Maison Darville

Rue de Bomerée 132, 6032 Mont-sur-Marchienne, Belgique


Classement comme monument le 8 décembre 1997


En 1937, l’architecte carolorégien Marcel Leborgne construit cette maison pour le sculpteur Alphonse Darville, professeur et directeur de l’académie des Beaux-Arts de Charleroi. Né en 1910, ce sculpteur a participé à la décoration de l’hôtel de ville de Charleroi pour lequel il réalise notamment la sculpture en bronze de l’escalier d’honneur. Cette maison illustre bien le travail de Marcel Leborgne, grand représentant de l’architecture moderniste en Wallonie : articulation de la façade principale en deux plans reliés par une courbe qui assouplit l’effet cubique du volume. La façade est animée de verrières horizontales dont celles de l’étage qui sont séparées par des panneaux de brique émaillée. Autre caractéristique de ce type d’architecture : la toiture plate terminée par une frise ondulée formée d’une rangée de tuiles. Les propriétaires actuels, passionnés par le travail de l’architecte, ont acquis la bâtisse en 1993 ; ils ont souhaité son classement et restauré l’ensemble. Il s’agit d’une des rares maisons modernistes classées en Wallonie ; ici sont protégés les façades et toitures, mais également le mobilier fixe et tous les revêtements d’origine. On trouve notamment des parquets en bois exotique, des garde-corps en métal chromé ou un lanterneau en verre de Murano.

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Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Vestiges de l'ancien château de Mont-sur-Marchienne

Le village de Mont-sur-Marchienne est cité pour la première fois dans une liste de biens gérés par l’abbaye de Lobbes au 9e siècle. Les terres appartiennent à l’époque à l’évêque de Liège qui les avait reçues du roi de Germanie Arnould de Carinthie. À partir de la fin du 10e siècle, la seigneurie de Mont-sur-Marchienne se trouve donc en principauté de Liège. Les avoués de cette ville possèdent également la seigneurie de Montigny-le-Tilleul. En 1408, le prince-évêque reprend personnellement la main sur le bien, pour deux longs siècles. En 1616, la seigneurie est engagée à la famille Bilquin-de Cartier. 

Au centre de l’entité, de part et d’autre de la rue Cardinal Mercier, se trouvent les vestiges du château de la Torre, construit au 16e siècle et qui faisait alors office de château-ferme. Vers 1570, l’édifice appartient au bailli de Marchienne avant d’échoir à la famille espagnole de la Torre y Butron Muxica. Au 19e siècle, le château est transformé en centre de délassement par les propriétaires d’une aciérie avant d’être détruit entre 1942 et 1947 afin de faire place à un quartier résidentiel. 

À l’entrée de la rue de l’Industrie et de la rue du Château se trouvent deux tourelles circulaires qui flanquaient autrefois le flanc sud du château. Elles sont surmontées d’une toiture polygonale à clocheton d’ardoises et ont été construites en moellons de calcaire.

Rue Cardinal Mercier 1-2
6032 Mont-sur-Marchienne

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Classés comme monument le 13 juillet 1989

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Église Saint-Paul de Mont-sur-Marchienne

Sanctuaire d’allure classique, l’église de Mont-sur-Marchienne est l’héritière d’un édifice bâti en grande partie au XVIe siècle. Elle est bâtie en pierre calcaire, composée d’une tour de façade, d’une nef de trois travées épaulée de collatéraux, suivie d’un transept et terminée par un chœur à pans coupés. De nombreuses transformations ont toutefois lieu au XVIIIe siècle : un portail est percé en 1772, un nouveau chœur est érigé… Deux sacristies sont ensuite bâties en 1889 et la tour est rehaussée en 1897. 

Cette église, dédiée à la conversion de saint Paul, conserve un mobilier dont les pièces les plus exceptionnelles, réalisées au XVIIIe siècle, proviennent de l’abbaye du Jardinet à Walcourt (banc de communion, maître-autel, tabernacle…). Les nefs latérales sont décorées de six statues polychromes dont l’une d’elles, représentant sainte Anne, date de 1590. 

Deux pierres tombales armoriées de la famille La Torre évoquent le passé seigneurial de Mont-sur-Marchienne, situé dans le comté de Namur et faisant partie des Pays-Bas espagnols jusqu’en 1713. Ces monuments funéraires évoquent les familles alliées du seigneur parmi lesquelles on retrouve une parenté avec la reine Fabiola (1928-2014).

Rue de l’Église 
6032 Mont-sur-Marchienne

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Classée comme monument le 17 décembre 1991

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Château de Monceau-sur-Sambre

Situé dans un vaste parc à l’anglaise et autrefois entouré de douves, le château de Monceau-sur-Sambre est une haute bâtisse en U flanquée de tours circulaires aux angles et remontant pour l’essentiel aux 17e et 18e siècles. Sous l’Ancien Régime, la localité est une des plus anciennes baronnies de la principauté de Liège. Après avoir souffert des guerres menées par le roi de France Louis XIV dans la seconde moitié du 17e siècle, le village connaît une existence indépendante jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 

Demeure seigneuriale, le château est précédé d’un corps d’entrée, seul vestige de l’ancienne ferme castrale, orné d’un fronton décoré des armoiries de la famille de Gavre, propriétaire à partir de 1651. Il s’agit d’une imposante construction de style classique composée de trois ailes, dont celle située à l’est conserve un mur du début du 14e siècle. Ruiné dans la seconde moitié du 16e siècle, l’édifice est rebâti en 1607 à la demande de Guillaume de Hamal. 

À la fin du 19e siècle, l’ensemble est acheté par un industriel de la région qui le fait restaurer. Le château reste possession de sa famille jusqu’à sa vente à la commune de Monceau-sur-Sambre en 1938. Il est aujourd’hui la propriété d’une asbl chargée d’assurer la promotion et la sauvegarde du domaine. Dans le parc entourant les bâtiments se trouve une collection d’arbres d’une grande richesse, parmi lesquels un chêne pédonculé quatre fois centenaire et un chêne rouge d’Amérique bicentenaire.

Place Albert Ier
6031 Monceau-sur-Sambre

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Classé comme monument le 13 janvier 1989

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles Kik-Irpa

Cité de l'enfance de Marcinelle

Les révoltes sociales de la fin du 19e siècle frappent les bassins industriels et des hommes influents, comme le Carolorégien Jules Destrée, vont militer pour secouer les mentalités et faire naître des préoccupations plus sociales. 

En vue d’améliorer la vie quotidienne de la classe populaire vont ainsi fleurir des habitations à logements multiples, cités-jardins, écoles, jardins d’enfants, coopératives et autres hôpitaux. L’architecte Marcel Leborgne est l’un des principaux artisans de cette émancipation de Charleroi et de l’élévation de bâtiments à vocation sociale. 

La cité de l’enfance de Marcinelle est inaugurée le 14 mai 1939 ; il s’agit d’une œuvre harmonieuse, méditée et réalisée avec un grand désir de perfection. Cet orphelinat d’un type nouveau est construit dans une zone jugée salubre et comporte treize pavillons isolés pouvant abriter huit filles ou huit garçons. Ils offraient la possibilité de créer des cellules familiales, chacune étant surveillée par une éducatrice qui jouait le rôle de « mère ». 

En 1947, le site est étendu sur plus de 10 ha comprenant quinze nouveaux pavillons et un bâtiment de quatre étages abritant les services administratifs. Le portail, le pavillon d’entrée, la totalité des bâtiments construits au cours des deux premières phases d’aménagement, la pouponnière, ainsi que le tracé et le cheminement du parc ont fait l’objet d’une mesure de classement.

Avenue Mascaux

6001 Marcinelle

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Classé comme ensemble architectural le 4 avril 2013

Institut du Patrimoine wallon

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Résidence Albert

Achevée en 1938 en bordure de l’avenue Meurée, porte d’entrée vers l’ancienne commune de Marcinelle, la résidence Albert est le premier immeuble de cette ampleur élevé à Charleroi grâce à l’ossature en béton armé. L’immeuble comporte huit niveaux d’appartements de grand standing équipés du confort moderne et destinés à satisfaire les exigences de la société bourgeoise, tout en offrant l’avantage d’être pratique et économique. On retrouve ainsi, à la fin des années 1930, un ascenseur, le chauffage central et l’électrification complète des cuisines et salles de bains. À l’origine, tous les appartements étaient équipés d’une cuisine « Cubex », système fonctionnel de rangement à casiers standardisés inventé en 1931. Ils possédaient tous également une chambre de bonne.  

Avec sa rotonde d’angle dégagée et ses façades articulées de part et d’autre de celle-ci grâce à des terrasses courbes, l’immeuble ne manque pas de rappeler l’esthétique navale, source d’inspiration fréquente du mouvement moderne. Les fenêtres en bandeaux accentuent l’horizontalité, offrant d’impressionnantes vues panoramiques sur le paysage. Au rez-de-chaussée sont prévus un duplex commercial et un garage pour une dizaine de voitures. Il s’agit ici d’une des nombreuses réalisations de l’architecte Marcel Leborgne (1898-1978).

Avenue Meurée 97-99
6001 Marcinelle

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Classée comme monument le 13 septembre 2010

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant

Ancienne Brasserie des Alliés

En 1920, la société coopérative « Brasserie des Alliés » est créée dans le but de regrouper les distributeurs de la région de Charleroi afin de fabriquer et de vendre de la bière de qualité. Très rapidement, la coopérative devient la première société brassicole de la province du Hainaut et les locaux dans lesquels elle est installée deviennent exigus. C’est ainsi que d’importants travaux de génie civil sont entrepris en 1937 afin d’ériger un bâtiment dont l’allure et l’ampleur témoignent de l’essor de l’entreprise. Véritable prouesse, ces travaux sont menés tambour battant et terminés en 10 mois ! La brasserie est inaugurée le 11 septembre 1938 et dévoile ainsi sa structure constituée d’une ossature en béton armé et de parois de briques.

Le projet est l’œuvre de René Dubois, jeune architecte de Marchienne-au-Pont encore méconnu et qui décédera malheureusement avant la fin des travaux. La façade principale de l’édifice s’étend sur 60 m et est légèrement incurvée dans sa partie centrale. C’est à cet endroit que se trouvait la bouteillerie, installée sur quatre niveaux. À droite se place une imposante tour qui occupe l’angle et est évidée par une colonne vitrée qui éclaire une cage d’escalier. Elle abritait un château d’eau et possède en son sommet une salle de dégustation et une terrasse panoramique culminant à plus de 40 m de hauteur, de laquelle on jouit d’une vue imprenable sur la région. Depuis la fin des activités en 1980, la brasserie attend une restauration et une réaffectation toutes méritées.

Route de Mons 38
6030 Marchienne-au-Pont

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Classée comme monument le 16 mai 1995

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château Bilquin de Cartier

Construit aux 17e et 18e siècles à l’emplacement d’une demeure seigneuriale plus ancienne, le château Bilquin-de Cartier est un vaste ensemble composé de bâtiments en brique et pierre calcaire disposés autour d’une cour d’honneur accessible par un porche. On y trouve encore deux ailes de logis et quelques éléments défensifs du mur nord. 

Il survit à la période révolutionnaire et traverse les décennies avant d’être victime d’un incendie en 1932. Restauré depuis, le château a de nos jours conservé sa cour d’honneur et son porche ainsi que deux ailes de logis. 

Il fut un des témoins d’épisodes historiques liés à la période française en Wallonie. Occupés à tenter de passer la Sambre dans les premiers jours de l’invasion en mai 1794, les Français s’arrêtent devant Marchienne-au-Pont. Souffrant de privations depuis des semaines, les soldats sont épuisés et leur moral est au plus bas. Les représentants du peuple décident pourtant de poursuivre les opérations et établissent leur quartier général au château de Cartier, sur la rive droite de la Sambre. De là, l’armée républicaine lance le 30 mai le siège de la forteresse de Charleroi et entame les premiers tests d’utilisation d’un aérostat à des fins militaires. 

Dans la nuit du 15 au 16 juin 1815, c’est à cet endroit que logent le général Drouet d’Erlon et le 1er corps d’armée français, sur le chemin du champ de bataille de Waterloo.

Place Albert Ier
6030 Marchienne-au-Pont

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Classé comme monument le 21 août 1980

Institut du Patrimoine wallon

Cinéma théâtre Le Varia

Érigé au temps de la prospérité industrielle et de la splendeur des chemins de fer dans le quartier de la gare, le Varia devait animer le quartier et refléter la prospérité de la commune de Jumet. 

La construction de l’édifice est entreprise en 1913 sur les plans de l’architecte verviétois Eugène Claes (1886-1947). À l’heure où le cinématographe devient de plus en plus populaire, l’idée est ici d’associer salle de cinéma et salle de théâtre. L’édifice abrite une salle de 1.500 places et est caractérisé par sa façade-écran monumentale appliquée sur une structure en briques et béton. Cette façade en cimentage à l’imitation de la pierre apporte une ornementation dynamique et s’élève sur trois niveaux. La partie centrale est terminée par un fronton en courbes et comporte une arcade vitrée séparée par deux piliers situés en son centre. L’intérieur a conservé une partie de ses décors d’origine, aujourd’hui en péril. En effet, la fin des activités culturelles en 1986 a provoqué la fermeture du bâtiment qui compte aujourd’hui parmi les vestiges de la prospérité de Jumet au 19e siècle et au début du 20e siècle, due à son industrie verrière. 

À gauche se trouve un second bâtiment, plus étroit, dans lequel se trouvaient l’entrée principale, un café et les appartements du concierge. Malgré une procédure de classement aboutie en 1992, aucun projet de réhabilitation n’a encore pu aboutir.

Rue Joseph Lambillotte 3

6040 Jumet

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Classé comme monument le 8 juillet 1992

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle Notre-Dame des Affligés à Jumet

Ancien lieu de culte et de pèlerinage connu depuis le 16e siècle, la chapelle actuelle a été érigée en brique et calcaire sur un plan octogonal en 1677 à la demande du curé de la paroisse pour succéder à un édifice en bois. En 1707, un porche agrandit l’ensemble en venant s’accoler au plan d’entrée. La chapelle est sommée d’un clocheton piqué d’une croix, sur une toiture d’ardoises en dôme. Elle accueillait des pèlerins venus de Nivelles et de Bruxelles pour y fêter l’Annonciation (25 mars) et la Visitation (2 juillet). 

Dans les jours ayant précédé les batailles de Ligny et des Quatre-Bras (préludes à la célèbre bataille de Waterloo), la chapelle est transformée en hôpital civil suite aux combats menés dans la région de Charleroi contre les Prussiens le 15 juin 1815. Ici, les hommes de la septième division d’infanterie française ont l’occasion de se reposer et de se faire soigner malgré une chaleur accablante.

Rue de Gosselies, 6040 Jumet

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Classement comme monument le 6 octobre 1980

Institut du Patrimoine wallon