Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam
Monument VAN DEN BERG
Monument van den Berg, auteur inconnu, 27 août 1960.
Le long de la route des Fawes, à Banneux, un mémorial Albert Van den Berg (1890-1945) a été aménagé dans la clôture d’enceinte de la Résidence Vierge des Pauvres, à quelques mètres à gauche du porche d’entrée, près du carrefour avec l’avenue Nusbaum. Rompant avec l’alignement des barrières en fer forgé blanches, un mur en moellons accueille un médaillon en bronze ainsi que deux plaques rendant hommage à cet avocat liégeois dont la vie fut enlevée, durant la Seconde Guerre mondiale, parce qu’il était juif.
Docteur en Droit de l’Université de Liège, invalide de la Grande Guerre et décoré de la Croix de feu, Albert van den Berg va se mobiliser pour sauver des vies, certes la sienne et celle de ses proches, mais surtout celle de nombreux enfants et adultes juifs persécutés par l’occupant. Avec l’aide de milieux catholiques (l’évêque de Liège, les sœurs franciscaines et celles de Saint-Vincent-de-Paul), il parvient à mettre en place un réseau qui procure de faux papiers d’identité et cache des enfants juifs dans deux homes de Banneux. Dénoncé en 1943, Albert van den Berg est envoyé en Allemagne dont il ne devait jamais revenir. En 1995, il a reçu le titre de Juste parmi les nations de l’Institut Yad Vashem.
C’est pour honorer sa mémoire, celle des millions de juifs victimes de la shoah et la bonne entente entre l’église catholique et la communauté israélite que l’initiative est prise à la fin des années 1950 d’ériger un mémorial à Banneux. Elle émane de la communauté juive de Belgique, à l’invitation de l’évêque de Liège Louis-Joseph Kerkhofs. Ce dernier avait contribué personnellement à la mise en place et à la réussite du réseau van den Berg de 1942 à 1944. L’inauguration s’est déroulée le 27 août 1960 en présence de représentants de toutes les autorités civiles et religieuses du pays de Liège.
Le médaillon en bronze présente van den Berg de face ; son nom est inscrit sur la partie supérieure, tandis que deux panneaux, l’un en hébreu, l’autre en français, précisent que le mémorial est destinée à celui :
« qui donna sa vie
pour les persécutés
du nazisme
juifs et chrétiens ».
Il s’agit du deuxième « mémorial juif » inauguré en extérieur en Wallonie, depuis la Seconde Guerre mondiale. Un premier l’avait été à Arlon en 1959.
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Léon PAPELEUX, Un Liégeois qui sauva des centaines de juifs (1940-1944), dans La Vie Wallonne, 1980, t. LIV, p. 280-290 ; 1981, t. LV, p. 129-208
Une certaine idée de la Wallonie. 75 ans de Vie wallonne, Liège, 1995, numéro spécial de La Vie wallonne, t. LXIX, p. 252-253
Daniel Dratwa, Un aspect de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique : les monuments juifs, dans Rudi VAN DOORSLAER (dir.), Les Juifs de Belgique de l’immigration au génocide. 1925-1945, Bruxelles, CERHSGM, 1994, p. 209-222
Rue des Fawes 58-62
4140 Banneux
Paul Delforge