Jo Van Hove

Châteu-ferme de Neuville

Dès le Moyen Âge, la localité de Neuville est partagée en trois seigneuries. À l’Époque moderne, l’une d’elles appartient aux Auxbrebis, seigneurs de Samart, la seconde à la famille d’Yves et la troisième à l’abbaye de Florennes, présente à cet endroit dès le 12e siècle. Au 18e siècle et jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, l’abbaye rassemble entre ses mains ces trois seigneuries. 

Sur la place principale, non loin de l’église, se trouve le château-ferme de Neuville, ample ensemble clôturé en calcaire dont les bâtiments agricoles ne sont pas antérieurs aux 19e et 20e siècles. Le robuste logis seigneurial et une tour d’angle datent toutefois des 16e et 17e siècles bien qu’ayant été sérieusement restaurés en 1976. 

Le château a été construit par la famille d’Auxbrebis dont les membres détenaient la charge de grand bailli d’Entre-Sambre-et-Meuse et qui vendirent le tout à l’abbé de Florennes en 1737. À l’entrée du complexe se trouvent les vestiges d’une tour circulaire d’un niveau percée de trois arquebusières en marbre rose, issu de carrières autrefois en activité dans la région. 

Au fond de la cour se situe l’imposant logis, probablement construit en trois temps et conservant à l’intérieur des aménagements de style Louis XIV parmi lesquels un escalier et un plafond stuqué.

Place de Neuville 9
5600 Neuville-le-Chaudron

carte

Classé comme monument le 18 février 1981

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Église Saint-Jean-Baptiste de Neuville-le-Chaudron

Dès le Moyen Âge, la localité de Neuville était partagée entre trois seigneuries dont l’une appartenait aux influents seigneurs-abbés de Florennes. Cette importante abbaye du comté de Namur parvient à rassembler les trois fiefs au XVIIIe siècle et devenir ainsi l’unique seigneur du coin. 

Non loin de l’ancien château-ferme construit par la famille Auxbrebis se trouve l’église paroissiale dédiée à saint Jean-Baptiste. Cet édifice de style classique a été construit entre 1757 et 1760 par Jean-Baptiste Chermanne, prolifique architecte du comté de Namur auquel nous devons encore bon nombre d’églises. 

Une tour carrée, percée d’un portail mouluré et surmonté d’un fronton triangulaire, précède une nef de quatre travées ainsi que le chœur. L’intérieur est couvert de voûtes décorées de stucs de style Louis XV dont un cartouche orné d’une colombe portant un rameau et l’inscription « Pacifice 1760 », devise de Dom Maur Bertrand, abbé de Florennes, seigneur du lieu à l’époque. Le chœur abrite un maître-autel de style Régence du début du XVIIIe siècle ; le reste de l’église conserve du mobilier de la même époque (autels latéraux, stalles et confessionnaux). Les fonts baptismaux d’allure gothique datent du XVIe siècle et sont placés sur un socle roman plus ancien. Parmi les statues présentes, celles des saints Paul de Tarse, Pierre et Jean-Baptiste datent de 1760 et sont contemporaines de la consécration du sanctuaire.

Place de Neuville
5600 Neuville-le-Chaudron

carte

Classé comme monument le 19 septembre 1997

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Saint-Martin de Fagnolle

Siège d’une importante seigneurie depuis le Moyen Âge, Fagnolle devient un village essentiellement agricole après la fin de l’Ancien Régime. Il conserve un habitat largement tributaire du XVIIIe siècle resté très homogène. Entourée par le cimetière, la petite église dédiée à saint Martin occupe à peu près le centre de la localité. 

Les murs de clôture du champ des morts sont déjà exceptionnels : les pilastres d’entrée sont en effet datés « Anno 1762 » sur les sphères qui les couronnent ! L’église est un petit édifice de calcaire érigé du XVIe au XIXe siècle, souvent remanié, composé d’une seule nef de deux travées et d’un chœur de même largeur. 

La nef date probablement de la seconde moitié du XVIe siècle mais a déjà été restaurée en 1725 comme l’indique une inscription sur la façade. Cette restauration a été menée grâce à la réutilisation de pierres du château fort alors en ruines. La façade est reconstruite en 1827 en réutilisant une belle porte gothique du XVIe siècle que l’on prétend provenir également du château. 

À l’intérieur sont conservés un autel à retable du XVIIe siècle avec des statues des saints Victor et Charles Borromée, deux calvaires en bois des XVIe et XVIIe siècles et plusieurs pierres tombales du XVIIIe siècle.

Rue Culot-d’en-Bas
5600 Fagnolle

carte

Classée comme monument et comme site le 29 août 1988

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Ancien lavoir de Fagnolle

Après avoir constitué une importante seigneurie sous l’Ancien Régime et vécu au rythme de son château, Fagnolle se tourne vers l’agriculture au 19e siècle. Il constitue encore aujourd’hui un village agricole mais conserve des vestiges de son passé glorieux telles les ruines de son château fort et son ancienne maison du bailli, aujourd’hui reconvertie en presbytère. 

Édifice public né dans nos régions au 19e siècle, le lavoir doit répondre à certains besoins. Typiquement rural, il est l’endroit où l’on vient laver son linge exclusivement. Il participe à la vie courante de la communauté paysanne et occupe une place importante au sein du village ; il était le lieu de rendez-vous des lavandières. Beaucoup de ces monuments n’ont malheureusement pas survécu à l’invention des machines électriques et les survivants restent aujourd’hui des témoins d’une époque révolue. 

L’ancien lavoir de Fagnolle est l’un des rares exemples wallons ayant fait l’objet d’une mesure de classement au titre de monument. Situé au cœur du hameau, il se compose de trois abreuvoirs en pierre bleue du milieu du 19e siècle placés sous un abri en moellons de calcaire couvert de tôles ondulées.

Rue de Fagnolle 15
5600 Fagnolle

carte

Classement comme monument et comme site le 20 avril 1988

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ruines du château de Fagnolle

Terre franche située aux confins de la principauté de Liège sous l’Ancien Régime, Fagnolle appartient à la famille de Rumigny-Florennes à partir du 13e siècle. La première mention d’un seigneur remonte à Hugues Ier en 1249 ; la seigneurie est ensuite entrée dans le patrimoine des Enghien et des Barbençon. Le château tomba aux mains des Français en 1554 et fut repris l’année suivante par Guillaume le Taciturne qui le fit sauter tout en maintenant une garnison. La ruine du château épuise le village même, qui est abandonné en même temps que la forteresse. Le château devient possession des princes de Ligne au début du 17e siècle puis abandonné à nouveau en 1659. 

En 1770, la terre de Fagnolle est érigée en comté d’Empire par Joseph II. Le château et la terre de Fagnolle ont sans conteste joué au Moyen Âge un rôle stratégique de premier plan dans la défense de l’Entre-Sambre-et-Meuse à l’époque où la forteresse devait défendre la trouée de l’Oise. Le château, édifié en calcaire, dessine un quadrilatère ponctué de quatre tours circulaires et cerné par des douves. 

Le complexe, aujourd’hui en ruines, aurait été érigé au 13e siècle, probablement au moment de la première prise du titre de sire de Fagnolle par Hugues Ier de Rumigny. Les quartiers d’habitation dateraient de la seconde moitié du 14e siècle. Deux tours d’angle sont encore partiellement debout et présentent un bel appareil de moellons de calcaire ; au dos des remparts se trouvent les vestiges de bâtiments résidentiels.

 

Ruines du château de Fagnolle © Jo Van Hove

Rue de l’Hospiteaux
5600 Fagnolle

carte

Classé comme monument le 15 décembre 1970

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Ferme du Douaire à Ottignies

Ancienne gentilhommière du XVIe siècle, la ferme du Douaire est une des plus belles fermes brabançonnes en quadrilatère. 

L’édification en briques rouges et calcaire de ses bâtiments s’étale sur les XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. La première campagne est réalisée à l’initiative du seigneur Barthélemy de Borchoven en 1638 ; celui-ci offrit le bien en dotation à son épouse Jeanne de Limelette à sa mort. 

L’édifice tire probablement son nom de « Douaire » de cette donation. L’ensemble se compose d’un corps de logis en « L », d’une grange en long, de vacheries et d’étables. Abandonnée dans les années 1960, la ferme est rachetée par la commune en 1971, restaurée et depuis affectée à des activités culturelles. La grange est devenue une salle polyvalente, le corps de logis abrite une bibliothèque et l’écurie une ludothèque.

Rue des Combattants 2
1340 Ottignies

carte

Classée comme monument et comme site le 31 août 1984

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château d'Ottignies et église Saint-Remy

Au cœur du noyau primitif d’Ottignies se trouve un ensemble architectural de premier plan, composé du château, de l’église et de son presbytère. Appelé parfois « château de l’Étoile », l’édifice visible depuis l’avenue des Combattants est un ancien domaine ducal du Brabant donné en fief depuis le 12e siècle à une famille d’Ottignies. 

Un château est en effet construit à cet endroit pour la première fois en 1180. L’édifice actuel est mentionné depuis 1312 mais fut incendié au début du 17e siècle et reconstruit en 1626. Le château, qui ne se visite pas, s’articule autour d’une cour intérieure fermée ; il est flanqué d’une ferme et est caractérisé par une grosse tour de trois niveaux surmontée d’un clocheton d’ardoises.

En face du château se situe l’église Saint-Remy, de style classique, bâtie en 1785 en lieu et place d’un ancien sanctuaire, ravagé par les flammes en 1726. Elle abrite un grand Christ en bois provenant d’un calvaire autrefois situé le long de la route de Mousty. Au flanc du sanctuaire se trouve le presbytère, reconstruit dans le troisième quart du 18e siècle en brique et pierre bleue. 

Non loin de là, sur le pignon du centre culturel, se trouve une fresque monumentale évoquant le folklore de l’entité réalisée par Claude Rahir.

Avenue des Combattants
1340 Ottignies

carte

Classé comme site le 29 mai 1952

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Ferme du Biéreau à Louvain-la-Neuve

Citée pour la première fois en 1601, la ferme du Biéreau appartient alors à l’abbaye de Florival (Grez-Doiceau/Archennes). Appelée également « ferme du Bierwart », son nom signifie « belle vue » ou « beau regard ». 

Les bâtiments, s’articulant autour d’une cour rectangulaire, forment un espace clôturé érigé en briques et pierre bleue au milieu du XVIIIe siècle. Sur la façade du logis subsiste une pierre aux armes de l’abbesse Anne-Josèphe de la Croix (1733-1749) et porte sa devise « Crux mihi Dux » (la croix est mon guide). Ce blason a été repris en 1991 dans les armoiries de la ville où ses quatre coquilles Saint-Jacques symbolisent Louvain-la-Neuve. La très belle grange ancienne en colombages est pour sa part datée de 1550 et conserve son ossature en bois d’origine vieille de 300 ans. 

Cette ferme, la plus ancienne du hameau, était l’un des rares bâtiments présents sur le plateau de Lauzelle avant l’installation de l’Université catholique de Louvain dans les années 1970. Acquise par la ville en 1977, superbement restaurée, elle est depuis devenue un centre culturel et musical reconnu.

Place polyvalente
1348 Louvain-la-Neuve

carte

Classée comme monument le 27 décembre 1988

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Domaine du château de Lambermont

Le baron Auguste Lambermont est une figure importante d’Ottignies au 19e siècle, tant au niveau local que national. Ministre d’État, secrétaire du ministre des affaires étrangères sous le règne de Léopold Ier, c’est lui qui négocia le rachat des droits de péage sur l’Escaut avec les Pays-Bas en 1861 et favorisa ainsi le développement du chemin de fer. Anobli dès 1863, un boulevard porte son nom à Bruxelles ainsi qu’une avenue dans son village d’origine. 

La propriété dans laquelle il vécut avec sa famille se compose d’une villa, d’une ferme, d’un verger et d’un grand jardin entourés d’arbres. Il s’agit d’une propriété privée dont il n’est pas possible de faire la visite. En face du château se trouve l’église Saint-Joseph, petit sanctuaire néo-médiéval construit en 1872.

Avenue Lambermont 65
1341 Limelette, Belgique

carte

Classé comme monument le 28 mai 1973
Classé comme site le 28 mai 1973

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Notre-Dame à Céroux-Mousty

L’église Notre-Dame de Céroux-Mousty est un remarquable édifice de style roman datant du 11e siècle. Ce sanctuaire très ancien, érigé sur les fondations d’une villa romaine, aurait été fondé par saint Materne. L’édifice est toutefois remanié au 18e siècle puis restauré en 1967. Le transept est rehaussé en 1744, une tour de croisée octogonale est ajoutée au 16e ou au 17e siècle. Un avant-porche a été pour sa part construit en 1937. Sous le chœur se trouve une crypte qui servait de lieu de vénération des reliques pour les pèlerins et les malades. Obstruée par des murs depuis les années 1820, elle a été déblayée dans les années 1960. 

L’église conserve un riche mobilier parmi lequel un beau Christ gothique du 15e siècle, une chaire de vérité et des statues populaires du 17e siècle et quelques pierres tombales des 17e et 18e siècles. Le chœur, le transept, la nef et la crypte ont fait l’objet d’une mesure de classement séparée dès 1952 avant que l’ensemble du bâtiment ne soit classé dans sa totalité.

Église Notre-Dame de Céroux-Mousty © G. Focant

Rue de la Station 1
1341 Céroux-Mousty

carte

Classement comme monument le 25 juin 1986

Institut du Patrimoine wallon