Les abbayes du VIIe au IXe siècle

L’introduction du christianisme se réalise par vagues successives. Il s’agit d’abord d’un phénomène urbain ; le culte est attesté aux IIIe et IVe siècles par la présence des premiers évêques à Trèves et à Tongres notamment. Il se répand ensuite dans les campagnes à partir des grandes voies de communication, des garnisons romaines placées sur le Rhin, voire de certains grands domaines agricoles. Le ralliement de Clovis au christianisme romain favorise l’expansion rapide de la religion ainsi reconnue officiellement (VIe - VIIe siècles). Les nombreuses abbayes fondées entre Moselle et Meuse soutiennent cette 2e grande vague de christianisation. Les églises essaiment dans les campagnes.
Bon nombre de grandes familles franques font don de terres et de biens aux missionnaires, si bien que les abbayes disposent rapidement de vastes terres et de richesses qui en font aussi un lieu de pouvoir. La plupart des abbayes seront le berceau de nouvelles agglomérations. Au cours des VIIIe et IXe siècles, il n’est pas rare (c’est un euphémisme) que les abbayes soient régies par des laïcs. Dans le but évident de rompre le caractère héréditaire des successions d’abbaye et d’en maîtriser le pouvoir, l’empereur Otton Ier impose une réforme monastique qui lui permet, désormais, de désigner lui-même les abbés, pour les affaires spirituelles, et, à côté de lui, un avoué, gestionnaire du volet temporel (Xe siècle).


Références
Delm ; deMoAbb ; FrPtP99 ; TrauLxb95


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)