Grouchy de marcher au canon.

Un monument inauguré derrière le moulin de Bierges le 28 septembre 1958 rend hommage au général Maurice-Étienne Gérard, commandant le 4e corps des troupes impériales en 1815. Resté dans l’armée, il est nommé maréchal par le roi Louis-Philippe en 1830 et se porte au secours de la jeune Belgique en 1831 et 1832 face aux Hollandais. Il est donc connu chez nous sous ce double aspect ; c’est également la raison pour laquelle ce monument a été offert par le comité des fêtes pour la commémoration des journées de septembre 1830. 

Sculpté dans la pierre bleue, le monument est orné d’un portrait en médaillon du général. En dessous, figure l’inscription suivante : "En ces lieux fut blessé le 18 juin 1815 le général Gérard, héros de l’Empire et défenseur de notre indépendance nationale". Le général fut un des artisans de la retraite française, sous la conduite de Grouchy, menée dans un premier temps non loin de Waterloo.

 

Rue du Manège 16
1301 Bierges (Wavre)

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https://www.moulindebierges.be/

Frédéric MARCHESANI, 2014

G. Focant - SPW-Patrimoine

Ancien monastère de Malmedy

L’ancien monastère bénédictin de Malmedy possède une longue histoire qui remonte au VIIe siècle. La ville se développe autour de son abbaye, qui subit de nombreuses épreuves à travers le temps. Détruite par des raids normands et hongrois aux IXe et Xe siècles, elle est également à plusieurs reprises la proie des flammes. Les bâtiments sont renouvelés par le prince-abbé de Stavelot-Malmedy Guillaume de Manderscheidt entre 1535 et 1539. Les bâtiments conventuels conservés de nos jours datent de 1708, comme le renseignent les restes d’une inscription en ancrage située dans le cloître, et présentent une belle unité architecturale. Ils se composent de quatre ailes et deux avant-corps latéraux élevés en calcaire et moellons divers sur deux niveaux coiffés de hautes bâtières d’ardoises. Les bâtiments, annexés à la cathédrale, forment un grand cloître entourant une cour intérieure. L’édifice cesse d’être un monastère à la Révolution pour connaître de nombreuses affectations.

Relativement préservé des excès révolutionnaires malgré des dégâts commis en 1793, l’ancien monastère de Malmedy est rapidement réaffecté pour les besoins du nouveau pouvoir. L’importance et le bon état des bâtiments, situés en plein centre de la localité, en font un endroit idéal pour l’installation d’administrations. La sous-préfecture d’arrondissement de Malmedy s’y établit au début du XIXe siècle. Vendu comme bien national, le monastère est alors la propriété de l’arrondissement. Le tribunal de première instance occupe quant à lui une partie du rez-de-chaussée de l’ancienne abbaye.

Le monastère abrite aujourd’hui, dans une partie des bâtiments restaurés en 2005, le Trésor de la cathédrale de Malmedy, ainsi que le Malmundarium, cœur touristique et culturel de la ville.

Place du Châtelet
4960 Malmedy

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Classé comme monument le 4 octobre 1974

Frédéric MARCHESANI, 2014

IPW

Ancien hôtel Simonis à Verviers

Actuelle maison décanale de la paroisse Saint-Remacle et maison des vicaires, l’ancien hôtel Henri Simonis compte au nombre des demeures de prestige du centre de Verviers. Cette demeure aristocratique a été érigée en 1806 et constitue encore aujourd’hui un témoin de l’importance de Verviers sur le plan industriel dès les premières années du XIXe siècle. La façade, de style néoclassique, compte trois niveaux de cinq travées, dont les deux de gauche pourraient avoir été construites ultérieurement. La dernière travée à droite est percée d’une porte cochère s’ouvrant sur un vestibule qui traverse l’édifice de part en part et permet d’accéder à la cour intérieure et le jardin, où se trouvent également les dépendances, construites quant à elles en 1727 par le propriétaire précédent. La maçonnerie de l’ouvrage est mixte et traditionnelle de nos régions : les façades alternent brique et pierre bleue. 

L’intérieur est lui aussi caractéristique de l’époque de son édification au temps de l’Empire ; il comporte notamment de beaux plafonds en stuc et des cheminées en marbre.

La maison est cédée en 1830 par la veuve de Henri Simonis à son neveu, l’industriel Raymond de Biolley qui l’échange en 1839 contre l’ancienne église désaffectée de la place du Marché. Le conseil de fabrique dispose ainsi depuis lors d’une résidence pour le curé-doyen.

Rue des Raines 6
4800 Verviers

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Classé comme monument le 19 octobre 1984

Frédéric MARCHESANI, 2014

SPW - J. Massaux

Ancien hôtel du marquis de Gages

 

Cette imposante construction, signée par l’architecte Fonson, date de 1767-1768. Il s’agit d’une demeure classique composée de pas moins de quatorze travées s’élevant sur deux niveaux sur soubassement en pierres appareillées, faisant partie des nombreux très beaux hôtels de maîtres du centre historique de Mons.

L’horizontalité de la façade de briques et pierre enduites est rehaussée par les deux cordons moulurés qui séparent les niveaux ou surmontent les baies du premier étage. Cet effet est uniquement rompu par les antes à refends bordant un portail monumental fortement décentré de style Louis XV-Louis XVI. L’arc cintré est orné de claveaux à crossettes et d’une clé avec acanthe. Deux minces consoles à feuillage, reproduites également à l’étage, supportent un balcon à garde-corps en ferronnerie précédant une porte-fenêtre. Les baies sont assez similaires, seules les clés les différencient. Celles du rez-de-chaussée montrent une double rangée de perles, tandis que celles de l’étage sont caractérisées par une acanthe stylisée. Le tout est couvert d’une toiture en bâtière rythmée de lucarnes à fronton semi-circulaire.

C’est dans cet hôtel que séjourna le général Dumouriez au lendemain de la bataille de Jemappes lors des quelques jours qu’il passa à Mons avant de se diriger vers Liège.

À droite de la façade, un portail de style Louis XV-Louis XVI surmonté d’un gardecorps en fer forgé conduit vers une petite cour intérieure bordée de différentes ailes, solidarisées les unes aux autres par des angles concaves. Ceux-ci permettent un traitement en  hauts panneaux qui accueillent des stucs de grande qualité représentant les quatre saisons. 

L’hôtel a bénéficié en 2013 d’une restauration menée par la Ville de Mons. Les bâtiments accueillent aujourd’hui les locaux de l’Administration communale.

Rue d'Enghien 18
7000 Mons

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Classé comme monument  le 9 mai 1989

Frédéric MARCHESANI, 2014

SPW - J. Fassaux

Ancien hôtel de Sécus

Cet important hôtel de maître construit dans la seconde moitié du XVIIIe siècle appartient à l’origine à la famille de Sécus. Il est transformé en 1859 en établissement d’enseignement dirigé par les sœurs de Sainte-Marie puis par les Ursulines et est actuellement la propriété du Service public fédéral Justice ; il fait office d’annexe au tribunal de Mons. 

Jadis enduite et élevée en brique et pierre bleue, la façade superpose deux niveaux de sept travées et est caractérisée par la présence d’un riche portail en pierre au niveau de la seconde travée.

Dans les jours ayant suivi la victoire de Fleurus, la maison de maître est affectée le 2 juillet 1794 au commissaire civil Jasmin Lamotze chargé d’administrer provisoirement ce qui deviendra par la suite le département de Jemappes. L’hôtel de Sécus peut à certains égards être considéré comme une préfecture provisoire. Parmi les premières actions du commissaire figure celle de nommer les membres des administrations de district qui se réunissaient dans l’ancien hôtel du charge ensuite d’organiser toutes les communes de l’ancien comté de Hainaut en municipalités à l’instar de ce qui se faisait en France.

Rue de Nimy 70
7000 Mons

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ancien hôtel de Gomegnies

Fortement remanié au XIXe siècle, l’ancien hôtel de Gomegnies a été érigé pour la première fois au XVIIIe siècle. Sa façade arrière de type tournaisien en est encore aujourd’hui le témoin. L’imposante façade à rue a pour sa part été transformée et présente une composition symétrique à trois niveaux de neuf travées construites en brique et pierre. L’édifice abrite actuellement un établissement provincial d’enseignement.

Le 12 juillet 1794, l’hôtel est affecté au directoire du district de Mons, institution provisoire vouée à devenir l’institution préfectorale une fois l’annexion avalisée par le législateur français en 1795. Les occupants de l’hôtel de Gomegnies étaient étroitement liés à celui qui siégeait dans l’hôtel de Sécus, dont ils dépendaient directement. Leur travail consistait à parcourir le futur département afin de procéder à l’installation des nouvelles municipalités. Le schéma était toujours le même : destitution du mayeur et des échevins, prestation de serment des nouveaux administrateurs (maintenir la liberté et l’égalité, mourir à leur poste, s’il le fallait, en les défendant), déclaration de l’installation du nouveau pouvoir. La grande majorité de ces opérations prit fin en novembre 1794.

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Frédéric MARCHESANI, 2014

SPW - J. Massaux

Ancien couvent des jésuites de Marche-en-Famenne

Les jésuites, présents dans toutes les grandes villes wallonnes à l’Époque moderne, s’installent à Marche en 1627. De leur présence subsiste un ensemble architectural de premier plan, au centre de la ville. La Maison des Pères, construite entre 1650 et 1671, abritait les logements de la communauté. L’église, érigée en brique et pierre bleue en 1732, comporte une nef unique et un chœur semi-circulaire. Enfin, plusieurs bâtiments annexes telle une écurie ou des classes dédiées à l’enseignement que prodiguait la communauté, se trouvent le long de la rue des Brasseurs. 

En 1773, les Jésuites quittent Marche à la suite de la dissolution de leur ordre par le Vatican. Leurs bâtiments sont réaffectés en collège royal en 1777 par l’impératrice Marie-Thérèse. Sous le régime français, le couvent change une fois encore d’affectation et accueille un tribunal de première instance à partir de 1806. En effet, l’ancien hôtel de ville, abritant jusque-là cette institution judiciaire, venait d’être détruit dans un incendie.

Les bâtiments ont aujourd’hui été brillamment restaurés et réaffectés. Ils abritent depuis les années 1990 un hôtel-restaurant.

Rue des Brasseurs, 2
6900 Marche-en-Famenne 

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Classé comme monument (église) le 2 septembre 1985

Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ancien château Zualart

Compris dans un ensemble de bâtiments disposés en U autour d’une cour carrée, le château se situe le long de la rue de Bruxelles à Fleurus. Il a sans doute été érigé dans le dernier tiers du XVIIIe siècle. 

L’édifice compte deux niveaux de neuf travées groupées par trois, chacune surmontée d’une lucarne à croupe. 

Le bâtiment est utilisé comme quartier général par l’armée française pendant la bataille de Ligny. Dans le parc se trouve la stèle du boulet. 

En 1912, un vaste complexe scolaire (Institut Notre-Dame) est aménagé au départ château Zualart.

 

Rue de Bruxelles 97
6220 Fleurus

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Frédéric MARCHESANI, 2014

SPW - J. Massaux

Plaque passage de Napoléon à Beaumont

L’hôtel de ville de Beaumont, situé sur la Grand-Place, partage avec l’institut Paridaens les locaux d’une ancienne propriété achetée en 1805 par les Riquet-de Caraman, propriétaires des châteaux de Chimay et de Beaumont. La maison communale est totalement enserrée par l’ancien hôtel princier. 

La façade principale a été reconstruite en style néogothique entre 1853 et 1855 mais l’arrière de l’édifice conserve des parties plus anciennes, ouvertes sur un beau parc. 

Venu de France, Napoléon s’apprête à entrer en Belgique alors que ses armées reprennent Thuin dans le but de se diriger vers Charleroi. Le 14 juin 1815, il est à Beaumont, aux portes de notre pays. Il passe la nuit dans le château des Caraman-Chimay. 

En 1992, une plaque surmontée d’un aigle a été apposée sur la façade, à gauche de l’entrée, par la section belge des amitiés internationales napoléoniennes : "Ici l’empereur Napoléon Ier passa la nuit du 14 au 15 juin 1815". 

À l’étage, dans le bureau de la direction, se trouve une autre plaque commémorative : "Napoléon Bonaparte a couché dans cette chambre dans la nuit du 14 au 15 juin, c’est ici qu’il donna ses ordres à ses généraux et prit ses dispositions pour se porter au devant des armées alliées 4 jours avant la bataille de Waterloo".

Grand-Place 12
6500 Beaumont

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Frédéric MARCHESANI, 2014