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5300

Jo Van Hove

Chapelle Saint-Martin de Seilles

Sous l’Ancien Régime, Seilles était une des trente-deux seigneuries du ban d’Andenne qui étaient placées sous l’autorité d’un influent seigneur, le chapitre de la collégiale d’Andenne. Ce ban était un des plus puissants et des plus influents du comté de Namur. Le quartier de Reppe, abritant une importante activité économique, est également considéré comme un hameau. Situé en face d’Andenelle, il est constitué d’une trentaine de maisons et de quelques fermes du 17e au 20e siècle. Parmi celles-ci se trouve la chapelle Saint-Martin, coincée entre le chemin de fer et la Meuse au milieu des entreprises. 

Ce petit édifice religieux du 11e siècle constitue à lui seul une ligne du temps de l’histoire de l’art : fonts baptismaux romans (transportés à l’église Saint-Pierre de Huy en 1856), armoires murales en bois des 16e et 17e siècles, statues et pierres tombales des 16e, 17e et 18e siècles, sacristie du 18e siècle. Cet édifice remarquable se trouve toutefois dans un environnement des plus inattendus. L’intérieur est caractéristique de l’architecture romane : la nef est sobre, dépouillée d’ornements, rythmée d’étroites arcades en plein cintre et éclairée par de petites fenêtres. L’ensemble a été restauré en 1968.

Rue Reppe
5300 Seilles

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Classée comme monument le 1er août 1933

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Ancien presbytère de Sclayn

Juste en face de l’exceptionnelle église romane dédiée à saint Maurice se trouve un autre bâtiment médiéval, daté des XIVe et XVe siècles. L’édifice est couplé à l’ancien immeuble Tonglet-Magnée devenu maison communale en 1958 avant que l’ancienne commune de Sclayn ne rejoigne Andenne après la fusion des communes en 1977. 

Primitivement composé d’un imposant volume couplé d’une sorte de tour carrée, l’ancien presbytère a été édifié par le chapitre de la collégiale Saint-Maurice. À l’arrière, dans le mur du jardin, se trouve une pierre de remploi datée de 1709 portant les armes de Michel Crèvecœur, prévôt de la collégiale, avec sa devise. 

Au Moyen Âge, une collégiale est une église confiée à un groupe de chanoines formant un chapitre collégial. Ceux-ci doivent chanter quotidiennement l’office divin et accomplir les fonctions liturgiques dans l’église. Celle-ci n’est toutefois pas paroissiale ; les habitants du coin n’y reçoivent pas les sacrements. Traditionnellement, un chapitre était fondé par un seigneur ou une famille seigneuriale ; celui de Sclayn fut fondé vers 1106 par l’empereur germanique Henri IV. À la tête du chapitre se trouve un prévôt, secondé par un doyen et composé de chanoines.

Grand-Place 113-114
5300 Sclayn (Andenne)

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Classé comme monument et comme site le 10 juillet 1980

Institut du Patrimoine wallon

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Église Saint-Maurice de Sclayn

L’église de Sclayn a été fondée vers 1072 par des moines de l’abbaye carolingienne de Cornelimunster (Aix-la-Chapelle, Allemagne), quelques années avant l’église Saint-Étienne de Seilles. Siège par la suite d’un chapitre de chanoines fondé en 1106 par l’empereur germanique Henri IV et qui subsista jusqu’en 1787, le village fait partie intégrante du comté de Namur durant tout l’Ancien Régime. Sclayn est toutefois aussi connu pour la découverte d’une mâchoire d’un enfant mort il y a cent mille ans dans les profondeurs d’une grotte. 

Sur le plan patrimonial, l’ancienne collégiale Saint-Maurice est une merveille d’architecture. Devenue paroissiale en 1808, cette église de style roman a été construite aux alentours de l’an 1100. Le chœur à chevet plat et le transept datent du dernier quart du XIe siècle et la tour carrée du premier quart du XIIe siècle. Des travaux de restauration ont lieu aux XVIIIe et XIXe siècles. 

L’intérieur renferme un mobilier d’exception comptant des stalles Renaissance du début du XVIIe siècle, un maître-autel baroque de 1656 et de nombreuses pierres tombales de chanoines et de personnages nobles du coin datées du XVIe siècle. Parmi les merveilles du lieu, on notera la présence d’un Christ en croix exceptionnel, de grandeur nature et daté du XIVe siècle. 

De l’autre côté de la route, face à l’église, se trouve l’ancien presbytère qui est une autre construction médiévale du chapitre de Sclayn ; la bâtisse est datée des XIVe et XVe siècles.

Rue des Combattants
5300 Sclayn

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Classée comme monument le 17 mars 1949

Institut du Patrimoine wallon

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Église Notre-Dame de l'Assomption à Namêche

Connu actuellement pour ses carrières et son activité industrielle, Namêche a toutefois une histoire bien plus ancienne. Sous l’Ancien Régime, ce village du comté de Namur abritait un chapitre séculier dédié à saint Étienne fondé au 11e siècle puis un prieuré clunisien installé à cet endroit vers 1149 et supprimé en 1560. 

L’église Notre-Dame de l’Assomption est plus récente : de style néoclassique, elle a été reconstruite en 1858, mais conserve une tour du 16e siècle. Le porche en est la partie la plus intéressante et formait autrefois la chapelle du village. 

On y trouve de nombreux monuments funéraires parmi lesquels la dalle du peintre Sampson de Thielle, mort en 1590, et l’admirable gisant gothique de Melisinde de Hierges, épouse du châtelain de Samson, Guillaume de Goumignies, décédée en 1255 ! Cette tombe provient de l’ancien prieuré de Namêche, d’où elle fut transférée en 1690 lors de la suppression de l’établissement. La défunte, sculptée plus grande que nature, est vêtue d’une longue robe et d’une cape doublée d’hermine. Sa tête est couverte d’une coiffe médiévale et repose sur un coussin. 

L’édifice abrite également un maître-autel en bois réalisé vers 1700, des fonts baptismaux de 1688 et un grand Christ en bois du 16e siècle.

Rue de l’Église Notre-Dame
5300 Namêche

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Classement comme monument le 4 décembre 1990

Institut du Patrimoine wallon

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Potale de la Vierge à Landenne

Le mot « potale » est un terme wallon qui ne trouve pas de traduction littérale en français. Il est le diminutif du terme « pote » qui signifie petit trou. À Namur, potale est traduit par « niche » ou « chapelle ». À Liège, la potale désigne conjointement le creux réservé dans le mur pour marquer la propriété et la niche abritant la statue d’un saint. Par analogie, le terme désigne également les petites caisses en bois accrochées aux murs des maisons. Lorsque la potale descend du mur et se pose sur un piédestal, elle est nommée « borne-potale » ou « niche sur pied ». Le terme « borne » renvoie ici simplement aux pierres dressées à des fins diverses.

C’est le cas de l’exemplaire conservé ici. Sur les hauteurs de Landenne, isolée entre deux arbres, se trouve une potale classique en calcaire du début du XIXe siècle. Une statue mariale se trouve dans une niche en plein cintre, autrefois fermée par une grille en fer forgé. Le socle rectangulaire est orné sur trois de ses faces de panneaux portant une inscription difficilement déchiffrable aujourd’hui : « Sainte Marie mère de Dieu, priez pour nous, érigée par C. Simoni, curé de Landenne, l’an 1823 ». La potale était autrefois entourée de deux vénérables tilleuls aujourd’hui disparus et remplacés par des plantations plus récentes. Parmi les nombreuses potales situées sur le territoire communal d’Andenne, seule celle-ci bénéficie d’une mesure de classement.

Rue Sainte-Marie
5300 Landenne (Andenne)

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Classée comme monument le 11 septembre 1990

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Ferme du château à Landenne

Siège d’une seigneurie namuroise appartenant à la famille de Landenne au XIVe siècle, la ferme du château est passée en 1433 aux Warisoulx puis, dans le dernier quart du XVIIe siècle, aux Oultremont, seigneurs de Seilles, et enfin à la famille de Méan en 1698. 

Situé en contrebas de l’église dans laquelle se trouvent les chapelles de ces familles, l’ensemble a été érigé en calcaire aux XVIe et XVIIe siècles et est ponctué de deux tourelles. Le château, autrefois entouré de douves, a été presque entièrement détruit par un incendie en 1946. À côté de l’ancien portail aujourd’hui obturé se trouve une imposante grange ouverte vers la cour par un portail analogue à celui de l’ancienne entrée. 

Sous l’Ancien Régime, le lieu constituait un espace politique caractéristique d’une organisation féodale, avec une église, une ferme accolée au château, et probablement une paysannerie locale. Il s’agit d’une des grosses fermes en quadrilatère qui caractérisent le centre ancien fort aéré du village.

Rue de l’Église Saint-Rémy 41
5300 Landenne

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Classée comme monument le 20 octobre 1989

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Bruxelles KIK-IRPA

Église Saint-Rémy de Landenne

Sous l’Ancien Régime, Landenne (ou Landenne-sur-Meuse) était une des trente-deux seigneuries du ban d’Andenne qui étaient placées sous l’autorité de l’influent seigneur, le chapitre de la collégiale d’Andenne. Ce ban était un des plus puissants et des plus influents du comté de Namur.

Construite en 1760 à l’initiative du chapitre de la collégiale de Sclayn, l’église Saint-Rémy est un bel édifice de style classique, assez dépouillé. Elle est l’œuvre d’un des architectes de renom de l’époque, le Liégeois Jacques-Barthélemy Renoz (1729-1786).

Elle comprend une large nef de trois travées, un transept saillant et un choeur à trois pans. La tour, assez maigre et élancée, a été remaniée et augmentée d’un étage en 1875 ; elle est dotée d’un nouveau portail monumental à cette occasion.

L’église abrite plusieurs les chapelles seigneuriales de la famille de Méan et les dalles funéraires des familles de Warisoulx et d’Oultremont parmi lesquelles celle de Charles d’Oultremont et de ses deux épouses, datée de 1661. Encastrée dans le mur du transept sud, cette grande dalle de calcaire de Meuse peinte en noir et taillée en bas-relief commémore le défunt, entre ses deux épouses, mains jointes. Un cartouche, situé sous les gisants, porte une inscription gravée : «Charles baron d’Oultremont (…) gentilhomme de la chambre de son altesse l’électeur de Cologne, prince de Liège et de son conseil ordinaire (…)». L’inscription fait référence au prince-évêque Maximilien-Henri de Bavière.
 

Rue de l’Église Saint-Rémy
5300 Landenne

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Classée comme monument le 26 septembre 1990

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Ferme La Croix à Coutisse

Sous l’Ancien Régime, Coutisse était une des trente-deux seigneuries du ban d’Andenne qui étaient placées sous l’autorité d’un influent seigneur, le chapitre de la collégiale d’Andenne. Ce ban était un des plus puissants et des plus influents du comté de Namur. L’entité est constituée de nombreux hameaux au départ du village de Coutisse (Bohissaux, Kevret, La Croix, Les Arches et Leumont). Au centre du hameau de La Croix se trouve la ferme du même nom, un peu éloignée du centre. L’ensemble, en briques et pierre bleue, comprend l’habitation et des étables. D’après l’inscription présente sur le linteau de la porte d’entrée, la ferme a été construite en 1791. À droite, dans le prolongement mais un peu désaxé, se trouve un volume identique abritant fournil, remise à chariot et grange. Au numéro 150 se trouve un autre logis de ferme, plus petit mais construit à la même date. En face de cette seconde ferme se trouve la chapelle de La Croix, entourée de petits arbres et érigée en 1762. La ferme de La Croix bénéfice de manière isolée d’une mesure de classement comme monument et l’ensemble des autres bâtiments sont classés comme site.

Rue de la Croix 152
5300 Coutisse

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Classée comme monument et comme site le 20 octobre 1989

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Ferme de Dhuy et grange aux dîmes à Bonneville

À l’arrière du château de Bonneville se situe la ferme de Dhuy, un des plus anciens édifices du village. Tout comme les églises de Sclayn et Seilles, elle relevait à l’origine de l’abbaye allemande de Cornelimunster avant de devenir propriété des comtes de Namur, puis des seigneurs de Dhuy et Flostoy. 

La cour rectangulaire pavée est délimitée par des bâtiments en calcaire et en briques couverts de tuiles et édifiés entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Le corps de logis aurait été construit en 1587 comme le précise un panneau aux armes du seigneur Jean de Namur présent au-dessus de la porte d’entrée. L’aile sud aurait été bâtie en 1622, en même temps que la tour carrée ; le portail d’entrée a pour sa part été reconstruit en 1751. À l’ouest se trouvent deux longues étables du XVIIIe siècle, prolongées au nord par une grange datée de 1717. Enfin, la petite grange en moellons calcaires située au sud de la ferme, à savoir la grange aux dîmes, porte le millésime 1732. 

Le nom de cette bâtisse fait référence à l’impôt d’Ancien Régime portant sur les récoltes agricoles qui était versé en faveur de l’Église. Dans les villages, des « granges aux dîmes » étaient ainsi construites pour y stocker cet impôt. Dans la région, la collecte des dîmes était confiée au chapitre de la collégiale de Sclayn.

Rue Sterpisse 127
5300 Bonneville

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Classée comme monument le 29 septembre 1993

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Château de Bonneville

La première mention d’une tour fortifiée à Bonneville date de 1538. À l’époque, celle-ci est jointe à quelques bâtiments agricoles pour former une cense, c’est-à-dire une ferme dont le tenancier entretenait des rapports privilégiés avec le seigneur du coin. Mis à part quelques bases englobées dans l’aile est du château, rien ne subsiste de cette tour. 

En 1617, Jacques Zualart, bourgmestre de Namur, achète la maison et la cense. Son fils édifie l’aile nord délimitée par deux tours d’angle et prolongée par deux courtes ailes en retour vers la cour au milieu du 17e siècle. En 1692, l’ensemble passe dans les mains du chevalier Jean-Hubert de Tignée qui restaure l’édifice et fait construire l’aile ouest ainsi que la petite chapelle située à l’étage de la tour nord-ouest.  Cette aile principale est érigée en brique rouge, pierre bleue et moellons de grès sur deux niveaux ponctués de larges fenêtres. 

À la fin du 18e siècle, la porte d’entrée est ornée de motifs floraux et précédée d’un perron ; la lucarne la surmontant abrite un carillon. Les importants travaux des Zualart transforment le site en imposant château-ferme : le quartier du maître se situe alors dans l’aile nord-est et celle du censier et les bâtiments agricoles du côté ouest. Victime d’un incendie en 1899, la ferme est par la suite isolée du château.

Rue Sterpisse
5300 Bonneville

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Classé comme monument le 19 octobre 1982

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