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Château d'Aigremont

Siège d’une forteresse redoutable, le site d’Aigremont est à la fin du Moyen Âge la possession de Guillaume de la Marck, puissant seigneur en lutte avec le prince-évêque Jean de Hornes. Le site est acquis en 1717 par Mathias Clercx, chanoine de la cathédrale de Liège, afin d’y ériger une nouvelle demeure de plaisance. 

Le château actuel a ainsi été bâti entre 1717 et 1725 dans le pur style de l’architecture liégeoise du 18e siècle. Situé sur un rocher abrupt dominant la Meuse, l’édifice est précédé d’une cour d’honneur. 

À l’est de celle-ci se trouvent des jardins à la française. La façade principale est surmontée d’un fronton triangulaire décoré d’une horloge. 

De l’autre côté, la façade arrière adopte la même disposition. Le fronton de celle-ci est décoré des armoiries des Clercx. 

L’intérieur somptueux du château contraste avec la sobriété de l’extérieur. La vaste cage d’escalier est ornée de nombreuses peintures murales à l’italienne, dans l’esprit typiquement baroque. Elles offrent un foisonnement de représentations aux sujets mystérieux et légendaires. Le hall et la cage d’escalier ont été reconnus patrimoine exceptionnel. 

Entre le château et ses jardins se trouve une petite chapelle baroque construite en 1725. Dédiée à saint Mathias, elle possède une belle façade décorée d’un chronogramme datant la construction. On y trouve également une niche abritant une statue du saint patron de l’édifice et, au sommet, les armoiries polychromes de Mathias Clercx. 

De l’autre côté, en contrebas, se situe l’ancienne ferme domaniale.

Rue du Château 12
4400 Les Awirs

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Classé comme monument et comme site le 16 janvier 1978

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de la Châtaigneraie

Cette ancienne gentilhommière a été construite entre 1830 et 1840 par François Chefnay-Demet, bourgmestre de Ramet. Érigé en briques et calcaire mêlant différents styles anciens d’architecture, le château est caractérisé par sa haute tour crénelée accolée à la façade côté jardin. 

L’accès se fait par un haut porche surmonté d’un balcon. La toiture est ornée de trois lucarnes à degrés terminées par de belles girouettes. 

La bâtisse se situe dans un beau parc arboré et est aujourd’hui la propriété de la commune de Flémalle. Le parc, établi à flanc de coteau, est constitué de larges surfaces gazonnées plantées d’arbres. Son attrait principal est la plantation en ligne de dix vieux châtaigniers formant un spectaculaire ensemble végétal qui a donné son nom à l’ensemble. Ceux-ci, plantés lors de la création du parc au milieu du 19e siècle, ont aujourd’hui plus de cent cinquante ans. 

Devenu espace d’exposition en 1979, le château est transformé en vaste lieu culturel dès 1984. Il abrite depuis lors le Centre wallon d’art contemporain de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ni musée ni galerie, la Châtaigneraie est un espace dédié à la promotion des jeunes artistes de la Région et propose de nombreuses activités diverses et variées. 

Le château abrite également l’espace Marceau Gillard, sculpteur de la région décédé en 1987. Le très beau parc accueille lui aussi ponctuellement des expositions d’œuvres d’art.

Chaussée de Ramioul 19
4400 Ivoz-Ramet

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Classé comme site le 21 avril 1988

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de Ramet

Entouré d’eau et surplombant la route nationale, le château de Ramet appartenait aux de Fassin aux 17e et 18e siècles. Sa basse cour, placée plus haut que lui, forme un second quadrilatère au sud des douves. 

Le château est une massive bâtisse rectangulaire flanquée d’une forte tour circulaire à l’ouest. Il est le fruit de plusieurs campagnes de constructions et de divers remaniements. On trouve ainsi deux premiers niveaux bâtis en moellons de grès et de calcaire du 17e siècle, sur un soubassement remontant au 13e siècle. 

Le troisième niveau a été élevé en briques en 1724 comme l’indique une date présente sur la girouette de la tour. On retrouve de nombreux éléments décoratifs typiques de l’architecture castrale : lucarnes, meurtrières, frises dentées… Un solide pont enjambe les douves et mène à la basse cour. Celle-ci se compose de bâtiments construits en briques et calcaire aux 17e et 18e siècles. Ces constructions sont dominées par une tour-porche centrale surmontée d’un lanternon décoré d’une horloge. La ferme a été récemment restaurée. 

L’ensemble est aujourd’hui un domaine privé qui ne se visite pas.

Chaussée de Ramet 34
4400 Ivoz-Ramet

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Classé comme monument et comme site le 17 février 1984

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Église Saint-Lambert de Gleixhe

Située dans un site boisé et ceinturée d’un haut mur de clôture abritant également un vieux cimetière, l’église Saint-Lambert a été érigée en 1779. De style classique, l’édifice a été bâti en briques et calcaire. Il est caractérisé par sa tour carrée formant un avant-corps et recouverte d’une flèche hexagonale. 

Cette église est un des rares exemples d’architecture religieuse Louis XVI conservé dans nos régions et constitue à ce titre un bâtiment d’exception. L’extérieur, simple et modeste, contraste avec l’intérieur et sa très riche décoration. L’édifice abrite un très beau mobilier contemporain de la construction du bâtiment. Dans le chœur, le maître-autel présente une Assomption alors que les autels latéraux sont frappés des armoiries des ducs d’Arenberg, propriétaires du château de Hautepenne tout proche et donateurs du sanctuaire. 

L’église conserve également du mobilier provenant de l’édifice précédent parmi lequel une chaire de vérité de 1665, deux confessionnaux décorés de motifs géométriques et des fonts baptismaux à base romane surmontés d’une cuve gothique du XVIe siècle. De belles dalles funéraires de l’Époque moderne se trouvent à l’intérieur alors que des croix gothiques ont été installées à l’entrée du mur de clôture du cimetière.

Rue Louis Mestrez

4400 Gleixhe

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Classée comme monument le 13 juillet 1987

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de Hautepenne

Implanté dans un site boisé et escarpé, le site de Hautepenne constitue un ensemble qui ne manque pas de charme. Le château est campé sur une assiette cernée de hauts murs et bordé d’un jardin en terrasses. 

L’édifice actuel a été construit sur un plan en L aux 17e et 18e siècles. Il vient se greffer à un donjon probablement construit vers 1330 par Lambert de Harduemont, premier seigneur de Hautepenne. Cette haute tour de cinq niveaux a été bâtie en grès et est coiffée d’un bulbe polygonal. 

De style Renaissance mosane, le logis du 18e siècle donne sur une première cour. On accède à une seconde cour par un beau portail. En retour d’angle se trouve une seconde aile de style Louis XV érigée au 18e siècle à la demande du duc d’Arenberg dont la famille fut propriétaire des lieux entre 1752  et 1892. Celle-ci a été bâtie en briques peintes et calcaire. 

Au nord du château se trouvent les dépendances, elles aussi datées du 18e siècle. Elles sont encadrées de quatre tours carrées en brique protégeant l’entrée. À cause de son appartenance à une famille allemande (le duché d’Arenberg se trouve en Allemagne, non loin de la frontière luxembourgeoise), le château a été mis sous séquestre par l’État belge en 1919. Cette situation perdura jusqu’au rachat de l’ensemble en 1926 par Antoine France. Le domaine se trouve toujours dans sa famille et constitue une propriété privée qui ne se visite pas.

 

Rue Hautepenne 6
4400 Gleixhe

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Classé comme monument et comme site le 31 août 1984

Institut du Patrimoine wallon

Orgues de l'église Saint-Matthias à Flémalle

L’église Saint-Matthias est un important édifice de briques et de calcaire édifié en trois temps : la nef a été érigée entre 1714 et 1717 ; la tour date de 1830 ; le transept et un nouveau chœur ont été ajoutés en 1908. 

Le sanctuaire abrite quelques belles œuvres d’art, principalement du XVIIIe siècle (maître-autel, stalles…). La nef est décorée de très beaux stucs, contemporains de sa construction. L’église renferme également de belles croix et dalles funéraires du XVIe au XVIIIe siècle, ainsi que le monument funéraire armorié de Halin de Libert, bienfaiteur de l’église, daté de 1716. À l’extérieur, à droite de l’entrée, se trouve un beau calvaire en bois. 

Toutefois, la pièce maîtresse de l’église se situe en tribune, face au chœur. Les très belles orgues de l’église sont, en effet, installées dans un buffet en chêne daté de 1598. L’instrument date, pour sa part, de la fin du XVIIe siècle voire du début du XVIIIe siècle. Remanié au XIXe siècle, il a été doté, au XXe siècle, d’une pédale à commande électrique. Il a été acquis par la municipalité de Flémalle-Haute en 1809 de l’église supprimée de Saint-Adalbert.

Les fabriciens de Saint-Jean chargèrent le facteur d’orgue liégeois François-Joseph Cralle de négocier personnellement la revente de l’instrument. La note de frais, qu’il rentra à l’issue de sa mission, informe qu’il commença par insérer des annonces dans les gazettes. Plusieurs paroisses ou mairies se manifestèrent. Il s’agit de Mortroux, Tilff, Grâce, Barvaux, Eisden et, enfin, Flémalle-Haute. La note de frais de Cralle précise que c’est un certain Pipelart, alias Pipelar, maire de cette dernière localité, qui fit l’acquisition.

Avenue Marcel Cools
4400 Flémalle

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Orgues classées comme monument le 3 octobre 1974

Patrimoine exceptionnel le 12 mai 2022

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Saint-Marcellin de Chokier

Sise dans le site classé de la place de Wérixhet, l’église Saint-Marcellin est un bel édifice en briques et calcaire, érigé entre 1706 et 1712. Une tour est ajoutée en 1838 comme l’indique une inscription située au-dessus de l’entrée. 

L’intérieur abrite un très beau mobilier dont un autel à portique polychrome armorié daté du premier quart du XVIIIe siècle. On y trouve également une chaire à prêcher en chêne ciré, des bancs de communion gravés d’inscriptions et des autels latéraux, tous du XVIIIe siècle également. 

Parmi des œuvres plus anciennes, signalons la présence d’un calvaire du début du XVIIe siècle et une statue de la Vierge du XVe siècle. Les fonts baptismaux, en marbre, et le buffet d’orgue datent quant à eux du XIXe siècle.

À l’intérieur sont également conservées plusieurs dalles funéraires du XVIe au XVIIIe siècle ainsi qu’une cloche datée de 1719 provenant de l’ancienne abbaye de la Paix-Dieu à Amay. Transférée à Chokier après la Révolution, cette cloche était destinée à être fondue en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Cachée par les paroissiens avec une autre cloche datée de 1850, elle ne fut jamais réinstallée, l’église ayant reçu entre temps de nouvelles cloches. 

À côté, ouvert en permanence, se trouve le clos de Chokier, un jardin aménagé en 1999 pour maintenir la biodiversité dans le village. Autour de l’église se trouve un cimetière emmuraillé ouvert d’une majestueuse entrée richement décorée datée de 1714.

Chaussée de Chokier

4400 Chokier

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Classée comme monument le 13 janvier 1987

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château de Chokier

Situé à l’aplomb d’un rocher dominant la Meuse, le château de Chokier était une des places fortes liégeoises au Moyen Âge. Il passe entre diverses mains sous l’Ancien Régime avant d’échoir à la famille de Berlo entre 1639 et 1800.

L’édifice actuel a été construit dans la seconde moitié du 18e siècle et a perdu son aspect de forteresse pour devenir un château de plaisance. Celui-ci est construit sur un plan en U ouvert au nord vers des jardins potagers et des terrasses. Du côté de l’aile ouest subsiste une tour circulaire datant de la fin du Moyen Âge. 

La façade côté Meuse est la plus impressionnante : constituée de sept travées, elle est surmontée d’un fronton triangulaire aux armes de la famille de Berlo datant de 1788. 

Napoléon y fait un bref passage lorsqu’il se rend dans le département de l’Ourthe en 1811. Le château de Chokier appartenait alors au général comte Louis-Henri Loison. Brillamment victorieux au cours des campagnes de la République et de l’Empire, il est à deux reprises commandant de la 25e division militaire établie à Liège. Sous la République, il se trouve à la tête des troupes qui dévastent l’abbaye d’Orval. Il participe entre autres sous l’Empire à la bataille d’Austerlitz et aux campagnes du Portugal et de Russie. 

Titré comte d’Empire en 1810, il meurt sur ses terres de Chokier le 30 décembre 1816. Ses descendants vendent le site en 1867 à la famille Clercx, déjà propriétaire du château d’Aigremont tout proche. Ces derniers vendirent à leur tour le bien à un industriel liégeois. Le château est entouré d’un beau parc dans lequel se trouve notamment l’ancienne ferme castrale datant du 17e siècle. L’ensemble est aujourd’hui une propriété privée qui ne se visite pas.
 

Chemin du Vieux Château
4400 Chokier

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Classé comme monument et comme site le 23 janvier 1970

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ancienne église Saint-Nicolas de Thynes

Au centre du village, l’ancienne église de Thynes est entourée de son vieux cimetière. 

En grande partie démolie en 1875, cette église existe toutefois depuis le Moyen Âge. Le chœur, transformé en chapelle, et la crypte qu’il surmonte sont les seuls éléments encore visibles de l’édifice médiéval disparu. 

Les sources nous apprennent que la construction de ce sanctuaire remonte à la seconde moitié du 11e siècle. La famille aristocratique des Thynes est sans doute à l’origine de cette édification. L’église était alors dédiée à saint Nicolas. Chapelle privée au départ, elle a été érigée en paroisse, probablement dans le courant du 12e siècle, lorsque sont réalisés des fonts baptismaux. 

La partie toujours visible de nos jours est typique de l’architecture romane avec ses arcatures aveugles. Le haut intérêt historique que revêtait le bâtiment justifia sa conservation, lorsque l’on décida de détruire le sanctuaire pour édifier une nouvelle église dans le village. 

Une particularité remarquable de l’ensemble est la présence d’une crypte voûtée sous l’édifice. Décorée de divers motifs peints et de nombreux graffiti dont les plus anciens remontent à la moitié du 19e siècle, elle est contemporaine de la fondation de l’église. Le lieu servait alors à la fois de chapelle castrale et de sépulture pour les seigneurs du lieu. On y trouve des pierres tombales dont certaines remontent au Moyen Âge.

Rue Sur les Tours
5502 Thynes

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Classée comme monument le 22 février 1938

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle Saint-Rémy de Taviet

Dès le début du Moyen Âge, Taviet est une seigneurie de la principauté épiscopale de Liège. Le domaine est la propriété de Jean de Taviers en 1319. La seigneurie passe ensuite entre les mains des Merdorp, des Creu et des Houyet avant d’être achetée par les Rougrave au 18e siècle. Ces derniers la possède jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 

Ils entament de grands travaux visant à agrandir et moderniser le château, probablement à partir de 1721. Ils sont également à l’origine de la construction de la chapelle Saint-Rémy. Celle-ci est aujourd’hui l’ancienne chapelle castrale de Taviet. 

Ce petit sanctuaire de style classique a été érigé en 1736 comme l’indique une inscription présente sur la façade. Il comporte une seule nef de deux travées refermée par un chevet. L’entrée se fait par un beau portail de style Louis XIV orné de pilastres et d’un fronton triangulaire et décoré d’une grande dalle portant les armoiries des familles Rougrave-Lopez et Gallo. L’édifice est sommé d’un beau clocheton à bulbe surmonté d’une croix et d’un coq en fer forgé. 

À l’intérieur, la voûte est décorée de très beaux stucs de style Louis XIV. Un mobilier de même style été conservé : on y trouve des bancs en bois peint, un maître-autel baroque et de très beaux lambris. Deux statues plus anciennes, représentant saint Rémy et saint Pierre, se trouvent également à l’intérieur. En bois peint, elles datent du 16e siècle.

Taviet
5500 Taviet

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Classée comme monument et comme site le 9 avril 1980

Institut du Patrimoine wallon