Jo Van Hove

Maison Maugré

La maison Maugré fut également appelée « maison des Monnayeurs » et date des 18e et 19e siècles. 

Vu depuis la place, seul le premier tiers gauche de l’édifice date de la seconde moitié du 18e siècle. 

À cette époque, il appartient à Remacle Henry, connu pour avoir réalisé un certain nombre d’ouvrages pour le roi de France et le duc de Bouillon. 

À sa mort, le bien est transmis à sa nièce, Élisabeth-Sophie Bourgeois et son époux Richard Chauchet, avocat à la Cour souveraine du duché de Bouillon. Issu d’une famille renommée d’architectes ayant participé aux fortifications de la ville, il devient une des personnalités bourgeoises incontournables de Bouillon après la Révolution française. Il fut notamment sénateur à partir de 1831 et bourgmestre de Bouillon en 1836. C’est à lui que l’on doit la construction de la totalité du bâtiment actuel en façade de la place des Champs-Prévôts. 

En 1852, l’immeuble devient propriété de la famille Ozeray dont plusieurs membres laissent leur nom dans l’Histoire. Michel Ozeray fut le premier à écrire une synthèse sur l’histoire du duché de Bouillon ; Jules Ozeray fut sénateur et bourgmestre au moment de la guerre franco-prussienne de 1870 ; Madeleine était une comédienne célèbre de l’Entre-deux-Guerres, égérie de Louis Jouvet et emblématique interprète de l’Ondine de Jean Giraudoux.

Place des Champs-Prévôts 10 
6830 Bouillon

carte

Classée comme monument le 29 mars 1976

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Hôtel d'Artaize

Ce bel hôtel de maître est une des nombreuses demeures patriciennes du 18e siècle situées au cœur de Bouillon. La construction de cet édifice est située entre 1753 et 1762. Bien que le commanditaire en ait été Jean-Charles Le Ruth, conseiller à la Cour souveraine du duché de Bouillon, issu d’une importante famille de magistrats, c’est une succession qui contribua à lui donner son nom avec l’arrivée en 1820 du comte Alexandre d’Artaize Roquefeuil (1771-1856), lieutenant-colonel de cavalerie. Habitant essentiellement à Paris, il transforme la demeure en résidence « de campagne ». 

Le bâtiment présente une belle façade classique caractérisée par sa toiture dite « à la Mansart » (haute toiture d’ardoises avec combles aménagés). L’hôtel s’élève sur deux niveaux enduits et peints et présente une ordonnance symétrique au départ de la travée centrale caractérisée par sa porte d’entrée surmontée d’une belle fenêtre en fer forgé. Les quatre autres travées possèdent des fenêtres identiques, agrémentées de garde-corps en fer forgé également. Le fer était à l’époque travaillé mais également produit à Bouillon même. La bâtisse fut restaurée à la fin des années 1980 dans le but de préserver le charme de l’ensemble qui, au tournant des 19e et 20e siècles, fut un brillant salon d’art et de littérature sous la houlette de l’industriel Albert Camion. De cette époque date l’annexe située à droite de l’hôtel et attribuée à l’architecte-décorateur bruxellois Georges Hobé.

Rue Saint-Nicolas 39 
6830 Bouillon

carte

Classé comme monument le 27 juin 1977

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Bastion du Dauphin

En contrebas du château fort, Bouillon conserve de petits bijoux de l’architecture militaire de l’Époque moderne. Au 17e siècle, les princes-évêque de Liège et les vicomtes de Turenne se disputent le titre de duc de Bouillon. Après la prise du château en 1676 par les armées de Louis XIV, le titre est confirmé aux membres de la famille de La Tour d’Auvergne, vicomtes de Turenne. Le grand ingénieur et architecte militaire Vauban se rend par la suite à Bouillon et rédige un mémoire pour la fortification de la ville. En 1680, l’ingénieur Choisy érige un nouveau rempart, des portes et neuf bastions défensifs, sous la direction de Vauban. Ces travaux prennent place à l’extrémité nord de la ville de l’époque, à l’intérieur du méandre de la Semois.

On y trouve également deux casernes, dont une aujourd’hui disparue, et la maison du Prévôt, chef militaire de la ville. Le bastion du Dauphin est un des trois bastions conservés aujourd’hui et se trouve à proximité de la caserne. Comme le bastion de Bretagne, il s’agit d’une solide bâtisse de schiste en forme de pentagone, comprenant deux étages, percée de meurtrières et renforcée d’échauguettes, petits abris en pierre situés en hauteur à l’angle des façades. Les deux bastions ont malheureusement été percés sur deux pans afin de permettre la circulation sur les boulevards au début du 20e siècle.

Boulevard Heynen
6830 Bouillon

carte

Classé comme monument le 2 septembre 1985

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant

Bastion de Bretagne

En contrebas du château fort, Bouillon conserve de petits bijoux de l’architecture militaire de l’Époque moderne. Au 17e siècle, les princes-évêque de Liège et les vicomtes de Turenne se disputent le titre de duc de Bouillon. Après la prise du château en 1676 par les armées de Louis XIV, le titre est confirmé aux membres de la famille de La Tour d’Auvergne, vicomtes de Turenne. Le grand ingénieur et architecte militaire Vauban se rend par la suite à Bouillon et rédige un mémoire pour la fortification de la ville. 

En 1680, l’ingénieur Choisy érige un nouveau rempart, des portes et neuf bastions défensifs, sous la direction de Vauban. Ces travaux prennent place à l’extrémité nord de la ville de l’époque, à l’intérieur du méandre de la Semois. On y trouve également deux casernes, dont une aujourd’hui disparue, et la maison du Prévôt, chef militaire de la ville. Il s’agit d’un important quartier militaire isolé de la ville par une muraille qui se greffait au rempart proprement dit et constituait l’ultime réduit défensif en cas d’attaque de la cité. 

Cette enceinte, composée de murs de schiste percés de nombreuses meurtrières, est partiellement conservée derrière le numéro 22 de la rue des Écoles, le long du boulevard Heynen et de la rue de l’Hospice. Le bastion de Bretagne est un des trois bastions conservés aujourd’hui et se trouve à proximité de la maison du Prévôt.

Boulevard Heynen
6830 Bouillon

carte

Classé comme monument le 2 septembre 1985

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Ancien lavoir public de Noville

Ce petit hameau dépendait autrefois de la commune de Noville, avant le rattachement de celle-ci à Bastogne après la fusion des communes dans les années 1970. Ce charmant petit village est riche de trois édifices classés, un cas rare en Wallonie. 

Édifice public né dans nos régions au 19e siècle, le lavoir doit répondre à certains besoins. Typiquement rural, il est l’endroit où l’on vient laver son linge exclusivement. Il participe à la vie courante de la communauté paysanne et occupe une place importante au sein du village ; il était le lieu de rendez-vous des lavandières. Beaucoup de ces monuments n’ont malheureusement pas survécu à l’invention des machines électriques et les survivants restent aujourd’hui des témoins d’une époque révolue. 

L’ancien lavoir de Rachamps est l’un des très rares exemples wallons ayant fait l’objet d’une mesure de classement au titre de monument historique. Situé au cœur du hameau, en contrebas de l’église, il a été construit en moellons de schiste, pierre typiquement ardennaise, et présente une large ouverture sur sa face sud. L’ensemble date probablement de la première moitié du 19e siècle.

Rachamps
6600 Noville

carte

Classement comme monument le 23 février 1983

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Ancien presbytère de Noville

Ce petit hameau dépendait autrefois de la commune de Noville, avant le rattachement de celle-ci à Bastogne après la fusion des communes en 1977. 

Ce charmant petit village est riche de trois édifices classés, un cas rare en Wallonie. À de nombreuses reprises, Rachamps a figuré parmi les plus beaux villages fleuris de Wallonie et l’asbl « Bocage ardennais » a planté près de 25 000 arbres pour former des haies vives et ainsi protéger les champs et les pâtures. 

Derrière l’église se trouve l’ancien presbytère qui, sous l’Ancien régime, servait également à la perception des impôts par les jésuites de Luxembourg, qui étaient seigneurs du lieu. C’est également à cet endroit que les religieux résidaient. Cette ample construction a été érigée dans la seconde moitié du XVIIIe siècle comme l’indique l’inscription « IHS 1773 » présente sur une cheminée. À l’intérieur se trouvent également de beaux lambris de chêne et une peinture représentant saint Ignace de Loyola (1491-1556), fondateur de la compagnie de Jésus (ordre des jésuites).

Rachamps
6600 Noville (Bastogne)

carte

Classé comme monument et comme site le 23 janvier 1978

Institut du Patrimoine wallon

bruxelles kik-irpa

Ancien chœur de l'église Saint-Jean-l'Évangéliste de Longvilly

Le hameau de Bourcy dépendait autrefois de l’ancienne commune de Longvilly, avant le rattachement de celle-ci à Bastogne après la fusion des communes en 1977. 

L’occupation romaine a été attestée par la présence de villas à cet endroit. Derrière l’église du village, érigée vers 1907-1911 sur les plans de l’architecte Cupper de Bastogne, se trouve un petit bâtiment maintenu contre le flanc oriental de celle-ci. 

Ce très bel édifice constitue le dernier vestige de l’ancienne église du village datée du Moyen Âge. 

La voûte est recouverte des peintures réalisées en 1530, probablement par Renadin de Wicourt, l’artiste qui peignit également les voûtes de l’église Saint-Pierre de Bastogne. Elles représentent des scènes de l’Apocalypse : l’évocation des malheurs qui touchent les humains (guerre, famine, mort) et la consolation et la protection que peut donner l’Église à travers le message du Christ à saint Jean. Les clés de voûte sont ornées de blasons des familles nobles du coin alors que la clé de voûte centrale figure l’écusson aux trois coquilles et aux deux perdrix des seigneurs de Bourcy. 

Non loin de là se trouve le château-ferme de Bourcy, construit par phases successives du XVIIe au XIXe siècle et qui abritait les seigneurs du lieu sous l’Ancien Régime.

Bourcy
6600 Longvilly 

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Classé comme monument le 20 novembre 1972

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle Notre-Dame-de-la-Paix à Bastogne

Située en plein centre de la ville, dans l’artère commerçante, la petite chapelle Notre-Dame-de-la-Paix était autrefois dédiée à Notre-Dame-de-la-Halle. Située par ailleurs à l’angle de la rue de la Halle, elle abrite une haute vierge à l’enfant du 17e siècle, en bois polychromé (recouvert de plusieurs couches d’enduits divers). 

Les murs de cette chapelle ont été blanchis et l’on y accède par une porte en verre et fer forgé ajoutée au 20e siècle. Un panneau de pierre replacé sur la façade latérale, daté de 1693, nous renseigne sur la date probable de construction de la première chapelle. 

L’édifice actuel est en effet plus récent et daterait des alentours de 1845. Au début du 19e siècle, le maire de Bastogne souhaitait la démolition du bâtiment afin de favoriser la circulation à cet endroit ; elle fut donc détruite mais reconstruite à son emplacement actuel quelques années plus tard. 

L’on raconte également qu’à la fin du 19e siècle, elle servait de lieu de rendez-vous aux campagnards qui venaient au marché vendre leurs œufs et leur beurre.

Rue du Sablon 99
6600 Bastogne

carte

Classée comme monument le 30 novembre 1989

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant

Ferme Schumer à Wardin

Le hameau de Bizory dépendait autrefois de la commune de Wardin, avant le rattachement de celle-ci à Bastogne après la fusion des communes en 1977. Ce petit village  a fort souffert pendant l’offensive des Ardennes au cours de l’hiver 1944-1945, mais il est toutefois riche de deux édifices classés. Parmi ceux-ci, la ferme Schumer date de 1771 comme l’indique une inscription située au-dessus de la porte d’entrée. Occupée sans interruption par la même famille, elle est vouée à l’exploitation agricole et dispose de bâtiments annexes anciens. Jean Nicolas Schumer, né en 1769, est l’auteur d’un ouvrage paru en 1836 consacré aux maladies des chevaux, bêtes à cornes, moutons et porcs. Il y donne des conseils et des remèdes, en français et en luxembourgeois. Comme bon nombre d’autres fermes de la région, elle a été construite en moellons de grès crépis et blanchis. Non loin de là, l’ancienne chapelle Saint-Cunibert bénéficie elle aussi d’une mesure de classement.

 

Ferme Schumer © Jo Van Hove

Bizory
6600 Wardin

carte

Classée comme monument le 5 octobre 1982

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Conduite de Bastogne

Cette petite chapelle trapue construite en moellons crépis et dont les façades sont recouvertes d’ardoises a été érigée en 1673 comme l’indique une inscription gravée au-dessus de l’entrée. 

Le culte de Notre-Dame-de-Bonne-Conduite semble lié à celui de Notre-Dame-de-Foy près de Dinant, d’où sont originaires les sœurs grises franciscaines qui s’étaient installées au couvent de Bethléem (rue Pierre Thomas à Bastogne). Des Bastognards se rendaient en effet en pèlerinage dans la petite localité de Foy-Notre-Dame pour demander sa protection. 

La statuette présente dans la chapelle pourrait avoir été ramenée au cours d’un de ces voyages. L’édifice est situé à plus de deux kilomètres de la ville et avait pour voisin un ermite. Les voyageurs pouvaient ainsi venir se recueillir et demander protection sur le chemin qui les menait vers Arlon lorsqu’ils craignaient de faire de mauvaises rencontres. 

C’est également à cet endroit que se réunissaient les membres de la Société Saint-Sébastien et que défilaient les communiants qui, peut-être, y faisaient la promesse d’avoir une « bonne conduite » ! la chapelle s’inscrit dans un petit site entouré d’arbres centenaires et d’un muret contre lequel vient s’intégrer l’un des nombreux vestiges de la bataille des Ardennes.

Chemin du Saiwet 10
6600 Bastogne

carte

Classée comme monument et comme site le 30 novembre 1989

Institut du Patrimoine wallon