Jo Van Hove

Musée Wellington à Waterloo

Demeure de style Louis XV, l’actuel musée Wellington a été érigé dans le troisième quart du XVIIIe siècle, sur deux niveaux de six travées, en brique et pierre bleue. Cette belle auberge typiquement brabançonne sert de relais de poste au moment de son édification.

Cette affectation spécifique et sa bonne situation géographique ont attiré l’attention du duc de Wellington. Le 17 juin 1815, il choisit l’endroit pour y installer son quartier général d’état-major. Il y séjourne personnellement les 17 et 18 juin et y rédige, au soir de la bataille, le communiqué de la victoire.

L’auberge abrite aujourd’hui un musée dédié à la personnalité du duc de Wellington et, au sens large, à la bataille de Waterloo. Le bâtiment, en danger, fut sauvé en 1955 à l’initiative de l’historien Jacques-Henri Pirenne et reconverti en espace muséal. La commune de Waterloo acquit le bien en 1958, le terrain situé à l’arrière en 1961 et les dépendances en 1972. On y trouve notamment les chambres de Wellington et du colonel Gordon, son aide de camp, décédé le 18 juin 1815. Différentes pierres tombales ont été transférées à cet endroit et plusieurs plaques commémoratives y trouvent leur place.

Dans le jardin se trouve la stèle funéraire du major Arthur Rowley Heyland. Né en 1781 à Belfast, il participe aux guerres continentales de 1811 à 1814, notamment en Espagne et en France. Membre du 14e régiment de ligne britannique, il participe également à la campagne de 1815. Tué d’une balle dans la nuque le 18 juin 1815, il est enterré en face de l’hôtel des Colonnes à Mont-Saint-Jean. Il repose sous un monument cubique en pierre bleue, entouré d’une grille en fer forgé.

Des travaux d’élargissement de la route, en 1889, provoquent le déplacement du monument funéraire, sans respect pour le corps du défunt, qui bizarrement n’est pas transférée au monument d’Evere comme cela fut le cas pour d’autres soldats. La pierre tombale est, par la suite, transférée au musée Wellington. On y trouve l’inscription suivante : « Sacred to the memory of Major Arthur Rowley Heyland of his Britannic Majesty’s fortieth Regiment of foot, who was buried on this spot. He fell gloriously in the Battle of Waterloo on the 18th June 1815. At the moment of victory and in command of the regiment age 34 years » (dédié à la mémoire du major Arthur Rowley Heyland, du 40e régiment à pied de sa majesté britannique, qui a été enterré à cet endroit. Il tomba glorieusement à la bataille de Waterloo le 18 juin 1815. Au moment de la victoire et aux commandes de son régiment, il était âgé de 34 ans). Le monument tient lieu de cénotaphe.

À côté se trouve la pierre tombale du colonel Henry Walton Ellis. Né en 1783 à Worcester, il sert en Espagne et au Portugal entre 1810 et 1814 avec le 23e régiment des Foot Guards. Chevalier de l’Ordre du Bain, il est nommé colonel en juin 1814, un an avant de prendre part à la bataille de Waterloo. Touché à la poitrine à Mont-Saint-Jean, il décède le 20 juin 1815 des suites de ses blessures. Il est d’abord enterré à Braine-l’Alleud, puis transféré au cimetière de Wavre. Le déplacement de ce cimetière à deux reprises, en 1909 et 1920, et sa désaffectation entre 1955 et 1975 provoquent la perte du corps du colonel. Sa pierre tombale est alors transférée au musée Wellington. Elle comporte une double inscription en français sur une face et en anglais sur l’autre : «To the memory of colonel Sir H. W. Ellis K.C.B. Knight Commander of the Order of the Bath 25th reg[iment] of Welsh fusiliers, killed in action at Waterloo 18 June 1815 / À la mémoire du chevalier H. W. Ellis, K.C.B., colonel du 25e régiment des fusiliers royaux de Galles, tué au combat à Waterloo le 18 juin 1815 ».

Contre un mur se trouve un fragment de la pierre tombale du lieutenant-colonel Richard Fitzgerald. Né en 1774, il sert en Espagne en 1814 et est tué d’un coup de feu à la tête pendant la bataille de Waterloo. Il est enterré dans le cimetière de Wavre, mais sa sépulture disparaît lors du transfert du champ des morts en 1909. Seule une pierre subsiste et a été déposée au musée Wellington. Elle porte l’inscription suivante : « D.O.M. Sacred to the memory of Lieutenant-Colonel Richard Fitz-Gerald of the 2nd regiment of Life Guards of his Britannic Majesty’s who fell gloriously at the Battle of Belle Alliance, near this town on the 18 June 1815 in the 41st year oh his life, deeply and deservedly regret by his family and friends. To a manly loftinefs [sic] of soul he united all the virtues that could render him an ornament to his profession and to private and social life ». (À la mémoire du plus vertueux des hommes, généralement estimé et regretté de sa famille et de ses amis, le Lieutenant-Colonel Richard Fitz-Gerald de la Garde du Corps de Sa Majesté Britannique, tué glorieusement à la bataille de la Belle Alliance le 18 juin 1815. R.I.P.).

Dans le jardin a été reconstruit un monument autrefois situé dans le jardin de la maison Pâris. Il est censé renfermer la jambe de Lord Uxbridge, amputé suite à la blessure infligée pendant la bataille de Waterloo. Après l’opération, le tenancier de l’auberge enterra la jambe dans son jardin et la recouvrit d’un monticule de fleurs. Le membre fut par la suite exhumé et placé dans une boîte de verre dans le but d’être exposé aux visiteurs du champ de bataille. La visite de son fils, en 1876, provoqua l’indignation de la famille. En 1880, la jambe de Lord Uxbridge fut enterrée dans le cimetière de Waterloo ; elle fut perdue après la désaffectation de la nécropole. L’endroit qui avait alors « abrité » la jambe à Waterloo fut transformé en mausolée. Détruit en 1991, il fut reconstruit au musée Wellington. Une dalle de pierre bleue a ainsi été encastrée dans un mur de briques rouges. Elle porte une inscription bilingue dont voici l’épitaphe : « Ci est enterrée la jambe de l’illustre, brave et vaillant comte d’Uxbridge, lieutenant général de S.M. britannique, commandant en chef de la cavalerie anglaise, belge et hollandaise, blessé le 18 juin 1815, à la mémorable bataille de Waterloo, qui par son héroïsme, a concouru au triomphe de la cause du genre humain, glorieusement décidée par l’éclatante victoire du dit jour ».

D’autres plaques rappellent le passage à cet endroit du roi d’Angleterre Georges IV en 1821 et du roi de Prusse Frédéric III en 1825. Lord Uxbridge, mort en 1854, est pour sa part enterré en Angleterre, sans une de ses jambes.
 

Chaussée de Bruxelles 147
1410 Waterloo

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Classé comme monument et comme site le 12 octobre 1981

Institut du Patrimoine wallon

© SPW-Patrimoine-Guy Focant

Monument à l'Aigle blessé

Réalisé par le sculpteur Jean-Léon Gérôme et érigé à l’initiative de trois particuliers le 28 juin 1904 à un endroit qui selon la légende aurait été la portion de terrain occupée par le dernier carré de la Garde impériale et où le général Cambronne aurait prononcé son mot célèbre – « merde ! »

L’Aigle blessé commémore les soldats français morts au champ d’honneur. L’oiseau de proie, dans un triste état, déploie ses ailes percées de balles et est perché sur un rocher qui évoque celui de Sainte-Hélène. Il retient pourtant le drapeau qui tombe là où l’on peut lire le nom de grandes victoires napoléoniennes, au contraire de la déroute de Waterloo ; sur son socle, la dédicace « Aux derniers combattants de la Grande Armée » est inscrite comme un dernier témoignage de souvenir sur ce monument symbolisant pourtant la chute de l’Empire.

Au pied du monument, une stèle en hommage aux soldats polonais a été inaugurée le 18 juin 1990 par l’association pour la conservation des monuments napoléoniens, en collaboration avec l’armée polonaise. Elle rappelle le sacrifice de l’escadron des chevaux-légers polonais à Waterloo. La stèle est décorée d’un aigle, coulé en Pologne, et de l’inscription suivante : « Aux officiers, sous-officiers et soldats de l’escadron polonais tombés à Mont-Saint-Jean le 18 juin 1815. Forces armées polonaises ».

C’est au cours de l’assemblée générale de l’Avant-Garde wallonne du 13 mai 1928 que l’idée d’un pèlerinage à Waterloo est lancée. Les premières fleurs sont déposées au pied de l’Aigle blessé par une poignée de militants wallons le 16 juin suivant. Le pèlerinage, dès lors organisé tous les ans, rassemble une foule grandissante d’année en année ; les plus grands moments auront lieu dans les années 1930 lorsque le nombre de participants atteint quinze à vingt mille personnes. Des discours enflammés y sont prononcés chaque année par des militants wallons de grande importance : Jules Destrée, Georges Truffaut ou encore l’abbé Mahieu.

Waterloo devient un lieu de première importance pour le militantisme en Wallonie quand y naît le Front démocratique wallon en 1936 et le mouvement Wallonie libre le 18 juin 1940. L’assistance se réduit dans l’immédiat après-guerre pour se restreindre fortement dans les années 1950. La manifestation reste maintenue, mais elle devient pratiquement anecdotique dans les années 1970. Interrompue entre 1983 et 1986, elle reprend ensuite grâce au Comité du Souvenir français sous forme d’un « hommage aux Wallons » sans redevenir une manifestation de masse. Le monument à l’Aigle blessé, riche de symboles, reste toutefois un lieu de mémoire privilégié pour l’histoire du Mouvement wallon.

Chaussée de Charleroi
1380 Plancenoit

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Classé comme monument le 11 septembre 1978

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Monument aux Hanovriens de Plancenoit

Juste en face du monument Gordon se trouve ce monument érigé en 1818, dédié aux soldats hanovriens ayant perdu la vie au cours de la bataille de Waterloo. Il prend la forme d’une pyramide tronquée, portant des inscriptions sur plusieurs de ses faces.

Cette haute stèle commémorative, érigée en pierre bleue, mesure près de 5 mètres de hauteur et rend hommage à une légion de l’armée britannique, la King’s German Legion, constituée de bataillons de soldats hanovriens qui, après l’invasion du Hanovre par l’armée française, avaient émigré au Royaume-Uni.

Le Hanovre, la Grande-Bretagne et l’Irlande avaient, en effet, le même souverain depuis que l’électeur de Hanovre Georg-Ludwig était devenu roi d’Angleterre sous le nom de Georges Ier en 1714.

Sur la face ouest se trouve l’inscription suivante : « Dem Andenken ihrer Waffen Gefahrten welche in der ewig denkwürdingen Schlacht Von 18 Juni 1815 Den Helden tod hier starben » (En souvenir de vos compagnons d’armes, lesquels dans la bataille à jamais mémorable du 18 juin 1815 moururent ici en héros). À l’est, une inscription en anglais : « To the memory of their companions in arms who gloriously fell on the memorable 18th day of June 1815. The monument is erected by the officers of the infantry of the King’s German Legion » (En mémoire des compagnons d’armes qui sont glorieusement tombés en ce mémorable 18e jour de juin 1815. Ce monument est érigé par les officiers d’infanterie de la King German Legion.). Sur les faces nord et sud sont énumérés les noms d’officiers de plusieurs régiments ayant eux aussi perdu la vie à cet endroit au cours de la bataille de Waterloo.
 

Chaussée de Charleroi
1380 Plancenoit (Lasne)

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Classé comme monument le 19 octobre 1984

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Monument aux Prussiens de Plancenoit

Composé d’une flèche de fer peinte sur un soubassement de pierre bleue, ce monument néogothique rend hommage aux soldats prussiens tués au cours de la bataille de Waterloo. Érigé en 1818 pour célébrer les performances des troupes de Blücher, il est situé à un endroit où une batterie française aurait fait subir de lourdes pertes aux Prussiens.

L’ensemble est sommé d’une croix représentant la décoration de la Croix de Fer, créée en 1813 par le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III. La base de la flèche est décorée de quatre gâbles et de pinacles surmontés de fleurons dorés ; elle porte une inscription en lettre gothique en allemand sur la face sud : « Die gefallenen Helden ehrt dank- bar König und Vaterland. Sie ruhn in Frieden Belle-Alliance den 18 Juni 1815 » traduit par : «Aux héros tombés, le roi et la patrie reconnaissants. Ils reposent en paix. Belle-Alliance. 18 juin 1815 ».

L’utilisation du terme « Belle-Alliance » est toute caractéristique : c’est en effet sous cette dénomination que les Prussiens et les Anglais connaissent alors la bataille de Waterloo. 

La croix fut abattue par des soldats français venus prêter main forte à l’armée belge lors du siège d’Anvers en 1832. Le maréchal Gérard, qui avait combattu avec les Prussiens à Wavre, fit cesser ce vandalisme et rétablir la croix au sommet du monument. Celui-ci a ensuite été restauré à plusieurs reprises, dont une dernière fois en 1997. 
 

Chemin de Camuselle
1380 Plancenoit

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Classé comme monument et comme site le 12 octobre 1981

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ferme de la Haie Sainte à Plancenoit

Vaste ensemble autrefois en quadrilatère, la ferme de la Haie Sainte a été érigée aux XVIIe et XVIIIe siècles et restaurée au siècle suivant.

Les bâtiments de pierre blanche, pierre bleue et briques chaulées s’articulent autour d’une cour rectangulaire. Au bord de la chaussée de Charleroi se trouve un porche-colombier creusé d’un portail en plein cintre et surmonté d’une toiture d’ardoise.

La ferme, relativement épargnée lors des combats de 1815, se présente aujourd’hui dans un aspect relativement conforme à celui de l’époque.

L’endroit constitue un poste-clé dans le schéma défensif de Wellington au cours de la bataille de Waterloo. Conserver cette position devait permettre de fermer la route de Bruxelles à l’armée française. Les alliés défendent ainsi la ferme de la Haie Sainte contre Ney, Drouet d’Erlon et Napoléon lui-même.

Le combat qui y est mené est sanglant : le lieutenant belge De Moreau est criblé de balles, sans pour autant perdre la vie. Sur les mille hommes des 1er et 2e bataillons de la légion allemande, seuls 42 survivent à cet assaut. Du côté de l’Empire, l’armée française, bien que victorieuse, perd environ deux mille hommes.

Des plaques commémoratives ont par la suite été installées sur les murs de la ferme, en mémoire des combats du 18 juin 1815.

En 1847, une plaque en fer disposée en losange est installée dans le haut pignon situé en bordure de la chaussée. Elle commémore l’action des officiers, sous-officiers et soldats du 2e bataillon de la légion allemande et les figures du major britannique Baring et du colonel allemand Von Ompteda. Elle remplace une plaque de marbre blanc installée à cet endroit dès 1822 par le prince Georges de Hanovre. La plaque porte l’inscription allemande suivante : « Die Officiere Des 2ten Leichte Bataillons Königlich Deutscher Legion, Ihren An der Vertheidigung Dieser Meyerey Am 18ten Juni 1815 Gefallenen Waffenbrüdern Major H.Bösewiel Capita W.Schaumann Fähndrich F. von Robertson Und 46 Unterofficiere Und Jäger vom 2ten Leichte Bataillon. Wiederhergestellt Durch Seine Königliche Hoheit Den Kronprinzen Georg von Hannover am 18 Juni 1847 Und Zugleich Gewidmet Den Ebendaselbst bei Dieser Gelengenheit Gefallenen : Capitain H. von Marschalck vom 1ten Leichte Bataillon Capitain C. von Wurme vom 5ten Linien Bataillon In Anerkennung Des Von Ihnen Bewiesenen Hannöverschen Heldenmuths » (Les Officiers du 2e bataillon léger de la légion royale allemande À leurs frères d’armes tombés à la défense de cette ferme le 18 juin 1815. Major H. Bösewiel, capitaine W. Schaumann, porteur de drapeau F. von Rovertson et 46 sous-officiers et chasseurs du 2e bataillon léger. Ré-établi par son altesse royale le prince royal Georges de Hanovre le 18 juin 1847 et aussitôt dédié par celui-ci même à ceux tombés à cette occasion. Capitaine H. von Marschalk du 1er bataillon léger, capitaine C. von Wurme du 5e bataillon de ligne. En reconnaissance du courage hanovrien héroïque qu’ils ont démontré).

En 1965, la société belge d’études napoléoniennes a placé près du porche une plaque à la mémoire des combattants français à l’occasion du 150e anniversaire de la bataille : « À la mémoire des combattants français qui se sacrifièrent héroïquement devant les murs de la Haie Sainte le 18 juin 1815 ».

Une autre plaque orne depuis 1998 le mur d’une petite annexe située au nord du corps de logis. Elle est dédiée au major britannique Baring et au colonel allemand Von Ompteda par la ville anglaise de Bexhill-on-Sea qui fut une ville de garnison de la King’s German Legion de 1804 à 1814. Elle porte l’inscription anglaise suivante : « To Ma[jor] Baring and the 2nd Light B[a]t[talio[n K[ing] G[erman] L[egion]’s Heroic Defence of La Haie Sainte 18 June 1815. Also to Col[onel] von Ompteda who fell Leading a Brave Counter-Attack After the Fall of The Farm. Dedicated by Bexhill-on-Sea England A King’s German Legion Garrison 1804-1814 » (Au major Baring et au second bataillon de la King German Legion pour leur défense héroïque de la Haie Sainte le 18 juin 1815 ; ainsi qu’au colonel von Ompteda, tombé en menant avec ses braves une attaque après la chute de la ferme. Dédié à la garnison de la King German Legion, installée à Bexhill-on-Sea de 1804 à 1814). Une traduction allemande figure dans la partie inférieure de la plaque qui est décorée de l’écusson de la garnison. Sur fond bleu, on y trouve une couronne entourée d’un sabre et d’un fusil et de la devise de la King German Legion « Take pride in our heritage » (Soyez fiers de notre héritage).

Enfin, une quatrième plaque se situe à droite du portail de la ferme. Elle rend hommage à la prise de la ferme par le maréchal Ney et au 13e léger : « Le 18 Juin 1815 vers 18h30, la ferme de la Haye Sainte fut enlevée par le maréchal Ney grâce aux assauts héroïques des sapeurs du 1er régiment du génie du colonel Lamare, 2e compagnie du 2e bataillon et du 13e régiment d’infanterie légère de la division Donzelot ». Décorée du traditionnel aigle impérial, elle a été apposée à l’initiative de la fondation Napoléon et de l’association franco-européenne de Waterloo.

Chaussée de Charleroi
1380 Plancenoit

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Classée comme monument le 15 décembre 1970

Institut du Patrimoine wallon

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Ferme du Caillou à Vieux-Genappe

Grosse bâtisse de style néoclassique, la ferme du Caillou a été érigée en briques et pierre en 1757. Elle est l’un des endroits-clés de la bataille de Waterloo et un des principaux lieux de mémoire. Le 17 juin 1815, Napoléon s’y installe et y établit son plan de bataille au matin du 18 juin. La ferme est partiellement incendiée par les troupes prussiennes le 19 juin.

Elle est vendue à Jean-Joseph Aubry le 20 novembre 1818 et reconstruite par son nouveau propriétaire. Le lieu devient un cabaret et un relais pour les diligences. En 1865, la ferme du Caillou est acquise par l’architecte provincial Émile Coulon qui la transforme en maison de campagne.

La ferme est à nouveau vendue en 1905 avant de finalement être acquise par la société belge d’études napoléoniennes le 13 septembre 1950 qui la transforme en musée.

Sur la façade principale, au-dessus de l’entrée, se trouve une petite plaque surmontée d’un aigle : «Le Caillou : c’est dans cette maison que Napoléon passa la nuit du 17 au 18 juin 1815 ».

Une autre plaque, en bronze, se trouve à l’intérieur de l’édifice. Elle énumère les personnes présentes aux côtés de Napoléon avant la bataille : « Au Caillou, quartier général impérial, ont été présents les 17 et 18 juin 1815 : Napoléon Ier, empereur des Français, le prince Jérôme, le major général de l’armée Maréchal Soult, duc de Dalmatie. Le maréchal Ney, duc d’Elchingen, prince de la Moskowa. Le grand maréchal du palais, général Bertrand. Le chef d’état-major général, général Bailly de Monthion. Les généraux Corbineau, Dejean, Drouot, Flahaut, Gourgaud, La Bedoyère, Lebrun, Milhaud, Morand, Mouton, Pelet, Petit, Reille, Rogniat. Les colonels Bussy, de Forbin, Laurent, Zenowicz. Le secrétaire d’état Maret, duc de Bassano. Le grand prévôt de l’armée, général Radet. Les écuyers de Canisy, de Mesgrigny, Fouler de Relingue. Les secrétaires Fain, Fleury de Chaboulon. Les chirurgiens Larrey, Percy. Les pages de Turenne, Gudin. Le vaguemestre (militaire chargé du service postal dans une unité militaire) capitaine Coignet. Le valet de chambre Marchand. Le mameluk Ali. De garde, dans le verger, le 1er bataillon du 1er chasseur de la Garde impériale, commandant During ».

Le musée abrite la reconstitution de la chambre de l’empereur, dans laquelle se trouve une plaque commémorative reprenant l’inscription suivante : « C’est dans cette chambre que Napoléon Ier passa la nuit du 17 au 18 juin 1815 ». On peut notamment y apercevoir le lit de camp qu’il utilisa au cours de ses dernières campagnes guerrières.

Dans le jardin se trouve une statue en bronze de l’empereur inaugurée en juin 2002. Elle comporte l’inscription suivante sur son socle : « Don des chevaliers d’Amalfi en mémoire des soldats italiens et polonais ayant combattu pour la liberté de leur Patrie et la Démocratie sous les aigles de l’empereur Napoléon Ier. Œuvre réalisée par le sculpteur de notre ordre Luigi di Quintana Bellini Trinchi, principe de Cagnano ».

Dans le jardin également, une stèle commémore le bivouac du 17 juin 1815 : « Dans ce verger a bivouaqué pendant la nuit du 17 au 18 juin 1815 le 1er bataillon du 1er régiment des chasseurs à pied de la Garde impériale, commandant During. Ce bataillon s’étant illustré à Marengo, Ulm, Austerlitz, Iéna, Friedland, Essling, Wagram, Smolensk, La Moskowa, Hanau, Montmirail. 1815-1965». Cette stèle a été placée par la société belge d’études napoléoniennes. Un ossuaire édifié en 1912 et reconstruit en 1954 rassemble des ossements trouvés au hasard sur le champ de bataille. On y trouve l’épitaphe «Pro Imperatore Saepe, Pro Patria Semper» (pour l’empereur souvent, pour la patrie toujours).

Chaussée de Bruxelles 66
1472 Vieux-Genappe

carte

Classée comme monument le 14 juin 1951

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Monument Alexander GORDON

Non loin de la ferme de la Haie Sainte, sur la chaussée de Charleroi, se trouve un monument composé d’une colonne brisée, cannelée, sommée d’une couronne de lauriers et reposant sur une base parallélépipédique rendant hommage au lieutenant-colonel écossais Alexander Gordon.

Âgé de 29 ans en 1815, il fait partie du 3e régiment des Footguards et occupe la position prestigieuse d’aide de camp du duc de Wellington. Gravement blessé à la jambe pendant la bataille de Waterloo, il est emporté au quartier général de Wellington où il doit être amputé. Il ne survit toutefois pas à l’opération.

Sa famille lui fait élever ce monument dès 1817 ; il comporte une longue inscription en anglais sur le flanc nord : « Sacred to the memory of Lieutenant-Col[onel] the Hon[orable] Sir Alexander Gordon Knight Commander of the most Honourable Order of the Bath Aide-de-Camp to field Marshall the Duke of Wellington and also brother to George Earl of Aberdeen, who in the twenty-ninth year of his age terminated a short but glorious career on the 18th of June 1815 whist executing the orders of his great commander in the battle of Waterloo. Distinguished for gallantry and good conduct in the field, he was honoured with repeated marks of approbation by the illustrious hero with whom he shared the danger of every battle in Spain, Portugal and France and received the most flattering proof of his confidence. On many trying occasions, his zeal and activity in the service obtained the reward of ten medals and the honourable distinctions of the Order of the Bath. He was justly lamented by the Duke of Wellington in his public despatch as an officer of high promise and a serious lose to the country nor less worthy of record for his virtues in private life. His unaffected respect for religion, his high sense of honour, his scrupulous integrity and the most amiable qualities which secured the attachement of his friends and the love of his own family in testimony of feelings which no language can express a disconsolable sister and five surviving brothers have erected this simple memorial to the object of their tenderest affection».

Une traduction française se trouve sur le flanc sud : « À la mémoire de l’honorable Sir Alexander Gordon, lieutenant-colonel, chevalier, commandeur du très honorable Ordre du Bain, aide de camp du Feld-Maréchal duc de Wellington. Il termina à 29 ans sa courte mais glorieuse carrière, en exécutant les ordres de son illustre général à la bataille de Waterloo. Sa bravoure et ses talents distingués lui méritèrent l’approbation du héros dont il partagea les dangers en Espagne, au Portugal et en France et qui lui donna les preuves les plus flatteuses de la confiance dans d’importantes occasions. Son pays reconnaissant lui a décerné, en récompense de son zèle, sept médailles et l’honorable distinction de l’Ordre du Bain. Il n’était pas moins recommandable par ses vertus privées, son respect sincère pour la religion, l’élévation de ses principes d’honneur, sa probité sévère et les aimables qualités qui lui avaient acquis l’attachement de ses amis et l’amour de sa famille. En témoignage de ces sentiments qu’aucun langage ne saurait exprimer, une sœur inconsolable, et cinq frères qui lui survivent ont élevé ce modeste monument à l’objet de leurs plus chères affections, dont les rares qualités ont illustré leur nom et leur famille ».

Le monument, de style néoclassique, est imposant. La colonne brisée, symbolisant la courte carrière du défunt, mesure 5 mètres de hauteur.

Le monument est également riche quant à son iconographie. Sur la face est du piédestal se trouve un bas-relief représentant des armes surmontées de l’insigne des Scot guards (chardon et devise écossaise). La face ouest est décorée du blason du père du défunt, Lord Aberdeen (couronne, feuilles de chêne, deux bras bandants et la devise Fortuna sequatur).

Enfin, sur la base du socle, se trouvent des inscriptions additionnelles partiellement illisibles : « Repaired 1863 by his brother. Repaired in 1870 and 1886 by his great nephew (...) Admiral the Honorary J. Gordon (...) by the Earl of Aberdeen Repaired in 1887 by his family. Repaired by subscription of the Gordon family and clan » (Restauré en 1963 par son frère. Restauré en 1870 et 1886 par son petit neveu (…) Amiral, l’honorable J. Gordon (…) par le comte d’Aberdeen. Restauré en 1887 par sa famille. Restauré par souscription de la famille et du clan Gordon).

Comme de nombreux autres officiers, la dépouille d’Alexander Gordon a été transférée en 1890 dans le mémorial des Britanniques morts à Waterloo au cimetière d’Evere.
 

Chaussée de Charleroi
1420 Braine-l’Alleud

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Classé comme monument le 16 août 1978

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Panorama de la bataille de Waterloo

Au pied de la butte du lion se trouve une rotonde édifiée en 1912 sur les plans de l’architecte Frantz van Ophem. L’édifice a été érigé grâce à un appel de fonds lancé en février 1911, avec l’appui du consul de France. Parmi les investisseurs, on retrouve bon nombre de descendants d’officiers belges et hollandais ayant participé à la bataille. 

Cette rotonde abrite le « Panorama de la bataille de Waterloo », vaste toile circulaire de 12 mètres de hauteur sur 110 mètres de long, représentant les principaux faits de la bataille. Elle a été réalisée par le peintre belge Louis Dumoulin, assisté par des artistes ayant chacun leur spécialité : les Français Raymond Desvarreux, Pierre-Victor Robiquet (peintres animalier), Louis-Ferdinand Malespina et Meir (portraitistes) et du Belge Vinck (avant-plan). 

Le concept du panorama date du XIXe siècle et présente généralement des paysages ou des scènes religieuses. Ici, l’œuvre détaille un moment-clé de la bataille : on y retrouve les lanciers polonais, la charge du maréchal Ney, Napoléon et son état-major, et la résistance anglaise autour de Wellington. 

Le bâtiment et la peinture ont été reconnus Patrimoine exceptionnel de Wallonie en raison de leur caractère unique ; il s’agit, en effet, d’un des rares exemplaires du genre conservés en Europe possédant encore les trois éléments caractéristiques des panoramas du XIXe siècle : la toile, le bâtiment et les faux-plans.

Route du Lion 315
1420 Braine-l’Alleud

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Classé comme monument le 24 février 1998
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Butte du Lion

La butte du lion est certainement le monument commémoratif de la bataille de Waterloo le plus connu et le plus visité. Ce que les touristes ignorent la plupart du temps, c’est que le monument n’a pas été construit pour commémorer l’action des Français ou de Napoléon. La butte et son lion ont été érigés par les Hollandais entre 1824 et 1826, au départ pour rappeler la blessure reçue à cet endroit par le prince d’Orange. Le caractère imposant de l’ensemble tend à souligner l’importance du combat mené le 18 juin 1815. Le gouvernement hollandais dote également le lieu d’une symbolique politique : le lion, menaçant, regarde vers la France ! 

L’animal, haut de 4,45 m et large de 4,50 m, pèse 28 t. Il symbolise l’Angleterre et les Pays-Bas et pose une de ses pattes avant sur un globe. Réalisé en fer et en fonte dans les ateliers Cockerill à Seraing, il est l’œuvre du sculpteur malinois Jean-Louis Van Geel. Il est posé sur un socle de pierre bleue, lui-même posé sur trois degrés. Le monument est supporté par une colonne de briques qui descend jusqu’en dessous de la base de la butte. Celle-ci forme un cône de 40,5 m de hauteur et de 520 m de circonférence. 300.000 m³ de terre du champ de bataille on dû être enlevés pour former cette éminence visible de loin. Il faut gravir 226 marches pour parvenir au sommet. L’ensemble a été conçu par l’architecte des palais royaux, Charles Van der Straeten.

carte

Route du Lion
1420 Braine-l’Alleud

Classée comme monument le 29 septembre 1978

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ferme d'Hougoumont à Braine-l’Alleud

Déjà signalé en 1474, le domaine de Goumont change plusieurs fois de propriétaires au fil des siècles. La ferme actuelle date en grande partie du XVIIe siècle bien que les ailes nord et est aient été incendiées lors des combats de juin 1815. L’ensemble se situe autour d’une cour délimitée par un mur de clôture auquel s’adossent les vestiges d’un château et de sa chapelle. 

La ferme est l’un des lieux stratégiques de la bataille de Waterloo. Dès le 17 juin 1815, les troupes anglaises se retranchent dans la cour ; un bataillon du régiment de Nassau et deux compagnies hanovriennes défendent le bois tout proche. Le 18 juin, elle est attaquée vers 11h30 par les troupes françaises menées par le prince Jérôme Bonaparte, frère de l’empereur. Le combat dure huit heures, le verger et le jardin de la ferme changent sept fois de mains. Toutefois, les Français ne parviennent jamais à entrer à l’intérieur des bâtiments. Wellington dit d’ailleurs que « le tournant de la bataille se joua lorsque se fermèrent les portes d’Hougoumont ». Dans l’après-midi, un obus incendie la principale grange et le feu se propage ; plusieurs centaines de blessés périssent dans les flammes. Plus de 6.000 hommes sont ici mis hors de combat. 

Le site compte aujourd’hui de nombreuses plaques commémoratives, abrite quelques sépultures et a bénéficié d’une importante restauration en vue du bicentenaire de la bataille de Waterloo.

Chemin du Goumont
1420 Braine-l’Alleud

carte

Classée comme monument le 15 juin 1938

Institut du Patrimoine wallon