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4000

G. Focant SPW

Statue Envol de la Wallonie

OEuvre monumentale (de 5 m de haut) en bronze, du sculpteur René Julien (né à Liège en 1937 mais installé dans le Lubéron), L’Envol de la Wallonie est symbolisé par deux jeunes filles jouant à saute-mouton. Cette allégorie avait été commandée par le Gouvernement wallon à la demande du Ministre-Président Guy Spitaels peu après son entrée en fonction en 1992 et elle devait prendre place dans les jardins de l’Élysette. 

L’oeuvre fut achevée alors que Guy Spitaels avait été remplacé à la tête de la Région par Robert Collignon (Ministre-Président de 1994 à 1999) et celui-ci préféra intégrer cette réalisation dans le cadre des aménagements piétonniers des quais de la Meuse à Liège (où elle trouva place en 1997), pour réserver l’emplacement prévu dans les jardins de l’Élysette à un coq monumental commandé aux artistes De Pas.

Quai Van Beneden
4000 Liège

carte

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

IPW

Eglise Saint-Jean-l'Évangéliste de Liège

La statue de Notger dans l’église Saint-Jean-l’Évangéliste © IPW

Tout comme l’abbaye de Saint-Jacques et les six autres collégiales, l’église Saint-Jean fut fondée par un prince-évêque. Église préférée de Notger (972-1008), il la choisit comme lieu de sépulture. 

Si la localisation précise de sa tombe n’a malheureusement jamais été identifiée, l’édifice conserve toutefois le souvenir du premier prince-évêque de Liège. 

Un monument a été érigé à sa mémoire en 1570 et se trouve aujourd’hui dans une chapelle. Ne plaisant plus aux chanoines, il fut remodelé en 1723. Il représente Notger agenouillé en prière et comporte l’inscription suivante : « Monument rénové à la bonne mémoire du révérend seigneur Notger évêque de Liège, fondateur et donateur de cette église ainsi que d’autres églises ».

Reconstruite à plusieurs reprises entre le XIIe et le XVIIIe siècle, l’église actuelle a été bâtie selon les plans de l’architecte Gaetano Matteo Pisoni en 1752 sur les fondements existants et remaniée à deux reprises dans les décennies suivantes. 

Mélange de styles et de diverses constructions, l’édifice conserve d’autres traces de l’ancienne principauté de Liège. La galerie sud du cloître comporte ainsi plusieurs chapiteaux représentant chacun un angelot sculpté dans la pierre. Parmi ceux-ci, tous datés des années 1500-1510 se trouvent deux chapiteaux dont les angelots tiennent un blason aux armes du prince-évêque Érard de la Marck et un troisième figurant l’aigle bicéphale impérial, nouvelle référence aux liens entre le Saint-Empire et la principauté. Dans la galerie est, parmi les nombreux monuments funéraires, se trouve le caveau de la famille d’Andriesens dont la dalle, déplacée, comporte une référence au prince-évêque Jean-Théodore de Bavière. Cette dalle carrée de marbre blanc gravé autour d’un cadre de marbre noir comporte en effet l’inscription « Marie Dieudonné du Vivier, épouse à Mr C.S. D’Andriesens, conseiller de Sa Mai[ESTÉ] Impér[IALE] (…) ».

Place Xavier-Neujean 32

4000 Liège

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Eglise Saint-Jacques-le-Mineur de Liège

Ancienne abbatiale fondée en 1015 par le prince-évêque Baldéric II (1008-1018), l’église devient par la suite collégiale puis paroissiale. 

De l’église romane édifiée aux XIe et XIIe siècles subsistent le narthex, intégré à l’église gothique, et la crypte dans laquelle se fit enterrer le prince-évêque. 

L’édifice actuel est un chef-d’œuvre du style ogival flamboyant dont la nef, entièrement bordée de rinceaux et comportant une profusion de croisées d’ogives, fut construite entre 1514 et 1538 par Arnold van Mulcken, architecte attitré d’Érard de la Marck. Le transept sud conserve le mausolée de Baldéric II, dit aussi Baldéric de Looz et dont l’importance pour l’abbaye n’a jamais rien perdue en considération. 

Au départ installée dans la crypte qu’il avait lui-même consacrée, sa sépulture est plusieurs fois déplacée au cours des siècles. Elle se trouve dans le chœur en 1513 avant d’être reléguée dans le transept vers 1750, dans l’actuelle chapelle du Sacré-Cœur. Le monument que l’on peut admirer aujourd’hui date lui aussi en partie de 1750. 

Un cadre ornemental de style rocaille vient entourer une dalle funéraire datant de 1646 représentant le prince-évêque et qui faisait partie d’un mausolée démantelé lors d’une rénovation du mobilier de l’église. Baldéric est représenté mort, les yeux fermés, les mains croisées autour de sa crosse. La décoration de la pierre tombale est des plus riches : elle comporte notamment le blason de Looz et plusieurs têtes de chérubins ailés, telles qu’on peut en voir également sur le monument d’Albéron Ier. Une première inscription nous apprend que le monument a été réalisé à la demande de l’abbé Gilles Lambrecht en 1646 et érigé par son successeur Gilles Dozin. Une seconde reprend l’épitaphe du défunt : « Ici repose Baldéric, prince de Liège, du lignage des comtes de Looz, qui sous l’empereur Henri fonda ce monastère et le laissa inachevé à sa mort inopinée ».

Place St Jacques 8

4000 Liège

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

KIK-IRPA, Bruxelles

Collégiale Sainte-Croix de Liège

La collégiale Sainte-Croix, érigée à partir de 979, fait partie des collégiales fondées par Éracle et Notger. Les nombreuses transformations de l’édifice au cours des siècles ont fait de Sainte-Croix un lieu d’exception : l’église présente un plan de trois nefs d’égale hauteur et deux chœurs à absides opposés.

Au fond de l’abside orientale se trouve le monument funéraire d’Hubert Mielemans, chanoine de Sainte-Croix et receveur général du prince-évêque Georges d’Autriche. Le monument est imposant et riche quant à sa décoration : effigie du défunt posée sur un lit d’apparat au-dessus d’un sarcophage, pilastres ornés de motifs végétaux, représentation du calvaire, figures allégoriques, crânes, angelots… La partie basse du monument comporte en son centre l’épitaphe d’Hubert Mielemans, faisant référence à la figure du prince-évêque : « Ici, sous ce tombeau, reposent les restes de Hubert qui jadis était Mielemans, premier fidèle et receveur du prince-évêque autrichien et clerc sacré en l’église Sainte-Croix (…) ».

Rue Sainte Croix

4000 Liège

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Collégiale Saint-Denis de Liège

Fondée en 987, la collégiale Saint-Denis est un des édifices les plus caractéristiques de Liège. 

Son imposante tour de défense romane domine l’église qui présente un plan basilical à nef centrale accostée de part et d’autre par un double bas-côté s’appuyant sur les bras du transept. L’église fut le lieu de la sépulture du prince-évêque Nithard (1037-1042) et en conserve une trace. Une dalle de marbre de 85 cm de côtés fut placée en 1752 afin de commémorer le lieu de son inhumation. Elle rappelle que Nithard fut, aux côtés de Notger, un des fondateurs de l’église : « Trium fratrum qui hanc ecclesiam anno 987 conditam decimis et agriculturis beneficiarunt. D. Nithardus hic sepultus R.I.P. ».

La chaire de vérité de l’église provient quant à elle de l’ancienne chapelle du palais des princes-évêques, l’église Sainte-Ursule, disparue suite à la reconstruction du palais en 1734 mais dont une partie du mobilier a été conservé. Décorée de bas-reliefs Louis XIV et rococo et de statuettes en bronze, cette chaire est attribuée au sculpteur van der Planck.

Rue de la Cathédrale 64

4000 Liège

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Eglise Notre-Dame de l'Immaculée Conception de Liège

Située rue Hors-Château, l’église Notre-Dame de l’Immaculée Conception est ornée d’un très bel exemple d’armoiries polychromes monumentales. 

Ancien lieu de culte des Carmes Déchaussés, désacralisée dès 1794, l’église de style Louis XIII a été érigée entre 1619 et 1655. 

La façade à front de rue, de style baroque, est richement décorée. Le portail est surmonté des armoiries de Maximilien-Henri de Bavière (1650-1688), peut-être sculptées par Jean Del Cour mais rénovées en 1839 après avoir été martelées à la Révolution. 

Les armoiries de Bavière, reconnaissables à leurs carreaux azur et argent, se trouvent dans un cartouche soutenus de part et d’autre par deux lions. 

Elles sont surmontées de la devise du prince-évêque « pietate et sapientia » et de ses attributs : la couronne de prince du Saint-Empire ainsi que l’épée et la crosse épiscopale symbolisant les pouvoirs temporel et spirituel, détenus par le souverain liégeois. Ces trois attributs se retrouvent fréquemment sur des armoiries princières liégeoises.

Rue Hors-Château 23

4000 Liège

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

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Théâtre du Trianon à Liège

Bâtiment aujourd’hui disparu, le « Théâtre Trianon Pathé » a été ouvert en 1908. À la fois salle de spectacle et de cinématographe, il prend son appellation définitive dans les années 1920 et il propose des divertissements variés : actualités, opéras bouffes, spectacles patriotiques, théâtre wallon, etc.

1926 à 1930 : trois Congrès

Le théâtre du Trianon a, par deux fois, accueilli un Congrès d’Action wallonne dans l’Entre-deux-Guerres.

Celui organisé les 10 et 11 juillet 1926 vit les congressistes affirmer leur volonté d’autonomie malgré une importante divergence de vue, déjà, entre les partisans du fédéralisme et ceux favorables à une réunion à la France. Dans sa motion finale, le Congrès envisageait une entente avec les fédéralistes flamands, dans le but de créer un mouvement pour le fédéralisme.

Le Congrès des 7 et 8 juillet 1928 rejeta définitivement cette idée d’accord avec les partisans flamands d’une solution fédérale. Alors que la Ligue d’Action wallonne s’essoufflait, le congrès opta à nouveau pour l’autonomie wallonne et ses positions seront celles de la Concentration wallonne, qui lui succédera. Le théâtre du Trianon accueillera aussi la séance matinale du premier Congrès de la Concentration wallonne, le 27 septembre 1930.

Bâtiment disparu du boulevard de la Sauvenière
4000 Liège

carte

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

no picture

Pont des Arches

Héritier de nombreux ponts dont le premier date de 1034, l’actuel pont des Arches a été inauguré le 18 décembre 1947. Septième du nom, il est composé de trois arches en béton armé et décoré d’un ensemble de sculptures, statues en rondebosse ou bas-reliefs personnifiant les grands événements de l’histoire liégeoise ou de son folklore. 

Sous le régime français, il est rebaptisé « pont de la Victoire » en 1795. Une plaque commémorative inaugurée en 1935, détruite avec le pont pendant la Seconde Guerre mondiale et replacée en 1957, rappelle le motif de ce nom : « Pont de la Victoire. Ici, les Liégeois ont vu briser leurs fers. Neuf Thermidor An II de la République française. Inscription apposée sur le pont des Arches en 1796 pour commémorer la victoire des troupes françaises qui, le 17 juillet 1794, prirent d’assaut le pont occupé par l’armée autrichienne. »

4000 Liège

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

IPW

Perron de Liège

Le perron liégeois est intimement lié à l’histoire de la cité et aux divers pouvoirs qui y étaient établis. Déjà Godefroid Kurth remarquait qu’au fur et à mesure que l’autonomie urbaine venait se placer à côté de l’échevinage pour lui disputer la juridiction de la cité, le perron changea de signification. 

Sans cesser de servir d’outil au prince et à l’échevinage, il devient de plus en plus un organe de publicité municipale et un symbole de la liberté communale. Ainsi, le perron devient symbole des pouvoirs acquis par la cité contre le prince-évêque. Il participe à la promulgation des édits, des lois et des règlements ; à ses pieds ou à proximité, les échevins jugent les contrevenants, font connaître leurs sentences et appliquent les châtiments. 

Proche de l’hôtel de ville, il est un instrument et un témoin de l’application de la justice. Mentionné pour la première fois sous le règne du prince-évêque Raoul de Zähringen (1167-1194), il symbolise le pouvoir de justice détenu par le souverain liégeois. On retrouve mention du monument une seconde fois lors de l’installation d’une fontaine sur la place du Marché entre 1285 et 1308. Immédiatement, le perron est placé au-dessus de cette fontaine. 

Sa très forte signification fut également à l’origine de ses malheurs : en 1467, Charles le Téméraire enleva le monument pour l’emporter à Bruges et ainsi signifier aux Liégeois leur défaite et la perte de leurs libertés. Rendu par sa fille Marie de Bourgogne, il fut restauré à de nombreuses reprises entre 1568 et 1986. C’est au XVIe siècle que sa restauration lui apporta sa physionomie actuelle : la fontaine est reconstruite, embellie de colonnes et de bassins, de sculptures chimériques. En 1697, l’œuvre est à nouveau renouvelée par Jean Del Cour et ornée du groupe des trois grâces supportant une pomme de pin, symbole de la liberté civique. 

Les marbres sont remplacés par d’autres matériaux, fonte ou pierre de taille au XIXe siècle. De forme hexagonale, le massif du monument est entouré d’un portique qui s’appuie sur des colonnes en forme de balustres renversés et est couronnée par une balustrade. Au-dessus de l’ensemble, le perron s’élève sur un piédestal servant de base à quatre lions couchés.

Son importance est aujourd’hui toujours bien présente : de nombreux endroits conservent des représentations des armoiries de la ville de Liège qui, depuis le XIVe siècle, intègrent le perron. Plusieurs princes-évêques firent également figurer le monument sur leurs monnaies.

Place du Marché 35
4000 Liège

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

SPW - Guy Focant 

Passage Lemmonier à Liège

Ouvert au public le 25 janvier 1839, le passage Lemmonier, du nom de son architecte, est le premier grand passage couvert de Belgique. Avec ses 160 mètres de long, 4 mètres de large et ses 48 boutiques, il dépasse largement la galerie bruxelloise de la Monnaie, seule galerie marchande du pays à l’époque.

Son tracé comporte deux tronçons au milieu desquels se trouve une rotonde. Si le passage compte trois étages, seul le premier est visible depuis la galerie. Celle-ci est recouverte d’une verrière. Toutes les boutiques présentent les mêmes dimensions. 

À l’origine assez sobre, le passage Lemmonier subit de nombreux changements à partir des années 1930, à l’initiative de l’architecte Henri Snyers. Le soubassement des vitrines est orné de marbre, et la coupole, originellement en verre, est reconstruite en béton armé et recouverte de carreaux de mosaïque bleue, ses arcades soutenues par des ferronneries stylisées.

Le passage Lemmonier est donc le résultat d’aménagements divers tout en conservant une grande cohérence architecturale qui fait toujours de cet endroit un lieu prisé du commerce liégeois et un témoin privilégié du développement d’un mode architectural typique du XIXe siècle, alliant commerce et habitat.

Il ne subsiste de la construction d’origine que les façades externes de style néoclassique tournées vers la rue de l’Université et la rue Lulay des Fèbvres.

1892 : le troisième Congrès wallon

Présidé par Édouard Termonia, le troisième Congrès wallon se réunit le 20 novembre 1892 à Liège dans la salle des mariages de l’hôtel de ville pour sa séance matinale. Mais pour la séance de l’après-midi, les congressistes se rendent au casino du passage Lemmonier, aujourd’hui disparu. Le Congrès est essentiellement culturel. Le Mouvement wallon, à peine structuré dans ses premières années, se soucie alors plus de questions culturelles, historiques et linguistiques que de questions politiques. Certes, une discussion sur les dangers du flamingantisme est déjà entamée au passage Lemonnier, mais elle conclut encore que les flamingants, peu nombreux, ne menacent en rien l’unité nationale.

Passage Lemonnier 
(entre la rue de l'Université et Vinâve d'Ile)
4000 Liège

carte

Classé comme monument le 15 décembre 1988

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009