Jo Van Hove

Parc du château de Court-Saint-Étienne

Ancien fief du comté de Namur, le domaine de Court-Saint-Étienne est occupé, au Moyen Âge, par un château fort, aujourd’hui disparu. L’édifice actuel, construit en 1788 en brique et pierre calcaire dans un beau parc, a été agrandi au XIXe siècle et restauré à la fin du XXe siècle. 

Le parc paysager classé a été créé vers 1805, à la demande du général Albert Goblet d’Alviella, et compte encore quelques arbres très anciens à proximité du château, parmi lesquels un hêtre pourpre et un tilleul argenté. 

La plus grande partie du parc, aménagée sur des prairies fertiles des vallées de l’Orne et de la Thyle, a été composée, au début des années 1890, par le comte Eugène Goblet d’Alviella, avec l’aide de l’architecte Louis-Léopold van der Swaelmen. Depuis le château, le propriétaire pouvait ainsi admirer un long dispositif paysager traversé par les cours sinueux des rivières qui alimentent une vaste surface d’eau avec un îlot planté d’un arbre solitaire. 

Les tempêtes successives de la fin du XXe siècle ont malheureusement saccagé en partie le patrimoine du parc. De grands travaux ont toutefois permis de le nettoyer, de curer l’étang et de réaménager les espaces dans les années 1990. Malgré cela, le parc est toujours considéré comme l'une des plus belles réalisations paysagères de la fin du XIXe siècle. Il a été agrémenté d’un beau potager en 1998 et occupe aujourd’hui une superficie de 30 hectares.

Rue du Village 5
1490 Court-Saint- Étienne

carte

Classé comme site le 7 juillet 1976

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Vestiges de l'ancien château de Mont-sur-Marchienne

Le village de Mont-sur-Marchienne est cité pour la première fois dans une liste de biens gérés par l’abbaye de Lobbes au 9e siècle. Les terres appartiennent à l’époque à l’évêque de Liège qui les avait reçues du roi de Germanie Arnould de Carinthie. À partir de la fin du 10e siècle, la seigneurie de Mont-sur-Marchienne se trouve donc en principauté de Liège. Les avoués de cette ville possèdent également la seigneurie de Montigny-le-Tilleul. En 1408, le prince-évêque reprend personnellement la main sur le bien, pour deux longs siècles. En 1616, la seigneurie est engagée à la famille Bilquin-de Cartier. 

Au centre de l’entité, de part et d’autre de la rue Cardinal Mercier, se trouvent les vestiges du château de la Torre, construit au 16e siècle et qui faisait alors office de château-ferme. Vers 1570, l’édifice appartient au bailli de Marchienne avant d’échoir à la famille espagnole de la Torre y Butron Muxica. Au 19e siècle, le château est transformé en centre de délassement par les propriétaires d’une aciérie avant d’être détruit entre 1942 et 1947 afin de faire place à un quartier résidentiel. 

À l’entrée de la rue de l’Industrie et de la rue du Château se trouvent deux tourelles circulaires qui flanquaient autrefois le flanc sud du château. Elles sont surmontées d’une toiture polygonale à clocheton d’ardoises et ont été construites en moellons de calcaire.

Rue Cardinal Mercier 1-2
6032 Mont-sur-Marchienne

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Classés comme monument le 13 juillet 1989

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Château de Monceau-sur-Sambre

Situé dans un vaste parc à l’anglaise et autrefois entouré de douves, le château de Monceau-sur-Sambre est une haute bâtisse en U flanquée de tours circulaires aux angles et remontant pour l’essentiel aux 17e et 18e siècles. Sous l’Ancien Régime, la localité est une des plus anciennes baronnies de la principauté de Liège. Après avoir souffert des guerres menées par le roi de France Louis XIV dans la seconde moitié du 17e siècle, le village connaît une existence indépendante jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 

Demeure seigneuriale, le château est précédé d’un corps d’entrée, seul vestige de l’ancienne ferme castrale, orné d’un fronton décoré des armoiries de la famille de Gavre, propriétaire à partir de 1651. Il s’agit d’une imposante construction de style classique composée de trois ailes, dont celle située à l’est conserve un mur du début du 14e siècle. Ruiné dans la seconde moitié du 16e siècle, l’édifice est rebâti en 1607 à la demande de Guillaume de Hamal. 

À la fin du 19e siècle, l’ensemble est acheté par un industriel de la région qui le fait restaurer. Le château reste possession de sa famille jusqu’à sa vente à la commune de Monceau-sur-Sambre en 1938. Il est aujourd’hui la propriété d’une asbl chargée d’assurer la promotion et la sauvegarde du domaine. Dans le parc entourant les bâtiments se trouve une collection d’arbres d’une grande richesse, parmi lesquels un chêne pédonculé quatre fois centenaire et un chêne rouge d’Amérique bicentenaire.

Place Albert Ier
6031 Monceau-sur-Sambre

carte

Classé comme monument le 13 janvier 1989

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château Bilquin de Cartier

Construit aux 17e et 18e siècles à l’emplacement d’une demeure seigneuriale plus ancienne, le château Bilquin-de Cartier est un vaste ensemble composé de bâtiments en brique et pierre calcaire disposés autour d’une cour d’honneur accessible par un porche. On y trouve encore deux ailes de logis et quelques éléments défensifs du mur nord. 

Il survit à la période révolutionnaire et traverse les décennies avant d’être victime d’un incendie en 1932. Restauré depuis, le château a de nos jours conservé sa cour d’honneur et son porche ainsi que deux ailes de logis. 

Il fut un des témoins d’épisodes historiques liés à la période française en Wallonie. Occupés à tenter de passer la Sambre dans les premiers jours de l’invasion en mai 1794, les Français s’arrêtent devant Marchienne-au-Pont. Souffrant de privations depuis des semaines, les soldats sont épuisés et leur moral est au plus bas. Les représentants du peuple décident pourtant de poursuivre les opérations et établissent leur quartier général au château de Cartier, sur la rive droite de la Sambre. De là, l’armée républicaine lance le 30 mai le siège de la forteresse de Charleroi et entame les premiers tests d’utilisation d’un aérostat à des fins militaires. 

Dans la nuit du 15 au 16 juin 1815, c’est à cet endroit que logent le général Drouet d’Erlon et le 1er corps d’armée français, sur le chemin du champ de bataille de Waterloo.

Place Albert Ier
6030 Marchienne-au-Pont

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Classé comme monument le 21 août 1980

Institut du Patrimoine wallon

IPW
 

Ancien château de Gosselies

Si les localités de l’actuelle commune de Charleroi étaient, sous l’Ancien Régime, réparties entre le comté de Namur (Charleroi et Gilly par exemple) et la principauté de Liège (Marcinelle, Couillet…), la localité de Gosselies était quant à elle une terre franche relevant du duché de Brabant. Il s’agissait donc d’un territoire libéré de certaines servitudes telles charges ou taxes. 

Au début du XIIe siècle, Gosselies se résumait à un château fort et une terre indivise relevant pour partie du Brabant et de Namur. Progressivement, à l’Époque moderne, elle opta pour la nationalité brabançonne ; son statut de terre franche fut reconnu par le duc de Brabant en 1597. 

Sur la place, une haute tour constitue le seul vestige de l’ancien château médiéval. L’édifice fut construit de 1423 à 1534 par la famille de Bousies, seigneurs du lieu, dont les armoiries sont encore inscrites au-dessus de la porte d’entrée (croix blanche sur fond bleu). 

Non loin de là, au numéro 12 de la rue Junius Massau, se trouve la chapelle Notre-Dame de Grâce, bâtie dans la seconde moitié du XVIIe siècle et transformée en habitation au siècle suivant. 

Sur la façade, la porte principale est surmontée des armoiries de la famille Sainte-Aldegonde, entourées du collier de la Toison d’Or. Originaire de Saint-Omer dans le nord de la France, cette famille migre au XVe siècle dans nos régions et s’implique en politique. Deux de ses membres deviennent conseillers de Charles Quint, puis des archiducs Albert et Isabelle.

Place des Martyrs
6041 Gosselies

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Classé comme monument le 8 décembre 1997

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Maison du bailli de Charleroi, rue Turenne 2

Erigé en 1780, la bâtisse construite en briques enduites et pierre calcaire a fait l’objet d’une belle restauration. La porte est surmontée du millésime, d’une couronne et de guirlandes taillées dans le calcaire. Classé en 1989, cet édifice est un témoin privilégié de l’architecture civile de l’époque ; il abritait le bailli, représentant de justice dans la Ville-Haute.

De style Louis XVI, la bâtisse est érigée durant une salutaire période de paix et répond aux règles esthétiques de l’architecture à la française : un étage simple, façade en calcaire et briques enduites, porte entourée de pierres de taille. À l’intérieur, l’escalier de bois sculpté et le salon ont conservé leur décor d’origine. Le reste du bâtiment, non classé, est organisé autour d’un patio cerné de passerelles métalliques et accessible au public. L’édifice abrite en effet l’Espace Wallonie de Charleroi, vitrine de la région wallonne proposant des informations et divers services au citoyen. Non loin de là, au coin de la rue Turenne et de la rue du Beffroi, une borne marquée du nombre 80 et de la lettre G fait référence au génie, organisme qui décidait de l’alignement des habitations dans la forteresse.

Elle fut restaurée en 2003 pour le compte de la Région wallonne par l’architecte Michel Autenne qui édifia aussi les parties nouvelles, notamment un patio intérieur en métal et en verre rehaussé par une œuvre en acier monochrome rouge de l’artiste Marc Feulien.

Rue Turenne 2
6000 Charleroi

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Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de Dohan

Déjà occupé à la Préhistoire, Dohan devient une seigneurie du duché de Bouillon au Moyen Âge. Plusieurs familles se succèdent entre le 13e et le 16e siècle avant l’arrivée en 1600 des Lardinois de Ville, puissante famille de Luxembourg-Ville qui communique son dynamisme au village. 

En 1619, Florent Lardinois de Ville fait construire la chapelle toute proche dédiée à saint Florent, une forge et un château pour en faire sa résidence. 

En 1760, son dernier descendant cède la seigneurie à Jean-Louis Bodson, gouverneur du duché de Bouillon, qui le vend à son tour au procureur général de la Cour souveraine du duché, Louis Thibaut, en 1765. 

Après la Révolution, le château et les terres sont vendus comme bien nationaux par la République. Le château se présente sous la forme d’un imposant manoir en schiste et grès partiellement crépi, édifié sur une assiette rocheuse dominant la Semois d’une vingtaine de mètres et qui alimentait autrefois des douves. 

Le plan de l’ensemble est composé d’un logis en L occupant un angle d’une cour rectangulaire formée par l’enceinte et des communs partiellement démolis et aujourd’hui transformés en habitations. 

On accède à la cour par un beau portail en pierre de France surmonté d’un fronton triangulaire décoré des armoiries des Duchesne de Ruville-Thibaut et agrémenté de guirlandes et de feuilles de chêne. 

Modifié au fil des ans, le manoir a toutefois conservé son unité castrale.

Route du Sati
6836 Dohan

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Classé comme monument et comme site le 2 septembre 1985

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Château de Sterpenich

Important village autrefois lié administrativement à l’ancienne commune d’Autelbas, Sterpenich est occupé depuis le Moyen Âge mais a surtout été connu pour sa gare frontalière, aujourd’hui disparue. La localité est en effet la dernière de la commune d’Arlon avant l’entrée sur le territoire grand-ducal. 

Un château est attesté dans le village depuis le 14e siècle et appartenait à l’origine à la famille de Sterpenich puis à celle d’Autel, seigneur du lieu et propriétaire du château voisin d’Autelbas. L’édifice que l’on observe encore aujourd’hui a été érigé en 1686 par Jean-Adam Billot mais a été agrandi et transformé à plusieurs reprises aux 18e et 19e siècles. En 1793, lors de combats avec les républicains français, le château servit d’hôpital aux soldats autrichiens venus défendre les frontières du duché de Luxembourg. On raconte que bon nombre d’entre eux auraient été enterrés aux alentours. 

Situé à l’écart du village, au pied du Kirchberg (la butte de l’église), le château se compose d’un ensemble de bâtiments groupés autour d’une cour rectangulaire. Il s’agit en fait de deux corps de logis se faisant face et étant reliés par un long volume de dépendances situé à l’arrière de la cour fermée à rue. 

L’entrée se fait par un très beau portail néoclassique surmonté d’un fronton triangulaire. Le bâtiment de gauche est caractérisé par ses élégantes lucarnes finement sculptées datées de 1739. L’édifice est emblématique du charme de ce village dont l’église et son beau calvaire de 1759 méritent eux aussi le coup d’œil.

Rue de Berlaymont
6706 Sterpenich

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Classé comme monument le 3 août 1956

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de Guirsch

Charmant petit village, Guirsch était au Moyen Âge le chef-lieu d’une grande seigneurie dont le titulaire possédait tous les degrés de juridiction seigneuriale. Le premier château fut détruit en 1413 mais la chapelle castrale, dédiée à saint Willibrord, a subsisté ; il s’agit de l’actuelle église du village. 

L’édifice qui subsiste aujourd’hui a été érigé entre 1749 et 1763 en moellons crépis et pierre de taille. Le château se trouve sur un surplomb dominant un vaste parc arboré et est précédé d’une grande cour fermée par une grille d’honneur en fer forgé. Cette troisième maison seigneuriale de Guirsch a été construite pour André de Marches, dont la famille posséda le bien jusqu’à la fin du 19e siècle. 

Le village est littéralement entouré par le Grand-Duché de Luxembourg : en 1839, le seigneur de Guirsch pesa de tout son poids pour que son village reste en Belgique au moment des traités de partage du Luxembourg. Profondément catholique, il n’aurait pu supporter de voir ses terres annexées au pays d’un roi protestant. 

Depuis la rue du Château, on accède à l’ensemble par une imposante tour-porche couverte d’une toiture à bulbe, datée de 1763. Au-dessus du fronton de l’entrée se trouve une pierre portant les armes des Marches-Vilain XIIII. La cour rectangulaire est bordée sur deux côtés par le logis et les dépendances. L’imposant maître-corps date de 1749 et est caractérisé par son portail décoré des armoiries de la famille Marches-de Reiffenberg.

Rue du Château
6704 Guirsch

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Classé comme monument et comme site le 16 octobre 1975

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château des comtes d'Autel

Hameau à l’époque romaine, Autelbas se trouve le long de la chaussée romaine reliant Reims à Trèves. Au début du Moyen Âge, le village est un centre de céramique important lié à l’activité d’une villa carolingienne. En 1309, une partie des terres est affranchie et le lieu devient la résidence de la famille d’Autel, seigneur du lieu. Fidèle au duc de Luxembourg, le seigneur Huart II d’Autel résiste face aux Bourguignons et provoque la destruction du château en 1413. 

Probablement construit dans la seconde moitié du 13e siècle à proximité d’un ruisseau, le château a depuis subi les affres des guerres médiévales et de nombreuses transformations. Il ne représente actuellement qu’un tiers des proportions qu’il devait avoir au temps de sa splendeur. 

Encore habité dans les années 1960, il a été plusieurs fois vendu depuis et malheureusement incendié en 1983. Une association de bénévoles procède depuis lors à sa rénovation. 

Des fouilles, menées part le Service public de Wallonie en 1991-1992, ont permis de dater l’édifice construit en calcaire local mais également d’en déterminer le plan (quadrilatère ponctué aux angles de trois tours circulaires et d’une tour-porche latérale). 

La ferme du château, datant du 18e siècle, se situe à l’avant et date des 18e et 19e siècles. On y accède par un très beau portail en pierre de taille finement sculpté. On notera la splendide charpente de la grange, merveille d’architecture rurale.

Neiewee
6706 Autelbas

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Classé comme monument le 4 novembre 1976

Institut du Patrimoine wallon