Jo Van Hove

Église Saint-Sulpice de Jumet

De conception classique, cette église a été construite de 1750 à 1753 à la demande de l’abbé de Lobbes, seigneur souverain de Jumet par délégation du prince-évêque. La localité faisait en effet partie de la principauté de Liège sous l’Ancien Régime. Cette seigneurie fut cédée au duché de Brabant en 1780. 

Des fouilles archéologiques menées par l’université de Louvain en 1967 avant une campagne de restauration de l’édifice ont montré que l’église actuelle est la quatrième construite à cet endroit. Un premier sanctuaire petit et très élémentaire a été érigé à cet endroit et consacré par l’évêque de Liège dans la seconde moitié du Xe siècle. Une seconde église prend sa place au XIVe siècle et une troisième au XVIIe siècle. Cette dernière posa rapidement des problèmes et nécessita rapidement de lourdes réparations. Le bailli de Jumet demanda ainsi dès 1710 l’autorisation à l’abbé de Lobbes de procéder à la construction d’un nouveau lieu de culte. Il fallut près de quarante ans pour que le projet pût se concrétiser. Construite en briques et calcaire, cette église est très homogène. 

L’intérieur, peint en blanc et gris, est très lumineux et renferme un mobilier d’une grande richesse. On y trouve notamment des fonts baptismaux du 11e ou du 12e siècle composés d’une cuve circulaire décorée de colonnettes terminées par une tête sculptée.

Place du Chef-Lieu
6040 Jumet

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Classée comme monument le 15 mars 1949

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle Notre-Dame de Heigne

La construction, au 12e siècle, d’une importante église au centre du village de Heigne relève de la vénération des populations des environs pour la Vierge de Heigne. 

Des fouilles, effectuées en 1937-1938, montrent que cette première église était beaucoup plus vaste que l’édifice actuel, déjà sensiblement agrandi au 13e siècle. Lorsque le culte de Notre-Dame atteint son apogée, des moines de l’abbaye de Lobbes viennent s’installer à cet endroit et y restent jusqu’en 1796. À la fin du 15e siècle, le premier sanctuaire est détruit, probablement suite à un incendie. Quelques travaux de sauvetage sont entrepris au fil des siècles mais il faut attendre l’importante restauration de 1938 pour que soit rendue à l’église romane toute sa simplicité primitive. 

L’édifice actuel se présente donc comme une chapelle de dimensions réduites, nettement moins importante que le sanctuaire des 12e et 13e siècles. La façade a été érigée vers 1600 en moellons de grès et est surmontée d’un clocheton d’ardoise, datant pour sa part du 19e siècle. Le chœur est le fruit de travaux de réparations entrepris en 1618. 

La Révolution française et l’annexion de nos régions à la République provoquent la fuite des moines et l’abandon du lieu de culte, transformé en magasin de verre lié à une verrerie toute proche. Le culte reprend toutefois au début du 19e siècle. La chapelle conserve une statuette en laiton dite « Vierge aux cailloux », réalisée vers 1510, et de nombreuses pierres tombales du 18e siècle.

Place du Prieuré
6040 Jumet

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Classée comme monument le 24 février 1941

Institut du Patrimoine wallon

espace environnement

Maison Gaspar-Thibaut

Cette belle maison de maître caractéristique de l’ère industrielle a été conçue en parfait accord entre le maître d’ouvrage Louis Thibaut, directeur des charbonnages de Courcelles-Nord, et l’architecte Oscar Van de Voorde. 

Construite vers 1900, elle bénéficiait alors de tout le confort moderne tout en s’ouvrant aux courants novateurs et aux découvertes techniques de son temps. 

L’architecture extérieure s’inscrit dans le courant éclectique bien que s’ouvrant aux nouvelles influences ; la véranda à l’arrière possède ainsi des châssis Art nouveau. L’intérieur de l’habitation est pour sa part des plus exceptionnels et témoigne encore du travail des différents corps de métier choisis parmi les plus réputés de l’époque : ferronneries (grillages, rampes, soupiraux, ornements), décor néoclassique du plafond du hall d’entrée… 

La salle à manger, pièce la plus vaste de la maison, a conservé une homogénéité remarquable ; on y retrouve du chêne teinté et ciré et une imposante cheminée terminée par une hotte décorée de motifs en écailles. 

Pièce rarissime et exceptionnelle, une « porte-éventail » permet d’accéder à cette pièce dont elle constitue l’élément le plus étonnant : ses battants découpés en diagonales s’emboitent hermétiquement et s’ouvrent en coulissant dans l’épaisseur du mur. L’édifice abrite également des décors en mosaïque, des fresques en imitation « Gobelin » ou encore des vitraux.

Rue Theys 16 
6041 Gosselies

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Classé comme monument le 17 janvier 2014

Institut du Patrimoine wallon

IPW
 

Ancien château de Gosselies

Si les localités de l’actuelle commune de Charleroi étaient, sous l’Ancien Régime, réparties entre le comté de Namur (Charleroi et Gilly par exemple) et la principauté de Liège (Marcinelle, Couillet…), la localité de Gosselies était quant à elle une terre franche relevant du duché de Brabant. Il s’agissait donc d’un territoire libéré de certaines servitudes telles charges ou taxes. 

Au début du XIIe siècle, Gosselies se résumait à un château fort et une terre indivise relevant pour partie du Brabant et de Namur. Progressivement, à l’Époque moderne, elle opta pour la nationalité brabançonne ; son statut de terre franche fut reconnu par le duc de Brabant en 1597. 

Sur la place, une haute tour constitue le seul vestige de l’ancien château médiéval. L’édifice fut construit de 1423 à 1534 par la famille de Bousies, seigneurs du lieu, dont les armoiries sont encore inscrites au-dessus de la porte d’entrée (croix blanche sur fond bleu). 

Non loin de là, au numéro 12 de la rue Junius Massau, se trouve la chapelle Notre-Dame de Grâce, bâtie dans la seconde moitié du XVIIe siècle et transformée en habitation au siècle suivant. 

Sur la façade, la porte principale est surmontée des armoiries de la famille Sainte-Aldegonde, entourées du collier de la Toison d’Or. Originaire de Saint-Omer dans le nord de la France, cette famille migre au XVe siècle dans nos régions et s’implique en politique. Deux de ses membres deviennent conseillers de Charles Quint, puis des archiducs Albert et Isabelle.

Place des Martyrs
6041 Gosselies

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Classé comme monument le 8 décembre 1997

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Centre civique de Gosselies

Le centre civique de Gosselies est constitué d’un ensemble de bâtiments de style éclectique construits en briques, pierre bleue et pierre blanche dans le dernier quart du 19e siècle. Il abrita l'ancienne école dite du « Marais », puis l'école communale Junius Massau et enfin l'école industrielle. 

Remarquablement rénové, ce bâtiment est aujourd'hui occupé par des services administratifs de la ville de Charleroi. La salle des mariages abrite les portraits des seigneurs de Gosselies, vassaux du duc de Brabant sous l’Ancien Régime, ainsi qu'une gargouille du clocher détruit par la tempête en 1990. 

La façade principale et les toitures du bâtiment principal ainsi que la maison du chef d’école ont fait l’objet d’une protection au titre de monument classé et une zone de protection a été établie.

Rue Junius Massau 2-4
6041 Gosselies

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Classement comme monument le 5 juillet 1999

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Église Saint-Jean-Baptiste à Gosselies

Cet imposant édifice néogothique érigé en briques et calcaire sur les plans de l’architecte Tirou entre 1872 et 1878 englobe un édifice antérieur érigé en deux phases aux 16e et 17e siècles. La base de la tour, la nef et les collatéraux appartiennent à l’église de style gothique hennuyer, bâtie probablement vers 1554 comme pourrait l’indiquer un millésime présent sur l’édifice. 

Des campagnes de construction menées en 1714-1715 et 1762-1791 ne subsiste pratiquement rien. Les travaux entrepris au 19e siècle donnent à l’ensemble sa configuration actuelle : façade avec tour occidentale, nef de trois travées flanquée de collatéraux, transept et chœur accolé de deux chapelles latérales. La haute tour est surmontée d’une flèche élancée flanquée de quatre tourelles. 

Depuis 1560, une procession dédiée à saint Jean-Baptiste est organisée au départ de l’église. Organisée le dimanche le plus proche de la Saint-Jean (24 juin), elle rappelle le souvenir d’habitants de Gosselies ayant invoqué leur saint patron dans le but de les protéger d’une épidémie. L’édifice renferme de nombreuses œuvres d’art parmi lesquelles des statues des 17e, 18e et 19e siècles.

Place des Martyrs
6041 Gosselies

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Classée comme monument le 9 novembre 1950

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle Saint-Ghislain de Dampremy

Située au pied d’un des nombreux terrils du pays noir, cette chapelle dédiée à saint Ghislain est l’ancien chœur gothique d’une église du 16e siècle dédiée à saint Remy et qui fut partiellement détruite en 1910 à la suite de dégâts miniers. Elle fut alors transformée en chapelle funéraire par les membres de la famille Le Hardy de Beaulieu qui firent restaurer le bien en 1915. 

Une seconde restauration a été entreprise en 1992 sous la direction de l’architecte Anthoine. Ce petit édifice a été bâti en pierre de taille calcaire sur un soubassement en grès dans le pur style gothique hennuyer. Le portail de la façade érigée au 20e siècle est surmonté du blason de la famille. L’accès au site est encadré par une grille de fer forgé dont les piliers de pierre calcaire proviennent de la nef de l’église détruite et récupérés lors de la restauration de 1915. À gauche de la chapelle, encastré dans le mur d’enceinte, se trouve un élément de fenêtre, lui aussi issu du sanctuaire gothique et intégré à l’ensemble par l’architecte Pierard au début du 20e siècle.

Rue Vieille Église
6020 Dampremy

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Classée comme monument le 11 octobre 1950

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Jo Van Hove

Orgue de l'église Saint-Basile à Couillet

L’église paroissiale Saint-Basile est un édifice de style néogothique érigé en briques et calcaire par l’architecte Quinet entre 1865 et 1867. Elle fut construite grâce au mécénat de l’industriel Basile Parent (1807-1866) ; un bas-relief le représentant en compagnie de deux anges se trouve d’ailleurs à proximité du chœur. Actif dans l’industrie des chemins de fer en Belgique et en France, on lui doit également la construction du château de Parentville (propriété de la société Solvay) et d’une brasserie dans l’actuel parc communal. 

Le sanctuaire abrite un magnifique ensemble de mobilier néogothique parmi lequel se trouve un orgue classé. Il a été conçu en 1906 par les facteurs d’orgues Théophile et Édouard Delmotte grâce au don des époux Gustave Quinet-Mineur. La façade du buffet est sculptée dans le chêne et ornée de tuyaux en étain. L’édifice est fermé depuis 2000 suite à d’importants risques d’effondrement.

Place Basile Parent
6010 Couillet

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Classé comme monument le 2 juin 2009

Institut du Patrimoine wallon

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Bâtiment de l'ancienne Amicale Solvay

Encore bien connus aujourd’hui à Bruxelles et dans le monde, Ernest Solvay (1838-1922) et son frère Alfred choisissent Couillet pour y installer leur usine en 1865 avec d’autres hommes d’affaires et ils jettent ainsi les bases de ce qui est devenu un véritable empire de la chimie. 

Le choix du site est dicté par la présence de matières premières et la proximité des consommateurs de soude, la métallurgie et la verrerie. Mises en place en 1936, les « amicales » sont des groupements d’ouvriers et d’employés créés en vue de représenter les aspirations matérielles et morales du personnel. 

Le bâtiment de « L’Amicale Solvay » a été érigé en 1937 sur les plans d’Eléazar Cozac (1893-1977), architecte attitré de la société Solvay. Le style du bâtiment est résolument moderniste, en accord avec son temps. Caractérisée par ses volumétries épurées, il s’agit d’une construction cubique à toiture plate éclairée par une imposante verrière courbe en façade et qui mêle l’usage du béton armé, des poutrelles métalliques, des briques et de la pierre calcaire. 

À l’origine, on y trouvait une piscine et une salle de spectacles de 700 places devant procurer aux ouvriers des distractions à prix modiques. 

À partir de 1994, le bâtiment est occupé par l’Université libre de Bruxelles qui y entretient un centre d’enseignement et de recherche.

Depuis 2005, l'immeuble a été revendu à plusieurs reprises mais aucun projet de réaffectation n'y a encore été développé et le bâtiment est à l'état d'abandon.

 

Bâtiment à l'état d'abandon

Rue de Châtelet 442
6010 Couillet

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Classé comme monument le 6 juillet 2000

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Saint-Laurent de Couillet

Cette belle église, datant principalement du XVIe siècle, conserve une tour romane sur base carolingienne et constitue un des exemples les plus purs et homogènes du gothique hennuyer. 

Du petit édifice à une nef de l’époque carolingienne (IXe ou Xe siècle) sont conservés les murs servant d’assise à la tour et à la tourelle d’accès qui, eux, constituent les seuls vestiges de l’église romane à une nef également qui subsista jusqu’au XVIe siècle. Elle est alors détruite, à l’exception de la tour, et rebâtie sur des plans plus amples dans la seconde moitié du siècle. Le sanctuaire est déjà remanié au XVIIIe siècle et restauré à la fin du XIXe siècle. L’architecte Cador y ajoute alors une touche néogothique et un porche. L’église est à nouveau restaurée en 1949-1950. 

À l’intérieur, la voûte du chœur en bois polychrome représente le martyre de saint Laurent et date de 1588. De beaux vitraux réalisés en 1950 par Georges Boulmant prennent place dans le chœur.

Place Communale

6010 Couillet

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Classée comme monument le 25 août 1937

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