Guy Focant

Maison du peuple de Poulseur, Place Puissant 5

La maison du peuple de Poulseur, inaugurée en 1922, est la reconstruction d’une première maison du peuple, incendiée pendant la Première Guerre mondiale.  Le bâtiment édifié en moellons est caractérisé par des bandeaux horizontaux en pierre bleue. Il mélange architecture traditionnelle et éléments décoratifs de transition Art nouveau-Art déco. La façade est rythmée par des pilastres supportant la corniche interrompue par le fronton courbe. Ce dernier comporte l’enseigne « Maison du Peuple » qui répond à celle indiquant l’appartenance du bâtiment à l’« Union coopérative ». 

L’aile droite abritait un magasin coopératif. Le rez-de-chaussée est ouvert d’une large vitrine. Les deux niveaux supérieurs sont percés de grandes fenêtres à traverses, dont la fenêtre supérieure est couronnée d’un arc surbaissé. Le corps central abrite la maison du peuple proprement dite, soit un café et une salle de spectacle (à l’étage).

La maison du peuple, devenue propriété de l’Administration communale, a été restaurée. Cette campagne a permis de restituer les couleurs internes d’origines alliant le bleu, le rouge, le blanc à d’autres couleurs. Épinglons également des éléments comme les moulures des plafonds, les pavés, les garde-corps, etc., qui ont regagné tout leur éclat. Les murs ont retrouvé leur décor en faux marbre et faux appareillage. Le bâtiment abrite aujourd’hui le centre culturel de la commune.

Place Puissant 5
4171 Comblain-au-Pont (Poulseur)

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Classée comme monument (avec zone de protection) le 13 mai 1998

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Maison du peuple de Pâturages, Place du Peuple 1

La maison du peuple de Pâturages a été inaugurée en août 1903 dans le centre du quartier ouvrier. À travers son administrateur, Louis Pépin, la coopérative ouvrière « Union, Progrès, Economie » (fondée en 1885) demande à Eugène Bodson, architecte, d’édifier une maison du peuple. Celle-ci accueillera un café et une salle des fêtes ainsi que des bureaux et des salles de réunion. Progressivement, elle se dotera également d’une mercerie, d’une épicerie, d’un magasin d’aunage et, plus tard, d’un « Grand Magasin du Peuple ». 

Le bâtiment, imposant, est dominé par la ligne classique. Composé d’un double corps de sept travées qui s’élève sur deux niveaux, l’édifice est couvert d’une haute toiture d’ardoises artificielles. La travée centrale est mise en évidence par son balcon ainsi que par le fronton courbe qui coiffe le pignon. 

La façade néoclassique est caractérisée par le jeu entre frontons triangulaires et courbes ainsi que par les cordons moulurés et le faux appareil régulier. Épinglons l’opposition entre style historiciste, utilisation de matériaux très modernes (colonnettes métalliques) et décoration Art nouveau (ornements en coup de fouet). 

Les mots « Progrès » et « Union » apparaissent sur les sgraffites, situés sous les appuis de fenêtres de l’étage. On peut également remarquer le sgraffite central représentant le « Triomphe du travail », œuvre de Paul Cauchie, tout comme les deux portraits de César de Paepe et d’Alfred Defuisseaux.

Place du Peuple 1
7340 Colfontaine (Pâturages)

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Classée comme monument le 28 octobre 1982

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château de Vervoz

Le site de Vervoz comprend bien plus que le château qui en est le point d’orgue. Un parc aux arbres remarquables où prennent place un potager muré et un pavillon, des constructions au bâti traditionnel de qualité et un étang paysager contribuent au caractère esthétique du lieu. Un mur en appareil irrégulier de calcaire – un matériau commun à l’ensemble du site –, construit au XIXe siècle, relie l’ensemble du bâti bordant la pièce d’eau. Derrière ce mur ou dans son prolongement se sont élevés, entre le XVIe et le XXe siècle, la maison du forgeron et sa forge, deux fermes, une habitation, le château et ses dépendances ainsi qu’une chapelle seigneuriale néogothique. Le château se détache au fond d’une cour fermée par une grille et bordée symétriquement de communs. L’aspect actuel de la demeure, au noyau probablement plus ancien, date du XVIIIe siècle tandis que les communs ont été partiellement reconstruits au XIXe siècle. 

Cet ensemble d’une grande cohérence architecturale et paysagère n’est cependant pas la première occupation du site, habité dès l’époque gallo-romaine. Entamées à la fin du XIXe siècle, les recherches archéologiques ont permis depuis d’identifier une agglomération routière installée le long de la chaussée reliant Tongres à Arlon avec sanctuaire et installations artisanales et complétée d’un ensemble funéraire unique. Cette implantation romaine se trouve toutefois en dehors du périmètre du site classé.

Château de Vervoz
4560 Clavier

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Classé comme site le 26 mai 1986 et comme ensemble architectural le 7 juillet 2015
Chapelle et mur de clôture classés comme monument le 7 juillet 2015
Patrimoine exceptionnel de Wallonie 

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château de Leignon

Le château de Leignon, érigé entre 1895 et 1900 par l’architecte Auguste Van Assche, a une allure néogothique ponctuée d’accents « militaires ». Composé de pièces dédiées chacune à un style différent, le château comprend, notamment, une très belle salle à manger de style gothique flamboyant, comme en attestent, notamment, l’imposante cheminée ouvragée ou le décor lambrissé, et une très belle bibliothèque Art nouveau dont les boiseries sont en acajou et les luminaires en cuivre. Le palier de l’étage, quant à lui, présente les toiles peintes rappelant les voyages en Orient du constructeur du château.

Château de Leignon - Guy Focant © SPW

Rue du Sacré-Coeur
5590 Ciney (Leignon)

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Classé comme monument (avec zone de protection) le 14 octobre 1992

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant - SPW

Théâtre du château de Chimay

Érigé à l’emplacement d’un complexe palatial, récemment mis au jour, le château de Chimay, reconstruit en 1935, abrite un théâtre fondé par Madame Tallien, devenue princesse de Chimay en 1805. Il date de 1863 et il se compose d’une salle ovale, à l’italienne, avec un parterre, deux balcons et la loge princière. 

Son remarquable plafond est constitué d’une coupole aplatie figurant le Paradis avec, en son centre, une rosace en bois ajouré. Tout le décor s’inspire en réalité des cartons dessinés sous Louis XV pour le théâtre de Fontainebleau. 

Depuis 1991, la salle accueille un concours international renommé de chant baroque.

Rue du Château
6460 Chimay

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Classé comme monument le 24 décembre 1958
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Église Saint-Martin de Chièvres

L’église Saint-Martin est une construction gothique des XIVe et XVIe siècles. L’édifice est ensuite reconstruit entre 1504 et 1543 par le bailli de Chièvres, Jean Delmont. À cette époque la tour est surélevée et cantonnée de tourelles d’angles et la nef est reprise en sous-œuvre en gothique hainuyer. L’église connaîtra ensuite diverses campagnes de restauration à partir de 1872 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Construite en moellons locaux et en pierre de Tournai, elle est composée d’une tour occidentale, se prolonge d’une nef à trois travées et collatéraux et s’achève par un chœur à chapelles.

La tour s’élève sur quatre niveaux. La façade est ouverte d’un portail en arc brisé typique de l’architecture hainuyère de la fin du Moyen Âge et du début du XVIe siècle (pour les bases prismatiques et les moulurations). Le premier étage est percé d’une grande baie à remplage. Le second étage est quant à lui percé d’ouïe. La tour est  flanquée au sud-est d’une tourelle d’escalier. La nef est caractérisée par de grandes arcades brisées supportées par des colonnes typiques de l’architecture gothique hainuyère. Les bas-côtés sont voûtés d’arcs en ogives (XVIe et XVIIe siècles).

Le transept se cantonne à un approfondissement des bas-côtés. Notons que ces derniers sont couverts de toitures en bâtières perpendiculaire à la couverture de la nef. Il s’agit ici d’un des exemples les plus anciens en Hainaut de ce type particulier de couvrement que l’on retrouve notamment dans le gothique brabançon des XVe et XVIe siècles. Le chœur à trois pans est couvert de voûtes d’ogives. Il est flanqué de chapelles ou bas-côtés et annexés au sud et au nord de sacristies. Remarquons l’aigle-lutrin gothique (1403), le Christ de pitié en pierre blanche (1500) et les fonts baptismaux.

 

Église Saint-Martin de Chièvres - Guy Focant © SPW

Place de l'Église
7950 Chièvres

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Classée comme monument le 9 novembre 1949

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Orgue de l'église Notre-Dame de l'Assomption à Longueville

L’église Notre-Dame de l’Assomption, reconstruite en briques et grès dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, à l’exception de la tour en grès du XIIIe siècle, dresse sa silhouette au cœur d’un cimetière emmuré. Elle abrite un orgue et son buffet baroque, tous deux de qualité exceptionnelle. 

En 1785, il est racheté au prieuré de Val Saint-Martin à Louvain, supprimé par Joseph II. À cette époque, l’orgue était vraisemblablement possession de la congrégation depuis environ un siècle, sans qu’on puisse clairement en retracer l’origine. Si on ne peut l’attribuer à un facteur d’orgue en particulier, on peut néanmoins l’inscrire dans l’école allemande venue s’établir dans nos régions au XVIIe siècle. Relativement petit, mais s’étirant à la verticale, le buffet possède une riche ornementation sculptée et dorée.  

Les transformations de l’instrument au fil du temps se limitent à des ornements ajoutés à la fin du XVIIIe siècle ou à des modifications du XIXe siècle. L’originalité de l’instrument ne se borne cependant pas à sa décoration remarquable ; elle touche également les caractères techniques qui donnent une idée assez précise du son que devait émettre un petit orgue du XVIIe siècle dont seul le clavier principal a été conservé. Chose assez rare, il nous est parvenu dans un état très proche de celui d’origine, permettant sa restauration, achevée en 1996.

Rue A. Libert 2
1325 Longueville (Chaumont-Gistoux) 

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Classé comme monument le 7 juin 1990
Patrimoine exceptionnel de Wallonie 
 

Institut du Patrimoine wallon

Églises ouvertes

Église Saint-Martin de Dion-le-Val

Construite de 1837 à 1838 par Moreau, l’église néoclassique Saint-Martin de Dion-le-Val fait partie d’un ensemble comprenant également le presbytère, ses dépendances, le parc ainsi que les bâtiments de la vieille ferme et la place. 

L’intérieur de l’édifice a été réaménagé en 2003 par l’architecte Jean Cosse et s’oriente vers un style épuré. Les murs ont été repeints et des pièces de mobilier ont été enlevées pour aboutir à un vaisseau « couleur de terre ». 

L’édifice abrite de petites statues issues du petit patrimoine rural local ainsi que des gisants Renaissance du XVIe siècle, dont celui de Philippe de Dion (décédé en 1532), seigneur du lieu.

Place Communale 1
1325 Chaumont-Gistoux (Dion-le-Val)

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Classée comme site le 2 décembre 1959

Institut du Patrimoine wallon

Églises ouvertes

Église Saint-Jean-l'Évangéliste de Beaufays

L’église Saint-Jean-l’Évangéliste fait partie intégrante du prieuré de Beaufays. Existant depuis 1123 sur le territoire, le prieuré  forme un ensemble entouré de douves composé de plusieurs cours (cour conventuelle et cour de ferme). Confisqué en 1798 par les républicains, il passe ensuite de propriétaire en propriétaire pour finalement revenir à la famille Laloux en 1890.

L’église Saint-Jean-l’Évangéliste se situe à l’extrémité sud-est de cet ensemble. Église conventuelle devenue paroissiale, l’édifice est mononef et se termine par un chevet plat. Construite en 1701 selon les plans de G. Cramion, frère de l’ordre de Saint-François-de-Paul, l’église est reconstruite après la Seconde Guerre mondiale ainsi qu’après 1983, suite à un tremblement de terre dont l’épicentre se trouvait à Liège. La tour carrée date du XVIIe siècle et s’appuie sur le chevet plat, prolongeant la façade sud vers l’est. Elle est surmontée d’un couronnement bulbeux octogonal, relevé après 1950, et d’un lanternon. La nef baroque est couverte d’une voûte surbaissée sur doubleaux et ogives (décorés de stucs Louis XIV) et retombe sur des pilastres d’ordre toscan.

Remarquons le mobilier caractérisé par un maître-autel à colonnes en bois peint, des statues de l’école de Delcour, des lambris et stalles en chêne du XVIIIe siècle ainsi que par une chaire de vérité et des confessionnaux Louis XIV. La tribune du jubé accueille un buffet d’orgues réalisé par le facteur liégeois J.-B. Le Picard en 1742.

Route de l'Abbaye 102

4050 Chaudfontaine (Beaufays)

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Classée comme monument le 15 janvier 1936 (tour) 

Classée comme monument le 30 janvier 1948 (église)

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Chapelle Notre-Dame de Chèvremont

Située en léger contrebas de la basilique de Chèvremont, la chapelle Notre-Dame a été construite en 1688 par des Jésuites anglais. 

Il s’agit d’une petite construction de plan carré, en moellons et briques. La chapelle est éclairée de petites baies à linteau droit et aux piédroits harpés. Le toit est pourvu de coyaux et est composé d’éternit. 

Une première construction est tout d’abord sortie de terre en 1688 mais est devenue bien vite trop petite. Elle a donc été adjointe d’une seconde partie en 1697.  

Le lieu est devenu au fil du temps un endroit de dévotion à la Vierge ainsi qu’un pèlerinage pour les sportifs, ce qui explique la présence de trophées multiples : coupes, maillots de cyclistes, ballons, etc. 

De la chapelle s’étale, en direction de Vaux, sept étapes du calvaire symbolisées par de petits oratoires en pierre représentant les sept douleurs de la Vierge.

Rue de Chèvremont 96
4050 Chaudfontaine (Vaux-sous-Chèvremont)

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Classée comme monument le 9 octobre 1985

Institut du Patrimoine wallon