École communale François Van Belle
L'école communale François Van Belle porte le nom d’un des plus illustres citoyens de Tilleur. Né en 1881, député et conseiller communal, il fut aussi un grand militant wallon. Présent aux premiers congrès wallons de 1905 et 1912, il promeut le fédéralisme dès 1920.
En 1938, il dépose à la Chambre le premier projet en ce sens, qu’il défend comme président du « Groupe parlementaire wallon ». Durant la Seconde Guerre mondiale, il développe une activité de résistant, luttant contre les nazis et préparant, dans la clandestinité, l’avenir de la Wallonie, contribuant à fonder le Conseil économique wallon.
A la Libération, lors du Congrès national wallon de Liège de 1945, il défend la thèse de l’autonomie de la Wallonie. Particulièrement actif durant la Question royale, il mènera inlassablement son combat pour l’instauration d’un système fédéral donnant à la Wallonie les moyens de répondre à ses propres défis. A cette fin, il déposera encore une proposition de loi en 1952, dont l’esprit sera finalement traduit par la réforme de l’Etat amorcée en 1970. Jusqu’à la fin de sa vie, il n’aura de cesse de plaider pour que les Wallons prennent leur avenir en main.
François Van Belle fut élevé au rang d’Officier du Mérite wallon en 2012.
Avenue François Van Belle 65
4420 Saint-Nicolas (Tilleur)
IPW
Tombe François VAN BELLE
Né à Tilleur en 1881, Van Belle, militant et élu socialiste (il sera député de 1919 à 1958 et bourgmestre de Tilleur de 1921 à sa mort en 1966!), participe aux Congrès wallons de 1905 et 1912, préside la Concentration wallonne de 1931 à 1937, est le premier président de la Wallonie libre clandestine et, enfin, un des moteurs du Congrès national wallon de 1945.
Sa tombe, installée dans les premières allées du nouveau cimetière de Tilleur, est un monument familial d’une grande simplicité, portant une plaque offerte par la commune. Elle fut fleurie en 1981 à l’occasion du centenaire de la naissance de Van Belle, mais aussi à l’occasion du cinquantième anniversaire du Congrès national wallon en 1995.
Nouveau cimetière de Tilleur
Rue Malgarny
4420 Saint-Nicolas
Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009
Van Belle Charles
Militantisme wallon, Politique
Tilleur 29/09/1881, Tilleur 21/11/1974
Douzième et dernier enfant de la famille Van Belle, Charles naît à Tilleur où ses parents, travailleurs modestes, nés à Diest, se sont établis vers 1853. Charles et François, en parfaits jumeaux, mènent leur vie de manière parallèle tant sur le plan socialiste que sur ceux du syndicat, de la coopérative ou du combat wallon. Amené à exercer différents métiers, dont ceux d’imprimeur et de menuisier, Charles se réfugie en Angleterre durant la Première Guerre mondiale, et y construit même des avions.
Coopérateur de L’Émulation prolétarienne de Seraing (1902), c’est par cet intermédiaire que Charles Van Belle entre au Parti ouvrier belge. En 1913, il est secrétaire de l’Office coopératif et en 1914, directeur de la coopérative de Sprimont. Il est administrateur de la coopérative de 1925 à 1957, puis, en 1944, il est membre du conseil exécutif, vice-président en 1949, et devient président en 1951, au décès de François Logen. Affilié du syndicat des Mineurs (1900), des ouvriers menuisiers (1902), Charles Van Belle est aussi secrétaire du Syndicat des travailleurs du bas de Seraing (1909-1940) et devient, de 1922 à 1941, le secrétaire permanent de la Centrale du Bâtiment, Ameublement et Industries diverses (BAID) dans la région de Liège-Huy-Waremme où il va opérer la fusion des sections professionnelles du Bâtiment, du Bois, des Peintres, des Plombiers-zingueurs, etc. Opposé à l’Utmi et à tout projet sous occupation allemande, il entre en Résistance et sera reconnu pour ses activités dans la presse clandestine qui ne sont cependant pas les seules.
Militant wallon, Charles Van Belle participe, avec son frère François, au Congrès wallon de 1912 et il demeure aux côtés de son frère François en propagandiste de la cause wallonne. « Être wallon », disait-il, « c’est une question de milieu et non de race ». Membre de la Concentration wallonne (années 1930), il participe à ses congrès jusqu’en 1938. Il est également rapporteur au premier congrès des socialistes wallons des 8 et 9 janvier 1938. Après la Libération, Charles Van Belle est actif au sein de la Wallonie libre.
Élu conseiller provincial socialiste de Liège de 1912 à 1921, Charles Van Belle a également siégé au Sénat : élu le 24 janvier 1922, il y siège jusqu’au 29 mai 1958, ayant été coopté durant la période de 1954 à 1958.
Sources
Irène VRANCKEN-PIRSON, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1579-1580
© Institut Destrée, Paul Delforge
Répartition régionale et politique des députés (1936)
Les élections du 24 mai 1936 constituent un véritable phénomène en Wallonie puisqu’en un coup de crayon 15% de l’électorat wallon propulse 13 candidats de Rex à la Chambre des représentants. Certes, le nombre total de députés est passé de 187 à 202, mais c’est le poids flamand dans l’assemblée qui s’en trouve renforcé (96 députés flamands, contre 76 wallons et 30 bruxellois). Débordé sur sa droite par le parti de Léon Degrelle, le parti catholique réalise son plus mauvais résultat depuis 1894 (avec 15 sièges, soit 9 en moins). Les libéraux wallons sont stables, alors que le POB perd des élus sur sa gauche : -5 pour le POB, +4 pour le PCB. Dans un climat international où s’amoncellent les nuages, l’annonce par le gouvernement belge de l’adoption d’une politique dite de neutralité en matière étrangère ajoute une lutte supplémentaire dans le panier déjà bien chargé des revendications wallonnes. Antifascistes, anti-rexistes, opposés au nationalisme flamand (14 députés nationalistes flamands siègent à la Chambre) et à la politique dite de neutralité belge, trois parlementaires socialistes wallons (G. Truffaut, Fr. Van Belle et Ch. Martel) déposent une proposition de révision de la Constitution visant à instaurer le fédéralisme en Belgique (1938). Elle est rejetée par leurs collègues parlementaires.
Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)
Van Belle François
Militantisme wallon, Politique
Tilleur 29/09/1881, Tilleur 27/05/1966
Avec Georges Truffaut et Joseph Martel, François Van Belle est le premier parlementaire wallon à déposer une proposition de loi visant à instaurer le fédéralisme en Belgique (1er mars 1938). Reposant sur trois régions (Wallonie, Flandre et, au moins, l’arrondissement de Bruxelles), le texte n’est finalement pas pris en considération par la Chambre. Il témoigne de l’engagement wallon continu de François Van Belle : il préside la Concentration wallonne de 1931 à 1938 et Wallonie libre de 1942 à 1958.
Menuisier de profession, militant et responsable du POB, François Van Belle devient échevin de la commune ouvrière de Tilleur en 1912 et accède au mayorat en 1921. Lors des toutes premières élections législatives au suffrage universel masculin (1919), il fait son entrée à la Chambre. Il y représentera Liège jusqu’en 1958, exerçant notamment la vice-présidence de l’assemblée de 1936 à 1958, ainsi que la présidence de la Commission des Finances.
Sources
Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, 2001, t. III
Un siècle de projets fédéralistes pour la Wallonie. 1905-2005, Charleroi, Institut Jules-Destrée, 2005
Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 2005
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Histoire, Economie, Société), Bruxelles, t. II, p. 320, 327
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. III, p. 15
Mandats politiques
Conseiller communal de Tilleur (1908-1966)
Conseiller provincial de Liège (1908-1919)
Échevin (1912-1921)
Député (1919-1958)
Bourgmestre (1921-1966)
Paul Delforge
van Belle François
Officier (Historique)
TILLEUR 29.09.1881 – TILLEUR 27.05.1966
Jumeau de Charles Van Belle, issu d’une famille de Flandre française (Bailleul), l’enfance des deux frères baigne dans le militantisme. La maison familiale sert ainsi de siège pour le Parti ouvrier belge (POB) local mais aussi d’entrepôt de journaux, voire d’armes et de dynamite ; ce qui explique qu’elle ait fait l’objet de nombreuses perquisitions.
Conseiller communal en 1908, François Van Belle est un militant actif au sein du Mouvement wallon. En 1905 et 1912, il participe ainsi au Congrès wallon de Liège et fait mettre, dès 1920, le fédéralisme au programme de l’Union socialiste de Tilleur. A partir de 1925, il participe au Comité d’Action wallonne de Liège, puis préside la Concentration wallonne de 1931 à 1937. Cet organisme tiendra huit congrès annuels de 1930 à 1938 au cours desquels Van Belle défend la Wallonie sur tous les plans (linguistique, économique, militaire).
Député à la Chambre des Représentants de 1919 à 1958, il est omniprésent dans les discussions qui intéressent les Wallons. Ainsi, en septembre 1935, il dépose une proposition d’amendement (Truffaut-Van Belle) sur l’emploi des langues à la frontière linguistique. Il crée et préside, en 1936, un Groupe parlementaire wallon, ancêtre officieux des groupes linguistiques qui verront le jour après la réforme de l’Etat de 1970. De même, en 1938, il signe et défend le projet de fédéralisme préparé par Fernand Dehousse et Georges Truffaut, prônant un système qui ne sera instauré que cinquante-cinq ans plus tard.
Durant la Seconde Guerre mondiale, François Van Belle développe une activité de résistant, devenant le premier président de La Wallonie libre clandestine puis, à la Libération, du Mouvement Wallonie libre. Entre 1942 et octobre 1944, il assure aussi la présidence du Rassemblement démocratique et socialiste wallon, visant à rapprocher socialistes et libéraux. A partir de 1941, il prend part aux travaux du Conseil économique wallon. Quand ce dernier sort de la clandestinité en septembre 1944, Van Belle en devient le premier président provisoire.
Durant l’occupation, il travaille également à la préparation du premier Congrès national wallon, qui réunira des milliers de militants à Liège, les 20 et 21 octobre 1945. A cette occasion, il défend la thèse de l’autonomie de la Wallonie. Particulièrement actif lors de la Question royale, il semble avoir apporté son soutien à la tentative avortée de former un gouvernement wallon, initiative clandestine et révolutionnaire pour l’époque.
En 1952, François Van Belle prend l’initiative, avec Joseph Merlot, de déposer une nouvelle proposition fédéraliste au Parlement, sans plus de succès qu’en 1938. Lors du congrès des socialistes wallons de 1959, âgé de 77 ans, il défend encore la notion de la séparation pure et simple qui ne postule aucune révision constitutionnelle.
Militant wallon de premier plan, François Van Belle fut fait officier du Mérite wallon, à titre posthume, en 2012.
Orientation bibliographique :
Irène VRANCKEN-PIRSON & Sophie JAMINON, VAN BELLE François, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, notice 6072.