IRPA

Buste Auguste DONNAY

Buste à la mémoire d’Auguste Donnay, réalisé par Georges Petit, 30 juin 1956 ( ?).

Ce n’est pas la première fois qu’il est demandé à Georges Petit de réaliser un portrait d’Auguste Donnay. En 1927, il avait signé un bas-relief au bois des Manants à Esneux. Trente ans plus tard, le sculpteur réalise un buste destiné au parc de la Boverie à Liège. Au lendemain de l’Exposition universelle de 1905, ce parc est progressivement devenu le lieu privilégié pour accueillir des monuments dédiés principalement à des artistes liégeois. Dès 1907, a été inauguré un buste dédié au peintre Léon Philippet ; en juillet 1923, Gilles Demarteau est honoré à son tour, avant que ne les rejoignent, sans être exhaustif, Louis Boumal (1925), Jean Varin (1928), Jean-Barthélémy Renoz (1930), Armand Rassenfosse (1935), Adrien de Witte (1938), Georges Antoine (1938) et Richard Heintz (1956). Une galerie des bustes prend ainsi place dans la pergola du parc de la Boverie ; elle permet au public de croiser une palette d’artistes de renom, du moins jusqu’au début du XXIe siècle. On assiste en effet alors à une série de disparitions et d’actes de vandalisme (vols, dégradation, « lancer de buste » dans la Meuse…) contraignant les autorités liégeoises à placer à l’abri les bustes restants. Si quelques monuments restent intacts, d’autres ont entièrement disparu, comme en témoignent certains socles nus dont celui d’Auguste Donnay. Enlevé de l’espace public de Wallonie, son buste a trouvé refuge dans les réserves du BAL.

Surnommé « le maître de Méry », professeur à l’Académie de Liège nommé en 1901, Auguste Donnay (1862-1921) avait choisi de résider à la campagne pour profiter en permanence du ravissement de la vallée de l’Ourthe. Cherchant l’endroit idéal à Méry même, il changea d’adresse à quatre reprises, trouvant finalement le nid idéal dans un repli du vallon, dans une demeure discrète qui transformait l’artiste en ermite ; c’est là qu’il vécut jusqu’en 1921. Là, Donnay disposait du paysage recherché, avec ses multiples variations de couleurs. Membre de la section liégeoise des Amis de l’Art wallon (1912), Donnay avait marqué le Congrès wallon de 1905 par un rapport où il apporta des arguments convaincants en faveur de l’existence d’un sentiment wallon en peinture.

Ami d’Auguste Donnay, Georges Petit (1879-1958) était né à Lille, de parents liégeois. Il grandit à Liège et reçoit une formation artistique à l’Académie des Beaux-Arts où il est l’élève de Prosper Drion, Jean Herman et Frans Vermeylen. Il deviendra plus tard professeur de cette Académie. « Depuis 1901, date de ses premières œuvres, jusqu’à la guerre de 1940, Georges Petit a occupé avec autorité la scène artistique liégeoise », affirme Jacques Stiennon qui explique qu’il devait sa position aux multiples commandes officielles reçues autant qu’à sa maîtrise précoce de son art. Sa sensibilité et sa capacité à transformer une anecdote en symbole universel ont influencé durablement ses élèves, parmi lesquels Oscar et Jules Berchmans, Robert Massart, Louis Dupont et Adelin Salle. 

D’abord attiré par les portraits, Petit a livré plusieurs bustes de grande facture (ainsi par exemple un buste d’Auguste Donnay conservé par le Musée de l’Art wallon), tout en s’intéressant à la condition humaine. Marqué par la Grande Guerre, l’artiste y puise une force qui se retrouve dans ses réalisations des années 1917 à 1927. C’est aussi à cette époque (1919 précisément) qu’il réalise la médaille commémorant la remise par la France de la Croix de la Légion d’honneur à la ville de Liège. Ensuite, comme épuisé par tant de souffrances, il choisit la peinture de chevalet et devient plus léger, sans tomber dans la facilité. Les visages humains tendent à disparaître et tant les paysages que les traditions wallonnes l’inspirent : en peinture, comme dans ses médailles (qui sont très nombreuses et d’excellente facture), voire dans les quelques sculptures qu’il exécute encore, comme la Tradition commandée par le Musée de la Vie wallonne. Le buste qu’il consacre à Auguste Donnay et qui vient orner le parc de la Boverie semble avoir été réalisé entre 1901 et 1910 ; il semble aussi avoir été installé au parc de la Boverie vers 1956. 

Sources 

La Vie wallonne, septembre 1927, LXXXV, p. 25-28
La Vie wallonne, octobre 1927, LXXXVI, p. 42-53
La Vie wallonne, III-IV, 1970, n°331-332, p. 234 + ill
Liliane SABATINI, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 507-508
Jacques PARISSE, Auguste Donnay, un visage de la terre wallonne, Bruxelles, 1991
Maurice KUNEL, dans Biographie nationale, 1967-1968, t. 34, col. 244-247
Paul DELFORGE, Société des Amis de l’Art wallon, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1484-1486
Jacques STIENNON (introduction), Georges Petit, catalogue de l’exposition organisée à Liège du 9 janvier au 2 février 1980, Verviers, 1980
Charles BURY, Les Statues liégeoises, dans Si Liège m’était conté, n°35, printemps 1970, p. 15
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 282

 

Buste Auguste Donnay (Liège)

Parc de la Boverie 
4020 Liège

carte

Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Mémorial Auguste DONNAY

Mémorial Auguste Donnay, réalisé par Georges Petit, 4 septembre 1927.

Surnommé « le maître de Méry », le peintre Auguste Donnay ne pouvait être honoré d’un mémorial que dans l’entité qui fait actuellement partie de la commune d’Esneux et en particulier au sommet du bois des Manants, lieu que l’artiste nommait son « Fuji-Yama ». Né à Liège en 1862, l’artiste wallon avait pris les paysages de l’Ourthe en particulière affection et était devenu citoyen de Tilff à titre officiel dès octobre 1905. Professeur à l’Académie de Liège nommé en 1901, il avait choisi de résider à la campagne pour profiter en permanence du ravissement de la vallée de l’Ourthe. Cherchant l’endroit idéal à Méry même, il changea d’adresse à quatre reprises, trouvant finalement le nid idéal dans un repli du vallon, dans une demeure discrète qui transformait l’artiste en ermite ; c’est là qu’il vécut jusqu’en 1921. Là, Donnay disposait du paysage recherché, avec ses multiples variations de couleurs. Le dessinateur y avait trouvé l’inspiration de la couleur, notamment grâce à l’utilisation des crayons Raffaëlli. En raison de ce profond attachement à Méry, l’évidence a poussé les promoteurs d’un mémorial Auguste Donnay à l’installer au plus près de l’endroit où l’artiste exprima son talent.


C’est sur la crête du coteau de Méry que fut inauguré, le 4 septembre 1927, le bas-relief réalisé par Georges Petit et posé sur une pierre brute, au sommet d’une série de roches assemblées. Dans la clairière de la chêneraie, ce jour-là, ils étaient plusieurs dizaines – autorités locales, amis de l’artiste, enfants des écoles – pour se souvenir de celui qui avait l’habitude de se promener dans cet endroit en solitaire (10.000 personnes affirme le Bulletin de l’ADO, 1929, p. 162). Simultanément, à deux pas de là, étaient aussi inaugurés un belvédère fournissant un point de vue élevé sur la vallée de l’Ourthe, ainsi qu’une série de chemins de promenade. En plus des discours (le bourgmestre de Tilff Delrée, Charles Delchevalerie, Olympe Gilbert) et de la lecture d’un hymne composé pour l’occasion par Félix Bodson, deux ouvriers fondeurs, auteurs de la plaque, ont fait le déplacement et sont venus exprimer, au nom de leurs camarades, leur sympathie au grand Wallon qu’était l’artiste aux peintures si réussies.

L’idée initiale du Mémorial revient à Jacques Ochs qui s’en ouvre à Louis Gavage fin 1926. L’initiative en revient à l’Association pour la Défense de l’Ourthe (ADO, présidée par Louis Gavage) qui en confie l’organisation à la société Tilff-Attractions. Les défenseurs de l’Ourthe avaient trouvé en Donnay un éminent propagandiste. En illustrant si bien la vallée, le peintre rencontrait, volens nolens, les objectifs des protecteurs de la nature, soucieux de la préserver face à des investissements « sauvages ». S’il peint la nature, Auguste Donnay s’en avère aussi un défenseur affirmé. En août 1899 – bien avant Les Peupliers de Thierry Haumont –,  il avait rédigé une très ironique Lettre à M. le Directeur des arbres, des plantes et des herbes de la bonne ville de Liège en Belgique afin de protester contre le sacrifice de la nature à l’auteur des promoteurs immobiliers. Un an plus tard, le peintre adressera une autre missive aux accents écologistes aux industriels désireux de s’implanter dans les Fonds de Quarreux (STASSEN). Au lendemain de la Grande Guerre, il était un membre actif de la Comité provincial liégeois des monuments et des sites.


À la démarche d’hommage des amis de la nature s’est activement associée la section liégeoise des Amis de l’Art wallon, cercle dont faisait aussi partie Donnay depuis 1912 ; cette société ne cessait de prendre ses références dans l’important rapport/discours présenté par Auguste Donnay lui-même, lors du Congrès wallon de 1905. À cette occasion mémorable, Donnay avait apporté des arguments convaincants en faveur de l’existence d’un sentiment wallon en peinture.


En figeant le profil gauche du peintre avec une sobriété expressive, le sculpteur Georges Petit (1879-1958) fixait définitivement les traits du « maître de Méry » pour les générations futures. Pour le promeneur qui ne connaîtrait par Donnay, la dédicace figée dans le bronze précise :

DEVANT CES HORIZONS
AUGUSTE DONNAY
PEINTRE ET POETE
ENTENDIT CHANTER

Mémorial Auguste Donnay


L’AME DE SON PAYS

Ami d’Auguste Donnay, Georges Petit était né à Lille, de parents liégeois. Il grandit à Liège et reçoit une formation artistique à l’Académie des Beaux-Arts où il est l’élève de Prosper Drion, Jean Herman et Frans Vermeylen. Il deviendra plus tard professeur de cette Académie. « Depuis 1901, date de ses premières œuvres, jusqu’à la guerre de 1940, Georges Petit a occupé avec autorité la scène artistique liégeoise », affirme Jacques Stiennon qui explique qu’il devait sa position aux multiples commandes officielles reçues autant qu’à sa maîtrise précoce de son art. Sa sensibilité et sa capacité à transformer une anecd

ote en symbole universel ont influencé durablement ses élèves, parmi lesquels Oscar et Jules Berchmans, Robert Massart, Louis Dupont et Adelin Salle. D’abord attiré par les portraits, Petit a livré plusieurs bustes de grande facture, tout en s’intéressant à la condition humaine. Marqué par la Grande Guerre, l’artiste y puise une force qui se retrouve dans ses réalisations des années 1917 à 1927, période où s’inscrit la stèle dédiée à Auguste Donnay. C’est aussi à cette époque (1919 précisément) qu’il réalise la médaille commémorant la remise par la France de la Croix de la Légion d’honneur à la ville de Liège. Ensuite, comme épuisé par tant de souffrances, il choisit la peinture de chevalet et devient plus léger, sans tomber dans la facilité. Les visages humains tendent à disparaître et tant les paysages que les traditions wallonnes l’inspirent : en peinture, comme dans ses médailles (qui sont très nombreuses et d’excellente facture), voire dans les quelques sculptures qu’il exécute encore, comme la Tradition commandée par le Musée de la Vie wallonne. 

Sources 

La Vie wallonne, septembre 1927, LXXXV, p. 25-28
La Vie wallonne, octobre 1927, LXXXVI, p. 42-53
Liliane SABATINI, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 507-508
Jacques PARISSE, Auguste Donnay, un visage de la terre wallonne, Bruxelles, 1991
Maurice KUNEL, dans Biographie nationale, 1967-1968, t. 34, col. 244-247
Paul DELFORGE, Société des Amis de l’Art wallon, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1484-1486
Jacques STIENNON (introduction), Georges Petit, catalogue de l’exposition organisée à Liège du 9 janvier au 2 février 1980, Verviers, 1980
Charles BURY, Les Statues liégeoises, dans Si Liège m’était conté, n°35, printemps 1970, p. 11
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 282
Benjamin STASSEN, La Fête des Arbres. L’Album du Centenaire. 100 ans de protection des arbres et des paysages à Esneux et en Wallonie (1905-2005), Liège, éd. Antoine Degive, 2005, p. 18, 85.
Bulletin de l’Association pour la Défense de l’Ourthe, juillet 1928, n°1, p. 4 ; n°2, p. 26 ; 1929, p. 161-163
 

Bois des Manants 
4130 Esneux (Méry)

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Paul Delforge

G. Focant - SPW

Villa "L'Aube" de Gustave Serrurier-Bovy

Construite en 1903 sur les hauteurs de Cointe, la villa « L’Aube » constitue un des rares témoins de la production de l’architecte Gustave Serrurier-Bovy, plus connu pour son mobilier et ses aménagements intérieurs. Cette habitation personnelle constitue le manifeste artistique de Serrurier-Bovy qui rompt avec les villas « anglaises » alors à la mode et dessine un volume homogène sous une toiture en bâtière à larges débordements, ouvert sur le jardin. Les percements variés reflètent la disposition intérieure des pièces et seuls se détachent un auvent, la véranda de la salle à manger, la terrasse couverte ou la loggia du bureau. 

L’Aube, qui donne son nom à l’habitation, est représentée sur la façade ouest dans une mosaïque exécutée d’après un carton d’Auguste Donnay. Elle constitue le seul élément qui ne porte pas directement la signature de Serrurier-Bovy, au cœur de ce qu’il faut comprendre comme une œuvre d’art total. L’aménagement intérieur est pensé dans tous les détails d’une décoration faite entre autres de vitraux figuratifs ou géométriques, de bandeaux de brique vernissée ou de mosaïques géométriques de sol. 

Le mobilier dessiné par le premier propriétaire de l’Aube porte enfin la trace du goût de son concepteur pour les lignes simples et la géométrisation des formes, dispositions qui annoncent à leur manière l’Art déco.

Avenue de Cointe 2 
4000 Liège

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Classée comme monument (avec zone de protection) le 12 décembre 2001
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Severin Fernand

Culture, Littérature

Grand-Manil 04/02/1867, Gand 04/09/1931


Œuvre de maturité, La Source au fond des bois, publiée en 1924, est sans conteste la meilleure production du poète Fernand Severin. « Cette somme, [explique Marcel Thiry,] est bien le produit d’une longue retraite ; la pensée, à laquelle est vouée, aux dépens de l’impression, une fidélité plus grave que jamais, se condense en rythmes volontiers plus courts, l’alexandrin qui régnait d’une respiration si naturelle sur les poèmes de la première époque fait place souvent à des mètres plus serrés. C’est bien l’aspiration à la pureté qui se prolonge continuelle et s’élève encore, mais, dirait-on, jusqu’à vouloir s’épurer du lyrisme même. Quant au thème fondamental, non moins fidèlement, c’est toujours celui du recours à la nature ».

Plusieurs pages de ce dernier recueil sont inspirées de la ferme de Penteville, à Gembloux, là où le jeune Severin a grandi. La ferme de Penteville étant assez éloignée de l’école de la localité, le jeune garçon est dès lors confié à son instituteur et ne rentre à la maison familiale que le samedi.

Une fois ses études primaires terminées et conformément à la tradition familiale, le futur poète est envoyé en Allemagne, à la Domschule d’Aix-la-Chapelle, où il séjourne de 1878 à 1880, avant de passer quatre ans au Collège Notre-Dame de la Paix de Namur Étudiant brillant, c’est au moment où il achève ses humanités à l’Athénée de Bruxelles qu’il rédige ses premiers vers.

Au cours de ses études de Philologie classique, il collabore à divers périodiques, notamment La Jeune Belgique, avec Camille Lemonnier ou encore La Wallonie, lieu de rencontre des symbolistes wallons, tels Maurice Wilmotte ou encore Auguste Donnay, mais aussi flamands (Maeterlinck, Van Lerberghe, son ami…) et français (Mallarmé, Verlaine…). Proclamé Docteur en 1891, Fernand Severin entame sa carrière de professeur au Collège communal de Virton, où il dispense les cours de français, latin et grec (1892-1896). Mais l’écriture le taraude. Critique littéraire de L’Indépendance belge (1893), il se démarque par une approche faite d’objectivité et de rigueur ; poète, il publie, en 1888, Le Lys, « premier recueil lamartinien où se révèlent sa personnalité méditative et son sens naturel de l’harmonie du vers » – pour citer Marcel Thiry – de tonalité symboliste donc, une étiquette qu’il rejettera sa vie durant, malgré sa collaboration à La Wallonie. Ne signe-t-il d’ailleurs pas une lettre à Mockel, en 1887, « F.S., symboliste malgré lui » ? Paraissent ensuite, à intervalles de trois à cinq ans, divers recueils : Le don d’enfance (1891), Le chant dans l’ombre (1895).

Désigné à l’Athénée de Louvain (1896), il publie Poèmes ingénus (1899), regroupant les recueils précédents ainsi que des poèmes inédits, Les Matins angéliques, témoignant toujours de ce même souci de la perfection artistique. Promu à la chaire de littérature française à l’Université de Gand (1907), il consacre désormais une partie de ses activités à l’histoire des Lettres, particulièrement au poète Théodore Weustenraad auquel il consacre un essai. Durant la Grande Guerre, il trouve refuge avec sa famille d’abord aux Pays-Bas, à Utrecht, ensuite en Angleterre, à Ermelo (1915-1918). Là, il se perfectionne dans l’exégèse de Dante et donne des conférences sur la littérature belge. Au lendemain de l’Armistice, il retrouve à Gand une université qui a connu des péripéties particulières. Attaché à la langue française, Severin échappera à la transformation de l’Université de Gand ; des ennuis de santé le contraignent à renoncer à toutes ses fonctions. Membre de l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique, la fameuse Académie Destrée, dès 1920, c’est à ce moment qu’il écrit La source au fond des Bois, ouvrage publié en 1924.

 

Sources



ACADÉMIE ROYALE DE LANGUE ET DE LITTÉRATURE FRANÇAISES DE BELGIQUE, http://www.arllfb.be/composition/membres/severin.html
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. II, p. 409-411
Robert-O.-J. VAN NUFFEL, dans Biographie nationale, t. 40, col. 741-777

 

Œuvres principales

 

Le Lys (1888)
Le don d’enfance (1891)
Un chant dans l’ombre (1895)
Poèmes ingénus (1899)
La solitude heureuse (1904)
Théodore Weustenraad (1914), essai
Charles Van Lerberghe, esquisse d’une biographie (1922), essai
La source au fond des bois (1924)

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Petit Georges

Culture, Sculpture

Lille 14/03/1879, Liège 28/12/1958


« Depuis 1901, date de ses premières œuvres, jusqu’à la guerre de 1940, Georges Petit a occupé avec autorité la scène artistique liégeoise », affirme Jacques Stiennon qui explique qu’il devait sa position aux multiples commandes officielles reçues autant qu’à la maîtrise précoce de son art. Sa sensibilité et sa capacité à transformer une anecdote en symbole universel ont influencé durablement ses élèves, parmi lesquels Oscar et Jules Berchmans, Robert Massart, Louis Dupont et Adelin Salle. « Tout l’œuvre de l’artiste est placé sous le signe de l’idée, du symbole. Par là il est bien wallon (…) » (Stiennon).
Né à Lille, de parents liégeois, Georges Petit grandit à Liège où il reçoit une formation artistique à l’Académie des Beaux-Arts. Élève de Prosper Drion, Jean Herman et Frans Vermeylen, il deviendra plus tard professeur de cette même Académie. Liège est son port d’attache, ce qui ne l’empêche pas de travailler au Petit-Palais à Paris, ainsi qu’à l’Hôtel de ville et à l’université de Louvain, dans l’atelier de Frans Vermeylen, et de se rendre à Rome grâce à une bourse de la Fondation Darchis (1906-1908).
D’abord attiré par les portraits, le symbole et les types populaires, Georges Petit a livré plusieurs bustes de grande facture (François Maréchal, Xavier Neujean, Henri Simon, etc.), tout en s’intéressant à la condition humaine (Vieux Batelier, Hiercheuses, etc.). Ami d’Auguste Donnay, proche des milieux régionalistes wallons, il signe plusieurs monuments, plaques et médaillons honorant des artistes wallons (Édouard Remouchamps, Marcellin Lagarde, Auguste Donnay, Camille Lemonnier, etc.).
Marqué par la Grande Guerre, l’artiste y puise une force qui se retrouve dans ses réalisations des années 1917 à 1927, période où il réalise notamment la Tradition commandée par le Musée de la Vie wallonne (1918), ou la médaille commémorant la remise par la France de la Croix de la Légion d’honneur à la ville de Liège (1919). Mais le drame des événements se lit dans sa Cassandre, ainsi que dans La Guerre, la Marne, Verdun ou La Victoire. Bien sûr, il sera maintes fois sollicité pour dresser un monument d’hommage aux victimes de la Grande Guerre ; sa plus grande réussite est incontestablement l’imposant Monument de la défense du fort de Loncin.
Par la suite, comme épuisé par tant de souffrances, le sculpteur choisit la peinture de chevalet et devient plus léger, sans tomber dans la facilité. Les visages humains tendent à disparaître et tant les paysages que les traditions wallonnes l’inspirent : en peinture, voire dans les quelques sculptures qu’il exécute encore, mais aussi dans ses médailles qui sont très nombreuses et d’excellente facture. Dans un espace réduit, par définition, le médailleur Georges Petit excellait à l’expression synthétique de son inspiration. Parmi sa nombreuse production, trois médailles émergent : Liège résiste aux barbares. 1914, La Belgique répare les désastres de la guerre, La France honore Liège.




La Vie wallonne, XXX, 15 février 1923, p. 251-293
La Vie wallonne, septembre 1927, LXXXV, p. 25-28 ; octobre 1927, LXXXVI, p. 42-53
La Vie wallonne, I, 1959, n°285, p. 45-46
Jacques STIENNON (introduction), Georges Petit, catalogue de l’exposition organisée à Liège du 9 janvier au 2 février 1980, Verviers, 1980
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 282
Une certaine idée de la Wallonie. 75 ans de Vie wallonne, Liège, 1995, numéro spécial de La Vie wallonne, t. LXIX, p. 155

Bérnard Auguste

Culture, Edition

Paris 28/03/1853, Liège 05/09/1907

Au tournant des XIXe et XXe siècles, un imprimeur parisien installé à Liège contribue à donner tous ses éclats à l’art de l’affiche. Associé aux artistes wallons Émile Berchmans, Auguste Donnay et surtout Armand Rassenfosse, Auguste Bénard est généralement considéré comme le père de l’école liégeoise de l’affiche.

Fils d’un architecte parisien, il entame sa carrière comme ouvrier lithographe ; engagé à Orléans par un spécialiste du genre, Paul Desjardins, il se familiarise avec les secrets de la lithographie ; employé un temps à Saumur, Auguste Bénard arrive à Liège en 1873 où il est d’abord engagé comme dessinateur lithographe, avant d’être attiré chez l’imprimeur Dessain où lui est confiée la direction de l’imprimerie de la maison d’édition. Il demeure chez Dessain jusqu’en 1887, moment où il fonde sa propre maison dédiée à l’imprimerie, à l’édition et à la typographie artistique.

C’est par conséquent un véritable entrepreneur qui s’installe dans la rue Lambert-le-Bègue, mais aussi un artiste et surtout un facilitateur de projets. Spécialisé dans la lithographie, il s’est rapidement entouré de jeunes artistes avec lesquels s’établit une véritable association où chaque partenaire est gagnant ; de 1888 à 1907, des affiches exceptionnelles naissent notamment de leur féconde collaboration. Chacun avec leurs qualités respectives, les artistes associés à l’imprimeur donnent un style singulier aux « affiches Bénard » qui acquièrent rapidement une renommée internationale. Ce qui est au départ un simple support publicitaire prendra statut d’œuvre d’art ; vouées à l’éphémère, leurs affiches traverseront le temps. Avec les mêmes artistes wallons que sont Émile Berchmans, Auguste Donnay et Armand Rassenfosse, Auguste Bénard édite aussi le Caprice Revue.

La qualité du travail de Bénard est bien sûr remarquable ; entouré d’ouvriers recrutés spécialement pour leur savoir-faire en lithographie, cet imprimeur exigeant se distingue aussi par ses innovations techniques. Ainsi lui prête-t-on d’avoir été l’un des premiers imprimeurs à utiliser des papiers de couleurs, à renouveler les techniques d’impression de la chromolithographie. Membre de la Société typographique liégeoise, vice-président de la Chambre syndicale de l’imprimerie, vice-président du Cercle belge de  Librairie (1888), Bénard s’était entièrement intégré dans la vie liégeoise de son temps, sans perdre ses racines françaises. Membre fondateur de la Chambre de commerce française de Liège, il était aussi membre du Comité de l’Association française de Bienfaisance. Dans son entreprise, il avait créé une mutualité et une caisse de retraite pour ses ouvriers.

Maître-imprimeur connu en Europe, notamment par sa participation aux foires et expositions universelles, éditeur de livres classiques et scientifiques, il avait été le responsable de l’édition du Livre d’or et de l’Album commémoratif de l’Exposition universelle de Liège en 1905. Franc-maçon et de religion protestante, il reçut les derniers sacrements du pasteur Arnold Rey.

Sources

La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 561-562 ; t. III, p. 340
Éloges funèbres de Auguste Bénard, imprimeur-éditeur, né à Paris en 1853, décédé à Liége le 5 septembre 1907, Liège, 1907
L’art de l’affiche en Belgique 1900-1980 : [exposition] galerie CGER, Bruxelles, 4 avril - 4 mai 1980, Bruxelles, Europalia, 1980
Maurice DES OMBIAUX, Quatre artistes liégeois : A. Rassenfosse : Fr. Maréchal : A. Donnay : Em. Berchmans, Bruxelles (G. Van Oest), 1907

Qu’elle soit écrite en langues régionales ou en français, intimiste ou universelle, la création littéraire wallonne est abondante. Du Romantisme aux créations contemporaines, découvrez les genres et les auteurs de Wallonie au travers d’une synthèse et de nombreux textes offrant une première anthologie.

Gérardy Paul

Culture, Poésie, Militantisme wallon

Maldange 15/02/1870, Bruxelles 01/06/1933

« Ah ! Si vous pouviez me dire de quelle nationalité je suis, si vous pouviez me donner une nationalité ! (…) Je suis de mon village et cela me suffit. Mon village est quelque part en Wallonie et comme il n’y a pas encore de nationalité wallonne, je préfère attendre et rester uniquement de mon village. Mais ce village lui-même, il a si souvent changé de nationalité officielle que finalement ses naïfs habitants eux-mêmes s’y perdent et parfois ils voudraient bien être Belges, s’ils pouvaient concevoir l’existence d’une nationalité belge » ([mai] 1913). Ces paroles sont celles de Paul Gérardy, né en 1870 entre Vielsalm et Saint-Vith, et résolument tourné vers Liège par son éducation en français et ses contacts littéraires, tout en entretenant d’intimes contacts avec la culture allemande. Cette tension se manifeste également dans son œuvre qui voit Gérardy partagé entre son goût de poète symboliste verlainien et un esprit caustique qui se défoule dans des pamphlets mordants.

Orphelin à douze ans, accueilli chez son oncle à Liège, il étudie au collège Saint-Servais, puis au petit séminaire à Saint-Trond avant d’entamer des candidatures en Philosophie et Lettres (1890-1891) à l’Université de Liège, sans avoir le courage de les achever. Là, il croise la route de peintres (Donnay, Heintz…) et d’écrivains wallons (Edmond Rassenfosse, Mockel…) ou étrangers comme l’allemand Stephan George ou le français André Gide. Avec Charles Delchevalerie qui a frayé avec Albert Mockel et a pris part à l’expérience littéraire de la revue symboliste La Wallonie jusqu’à sa fin en 1892, Paul Gérardy crée Floréal avec l’ambition de donner une seconde vie à La Wallonie défunte et de glorifier « l’âme wallonne ». Directeur de l’éphémère revue mensuelle (1892-1893) qui finira par fusionner avec Le Réveil de Gand dont il sera membre du comité de rédaction (janvier 1894-), Gérardy cherche sa voie : écriture, traduction, en français ou en allemand, poésie, pamphlet ou roman. De 1893 à 1894, il fonde encore la revue Les Tablettes wallonnes et tente de faire connaître des artistes wallons en Allemagne.

Poète, il s’inscrit dans « l’internationale symboliste et le cosmopolitisme » de son temps. C’est l’époque de ses Chansons naïves (1892) et de ses Roseaux (1898). Partagé entre ses deux cultures d’origine, il écrit pour une grande partie en français, pour un tiers en allemand, cherchant la meilleure inspiration dans les deux cultures, et apportant sa collaboration à la revue Blätter für die Kunst (1892-1904). Sa recherche artistique en langue allemande s’arrêtera avec la Grande Guerre. Marié en 1894, il séjourne régulièrement en Allemagne, devient journaliste pour La Réforme à Bruxelles et, à la mort de son oncle (1896), quitte Liège pour Bruxelles, puis Paris (1903), en rêvant de Munich, voire de créer un hebdomadaire artistique français à Berlin.

Critique artistique, il découvre et fait aussi découvrir James Ensor dont il devient l’ami (1903). Quand sa plume devient plus acérée, le pamphlétaire attaque de front et de façon virulente le roi Léopold II, en dénonçant l’affairisme belge et l’absence d’intellectualité des habitants du royaume. Publiés à Paris, Les carnets du roi (février 1903) – série de conseils judicieux que délivrait Léopold II à l’adresse du jeune prince héritier – rencontre un tel succès public (10.000 exemplaires) que la justice belge tente d’en arrêter la diffusion. Cela irrite davantage encore la plume de Gérardy qui réplique par Le chinois tel qu’on le parle. Lettre ouverte aux juges de mon pays ([mai] 1913), pamphlet déjà cité où, dénonçant « l’affligeante décrépitude intellectuelle des (…) Pays-Plats », il écrit avoir vu « (…) que tout, tout dans ce pays n’est qu’illusion, hypocrisie et mensonge et que le pays même n’est qu’une fiction, qu’une illusion, qu’un mensonge de la politique.  Deux races qui ne se comprennent pas et qui se haïssent et dont l’une – inférieure – tend à oppresser l’autre ; deux peuples opposés et ennemis par leurs origines, par leur langage, par leurs croyances, par leurs intérêts peuvent-ils former une nation ? (…) Réveillez-vous, Wallons de Wallonie, endormis dans un mauvais bouge ! ». Les écrits anonymes de Gérardy secouent d’autant plus l’opinion publique qu’ils sortent à la même époque que l’interrogation Belges ou français du comte Albert Du Bois. Poursuivant dans le genre politico-pamphlétaire, Gérardy rencontre moins de succès avec Le grand roi Patacake qui prend cette fois l’empereur Guillaume II comme cible : peut-être s’agit-il de se défendre de l’accusation de pangermanisme portée contre l’auteur des Carnets du roi.

Jugeant sans doute la veine épuisée, l’homme de lettres se tourne vers les chiffres. De juin 1899 à avril 1902, il dirige un hebdomadaire financier, la Gazette coloniale, moniteur des intérêts belges à l’étranger. Par ailleurs, il prospecte, tente de faire fortune en investissant dans les colonies et de faire fructifier son patrimoine en spéculant sur les hausses de la bourse. Réfugié à Londres durant la Grande Guerre, il y publie Une cité belge sur la Tamise (1917), sous le pseudonyme de Justin Wallon. Après l’Armistice, le journaliste financier concèdera au poète le temps d’écrire ses Quatorze extraits du Bestiaire d’Hortensius, seule œuvre d’après-guerre.

Sources

Jean-Marie D’HEUR et Armand NIVELLE (dir.), Autour de Paul Gérardy. Médiateurs & Médiations littéraires & artistiques à l’époque du Symbolisme entre l’Allemagne, la Belgique & la France : études présentées au colloque de littérature comparée de Liège (19-21 mars 1980), Liège, 1984
Paul Gérardy et ses amis, catalogue d’exposition, Cabinet des Estampes, Musée du Parc de la Boverie, Liège, 20 mars-20 avril 1980
Une certaine idée de la Wallonie. 75 ans de Vie wallonne, Liège, 1995, numéro spécial de La Vie wallonne, t. LXIX, p. 206
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 425
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 402
Ernst LEONARDY, Hubert ROLAND, Deutsch-belgische Beziehungen im kulturellen und literarischen Bereich, 1890-1940, Peter Lang, 1999, p. 62-64
Association des romanistes de l’Université de Liège (éditeur scientifique), Paul Gérardy (1870-1933) : sa correspondance avec Stefan George (1892-1903) ; (suivi de) Le Chinois tel qu’on le parle (1903), dans Marche romane, t. XXX, 1-2, 1980
René FAYT, Paul Gérardy et les carnets du roi, dans Marginales, décembre 1974, n°163
L’influence du symbolisme français dans le renouveau poétique de l’Allemagne, p. 421-473- (s.v. octobre 2013)

Œuvres principales

Recueil de poèmes 

Les chansons naïves, 1892
Pages de joie, 1893
Les Roseaux, (Mercure de France) 1898

Pamphlets 

ULTOR, La Revanche de la crapule, 1895 (dédié à Camille Lemonnier)
Carnets du roi, 1903
Le Chinois tel qu’on le parle, 1903
Le grand roi Patacake

Essais 

Wallonische Künstler, dans Die Allgemeine Kunst-Chronik, Muncih, 1894
Les petits essais d’enthousiasme. À la gloire de Böcklin, Liège, 1895
L’âme allemande, dans Mercure de France, 1896
L’œuvre de Bismarck, dans Mercure de France, 1897
Ultor, préface de Léon TROCLET, Le Catéchisme du conscrit socialiste, 1897
Le Conquérant (roman inachevé) 1906-1907
Justin WALLON, Une cité belge sur la Tamise, Londres, 1917

De Witte Adrien

Culture, Peinture

Liège 02/08/1850, Liège 25/06/1935

L’examen des quatre-vingts peintures d’Adrien de Witte (catalogue dressé par Rassenfosse en 1927) fait regretter que l’artiste ne se soit pas montré plus productif. C’est par choix et par contrainte qu’il en est ainsi. Formé à l’Académie des Beaux-Arts de Liège, il accomplit un premier voyage en Italie en 1872-1873, puis y séjourne plus longtemps, de 1879 à 1884, en tant que boursier de la Fondation Darchis. Dès la décennie 1870, l’artiste a signé ses œuvres les plus significatives : La Lessiveuse, La femme au corset noir et la très connue Femme au corset rouge, datant de 1880. Son talent est repéré très tôt et c’est sans attendre qu’il est nommé, dès 1885, professeur à l’Académie des Beaux-Arts qui l’a formé. 

Et c’est à cette Académie et à ses élèves que le maître va surtout donner, enseignant jusqu’en 1921, non sans avoir succédé à Evariste Carpentier comme directeur entre 1910 et 1913. Les Auguste Donnay, Lemaître, Mambour, Crommelynck, Scauflaire, Steven et autre Jean Donnay seront éternellement reconnaissants des conseils avisés du maître. De ce temps consacré à la formation des autres et à la mise en application de ses théories, il n’en resta guère pour ses propres réalisations. Dès lors, c’est un concentré de son art que l’on retrouve dans ses dessins, eaux fortes et peintures qui sonnent la renaissance de l’école liégeoise dans le dernier quart du XIXe siècle. S’il excelle dans la représentation du visage féminin, Adrien de Witte livre aussi des paysages, des scènes de genre (notamment ses gravures de botteresses sont fameuses) et des natures mortes de haut vol, dans un style réaliste bien caractéristique.

 

Sources

La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 521-523, 559 ; t. III, p. 336
Jacques STIENNON, dans Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 1995
Jacques PARISSE, Actuel XX : la peinture à Liège au XXe siècle, Liège, Mardaga, 1975, p. 32
Charles DELCHEVALERIE, Adrien de Witte, peintre, dessinateur et graveur, Liège, Bénard, 1927
Une certaine idée de la Wallonie. 75 ans de Vie wallonne, Liège, 1995, numéro spécial de La Vie wallonne, t. LXIX, p. 141 et 142

Berchmans Oscar

Culture, Sculpture

Liège 1869, Spa ou Han 1950

Son père (Émile-Édouard) et son frère (Émile) avaient choisi la voie de la peinture ; Oscar, quant à lui, a opté pour la sculpture. Formé à l’Académie des Beaux-Arts de Liège auprès de Prosper Drion et d’Adrien de Witte (1884), il fréquente l’atelier de Léon Mignon et de Paul de Vigne auprès desquels il apprend son métier. Établi à Liège vers 1900, le sculpteur dispense ses services auprès de particuliers ou en répondant à des commandes publiques ; il prend part aussi à des expositions. Ses décorations de maisons particulières s’accordent aux projets des architectes Paul Jaspar et Victor Rogister ; inspiré par les principes de l’Art nouveau, il y travaille avec son frère ou ses amis Auguste Donnay, Armand Rassenfosse et autre Gustave Serrurier-Bovy. 

Quant à la ville de Liège, elle le sollicite tant pour des bas-reliefs destinés au Palais des Beaux-Arts de l’exposition de 1905, que pour le mémorial Mignon (1906), des bustes et des monuments comme ceux dédiés à Montefiore-Levy (1911) ou à Hubert Goffin à Ans. Déjà sollicité par des particuliers pour des monuments funéraires avant 1914, il reçoit des commandes publiques pour élever des monuments aux morts et héros de 14-18. Ainsi, Berchmans réalise le mémorial dédié à l’exploit de l’Atlas V (cfr Jules Hentjens) et  le bas-relief apposé contre la façade de l’Université de Liège commémorant les exécutions sommaires de civils par les Allemands durant la nuit du 20 au 21 août 1914. Cependant, c’est le fronton de la façade de l’Opéra royal de Wallonie qui constitue la plus belle réussite d’Oscar Berchmans (1930). Après la Seconde Guerre mondiale, il enseigne à l’Académie de Liège.

 

Sources

Jacques STIENNON, dans Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 1995
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. III, p. 359