Située au carrefour des grands-routes, la ferme des Quatre-Bras est un quadrilatère avec cour carrée pavée dont les bâtiments datent essentiellement des XVIIIe et XIXe siècles.C’est à hauteur de cette ferme que, lors de la bataille qui porte le même nom, les troupes anglo-hollandaises sont forcées de battre en retraite face à l’armée française. Le bâtiment est aujourd’hui dans état déplorable, à l’abandon depuis plus de dix ans. Plusieurs tentatives de destruction ont pour l’instant échoué et des associations tentent de sauver l’ensemble.
Une plaque commémorative se trouvait sur le mur de la ferme, côté route de Sombreffe, et portait une inscription bilingue : « Aan de Nederlanders en hun medestryders verdedisers van Quatre Bras / 15-16-VI-1815 / À la mémoire des Néerlandais et leurs alliés défenseurs de Quatre Bras ». Elle s’est depuis lors dessoudée de la façade, compte tenu de l’état de dégradation de la maçonnerie, et a été volée en 2011.
Située à environ un kilomètre du carrefour des Quatre-Bras, la ferme de Gemioncourt est un vaste quadrilatère des XVIIIe et XIXe siècles, ancienne dépendance de l’abbaye de Villers-la-Ville. Érigée en brique et pierre bleue, elle est caractérisée par sa cour barlongue, une belle tour-colombier à l’angle nord-ouest et un beau portail en anse de panier coiffé d’un toit d’ardoise. La ferme est actuellement la propriété d’une famille allemande qui l’exploite personnellement.
La ferme est prise le 16 juin 1815 vers 15h par la brigade Gautier, de la division Foy, suite à de terribles affrontements entre un régiment de cavalerie belge commandé par le lieutenant-colonel Mercx de Corbais 1 et deux régiments de cavalerie française. Le 4 juin 1988, l’association pour la conservation des monuments napoléoniens a inauguré une plaque commémorative à droite du portail de la ferme : « À la mémoire des soldats de la Grande Armée tombés devant ces murs le 16 juin 1815 ». Cette plaque est le seul « monument » à la mémoire des Français disparus au cours de la bataille des Quatre-Bras.
Ancien lieu de culte et de pèlerinage connu depuis le XVIe siècle, la chapelle actuelle a été érigée en brique et calcaire sur un plan octogonal en 1677. En 1707, un porche agrandit l’ensemble en venant s’accoler au plan d’entrée. La chapelle est sommée d’un clocheton piqué d’une croix, sur une toiture d’ardoises en dôme. Dans les jours ayant précédé les batailles de Ligny et des Quatre-Bras, la chapelle est transformée en hôpital civil suite aux combats menés dans la région de Charleroi contre les Prussiens le 15 juin 1815. Ici, les hommes de la 7e division d’infanterie se reposent et se font soigner sous une chaleur accablante.
Construit au début du XVIIe siècle à l’emplacement d’une demeure seigneuriale plus ancienne, le château Bilquin de Cartier est un vaste ensemble composé de bâtiments en brique et pierre calcaire disposés autour d’une cour d’honneur accessible par un porche. On y trouve encore deux ailes de logis et quelques éléments défensifs du mur nord.
Venu de Solre-sur-Sambre dans le but de se diriger vers les zones de combat, le général Drouet d’Erlon loge à cet endroit dans la nuit du 15 au 16 juin 1815. À l’époque, le château conserve encore une seconde cour et sa muraille fortifiée dominant la Sambre. C’est à Marchienne-au-Pont que l’avant-garde française passe la Sambre dans le but de rejoindre Gosselies ; c’est le 1er corps d’armée conduit par Drout d’Erlon, fort de plus de 20.000 hommes, suit.
Siège d’une seigneurie créée en 1235 comme avouerie de l’abbaye de Lobbes, le château-ferme est groupé autour d’une vaste cour polygonale. On y trouve une maison forte des XIVe et XVe siècles, réaménagée en 1599, et une basse-cour fortifiée des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Une seconde ferme construite en 1839 complète l’ensemble ponctué de sept tours. Le site, exceptionnel, comprend également une glacière, une cour d’honneur, une pièce d’eau et des jardins à la française. À l’intérieur sont conservé une chapelle castrale, la salle des gardes et son imposante cheminée, ainsi qu’une pharmacie ancienne.
C’est à cet endroit que le comte de Reille passe la nuit du 14 au 15 juin après avoir repris la ville de Thuin. Né en 1775 à Antibes, Honoré Charles Reille participe à de nombreuses batailles des campagnes d’Empire parmi lesquelles Austerlitz et Wagram. Le 14 février 1815, il devient grand-croix de la Légion d’honneur. Devenu général d’infanterie, il est envoyé à Valenciennes le 31 mars 1815 ; il prend ensuite part à la bataille des Quatre-Bras. Il poursuit sa carrière après la seconde chute de Napoléon et est fait maréchal par le roi Louis-Philippe Ier en 1847. Il décède à Paris le 4 mars 1860. À l’intérieur du château-ferme du Fosteau, un cabinet a été aménagé en hommage au général Reille.
Un monument a été érigé en hommage au général dans la rue Mont-de-Solre en 1995. Il se présente sous la forme d’un bloc de granit surmonté d’un aigle et sur lequel se trouve une plaque commémorative portant l’inscription suivante : « Au 1er corps d’armée et son général J.-B. Drouet, comte d’Erlon. Bivouac des 14 et 15 juin 1815 ». Plus bas, une petite plaque de marbre en forme de giberne, plus discrète, est gravée d’une aigle couronnée et de l’inscription « À nos conscrits, 1798-1815 ». L’inaction du 1er corps d’armée malgré sa présence dans la région à l’époque reste un mystère. Pourquoi Drouet d’Erlon et ses hommes ne prirent-ils part à aucune des deux batailles du 16 juin alors qu’ils étaient en mesure d’intervenir ? Il semble que des ordres confus et contradictoires aient mené le général à rester à l’écart, mais rien ne nous permet d’imposer un avis précis sur la question.
Ancien siège d’une seigneurie, le château fort de Solre-sur-Sambre est situé en contrebas du village actuel, dans une plaine marécageuse irriguée par la Thure. La forteresse fut érigée dans le but de protéger le comté de Hainaut face à une enclave liégeoise. Les travaux s’achèvent en 1486, bien que la forteresse ait été remaniée par la suite : le donjon-porche du XIIIe siècle en constitue le point de départ et se dressait seul à l’origine au bord de la rivière. Au XIVe siècle, une enceinte de 14 m sur 43 épaulée par quatre tours d’angles vint renforcer la défense du château.
Le château abrite le général Drouet d’Erlon dans la nuit du 14 au 15 juin 1815, avant la bataille des Quatre-Bras. Né à Reims en 1765, il prend part aux guerres de la Révolution entre 1792 et 1794. Pendant les campagnes de l’Empire, il combat entre autres à Austerlitz. Napoléon le fait comte d’Erlon le 28 janvier 1809. Au moment de la campagne de 1815, il est nommé commandant du 1er corps d’observation à l’armée du Nord le 6 avril puis est nommé pair de France le 2 juin. Bien que présent dans la région, il ne prend part ni à la bataille de Ligny, ni à la bataille des Quatre-Bras, mais bien à celle de Waterloo, au cours de laquelle il s’empare de la ferme de la Haie Sainte. Après la défaite, il est proscrit et se réfugie à Munich et Bayreuth. Il est condamné à mort par contumace le 10 août 1816, mais est amnistié à l’occasion du sacre de Charles X le 25 mai 1825. Nommé maréchal de France le 9 avril 1843, il meurt à Paris le 25 janvier 1844 et est enterré dans sa ville natale.
À l’entrée du village de Ligny se trouve un monument commémorant le bicentenaire de la naissance de Napoléon. Érigé en 1969, on y trouve un canon, « le Formidable », coulé à Douai le 14 septembre 1811. Il est gravé du chiffre de l’empereur entouré de feuilles de laurier. On y trouve l’inscription : « La Légion d’honneur, en hommage à l’œuvre civile et militaire de Napoléon, 1769-1969 ». À cet endroit, l’association « Les amis de Ligny » organise depuis 1964 des manifestations rappelant la dernière victoire de l’empereur : reconstitutions de la bataille du 16 juin 1815, salon du livre napoléonien…
Le 31 mai 2009 a été inaugurée une stèle en hommage aux grognards de l’Empire ayant pris part à la bataille de Ligny. Décorée d’une aigle impériale, elle a été offerte par Ben Weider et a été réalisée grâce à la contribution des « Amis de Ligny » et de l’association pour la conservation des monuments napoléoniens. On peut y lire l’inscription suivante : « Hommage aux valeureux grognards de l’empereur, artisans de sa dernière victoire. Ligny, 16 juin 1815. Ce monument est un don de Ben Weider, président de la société napoléonienne internationale. Les amis de Ligny. ACMN ».
Cette ancienne ferme des XVIIe et XIXe siècles, érigée en brique et pierre, comporte un grand corps de logis, une grange et quelques annexes plus modestes. Progressivement abandonnée et menaçant ruine, elle est acquise par le syndicat d’initiative de Ligny en 1976. Après quinze années de restauration, un complexe historique et culturel est inauguré en 1991.
L’édifice abrite aujourd’hui le musée Napoléon ou musée des amis de Ligny. Sur la façade se trouve une plaque commémorative qui rend hommage à un protagoniste de la bataille : « À la mémoire du général J. Le Capitaine né à Lapenty en 1765, tué à Ligny le 16 juin 1815 ». Une seconde plaque se trouve dans la cour de la ferme : « À la vieille garde impériale. Que la bataille vienne à prendre un mauvais tournant et l’empereur faisait donner la vieille garde ; on savait alors dans le reste de la troupe que ce corps prestigieux enfoncerait les lignes ennemies ». Le musée conserve de nombreux objets en provenance du champ de bataille (armes, boulet, fourreau de sabre, boutons…) et d’autres objets d’intérêt (un diplôme de Sainte-Hélène, gravures, un Code civil…). Une salle est consacrée à l’empereur et sa famille au rez-de-chaussée, une seconde est plus particulièrement dédiée aux batailles de Ligny et de Waterloo.