Jo Van Hove

Kiosque de Fosses

Dans la lignée des innovations architecturales du 19e siècle, les kiosques apparaissent dès les années 1820-1830 sous forme d’édicules provisoires et démontables.

Jusqu’après la Seconde Guerre mondiale, ils sont le produit de l’engouement musical qui se propage dans les villes et villages par le biais des sociétés de musique, des harmonies, des fanfares et des fêtes locales. 

Dès 1840, ces lieux privilégiés souvent situés sur la place communale, s’implantent de façon permanente, comme un symbole du nouvel art musical. Ils sont le moyen de rendre accessible la culture musicale à tous. 

Le kiosque de Fosses a été édifié en 1937 sur le modèle d’un pavillon du parc du château de Versailles. 

Il se situe sur la place du Marché, centre vital de la ville, juste en face de l’imposant hôtel de ville construit à la fin du 19e siècle.

Place du Marché
5070 Fosses-la-Ville

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Classé comme monument le 27 septembre 1998

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Maison du Doyen de Fosses-la-Ville, Place du chapitre 11

Sous l’Ancien Régime, la vie de Fosses était rythmée par la collégiale Saint-Feuillen et son chapitre de chanoines fondé vers l’an mil par Notger, premier « prince-évêque » de Liège. 

La ville était alors gouvernée par deux seigneuries distinctes : celle de l’évêque de Liège, qui régnait sur la ville des bourgeois et sur les hameaux périphériques, et celle du chapitre qui gouvernait l’encloître composé de l’église collégiale et des maisons claustrales qui lui étaient liées. 

Au 13e siècle, le chapitre de Fosses connut un essor qui lui fit acquérir des biens, droits et revenus dans plus de soixante localités de la Wallonie actuelle. Cette prospérité économique et la pression politique qu’il exerçait poussa le peuple à obtenir une charte de franchises en 1234 et le droit d’ériger une halle pour y faire du commerce en 1267. 

L’histoire médiévale est ainsi faite de luttes entre le chapitre et les bourgeois. Les chanoines vivaient dans des maisons particulières. Au nombre de celles-ci, la maison dite du Doyen était la résidence des doyens du chapitre collégial. Elle fut érigée en 1622 à la demande de Noël de Résimont, au fond d’une cour et s’adosse au rempart de la ville du 12e siècle et à la tour Blanmont. La bâtisse est traditionnelle, élevée en briques et pierre bleue ; on y accède par un porche reconstruit au 18e siècle.

Place du chapitre 11
5070 Fosses-la-Ville

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Classée comme monument le 15 mai 1964

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Chapelle Sainte-Brigide de Fosses-la-Ville

Sainte Brigide – ou Brigitte – est née en Irlande vers 451 et morte non loin de Dublin en 525. Elle était la fille d’un roi païen écossais et d’une mère chrétienne, baptisée selon la légende par saint Patrick. Elle fonda dans la ville de Kildare un couvent qui était régi par la règle de saint Césaire, adoptée par de nombreux couvents irlandais. Il s’agit du premier monastère double d’Europe, regroupant des moines et des moniales. 

À Fosses, une chapelle dédiée à cette sainte surplombe la ville depuis des temps immémoriaux. Une première chapelle en bois aurait été construite par des moines irlandais au 7e siècle, compagnons de saint Feuillen ayant introduit le culte de la sainte dans nos régions. Elle est remplacée par un édifice en pierre vers la fin du premier millénaire puis par une construction de style roman au 12e siècle. Cette dernière fut détruite par des protestants en 1568. 

C’est au chanoine Gilles Tabolet, doyen du chapitre de la collégiale de Fosses, que l’on doit la construction de l’église actuelle, de tradition gothique, en 1659. Le sanctuaire est caractérisé par sa tour trapue de trois niveaux. Dans un intérieur faiblement éclairé, on trouve deux statues de sainte Brigide du 17e et du 18e siècle. 

Des vestiges de la chapelle romane sont visibles à l’intérieur de la tour. 

Dans la nef se trouve un monolithe calcaire de 2 m 30 de hauteur ; il s’agit d’une tourelle eucharistique de style gothique datant du 15e siècle.

Rue Sainte-Brigide
5070 Fosses-la-Ville

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Classée comme monument le 14 juin 1951

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Ferme de Beaurieux à Court-Saint-Étienne

Ancienne ferme castrale d’un château aujourd’hui disparu et qui constituait un des plus anciens fiefs du duché de Brabant, la ferme de Beaurieux est un beau quadrilatère érigé en 1721 et groupant des édifices en briques et pierre bleue disposés autour d’une cour carrée. Elle est située au cœur du hameau de Beaurieux, sur une vaste prairie au bord de l’Orne. 

Appelée également de nos jours « ferme de la Baillerie », on y accède par un porche monumental qui servait autrefois de colombier. L’ensemble, typique de la région, est caractérisé par la présence d’une grange en long percée de part et d’autre au niveau des pignons de grandes portes charretières facilitant l’exploitation agricole. À gauche du portail se trouvent les ailes d’étables et d’écuries. Le corps de logis a été construit sur les bases d’un bâtiment plus ancien dont les caves ont été conservées. Il servait de logement aux domestiques, les maîtres occupant la ferme de la vallée, située non loin de là (23, rue de Beaurieux). 

La ferme n’est plus exploitée depuis une vingtaine d’années ; elle a fait l’objet d’une restauration réussie et accueille aujourd’hui des événements (banquets, colloques…).

 

Ferme de Beaurieux © IPW

 

Ferme de Beaurieux © IPW

Rue Saussale
1490 Court-Saint-Étienne

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Classée comme monument le 6 septembre 1988

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Ferme du Sartage à Court-Saint-Étienne

Dépendance sous l’Ancien Régime de l’abbaye de Villers-la-Ville, la ferme du Sartage a été reconstruite aux XVIIIe et XIXe siècles et constitue un très bel exemple de ferme brabançonne en quadrilatère. 

Bien qu’étant mentionnée pour la première fois dans les registres de l’abbaye en 1632, la terre aurait été donnée aux moines par le seigneur de Beaurieu au XIIe siècle. Les registres paroissiaux mentionnent quant à eux la présence d’un fermier dès 1557. Sous le régime français, elle est confisquée à l’abbaye et vendue comme « bien national » en 1798. Elle change ensuite plusieurs fois de mains au XIXe siècle avant d’entrer dans le patrimoine de la famille Boël, qui la possède toujours actuellement. Son exploitation a été confiée à la famille Delavie qui cultive essentiellement des céréales et des betteraves. 

Isolée dans la campagne, accessible par un chemin bordé d’arbres, elle est caractérisée par son imposant pavillon d’entrée daté de 1844 permettant d’accéder à la cour intérieure, sous un passage voûté. Ce porche-colombier présente aussi la particularité de renfermer un réservoir d’eau. La ferme est érigée en calcaire et en briques recouvertes d’un badigeon de chaux. À droite se trouve une étable datée par ses ancres de 1805, alors qu’une belle grange du XVIIIe siècle ferme la cour.

Drève du Chenoy
1490 Court-Saint-Étienne 

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Classée comme monument et comme site le 16 novembre 1993

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Maison, place Communale n° 6

Cette belle maison de trois travées sur deux niveaux a été construite en briques et pierre bleue dans le premier quart du 19e siècle. Les briques de la façade ont été recouvertes d’une peinture à la chaux, technique traditionnelle de protection des façades dans nos régions. 

On accède à l’édifice par une belle porte néoclassique. La maison est également caractérisée par la présence de trois fenêtres ovales au niveau des combles. Sur la place, située au centre du village, se trouvent trois monuments commémoratifs. Le premier évoque le souvenir du général comte Albert Goblet d’Alviella (1790-1873), soldat dans les armées napoléoniennes avant de devenir ministre de la guerre et des affaires étrangères après l’indépendance de la Belgique. 

Les deux autres monuments rendent hommage aux héros des deux guerres mondiales issus de la commune, ainsi qu’à 43 soldats français qui perdirent la vie à Court-Saint-Étienne en mai 1940.

Place Communale 6
1490 Court-Saint-Étienne

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Classée comme monument le 1er octobre 1992

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant

Église Saint-Étienne à Court-Saint-Étienne

Au sein d’un cimetière arboré se trouve l’église Saint-Étienne, reconstruite au 18e siècle mais conservant une tour du 16e siècle, héritière d’un édifice précédent. La tour-porche, percée d’une entrée classique, comporte des bases romanes mais sa partie haute a été érigée à l’époque gothique. 

Le sanctuaire renferme une quantité d’œuvres d’art de premier plan parmi lesquelles un triptyque de la Passion de 1540, un calvaire gothique du 16e siècle et des autels baroques. Situé dans le collatéral nord, le superbe cénotaphe en marbre noir et blanc du comte et de la comtesse de Provins, seigneurs du lieu, peut être considéré comme la pièce maîtresse de l’église. Ce gisant, un des plus beaux de Belgique, a été réalisé en 1652 et est constitué d’un sarcophage sur lequel repose les deux gisants en relief. Les têtes et les mains des défunts sont sculptés dans du marbre blanc et le reste dans un marbre noir originaire d’Asie mineure. Les gisants sont surmontés d’un cartouche flanqué de deux pilastres et sur lequel figure l’épitaphe. 

Non loin de là, le presbytère est une belle bâtisse enclose érigée dans la seconde moitié du 18e siècle. L’ensemble formé par l’église, le presbytère, le cimetière et leurs abords ont été protégés et forment un site classé.

Rue du Village 1
1490 Court-Saint-Étienne

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Classé comme monument et comme site le 4 décembre 1989

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Parc du château de Court-Saint-Étienne

Ancien fief du comté de Namur, le domaine de Court-Saint-Étienne est occupé, au Moyen Âge, par un château fort, aujourd’hui disparu. L’édifice actuel, construit en 1788 en brique et pierre calcaire dans un beau parc, a été agrandi au XIXe siècle et restauré à la fin du XXe siècle. 

Le parc paysager classé a été créé vers 1805, à la demande du général Albert Goblet d’Alviella, et compte encore quelques arbres très anciens à proximité du château, parmi lesquels un hêtre pourpre et un tilleul argenté. 

La plus grande partie du parc, aménagée sur des prairies fertiles des vallées de l’Orne et de la Thyle, a été composée, au début des années 1890, par le comte Eugène Goblet d’Alviella, avec l’aide de l’architecte Louis-Léopold van der Swaelmen. Depuis le château, le propriétaire pouvait ainsi admirer un long dispositif paysager traversé par les cours sinueux des rivières qui alimentent une vaste surface d’eau avec un îlot planté d’un arbre solitaire. 

Les tempêtes successives de la fin du XXe siècle ont malheureusement saccagé en partie le patrimoine du parc. De grands travaux ont toutefois permis de le nettoyer, de curer l’étang et de réaménager les espaces dans les années 1990. Malgré cela, le parc est toujours considéré comme l'une des plus belles réalisations paysagères de la fin du XIXe siècle. Il a été agrémenté d’un beau potager en 1998 et occupe aujourd’hui une superficie de 30 hectares.

Rue du Village 5
1490 Court-Saint- Étienne

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Classé comme site le 7 juillet 1976

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle Notre-Dame de Sart-Messire-Guillaume

Située sur une butte plantée de pins, à proximité d’une grosse ferme, cette chapelle autrefois castrale a été érigée en style gothique tardif vers 1590 par le seigneur de Sart. Elle a succédé à un petit oratoire où l’on venait prier saint Antoine. 

Cette petite église d’une seule nef, construite en briques et pierre bleue, a longtemps menacé ruines, malgré des campagnes de remise en état organisées en 1938 et 1955. Dépourvue de toiture depuis 1927, elle a été entièrement remise à neuf en 1986 grâce à l’intervention du comte René Boël. L’entrée se fait par un portail de style classique ajouté à la fin du 18e siècle. La toiture d’ardoises est agrémentée d’un clocheton surmonté d’une flèche octogonale. 

La ferme de Sart, datée de 1716 et située non loin de là, est étroitement liée à l’abbaye de Villers-la-Ville, tout comme l’oratoire. Plus bas dans le village, ne manquez pas d’admirer une très belle croix de justice, encastrée dans le mur du bâtiment d’angle de la place et qui est aujourd’hui le seul vestige d’un tribunal du 16e siècle qui témoigne du passé seigneurial du village.

Hameau de Sart-Messire-Guillaume
1490 Court-Saint-Étienne

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Classée comme monument et comme site le 16 octobre 1975

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Salle de spectacle du Foyer populaire de Court-Saint-Étienne

La salle du Foyer populaire est étroitement liée aux usines Henricot, fleuron de la région. Située au centre de la commune, cette industrie métallurgique fit la réputation de Court-Saint-Étienne pendant plus d’un siècle, jusqu’en 1984. De ce passé glorieux, peu de vestiges subsistent, parmi lesquels le hall n° 11, classé pour sa remarquable architecture industrielle. 

La famille Henricot se souciait également du bien-être social de ses ouvriers et fit ériger en 1913 le Foyer populaire, salle de délassement et de théâtre qui est actuellement occupée par le centre culturel du Brabant wallon. Juste à côté se trouve l’usine n° 2, construite en 1922 et acquise par la commune pour être démolie et reconvertie en site réservé aux activités communautaires. 

Entre les deux bâtiments se trouve un monument orné d’un buste en bronze représentant Paul Henricot (1873-1948).

Rue Belotte 1
1490 Court-Saint-Étienne

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Classé comme monument le 4 avril 2000

Institut du Patrimoine wallon