NAMUR 15.03.1913 – NAMUR 02.09.1978
Né à Namur dans une famille ouvrière, André Genot perd très rapidement son père et abandonne ses études à 14 ans, pour devenir aide électricien. Autodidacte, il suit des cours du soir en sciences commerciales. Engagé dès 16 ans dans les Jeunes Gardes socialistes, il milite également dans le monde syndical où il adopte une approche à la fois radicale et pragmatique.
Lors de l’invasion de mai 1940, ce combattant antifasciste est mobilisé puis fait prisonnier sur le front. Libéré, il entre dans la clandestinité. Il distribue des journaux, abrite des réfractaires et s’implique dans les services de renseignements et d’action. Poursuivant son action syndicale sous l’occupation, il y fait la rencontre d’André Renard, avec lequel il va travailler en binôme jusqu’en 1962, date de la mort de ce dernier.
A la libération, André Genot participe au grand Congrès national wallon de Liège de 1945. Il semble d’ailleurs qu’il ait été, à cette époque, plus rapidement sensible à la question wallonne qu’André Renard, même si c’est généralement ce dernier que l’Histoire retient. Quoi qu’il en soit, les deux hommes participent ensemble aux grands combats wallons de l’après-guerre, au sein d’un syndicat qu’ils veulent unifier comme à l’intérieur du Parti socialiste belge (PSB). C’est d’ailleurs à l’initiative d’André Genot que les socialistes wallons adoptent, le 7 juin 1959, une motion en faveur d’un fédéralisme à trois.
Lors des grèves de l’hiver 1960-1961, il se retrouve rapidement à la pointe de la contestation et fonde, avec André Renard, le Mouvement populaire wallon (MPW). A cette occasion, tous deux démissionnent du secrétariat national de la FGTB, estimant qu’aucune réforme interne n’y est possible. En juillet 1962, André Genot a la lourde tâche de remplacer le leader liégeois subitement décédé. Alors que le gouvernement fige la frontière linguistique, entraînant un activisme flamingant parfois extrémiste dans les Fourons et autour de Bruxelles, André Genot s’insurge contre les violences dans les communes contestées et ne manque pas d’apporter l’appui du MPW à la demande wallonne du retour des Fourons à Liège.
Dénonçant ouvertement l’inertie des gouvernements unitaires, il revendique notamment la création d’une assemblée wallonne spécifique. Cette radicalisation de la direction du MPW déçue de la lenteur des réformes provoque une rupture temporaire entre le mouvement fédéraliste et le PSB, qui, en décembre 1964, décrète une incompatibilité entre le statut de membre du PSB et une fonction dirigeante au sein du MPW. Voyant la FGTB reconnaître officiellement l’union des régionales wallonnes pour laquelle il milite de longue date, André Genot réintègre le syndicat socialiste en 1968 en tant que secrétaire national.
Grand promoteur de l’union des Wallons pour la défense de leurs intérêts, André Genot restera un militant wallon actif jusqu’au milieu des années 1970, peu avant son décès. En guise d’hommage, la Maison syndicale CGSP de Namur porte aujourd’hui son nom.
André Genot fut fait Officier du Mérite wallon, à titre posthume, en 2012.
Orientation bibliographique :
Paul DELFORGE, GENOT André, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, notice 2716.
Rik HEMMERIJCKX, GENOT André, dans Nouvelle Biographie nationale, t. 4, Bruxelles, Académie royale, 1997, pp. 170-172.