J. Tordoir
Château de la Bawette
Portant le nom d’un lignage attesté à Wavre depuis le XIVe ou le XVe siècle, le château de la Bawette est transmis par mariage en 1736 puis passe entre diverses mains. Situé en dehors de la ville, l’édifice a été considérablement modifié au XIXe siècle bien que conservant des parties plus anciennes. Le corps de logis est ainsi millésimé 1662. La façade principale est ornée d’un fronton aux armes des Hardy de Beaulieu, actuels propriétaires du lieu, réalisé en 1959.
Le général des armées de Saxe, Johann Adolf von Thielmann, commandant le 3e corps, y installe son quartier général le soir du 17 juin après avoir combattu à Ligny. La cavalerie de Lottum et la division Borke, qui formaient l’arrière-garde, arrivent en pleine nuit et bivouaquent sur la rive droite de la Dyle. Au matin du 18 juin, Thielmann et ses hommes quittent Wavre pour rejoindre le gros de l’armée à Plancenoit alors que l’avant-garde du maréchal Grouchy arrive dans leur direction. Thielmann est forcé de se replier sur Louvain et de laisser la Bawette entre les mains du général Hobe. Le 19 juin, c’est au tour de Grouchy de s’installer au château de la Bawette et d’y installer un inutile quartier-général dans le but de poursuivre sa route vers Bruxelles. C’est là, à 10h30, qu’il apprend la défaite de Waterloo de la veille et se voit forcé de se replier sur Wavre afin d’y entreprendre sa retraite sur Namur.
Château de la Bawette
1300 Wavre
Frédéric MARCHESANI, 2014
Bruxelles - KIK-IRPA
Tombe Edward STABLES
Le lieutenant-colonel Edward Stables est tué le 18 juin 1815 alors qu’il sert dans le bataillon des grenadiers de la garde. Il est enterré dans le jardin d’une habitation située sur la chaussée de Bruxelles à Joli-Bois et un tombeau de pierre est édifié en son hommage. En 1894, son corps est exhumé et replacé dans le mémorial britannique d’Evere et le tombeau disparaît dans l’oubli.
Une plaque en marbre qui se trouvait sur la face sud de la tombe est alors déposée au musée Wellington, en perpétue le souvenir et porte une inscription en latin :
« Hic jacet Edwardus Stables Olim de Hormeadbury, in Comitatu Hertfordiensi in exercitu Britannico stallitum regiorum Tribunus in Hispania militam iniit, sub insigni duce John Moore, Equit. Balm, Mox, per landem, per varios trimphos gloriosissimo liberatam, sub insignissimo principe, Arthuro Duce de Wellington, Galliam feliciter intravit ; Tandem in prollie Waterloviensi, Agmini quadrato imperam, Dum monitu et exemplo militum animos in hostem accendebat, Egregia morte peremptus est. Abreptum lugent amici, Commilitones, Patria, Obiit annis aetatis suae XXXIII »
(Ci-gît Edward Stables de Hormeadbury, du comté de Hertfordshire, officier des troupes royales britanniques. Il commença sa carrière militaire en Espagne sous les ordres de l’illustre commandant John Moore, chevalier de l’Ordre du Bain. Très vite, à travers celle-ci, libéré par diverses victoires glorieuses, il fut heureux d’entrer en France sous les ordres du très illustre prince Arthur, duc de Wellington. Enfin, commandant un bataillon formé en carré à la bataille de Waterloo, tandis qu’il encourageait par ses paroles et son exemple le courage des soldats contre l’ennemi, une mort glorieuse le faucha. Ses amis, ses compagnons d’armes, sa Patrie, pleurent cette fin brutale. Il est mort dans sa 33e année).
Toutefois, un groupe de passionnés britanniques retrouve et restaure le monument funéraire en 1992. Les autres plaques du tombeau sont découvertes dans le grenier de l’habitation toute proche.
Le monument, aujourd’hui devenu cénotaphe, porte l’inscription suivante :
« Sous cette pierre, pendant près de quatre-vingts ans ont reposé près de l’écurie les restes du lieutenant-colonel Edward Stables de Hormeadbury qui a servi dans les guerres continentales sous Sir John Moore et le duc de Wellington et tomba glorieusement le 18 juin 1815 tout en commandant un bataillon des Grenadier Guards. Ses restes ont été replacés au monument de Waterloo à Evere le 13 décembre 1894. Cette tombe a été restaurée par Sir Francis Plunkett ».
1410 Waterloo
Frédéric MARCHESANI, 2014
Bruxelles, KIK-IRPA
Stèle Thomas PICTON
Non loin du monument aux Belges, à la limite entre Waterloo et Plancenoit, se trouve la stèle en hommage au lieutenant-général britannique Thomas Picton.
Inaugurée en 1980 à l’initiative du Waterloo committee, elle porte l’inscription suivante :
« To the gallant memory of L[ieutenan]t General Sir Thomas Picton, commander of the 5th division and the left wing of the army at the battle of Waterloo. Born 1758, died near this spot in the early afternoon, 18th June 1815, leading his men against Count Drouet d’Erlon’s advance »
(En galante mémoire du lieutenant-général Sir Thomas Picton, commandant la 5e division et l’aile gauche de l’armée à la bataille de Waterloo. Né en 1758, mort non loin d’ici au début de l’après-midi du 18 juin 1815, à la tête de ses hommes luttant contre l’avance du comte Drouet d’Erlon).
Déjà sévèrement blessé deux jours plus tôt à la bataille des Quatre-Bras, Picton poursuit ses efforts à Waterloo. Il repose aujourd’hui dans la crypte de la cathédrale Saint-Paul de Londres, à côté du duc de Wellington.
Rue du Dimont
1380 Waterloo
Frédéric MARCHESANI, 2014
D. Timmermans
Stèle DEMULDER et monument MERCER
Deux monuments commémoratifs se trouvent non loin l’un de l’autre, sur le chemin des vertes bornes à Braine-l’Alleud. Le premier rend hommage au lieutenant de cavalerie Augustin Demulder, affecté au 5e régiment de cuirassiers. Né à Nivelles en 1775, il est tué au cours des charges menées contre les carrés alliés par le maréchal Ney.
Inauguré le 20 juin 1986, le monument est constitué d’une stèle de pierre bleue portant l’inscription suivante :
« En mémoire du lieutenant Augustin Demulder du 5e cuirassiers, né à Nivelles en Brabant en 1775, chevalier de la Légion d’honneur, blessé à Eylau 1807, à Essling 1809, à Hanau 1813, tué à Waterloo, et en mémoire de tous les cavaliers qui chargèrent avec lui le 18 juin 1815. Cette pierre a été placée par le Waterloo comitee en association avec la société belge d’études napoléoniennes, 1986 ».
Un second monument rappelle l’endroit où se trouvait la batterie du capitaine Alexandre Cavalie Mercer pendant la bataille de Waterloo. Membre du Royal horse artillery company, il commandait la batterie Dickson en l’absence de son supérieur.
La stèle porte l’inscription suivante :
« This stone marks the last position of G. Troop, Royal Horse Artillery, commanded by Captain A.C. Mercer. During the battle of Waterloo, 18 june 1815, from here the troop took a conspicuous part in defeating the attacks of the French cavalry »
(Cette pierre marque la dernière position des troupes de la Royal Horse Artillery, commandée par le capitaine Mercer. Pendant la bataille de Waterloo, 18 juin 1815, la troupe prit une part remarquable en défaisant les attaques de la cavalerie française).
Chemin des Vertes Bornes
1420 Braine-l'Alleud
Frédéric MARCHESANI, 2014
Maison De Coster
Également appelée maison Lacoste et située au sud de la ferme de la Belle-Alliance, la maison appartenait à un habitant de la région, Jean-Baptiste De Coster, guide de Napoléon en juin 1815. Fortement réaménagée en 1947, il ne subsiste de l’époque que la grange et le petit bâtiment annexe. Cabaretier, Jean-Baptiste de Coster est choisi par l’empereur au matin de la bataille ; il suit Napoléon tout au long de cette journée et l’accompagne même dans sa retraite jusqu’à Charleroi. Après la bataille, il devient un « personnage » de la région et se fait régulièrement rétribuer afin de distiller ses souvenirs ; souvenirs qui bien souvent diffèrent d’un jour à l’autre…
Chaussée de Charleroi
1380 Lasne (Plancenoit)
Frédéric MARCHESANI, 2014
Maison, rue de Marbaix, 10
Le prince Jérôme Bonaparte et son état-major ont passé la nuit du 18 au 19 juin 1815 dans cette demeure, après la bataille de Waterloo.
Né en 1784 à Ajaccio, Jérôme est le plus jeune frère de Napoléon. Entré dans la marine en 1800, il participe à quelques campagnes dans les premières années de l’Empire. En 1807, il épouse Catherine de Wurtemberg, fille du roi Frédéric Ier et devient quelques jours plus tard roi de Westphalie. Reconnu par les grandes puissances, il prend part à la campagne de Russie en 1812 et doit quitter son royaume en 1813 suite aux désastres militaires de Russie et de Saxe. Il retourne pourtant à la cour de Wurtemberg après le premier exil de son frère sur l’île d’Elbe. En 1815, il suit son frère en Belgique et participe aux batailles des Quatre-Bras et de Waterloo. Après la défaite, il se replie sur Paris en compagnie du maréchal Grouchy mais quitte la France après la seconde abdication de Napoléon. Il rejoint à nouveau son épouse, vit entre Vienne et Trieste et ne rentre en France qu’en 1848 après l’arrivée au pouvoir de son neveu, le prince Louis-Napoléon Bonaparte. Sous la Seconde République, il est gouverneur général des Invalides, maréchal de France en 1850 et président du Sénat en 1851. Sous le Second Empire, il est titré prince impérial et réside au palais royal, jusqu’à sa mort en 1860. Il repose aux Invalides, non loin de ses frères ainés, Napoléon et Joseph.
Rue de Marbaix, 10
6110 Montigny-le-Tilleul
Frédéric MARCHESANI, 2014
D. Timmermans
Ferme du Chantelet à Vieux-Genappe
Cette ferme traditionnelle de la région est surtout connue aujourd’hui pour sa remarquable chapelle classée. Fondée par les Ghoubault, seigneurs du lieu à partir de 1612, la chapelle du Chantelet est une petite bâtisse de style baroque en brique et pierre blanche composée de deux travées et d’un chœur à trois pans. Située à côté de la ferme du Caillou, elle comporte une belle façade panneautée, creusée d’une porte en plein cintre à bossages et terminée par un fronton à volutes. Au-dessus de l’entrée, une niche abrite une statue de sainte Gertrude. Elle a été édifiée en 1661-1662 et restaurée une première fois en 1957. Classée comme monument en 2000, elle a ensuite bénéficié d’une nouvelle restauration brillamment exécutée.
Le 6 juin 1987, l’association pour la conservation des monuments napoléoniens a fait apposer une plaque sur le mur de la ferme : « Ferme du Chantelet. Le maréchal Ney, duc d’Elchingen, prince de la Moscowa, logea dans cette ferme du 17 au 18 juin 1815 ».
Chemin du Crucifix
1472 Vieux-Genappe
Classée comme monument en 2000
Frédéric MARCHESANI, 2014
Ferme de la Papelotte à Waterloo
Vaste quadrilatère reconstruit vers le milieu du XIXe siècle après avoir été incendiée en 1815, la ferme de la Papelotte comporte un porche d’entrée surmonté d’un belvédère octogonal, un corps d’habitation, ainsi que des écuries et des étables. Au coin du chemin d’accès se trouve une chapelle néoclassique millésimée 1867.
Située à deux kilomètres de la butte du lion, cette ferme est en 1815 un point d’appui essentiel pour les troupes du duc de Wellington. Elle est occupée par le 3e bataillon du régiment de Nassau et prise d’assaut par les hommes de Drouet d’Erlon qui ne parviennent pas à la prendre. Les hommes du général comte Durutte la reprennent dans l’après-midi avant de la perdre une dernière fois au profit des troupes de Nassau dans la soirée. C’est également près de cette ferme que le corps d’armée prussien du général Von Zieten débouche sur le champ de bataille, décidant de la défaite de Napoléon.
Chemin de la Papelotte 41
1410 Waterloo
Frédéric MARCHESANI, 2014
J. Tordoir
Ferme de la Bourse à Limal
La ferme de la Bourse est une des belles exploitations agricoles traditionnelles situées à Limal. Appelée également « cense del Bourse », elle est caractérisée par son double porche millésimé 1702 et a de nos jours été reconvertie pour abriter plusieurs logements particuliers. L’ensemble des bâtiments, construits en pierre bleue et briques chaulées, s’articule autour d’une cour carrée.
Après avoir quitté la demeure du notaire Hollert, le maréchal Grouchy passe le reste de la journée du 18 juin dans cette exploitation agricole de Limal. À l’aube du 19 juin, les hommes de l’armée impériale parviennent à refouler les Prussiens vers Bierges et prennent la localité de Limal. Dans les années 1950, des traces de balles étaient encore visibles sur les murs de la ferme, ultimes témoignages des combats de retraite de l’armée française.
Rue Champêtre 2
1300 Wavre
Frédéric MARCHESANI, 2014
Bruxelles, KIK-IRPA
Ferme de la Belle Alliance à Plancenoit
Ancien relais de poste construit au XVIIIe siècle, transformé par la suite en cabaret et fortement remanié au cours des deux siècles suivants, la ferme de la Belle Alliance conserve de la bâtisse d’origine un pignon et deux portes à linteau.
Le 17 juin 1815, l’empereur s’y arrête en fin d’après-midi. Il y donne des ordres avant de regagner la ferme du Caillou pour y établir son quartier général. Le lendemain, au cours de la bataille de Waterloo, des troupes françaises occupent la ferme de la Belle Alliance. L’édifice porte toutefois son nom actuel en raison d’un autre épisode lié à la bataille du 18 juin. C’est à cet endroit que se rencontrent le duc de Wellington et le maréchal Blücher après la victoire, qu’ils s’embrassent et se félicitent de l’issue heureuse du combat. De là, le maréchal prussien reprend la route vers Wavre et Namur afin de continuer la poursuite des troupes impériales. Une dalle de pierre gravée de caractères dorés avait été encastrée dans la façade de la ferme. Elle se trouve aujourd’hui contre le mur dans la cour de la ferme du Caillou. On y lit le texte suivant : « Belle-Alliance. Rencontre des généraux Wellington et Blücher lors de la mémorable bataille du XVIII juin MDCCCXV, se saluant mutuellement vainqueurs ».
Chaussée de Charleroi 1
1380 Lasne (Plancenoit)
Frédéric MARCHESANI, 2014