IPW

Ancien hôpital Saints-Pierre-et-Paul

Ce vaste complexe qui fut aussi une maison de retraite abrite aujourd’hui les services administratifs de la ville de Binche. 

Vue de la cour intérieure

Il se compose de bâtiments datant des XVIIIe et XIXe siècles qui s’articulent autour d’une cour dont l’accès se fait par un portail classique du XVIIIe siècle. À droite du portail se trouve une façade de type "tournaisien", caractérisée par une réduction de l’utilisation de la pierre dans l’ornementation des façades. La pierre de taille est reléguée aux soubassements, aux chaînages d’angles et aux baies. Le plus souvent, le reste de la maçonnerie de brique est recouvert d’un enduit, ce qui n’est toutefois pas le cas ici. 

À gauche du portail se trouve une ample façade du XIXe siècle dont chaque travée est percée en son sommet d’un œil-de-bœuf ovale. La cour intérieure est bordée d’une série d’importants bâtiments et d’une bâtisse intégrant à l’arrière un noyau du XVIIIe siècle.

 

 

Rue Saint-Paul 12-16
7130 Binche

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Classé comme monument le 13 octobre 1980

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Gare de Binche et environnement

Avec l’arrivée du chemin de fer à Binche en 1857, un édifice est érigé pour y abriter les services administratifs et les voyageurs. Devenue trop petite, la gare est reconstruite de manière grandiose entre 1905 et 1910 par l’architecte Pierre Langerock. Au même moment, tout le quartier entourant la station bénéfice d’une réflexion architecturale homogène dans une zone alors non bâtie et située hors du centre historique de la ville. 

L’ensemble de la place et de la gare a été pensé par le bourgmestre Eugène Derbaix. Le square qui porte aujourd’hui son nom est, en face de la gare, clôturé par une balustrade néogothique. Il est également décoré de huit statues en bronze, dont certaines ont aujourd’hui disparues, réalisées par les sculpteurs Vermeylen et Valeriola évoquant des personnages ayant fait la renommée de Binche. On y trouve notamment le comte de Hainaut Baudouin IV ou l’empereur Charles Quint. Au centre, un monument à l’indépendance est ajouté en 1931. La gare constitue quant à elle un témoignage exceptionnel de l’architecture néogothique du début du XXe siècle. De style brabançon, elle présente une composition symétrique autour d’un corps central à pignons. De part et d’autre s’étendent deux ailes longues et basses terminées par des pavillons plus sobres. Côté quai, la gare est ornée d’une belle marquise en fer forgé, élément typique des gares de l’époque. L’intérieur, austère mais grandiose, est lui aussi caractéristique de l’architecture néogothique.

Square Eugène Derbaix
7130 Binche

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Classés comme site le 24 mars 1978

Institut du Patrimoine wallon

 G. Focant

Justice de Paix de Binche

Édifié en style néogothique par l’architecte Paul Saintenoy en 1902, cet édifice s’inspire de l’architecture traditionnelle brabançonne. 

Né à Ixelles en 1862, diplômé de l’académie royale des Beaux-Arts d’Anvers, Paul Saintenoy complète sa formation d’architecte auprès de Victor Horta et Paul Hankar. 

Historien de l’architecture, professeur, écrivain, membre de la commission royale des monuments et sites, il meurt en 1952. 

On lui doit de nombreuses réalisations en Belgique parmi lesquelles le magasin Old England à Bruxelles, la maison Losseau à Mons ou le château Le Fy à Esneux. 

Le bâtiment du palais de justice de Binche présente une façade austère composée de grès de Bray (pierre locale), de pierre bleue et de briques. Elle est animée d’une tour octogonale, d’une statue de la Justice en bronze doré placée dans une niche et d’un bas-relief en bronze illustrant les armes de la ville, tous deux réalisés par le sculpteur Mascré. Les éléments gothiques se retrouvent dans les pignons à gradins ; la symétrie est limitée aux trois travées centrales et aux panneaux décoratifs. Le bâtiment s’inscrit dans la logique de la construction des lieux de juridiction de l’époque. Outre le cabinet du juge, l’édifice comprend une salle d’audience, une salle des pas perdus, ainsi que le cabinet et le bureau du greffier. La volonté de l’architecte a été de donner à Binche un bâtiment de prestige, dont l’architecture pouvait être comparée à celle des maîtres du 16e siècle.

Avenue Albert Ier 56
7130 Binche

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Classement comme monument le 7 juin 1978

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant - SPW

Église du Très-Saint-Sacrement à Binche

Cette église, autrefois dédicacée à sainte Élisabeth de Hongrie, formait autrefois un ensemble avec la maison de repos située à côté. Il s’agissait du couvent des Récollets, installé à cet endroit en 1598. Les édifices actuels datent toutefois du 18e siècle. Après la Révolution, les religieux sont expulsés en 1798 et le bâtiment est désaffecté. Une nouvelle congrégation religieuse occupe les lieux entre 1822 et 1879 avant que l’ancien couvent ne devienne une école moyenne de filles, supprimée dès 1888. En 1894, la ville de Binche vend une partie du couvent à une religieuse d’Angers ; la communauté des dames du Saint-Sacrement vient s’y installer. Les sœurs y vivent cloîtrées et dans la pauvreté jusqu’en 1976 ; l’église devient alors paroissiale et l’ancien couvent est transformé en maison de retraite. 

L’église a été construite en 1707 à l’époque où l’ancien palais de Marie de Hongrie, en ruines, servait de carrière de pierre. Il est probable que les moellons de grès utilisés pour l’édification de l’église proviennent du palais. Dans le chœur se trouvent des éléments décoratifs provenant également de cet édifice disparu : dix-huit hautes colonnes à chapiteaux ioniques reliées par un entablement et huit niches surmontées d’un écusson provenant de la chapelle du palais. La nef a été reconstruite en 1767 et les fenêtres ont été adaptées en style néogothique en 1878.

Avenue Albert Ier 35
7130 Binche

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Classement comme monument le 29 octobre 1976

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Maison, rue de Mons n° 7

Entre la fin du 17e siècle et la première moitié du 18e siècle, le Hainaut est à plusieurs reprises victime d’attaques menées par les troupes du roi de France. 

Après un redressement économique intervient la reconstruction, grâce aux nouveaux profits engendrés par les marchands et bourgeois de la ville qui souhaitaient disposer d’une nouvelle demeure d’apparat. Le prestige du siècle de Louis XIV à travers l’Europe permet alors à de nouvelles influences stylistiques de parvenir dans nos régions. 

Une partie du Hainaut voit se développer un style architectural dit « montois », caractérisé par une réduction de l’utilisation de la pierre dans l’ornementation des façades. La pierre de taille est reléguée aux soubassements, aux chaînages d’angles et des baies. Le plus souvent, le reste de la maçonnerie de brique est recouvert d’un enduit. 

Cette maison est un bel exemple du style classique montois du 18e siècle et a été entièrement restaurée au début des années 2000. La façade à deux niveaux de trois travées avec porte centrale dont les briques ont reçu, suite à la récente réfection, un enduit de couleur sang de bœuf du plus bel effet. Une lucarne se trouve au centre de la toiture à la Mansart. La porte est dotée en son sommet d’un fronton triangulaire qui donne à cette maison particulière beaucoup de prestance.

Rue de Mons 7
7130 Binche

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Classée comme monument le 16 octobre 1975

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de Prisches

Au Moyen Âge, le domaine de Prisches était une prévôté qui dépendait de l’abbaye Sainte-Rictude de Marchiennes. Les ecclésiastiques reconstruisent une première fois l’ensemble en 1698 et une seconde fois entre 1752 et 1756, lorsque le château et sa ferme prennent leur configuration actuelle. 

Le château se compose d’un grand bâtiment rectangulaire pourvu de deux pavillons. Une chapelle castrale se situe dans une tour octogonale qui se trouve à l’arrière de l’édifice. La partie avant du château est composée d’une cour et d’un jardin clôturé par une muraille percée de trois ouvertures. L’entrée principale, autrefois située face au château, a été reconstruite près de la rue pour servir d’accès à des véhicules. Elle est millésimée 1756 et comporte plusieurs inscriptions parmi lesquelles la devise de l’ancienne abbaye « Marchiense pie et iuste » (Marchiennes, pieusement et justement). 

La ferme se présente à l’origine sous la forme d’un grand quadrilatère qui a depuis été divisé en deux propriétés séparées par un mur. L’une d’elles a été convertie en résidence et la seconde a conservé sa vocation agricole. Le château et la ferme constituent aujourd’hui une propriété privée non accessible aux visiteurs.

Rue de Prisches 7-8
7130 Binche

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Classé comme monument et comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ancien collège des Augustins de Binche

À cet emplacement se trouvait à la fin du Moyen Âge l’hôtel du comte de Lalaing. En 1570, l’édifice est acheté par Jean Duquene, originaire de Cambrai, dans le but d’y fonder un établissement d’enseignement. L’école fonctionne pendant près d’un siècle et demi avant d’être reprise en 1727 par la congrégation religieuse des Augustins. Sous leur direction, le collège conserve son mode d’administration mixte, religieux et civil. 

Les Augustins abandonnent les lieux en 1794 au cours des troubles révolutionnaires et les lieux connaissent alors diverses affectations. En 1881, on y installe une école moyenne qui devient un athénée royal en 1946. 

C’est en 1975 que le bâtiment reçoit son affectation actuelle : il abrite les riches collections du Musée international du Carnaval et du Masque. L’édifice que nous connaissons aujourd’hui a été construit en 1738 et agrandi en 1778 pour prendre la forme d’un "L". De style classique et traditionnel, le bâtiment est érigé en briques et calcaire. L’aile la plus ancienne est rythmée au rez-de-chaussée d’un portique composé de neuf arcs en plein cintre formant une galerie ; sa toiture est percée de lucarnes et surmontée d’un clocheton. On accède à la cour par un haut portail en pierre de style Renaissance provenant de l’ancien palais de Marie de Hongrie, replacé à cet endroit au XVIIIe siècle.

Rue Saint-Moustier 10
7130 Binche

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Classée comme monument le 3 mars 1965

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Collégiale Saint-Ursmer de Binche

La collégiale de Binche est un des plus anciens édifices de la ville. L’état primitif de l’église actuelle remonte au 12e siècle et est de style roman. À cette époque, le sanctuaire, qui a contribué au développement de la ville de Binche au Moyen Âge, est dédié à la Vierge et est connu sous le nom de monastère de Moustier-Sainte-Marie. En 1409, le chapitre de la collégiale de Lobbes est transféré à Binche ; l’église devient une collégiale et prend le nom du patron de la collégiale de Lobbes. 

Saint Ursmer était un moine, évangélisateur de la Flandre et du Hainaut, mort à Lobbes en 713. Le sanctuaire connaît des modifications et agrandissements au fil des siècles. On retrouve le style roman dans la partie inférieure de la tour et la face occidentale de la nef ; le style gothique hennuyer du 16e siècle se perçoit dans les chapelles et le chœur. Détruite par les troupes du roi de France Henri II, la tour est reconstruite en 1554. La nef est quant à elle entièrement reconstruite en 1622, année au cours de laquelle un clocher bulbeux est ajouté à la tour. L’ensemble des vitraux n’est plus d’origine ; tous ont été remplacés en 1850. 

Lors du transfert de leur communauté religieuse au début du 15e siècle, les chanoines de Lobbes sont arrivés à Binche avec les reliques de saint Ursmer. Le trésor de la collégiale de Binche est remarquable : bras-reliquaire de saint Jacques, bras-reliquaire de saint Pierre, buste-reliquaire de saint Ursmer…

Rue Haute

7130 Binche

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Classé comme monument le 15 janvier 1936

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Chapelle Sainte-Anne de Battignies

Cette ancienne chapelle est située dans l’ancien hameau de Battignies qui fut inclus dans le territoire de la ville de Binche à la fin du 19e siècle. Il s’agit d’un petit édifice de style gothique construit à la charnière des 16e et 17e siècles. 

Elle a été érigée avec les matériaux traditionnels de l’époque et de la région : brique, pierre calcaire et ardoise. Le sanctuaire adopte un plan composé d’une nef rectangulaire et d’un chevet à trois pans. L’édifice est surmonté d’un clocheton octogonal. 

Au-dessus de la porte d’entrée se trouve un écusson en pierre blanche flanqué des armoiries de Jean de Jonquoy, abbé de Marchienne-en-Ostrevant. Disparu depuis lors, il s’agit d’une reproduction installée à l’occasion d’une des deux restaurations de la chapelle opérées en 1899 et 1903. 

Plusieurs œuvres d’art sont conservées à l’intérieur : une statue de sainte Anne trinitaire en chêne polychromé contemporaine de l’édification de la chapelle, un Christ gothique en bronze doré ainsi que deux têtes d’angelots en chêne peint de style Renaissance datant du premier tiers du 17e siècle.

Rue Zéphirin Fontaine
7130 Binche

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Classée comme monument le 15 janvier 1936

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle Saint-André de Binche

La chapelle Saint-André est également appelée « chapelle du Vieux cimetière » du fait de sa situation dans un cimetière désaffecté au 19e siècle. D’allure modeste, datant des 16e et 17e siècles, il s’agit d’un des ensembles les plus complets conservés de nos jours par sa construction, son ameublement et sa décoration. 

Érigée en briques et moellons de grès et couverte d’ardoises, la chapelle est constituée de deux parties : un sanctuaire à chevet plat surmonté d’un clocheton et un porche de moindre hauteur. La porte de ce dernier arbore le millésime 1615. L’intérieur du porche est couvert de voûtes en berceau composées de planches et de pièces de bois sculptées représentant des personnages. On trouve un empereur tenant un globe et un sceptre, un personnage macabre, un pape, saint André, saint Jean et deux anges accompagnés par des squelettes. Ce programme iconographique évoque la mort : que l’on soit pape ou empereur, nous sommes destinés à mourir. 

Une grande porte ogivale sépare les deux parties de l’édifice. La voûte du sanctuaire, elle aussi en bois, est ornée de sculptures figurant des anges et des personnages bibliques (la Vierge, David, Moïse, l’archange Gabriel…). Cette fois, c’est la rédemption qui a été choisie comme thème pour la décoration. Plusieurs monuments funéraires des 16e et 17e siècles se trouvent dans cette partie de la chapelle.

Rue Haute 5
7130 Binche

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Classée comme monument le 15 janvier 1936

Institut du Patrimoine wallon