Maison syndicale André Genot

La Maison syndicale namuroise de la CGSP porte le nom d’un des plus célèbres promoteurs du syndicalisme wallon : André Genot (1913-1978).

Né en 1913 dans une famille ouvrière, autodidacte, il adopte une approche politique et syndicale à la fois radicale et pragmatique. Prisonnier de guerre puis résistant, il fait la rencontre d’André Renard à cette époque. Très rapidement sensibilisé à la question wallonne, il fera partager cette préoccupation à ce dernier et mènera avec lui tous les grands combats wallons de l’après-guerre.

Défenseur d’un fédéralisme basé sur trois Régions, il participe, peu après les grèves de l’hiver 1960-1961, à la fondation du Mouvement populaire wallon (MPW). En juillet 1962, André Genot a la lourde tâche de remplacer le leader liégeois décédé subitement. Lors de la fixation de la frontière linguistique, il marque son soutien au combat des Fouronnais. Il plaidera également sans relâche pour la constitution d’une Interrégionale wallonne au sein de la FGTB.

André Genot restera un militant wallon actif jusqu’au milieu des années 1970, peu avant son décès.

Il fut élevé au rang d’Officier du Mérite wallon, à titre posthume, en 2012. 

Rue Armée Grouchy 41
5000 Namur

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Yerna Jacques

Militantisme wallon, Socio-économique, Syndicat

Liège 24/11/1923, Liège 11/03/2003

Entré à la FGTB nationale dans le service "Conseils d’entreprises", placé sous la direction d’André Renard (1949-1959), Jacques Yerna y crée une commission économique qui sera à l’origine des rapports Réformes de structures et Holdings et démocratie économique adoptés par les Congrès FGTB de 1954 et 1956 ; il contribue ainsi au renouvellement du programme doctrinal du syndicat. Co-fondateur du journal La Gauche (1959), secrétaire national de Gazelco (1959-1962), Yerna est en désaccord avec Renard au moment de la Grève wallonne de l’hiver ‘60-’61. Néanmoins, il rejoint le Mouvement populaire wallon et est l’un des initiateurs de la Fondation André Renard (1964). 

Secrétaire de la Régionale Liège-Huy-Waremme de la FGTB (1962), il est le dernier président du Mouvement populaire wallon (1968). Partisan d’un rassemblement des progressistes, il est le coordinateur, avec Max Bastin, du groupe de réflexion B-Y, qui réunit les gauches chrétienne et socialiste afin de construire une vision commune de l’avenir de la Wallonie et ce indépendamment des rivalités de partis. Resté actif jusqu’à la fin de sa vie, Jacques Yerna est demeuré une référence permanente de la gauche, par sa participation aux débats, par la rédaction de manifestes, par son engagement dans la Coordination antifasciste de Belgique (1996) ou à la présidence du Rassemblement liégeois pour la Paix.


Sources

DOHET Julien, JAMIN Jérôme, La Belgique de Jacques Yerna, Bruxelles, Institut d’histoire ouvrière économique et sociale-Labor, 2003 (Collection La Noria)
DELFORGE Paul, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, 2001, t. III, p. 1685-1686
Nouvelle Biographie nationale, 2010, t. X
DELFORGE Paul, Cent Wallons du Siècle, Liège, 1995
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Histoire, Economie, Société), Bruxelles, t. II, p. 349, 355

Genot André

Officier (Historique)

NAMUR 15.03.1913 – NAMUR 02.09.1978

Né à Namur dans une famille ouvrière, André Genot perd très rapidement son père et abandonne ses études à 14 ans, pour devenir aide électricien. Autodidacte, il suit des cours du soir en sciences commerciales. Engagé dès 16 ans dans les Jeunes Gardes socialistes, il milite également dans le monde syndical où il adopte une approche à la fois radicale et pragmatique.

Lors de l’invasion de mai 1940, ce combattant antifasciste est mobilisé puis fait prisonnier sur le front. Libéré, il entre dans la clandestinité. Il distribue des journaux, abrite des réfractaires et s’implique dans les services de renseignements et d’action. Poursuivant son action syndicale sous l’occupation, il y fait la rencontre d’André Renard, avec lequel il va travailler en binôme jusqu’en 1962, date de la mort de ce dernier.

A la libération, André Genot participe au grand Congrès national wallon de Liège de 1945. Il semble d’ailleurs qu’il ait été, à cette époque, plus rapidement sensible à la question wallonne qu’André Renard, même si c’est généralement ce dernier que l’Histoire retient. Quoi qu’il en soit, les deux hommes participent ensemble aux grands combats wallons de l’après-guerre, au sein d’un syndicat qu’ils veulent unifier comme à l’intérieur du Parti socialiste belge (PSB). C’est d’ailleurs à l’initiative d’André Genot que les socialistes wallons adoptent, le 7 juin 1959, une motion en faveur d’un fédéralisme à trois.

Lors des grèves de l’hiver 1960-1961, il se retrouve rapidement à la pointe de la contestation et fonde, avec André Renard, le Mouvement populaire wallon (MPW). A cette occasion, tous deux démissionnent du secrétariat national de la FGTB, estimant qu’aucune réforme interne n’y est possible. En juillet 1962, André Genot a la lourde tâche de remplacer le leader liégeois subitement décédé. Alors que le gouvernement fige la frontière linguistique, entraînant un activisme flamingant parfois extrémiste dans les Fourons et autour de Bruxelles, André Genot s’insurge contre les violences dans les communes contestées et ne manque pas d’apporter l’appui du MPW à la demande wallonne du retour des Fourons à Liège.

Dénonçant ouvertement l’inertie des gouvernements unitaires, il revendique notamment la création d’une assemblée wallonne spécifique. Cette radicalisation de la direction du MPW déçue de la lenteur des réformes provoque une rupture temporaire entre le mouvement fédéraliste et le PSB, qui, en décembre 1964, décrète une incompatibilité entre le statut de membre du PSB et une fonction dirigeante au sein du MPW. Voyant la FGTB reconnaître officiellement l’union des régionales wallonnes pour laquelle il milite de longue date, André Genot réintègre le syndicat socialiste en 1968 en tant que secrétaire national.

Grand promoteur de l’union des Wallons pour la défense de leurs intérêts, André Genot restera un militant wallon actif jusqu’au milieu des années 1970, peu avant son décès. En guise d’hommage, la Maison syndicale CGSP de Namur porte aujourd’hui son nom.

André Genot fut fait Officier du Mérite wallon, à titre posthume, en 2012.

Orientation bibliographique :

Paul DELFORGE, GENOT André, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, notice 2716.
Rik HEMMERIJCKX, GENOT André, dans Nouvelle Biographie nationale, t. 4, Bruxelles, Académie royale, 1997, pp. 170-172.