Mons

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La tour Valenciennoise et les vestiges de l'enceinte comtale

La défense de la capitale du comté était en premier lieu caractérisée par son château comtal, point névralgique des constructions défensives de la cité 16. Au XIIe siècle, une première enceinte confère à Mons son aspect de ville. Une nouvelle enceinte fut édifiée entre 1290 et 1395, au fur et à mesure de l’important accroissement de la population et des activités commerciales au Moyen Âge. En 1691, la ville et ses défenses furent détruites par les troupes de Louis XIV et reconstruites par Vauban. Malmenée entre France et Autriche tout au long du XVIIIe siècle, la ville redevint définitivement autrichienne en 1749. En 1781, l’empereur Joseph II décida du démantèlement des fortifications montoises.

Si l’histoire militaire et défensive de Mons connût encore des rebondissements sous les régimes hollandais et belge, l’histoire de ses fortifications médiévales et modernes s’éteint définitivement avec l’Ancien Régime. Très peu de traces témoignent aujourd’hui de ce passé de place forte. Située à proximité du nouveau palais de justice, la tour Valenciennoise peut être considérée comme le plus important témoin encore debout. Cette massive tour cylindrique a été inaugurée en 1359 et élevée en moellons de grès. Rabaissée d’un bon tiers
par la suite, elle constitue le seul vestige de l’enceinte dite « de Jean d’Avesnes », érigée tout au long du XIVe siècle et englobant la ville au-delà des murs du XIIe siècle sur près de 5 km. Les grands boulevards urbains épousent aujourd’hui le tracé de cette muraille. Les remparts étaient flanqués de tours, entourés de fossés et ouverts par sept portes. Ils furent fortifiés au XVe siècle et renforcés par des bastions au XVIIe siècle. La tour Valenciennoise conserve de nos jours deux niveaux couverts de voûtes et percés de meurtrières et de baies plus larges. Ses murs épais de 4 m ont certainement contribué à son sauvetage. Elle était autrefois surmontée d’une toiture conique. La tour a fait l’objet de fouilles archéologiques en 2001 et d’une importante restauration entre 2005 et 2009.

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La tour Valenciennoise et les vestiges de l'enceinte comtale
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La collégiale Sainte-Waudru

Le vitrail de la « Fuite en Égypte » dans la collégiale Sainte-Waudru de Mons. Marguerite d’Autriche et Marie de Bourgogne. © KIK-IRPA, Bruxelles

Le vitrail de la « Fuite en Égypte » dans la collégiale Sainte-Waudru de Mons. Marguerite d’Autriche et Marie de Bourgogne

Reconnue patrimoine exceptionnel de Wallonie, la collégiale Sainte-Waudru et son chapitre de chanoinesses ont de tous temps caractérisé l’histoire montoise. Un sanctuaire a existé depuis la fondation d’un monastère par la sainte vers la moitié du VIIe siècle. L’église actuelle a été érigée de 1450 à 1491 et constitue un des chefs-d’oeuvre du style gothique en Wallonie. Homogène, le sanctuaire comporte une tour occidentale inachevée, une triple nef de sept travées et un vaste chœur entouré d’un déambulatoire ourlé de chapelles. L’édifice étonne tant par sa sobriété que par ses dimensions. De tous temps, la collégiale et son chapitre ont été mêlés à la petite et grande histoire du comté de Hainaut. C’est dans l’ancienne église romane, alors en cours de démolition, que se tient en 1451 un chapitre de l’ordre de la Toison d’Or présidé par Philippe le Bon.

Le tombeau de la comtesse de Hainaut Alix de Namur à l’entrée du déambulatoire de la collégiale Sainte-Waudru © IPW

Le tombeau de la comtesse de Hainaut Alix de Namur à l’entrée du déambulatoire de la collégiale Sainte-Waudru

La collégiale est aussi au cœur des cérémonies d’inauguration des souverains des Pays-Bas en qualité de comtes de Hainaut. Le jour de l’inauguration, l’ouverture de la cérémonie est annoncée par le carillon de Sainte-Waudru d’où arrive le cortège parti de l’hôtel de ville. Les chanoinesses organisent alors une seconde procession en compagnie de la châsse de la sainte vers la Grand-Place, où se déroule l’essentiel de la cérémonie. Là, les membres de l’ordre du clergé, les représentants de Mons et des vingt-deux Bonnes Villes du Hainaut assistent à la cérémonie présidée par le grand bailli de Hainaut, commissaire du souverain. Après la prestation de serment sur la Grand-Place, le nouveau comte de Hainaut et le cortège retournent à la collégiale pour assister à une messe votive et un Te Deum.

Représentation de Marguerite d’Autriche sur le vitrail de la « Fuite en Égypte » dans la collégiale Sainte-Waudru. Photo de 1943 © KIK-IRPA, Bruxelles

Représentation de Marguerite d’Autriche sur le vitrail de la « Fuite en Égypte » dans la collégiale Sainte-Waudru

La collégiale Sainte-Waudru compte également d’innombrables traces matérielles liées au comté de Hainaut. Parmi celles-ci, le tombeau d’Alix de Namur, épouse du comte Baudouin IV de Hainaut, décédée en 1169. Seul le sarcophage du monument d’origine a été conservé ; il a par la suite été intégré à un monument contemporain placé à l’entrée du déambulatoire. Il s’agit de la seule trace des sépultures des comtes de Hainaut, inhumés à Valenciennes à partir du XIIIe siècle. Les exceptionnels vitraux du XVIe siècle renferment quant à eux de multiples mentions au comté de Hainaut et à ses anciens souverains de la maison de Bourgogne.

Représentation de Marie de Bourgogne sur le vitrail de la « Fuite en Égypte ». Photo de 1943 © KIK-IRPA, Bruxelles

Représentation de Marie de Bourgogne sur le vitrail de la « Fuite en Égypte »

L’empereur Maximilien du Saint-Empire, époux de la duchesse Marie de Bourgogne, est représenté sur le vitrail de la Crucifixion ainsi que sur le vitrail du Christ au temple. Sur ce dernier figure également son fils, le duc de Bourgogne Philippe le Beau. Celui-ci apparaît en compagnie de ses fils sur le vitrail du Christ apparaissant à sa mère. Enfin, le vitrail de la Fuite en Égypte figure sa mère, Marie de Bourgogne, et sa sœur, Marguerite d’Autriche. Plus loin, le vitrail de l’Adoration des Mages compte de nombreux panneaux héraldiques sur lesquels on peut notamment admirer les armoiries de Bourgogne, de Flandre et de Limbourg.

Représentation de l’empereur Maximilien Ier sur le vitrail de la « Crucifixion » dans la collégiale Sainte-Waudru. Photo de 1943 © KIK-IRPA, Bruxelles

Représentation de l’empereur Maximilien Ier sur le vitrail de la « Crucifixion » dans la collégiale Sainte-Waudru

Bien d’autres traces, parmi lesquelles plusieurs pierres tombales de dignitaires liés au comté de Hainaut, se trouvent dans l’édifice. En voici un inventaire le plus exhaustif possible :

- deux clés de voûte portant les briquets de Bourgogne, datées de 1529, se trouvent à proximité de la chapelle Saint-Donat. Les briquets de Bourgogne apparaissent sous le règne de Philippe le Bon. Il s’agit de deux « B » entrelacés qui rappellent la souveraineté du duc sur les deux Bourgognes. Ces briquets forment par ailleurs la chaîne du collier de la Toison d’Or ;
- dans une chapelle du déambulatoire, le retable dit « de Marie de Hongrie » a été sculpté dans le marbre avant 1545 par Jacques du Broeucq. Il représente, dans sa partie supérieure, un édifice en construction, témoin des nombreuses réalisations de l’architecte pour la gouvernante des Pays-Bas espagnols ;
- vitrail de la chapelle du Saint-Sang, « les chanoinesses recevant du duc de Bourgogne les reliques du saint Sang » ;
- pierre tombale de Jean de Pieters, prévôt de la baronnie de Lens ;
- pierre tombale de Charles Antoine Dieudonné Cossée, châtelain des villes et châtellenie d’Ath, 1753 ;

Représentation de Philippe le Beau sur le vitrail de la « Crucifixion ». Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles.

Représentation de Philippe le Beau sur le vitrail de la « Crucifixion »

- pierre tombale de Pierre de Longcourt, conseiller du roi Philippe IV et dépositaire général du pays et comté de Hainaut, 1628 ;
- pierre tombale d’Antoine de Brabant, bailli des villes, terre et pairie de Chièvres, La Hamaide et Rebaix, 1715 ;
- pierre tombale de François Joseph de Wesemal, seigneur des mairies d’Estinnes et Bray, 1776 ;
- pierre tombale de Pierre Daneau, seigneur de Jauche et avocat du roi en sa souveraine cour de Mons, 1665 ;
- pierre tombale de Philippe le Duc, membre du conseil ordinaire de sa majesté catholique, 1703 ;

Une clé de voûte décorée des briquets de Bourgogne dans la collégiale Sainte-Waudru de Mons. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

Une clé de voûte décorée des briquets de Bourgogne dans la collégiale Sainte-Waudru de Mons

- pierre tombale de Jean de Watie, maître de camp au service de sa majesté catholique, 1669 ;
- pierre tombale de François de Maldonade, conseiller du roi en son conseil ordinaire du Hainaut ;
- pierre tombale de Jean Baudouin de Bourlez, seigneur de Virelles, Cochenée, Marchiennes, chevalier de la noble et souveraine cour à Mons, 1696 ;
- pierre tombale Jean Louis de Blois, conseiller et avocat de sa majesté en son conseil du pays et comté de Hainaut, 1714 ;
- pierre tombale de Jacques Jacquenier, avocat de la noble et souveraine cour de Mons et greffier du grand baillage du pays et comté de Hainaut, 1605 ;
- pierre tombale Philippe Bourlart, conseiller de la noble et souveraine cour de Mons, 1680 ;
- pierre tombale de Jacques Lambrez, officier au greffe du conseil souverain du Hainaut, 1722.

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La collégiale Sainte-Waudru
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Le tombeau de la comtesse de Hainaut Alix de Namur à l’entrée du déambulatoire de la collégiale Sainte-Waudru © IPW
Représentation de Marguerite d’Autriche sur le vitrail de la « Fuite en Égypte » dans la collégiale Sainte-Waudru. Photo de 1943 © KIK-IRPA, Bruxelles
Représentation de Marie de Bourgogne sur le vitrail de la « Fuite en Égypte ». Photo de 1943 © KIK-IRPA, Bruxelles
Représentation de l’empereur Maximilien Ier sur le vitrail de la « Crucifixion » dans la collégiale Sainte-Waudru. Photo de 1943 © KIK-IRPA, Bruxelles
Représentation de Philippe le Beau sur le vitrail de la « Crucifixion ». Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles.
Une clé de voûte décorée des briquets de Bourgogne dans la collégiale Sainte-Waudru de Mons. Photo de 1943 © KIK-IRPA, Bruxelles
Le vitrail de la « Fuite en Égypte » dans la collégiale Sainte-Waudru de Mons. Marguerite d’Autriche et Marie de Bourgogne. © KIK-IRPA, Bruxelles
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Le site de la Grand-Place et de l'hôtel de ville

La cheminée aux armes du duc d’Havré à l’hôtel de ville de Mons © KIK-IRPA, Bruxelles

La cheminée aux armes du duc d’Havré à l’hôtel de ville de Mons

Capitale de l’État, elle est le centre de tous les événements d’importance liés au comté et abrite les principales institutions hennuyères depuis les origines. Au centre de la cité, l’exceptionnelle Grand-Place et son hôtel de ville, reconnus patrimoine exceptionnel de Wallonie, comptent parmi les traces les plus importantes aujourd’hui conservées. Si l’origine de Mons est liée à la fondation d’un monastère par sainte Waudru vers 650, son passé comtal se précise au IXe siècle, lorsque le château acquiert une position stratégique. Une première enceinte, érigée au XIIe siècle, lui confère son aspect de ville. Au siècle suivant, Mons accède à l’autonomie : le pouvoir communal est détenu par un mayeur et des échevins. C’est à cette époque également que la ville devient la capitale du comté de Hainaut. Mons se caractérise aussi par sa nouvelle tradition juridique : la ville est peuplée d’avocats et devient le siège de la justice échevinale, de la Cour comtale et du Conseil comtal puis de la Cour souveraine et des États du comté de Hainaut, le tout se réunissant habituellement à l’hôtel de ville. Après la cession du comté au duc de Bourgogne, Mons reste fidèle aux Bourguignons puis aux Espagnols. La ville est sérieusement dévastée par les troupes de Louis XIV en 1691 comme d’autres grands centres urbains de l’actuelle Wallonie. Comme d’autres villes, elle entre dans les possessions françaises avant d’être rendue à l’Autriche en 1749. Son importance politique reste constante jusqu’à nos jours : Mons devient chef-lieu du département de Jemappes avant d’être celui de la province du Hainaut.

La salle Saint-Georges sur la Grand-Place de Mons. En haut, la représentation en buste de Philippe III d’Espagne. En bas à gauche, les armoiries de Philippe II surmontées de la couronne royale et en bas à droite, les armoiries de Philippe III, toutes deux entourées du collier de la Toison d’Or © IPW

La salle Saint-Georges sur la Grand-Place de Mons. En haut, la représentation en buste de Philippe III d’Espagne. En bas à gauche, les armoiries de Philippe II surmontées de la couronne royale et en bas à droite, les armoiries de Philippe III, toutes deux entourées du collier de la Toison d’Or

L’hôtel de ville de Mons domine la Grand-Place et attire le regard : son imposante façade gothique construite entre 1458 et 1477 est dominée par un élégant campanile érigé en 1717-1718. Il était le lieu le plus fréquent des réunions des États du comté de Hainaut qui se tenaient généralement dans la salle des États située au-dessus de la chapelle Saint-Georges, ou dans la salle Notre-Dame. Ce grand salon gothique est décoré des dix-sept écus des dynasties qui ont régné sur le comté et des blasons des cinquante-huit grands baillis de Hainaut. Il arrivait parfois que ces réunions se tiennent dans l’abbaye du Val des Écoliers, dont une tour subsiste rue Masquelier. L’édifice conserve également une belle cheminée provenant de l’ancien château d’Havré et décorée des armoiries des ducs de Croÿ entourées d’un collier de la Toison d’Or. L’hôtel de ville participait également aux fêtes officielles (bal, diner, concert), organisées lors des inaugurations des souverains des Pays-Bas.

Les armoiries (à gauche) et la devise (à droite) de Charles Quint sur la façade de la maison « Au Blanc Lévrié » à Mons © IPW

Les armoiries (à gauche) et la devise (à droite) de Charles Quint sur la façade de la maison « Au Blanc Lévrié » à Mons

Sur la Grand-Place, de part et d’autre de l’hôtel de ville se trouvent deux immeubles portant des traces de l’appartenance de Mons et du comté de Hainaut à la couronne d’Espagne. À gauche, la façade de la salle Saint-Georges est décorée dans sa partie supérieure de deux blasons placés en-dessous d’un buste en bas-relief du roi Philippe III d’Espagne (1598-1621). Rehaussé de dorures, le portrait du roi est surmonté de la date de 1601 et accompagné de l’inscription « PHL[IPPU]S D[EI] G[RATIA] HISPANARV[M] AC INDIARVM REX » (Philippe, par la grâce de Dieu, roi des Espagnes et des Indes). Le souverain porte sa couronne et le collier de la Toison d’Or. Le blason de gauche figure les armoiries de son père, le roi Philippe II. Entourées du collier de la Toison d’Or et surmontées de la couronne royale espagnole, elles comportent les blasons des diverses possessions du souverain. La composition est analogue à celle présente sur la façade de la Halle al’Chair de Namur. Les armoiries de droite sont cette fois celles de Philippe III ; elles sont similaires à celles de son prédécesseur mais sont dépourvues de la couronne royale. L’immeuble situé à droite de la maison communale est justement nommé « hôtel de la Toison d’Or », il est orné de trois blasons surmontés d’une couronne et entourés de la célèbre décoration créée par Philippe le Bon, premier comte de Hainaut de la maison de Bourgogne.

D’autres immeubles de la Grand-Place témoignent de la période impériale de la cité. Deux immeubles, construits en 1763 et 1766 portent un nom logiquement lié à cet état de fait ; il s’agit des hôtels de la Couronne impériale et de l’impératrice. La maison dite « Au Blanc Lévrié », située non loin de l’entrée de la rue des Clercs et datée de 1530, porte sur sa façade les emblèmes impériaux. Un premier cartouche porte un blason représentant l’aigle bicéphale, surmonté d’une couronne et entouré du collier de la Toison d’Or ; il s’agit des armes de Charles Quint. A côté, une colonne se trouve derrière un bandeau sur lequel est inscrite la devise de l’empereur, « plus oultre ». Les armoiries de l’empereur sont également visibles dans la cour intérieure du musée chanoine Puissant. Un écu représentant l’aigle bicéphale est accompagné de la couronne, du collier de la Toison d’Or et de la devise de l’empereur ; le tout est encadré par deux piliers.

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Le site de la Grand-Place et de l'hôtel de ville
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La cheminée aux armes du duc d’Havré à l’hôtel de ville de Mons © KIK-IRPA, Bruxelles
La salle Saint-Georges sur la Grand-Place de Mons. En haut, la représentation en buste de Philippe III d’Espagne. En bas à gauche, les armoiries de Philippe II surmontées de la couronne royale et en bas à droite, les armoiries de Philippe III, toutes deux entourées du collier de la Toison d’Or © IPW
Les armoiries (à gauche) et la devise (à droite) de Charles Quint sur la façade de la maison « Au Blanc Lévrié » à Mons © IPW
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Le site du château des comtes de Hainaut et le beffroi

La chapelle Saint-Calixte dans le square du château à Mons © IPW

La chapelle Saint-Calixte dans le square du château à Mons

Autour du beffroi se situent aujourd’hui quelques traces de l’ancien complexe castral de Mons. Si l’implantation d’un premier château pourrait remonter aux IXe et Xe siècles, notamment suite à la politique d’instauration du pouvoir personnel de la dynastie des Régnier, il faut attendre le règne des Baudouin pour que le château ne prenne une véritable importance stratégique et politique. Sous le règne de la comtesse Richilde, dernière des Régnier, la forteresse se développe et se voit pour la première fois pourvue de constructions en pierre. La physionomie du site que nous connaissons toutefois le mieux actuellement est l’œuvre des comtes de Hainaut Baudouin IV et Baudouin V, souverains guerriers et bâtisseurs. Le premier dote Mons de sa première enceinte dans le but d’en faire une position avancée pour son château qui devient une véritable place forte. À la fin du XIIIe siècle, le comte Jean II d’Avesnes modernise encore les installations, dote les courtines de tours et entreprend l’érection d’une nouvelle enceinte en 1290. Le château cesse d’être une résidence comtale après la cession du Hainaut au duc de Bourgogne en 1433. Le site reste toutefois le siège de la cour de Mons et du conseil souverain du comté de Hainaut jusqu’en 1565. Un châtelain, nommé par le nouveau comte, conserve notamment le droit d’y garder des prisonniers. De nouveaux bâtiments sont construits sur ceux de l’époque médiévale aux XVIe et XVIIe siècles, la cour revient siéger au château jusqu’en 1718, lorsqu’elle déménage définitivement.

Les armoiries et la devise de Charles Quint sur le beffroi de Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Les armoiries et la devise de Charles Quint sur le beffroi de Binche

Les armoiries du comté de Hainaut sur le beffroi de Mons © IPW

Les armoiries du comté de Hainaut sur le beffroi de Mons

Le site, démantelé au fil des siècles suivants, a été transformé en parc en 1873. Ce « square du château » abrite aujourd’hui les vestiges de l’important complexe castral et conserve la mémoire de la présence sur les lieux des comtes de Hainaut. La chapelle Saint-Calixte et la conciergerie en constituent un des principaux témoins. Cette ancienne chapelle castrale abrite les gisants de Guillaume de Gavre et de Gilles de Chin, conseiller de Baudouin IV ; on y retrouve également une collection iconographique et sigillographique des comtes de Hainaut. Adossée à la chapelle se trouve la conciergerie édifiée au XVe siècle. Dissimulés par des maisons, quelques vestiges de la première enceinte défensive sont conservés, ainsi que des souterrains datant du règne de Baudouin IV (1120-1171). Le jardin du beffroi abrite également la tourelle César, vestige de la première enceinte comtale. Le monument majeur du lieu est sans conteste le beffroi, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Seul beffroi baroque de Wallonie, il a été construit entre 1661 et 1669. Bien que martelés à la Révolution, les blasons du comté de Hainaut et du duc d’Havré ont été réinstallés dès 1793. Plus tard, les blasons de la ville de Mons et du royaume de Belgique vinrent les rejoindre.

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Le site du château des comtes de Hainaut et le beffroi
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La chapelle Saint-Calixte dans le square du château à Mons © IPW
Les armoiries du comté de Hainaut sur le beffroi de Mons © IPW
Les armoiries et la devise de Charles Quint sur le beffroi de Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
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La chapelle Saint-Jacques de Beaulieu à Havré

La chapelle Saint-Jacques fait office de chapelle castrale pour la famille Duval de Beaulieu. Il s’agit d’un petit édifice de plan rectangulaire construit au début du XIIIe siècle mais lourdement remanié au début du XIXe siècle afin de le transformer en chapelle funéraire. On y adjoint ensuite un porche néo roman vers 1890. On y trouve entre autres les boiseries du couvent des Dominicains de Mons, démoli peu après la Révolution pour y ériger l’hôtel particulier de Constant Duval de Beaulieu. Le domaine appartient à une famille de haute noblesse, dont les membres s’illustrent sous l’Empire et deviennent comtes Duval de Beaulieu en 1809.

Plusieurs membres de la famille enterrés dans la chapelle ont joué un rôle sous le régime français. Constant Duval de Beaulieu (1751-1828) est maire de Mons entre 1800 et 1815. Dieudonné Duval de Beaulieu (1786-1844) occupe de nombreux postes administratifs importants sous l’Empire, notamment auditeur du Conseil d’État en 1806 et intendant de la province de Burgos en 1809. Il poursuit une carrière politique sous les régimes hollandais et belge. Édouard Duval de Beaulieu de Blaregnies (1789-1873) entre au service de la France en 1804 et prend part aux campagnes impériales (Prusse, Pologne, Espagne, Russie). Il est décoré sur le champ de bataille de La Moskova et nommé officier de la Légion d’honneur à Leipzig en 1813. Sous la Restauration, il rejoint les troupes des Pays-Bas et donne sa démission en 1819.

 

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chapelle Saint-Jacques de Beaulieu
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Le cimetière de Mons

Pierre François Blondel

Un haut monument néoclassique de facture traditionnelle abrite la sépulture de la famille Blondel-Guillochin. Posé sur un socle de trois niveaux, il est orné en son sommet d’une croix posée sur un globe et de feuilles d’acanthes. Des plaques de marbre comportent les épitaphes des défunts parmi lesquelles celle-ci : « D.O.M. Ici reposent les corps de Mr Pierre François Blondel, avocat général à la cour impériale de Douai (…) pieusement décédé à Hyon le 22 août 1854 à l’âge de 56 ans (…) ».

Narcisse Capiaumont

Une haute colonne enrobée dans un drap funéraire abrite la sépulture d’un soldat des campagnes de la République. Le monument est posé sur un socle de trois niveaux dont la base présente un fronton triangulaire sur lequel s’inscrit une médaille de la Légion d’honneur. L’épitaphe du défunt est gravée sur le socle à l’avant du monument : « Monument élevé à la mémoire de Monsieur Narcisse Albert Philippe Capiaumont, chevalier de l’ordre royal de la Légion d’honneur, décédé à Mons le 19 décembre 1847 à l’âge de 76 ans. Il fit les campagnes de 1792 et 1793, en qualité de capitaine, et fut blessé à la bataille de Jemappes. Une prière s’il vous plaît, pour le repos de son âme ».

Le monument des frères Duvivier

La tombe des frères Duvivier au cimetière de Mons © D. Timmermans La tombe des frères Duvivier au cimetière de Mons © D. Timmermans

Parmi les très belles sépultures présentes au cimetière de Mons se trouve l’imposant monument funéraire des frères Duvivier, très certainement une des plus belles tombes napoléoniennes hors de France. Réalisée par l’entrepreneur Émile Hoyaux, elle est l’œuvre de l’architecte Charles Damas Vincent (1820-1888). L’originalité de ce mausolée réside dans le fait qu’il est basé sur la notion de fratrie, thème moins fréquent dans l’architecture et la symbolique funéraires. Ignace-Louis Duvivier est capitaine adjudant-major aux chevau-légers polonais de la Garde impériale en 1807, chevalier de l’Empire en 1810 et major du 4e chasseurs à cheval en 1811 ; il sert entre autres en Russie et en Saxe. En 1814, il est nommé adjudant-commandant, chef d’état-major de la division Pajol. Lors de la campagne de 1815, il s’éloigne toutefois des armées napoléoniennes et commande le 8e hussards dans l’armée des Pays-Bas sous les ordres de Wellington. Son frère, Vincent Duvivier, est sous-lieutenant. Il sert au 3e dragons pendant la campagne d’Égypte avant d’être nommé capitaine en 1800. Il devient ensuite chef d’escadron au 21e dragons et participe aux célèbres batailles d’Austerlitz, Iéna et Eylau. Il est admis à la retraite en 1807.

Le monument comporte un grand nombre d’inscriptions parmi lesquelles les noms de nombreuses batailles auxquelles ont participé les frères Duvivier : Liège, Benthein, Arcole, Les pyramides, Aboukir, Saint-Jean d’Acre, Mont Thabor, Héliopolis, Marengo, Austerlitz, Iéna, Eylau, Somosierra, Wagram, Moscowa, Leipzig, Paris et Waterloo. De part et d’autre du monument se trouvent les épitaphes des défunts : « Vincent Marie Constantin Duvivier, lieutenant-général officier des ordre [de] Léopold et de la Légion d’honneur, chev[alier]de 4e classe [de l’]ord[re] mil[itaire] de Guillaume Ier, né à Mons le 12 décembre 1774, y décédé le 8 novembre 1851 » ; « Ignace Louis baron Duvivier, lieutenant-général grand-officier de l’ord[re] de Léopold, commandeur de l’ord[re] de la Légion d’honneur, chev[alier]de 3e classe [de l’] ord[re] mil[itaire] de Guillaume Ier, né à Mons le 13 mars 1777, y décédé le 5 mars 1853 ». L’iconographie du monument est elle aussi des plus riches. À gauche, aux côtés des épitaphes de Vincent et Ignace Duvivier, on trouve des attributs militaires avec des feuilles de chêne et de laurier et une évocation de la carrière des défunts : culasse de canon, boulet, écharpe d’officier, chapka (Ignace a servi dans un régiment polonais), casque et cuirasse d’officier de cuirassier, Légion d’honneur, carabine de cavalerie, sabre d’officier de dragons. On y voit également plusieurs hampes de drapeaux : un français avec aigle impériale, un belge avec le lion, un islamique au croissant pour évoquer la campagne d’Égypte et la hampe à fer de lance. À droite, sous les épitaphes de Charles et Auguste, avocat et officier municipal, figurent des symboles relatifs à la justice, à la politique, au développement économique et industriel : épis de blé, roue dentée, balance, toque de juge, tables de la Loi.

Enfin, le monument comporte à l’arrière d’autres inscriptions dédicatoires dont une à la mémoire de Philippe-Ghislain Duvivier, capitaine au 20e dragons. Celle-ci figure au dos du monument et évoque la mémoire de ce soldat mort en Égypte le 14 prairial an VII. Un quatrième frère, avocat, est lui aussi commémoré. Bien que n’ayant pas suivi la voie militaire comme ses frères cadets, Charles Duvivier poursuit sa carrière administrative au sein des institutions françaises, comme le précise son épitaphe : « Charles-Maximilien Hubert Duvivier, avocat, administrateur du dépa[rtem]ent de Jemmape [sic], officier municipal à Mons, agent du caissier de l’État, né à Mons le 8 mai 1767, y décédé le 5 octobre 1846 ».

Charles Antoine Joseph Fontaine de Fromentel

Le monument néoclassique de la famille Fontaine de Fromentel comporte un panneau gravé d’une épitaphe et est surmonté d’une pierre sculptée aux armes de la famille. Garde d’honneur de Napoléon, le défunt a notamment pris part aux batailles de Leipzig, Hanau, Montmirail et Château-Thierry. Son engagement militaire lui permet de recevoir le grade de lieutenant sur le champ de bataille, la croix de la Légion d’honneur et la médaille de Sainte-Hélène. Après la chute de l’Empire, il entre en politique. Il est conseiller communal de Mons de 1836 à 1867, échevin de 1840 à 1867 et officier d’état-civil. « Priez pour le repos de l’âme de Charles Antoine Joseph Fontaine de Fromentel, ancien échevin de la ville de Mons, chevalier des ordres de Léopold, Légion d’honneur, décoré de la médaille de Sainte-Hélène, né le 30 août 1793, décédé le 22 décembre 1875. R.I.P. ».

Michel Joseph Hennekinne

Michel Joseph Hennekinne occupe de hautes fonctions administratives sous le régime français tout en étant parallèlement agent municipal puis communal sous la République, l’Empire et le régime hollandais. Il repose sous un monument néoclassique orné de flambeaux, décoré de couronnes et surmonté d’une croix. Il porte l’épitaphe suivante : « À la mémoire de Michel Joseph Hennekinne, receveur général du département de Jemappes, né à Mons le 17 juillet 1757, décédé le 19 janvier 1829 ».

Jean-Antoine Malherbe

La sépulture de Jean-Antoine Malherbe au cimetière de Mons © D. Timmermans La sépulture de Jean-Antoine Malherbe au cimetière de Mons © D. Timmermans

Non loin du monument Duvivier se trouve une autre sépulture, celle de Jean-Antoine Malherbe, né à Cornesse, non loin de Verviers, en 1782. Lieutenant en 1809, il devient capitaine d’état-major en 1812. Au cours des campagnes napoléoniennes, il sert à Smolensk, à la Moscowa, à Malojaroslavetz, au passage de la Bérézina, au siège de Thorn et au blocus d’Hambourg. Il est nommé chef de bataillon le 30 mars 1814. Sa tombe a récemment été restaurée par l’association pour la conservation des monuments napoléoniens. Elle est constituée d’un gros bloc de granit surmonté d’une urne funéraire, décoré de sabliers ailés et gravé de l’inscription suivante : « Jean Antoine Malherbe, lieutenant général, né à Cornesse (Liège) le 27 septembre 1782, décédé à Mons le 21 décembre 1858 ».

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cimetière de Mons
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La tombe des frères Duvivier au cimetière de Mons © D. Timmermans
La sépulture de Jean-Antoine Malherbe au cimetière de Mons © D. Timmermans
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Le Musée de la Vie montoise

Le Musée Jean Lescarts ou Musée de la Vie montoise est installé dans l’infirmerie de l’ancien couvent des filles de Notre-Dame, transformé en musée de folklore en 1934 et situé aujourd’hui à côté du Musée des beaux-arts. Il s’agit d’une très belle bâtisse en brique et pierre bleue construite en 1636 dans le pur style de l’époque.

Parmi les collections du musée se trouvent plusieurs souvenirs de la période française. On y trouve des cachets de la période napoléonienne, le sabre du colonel Ignace-Louis Duvivier 9, ainsi qu’une plaque commémorative de l’inauguration des travaux du canal de Mons à Condé le 18 octobre 1807. La première pierre de la colonne départementale de Jemappes y est également conservée. Dans chaque préfecture, une colonne avait été élevée sur une place publique sous le Consulat. À Mons, le monument devait se trouver sur la Grand-Place mais ne fut jamais érigé… Seule une cérémonie de pose de la première pierre fut organisée le 14 juillet 1800. De cet événement est conservée une dalle en marbre blanc de 60 cm de longueur sur 50 cm de largeur, gravée de l’inscription suivante : « Le 25 messidor an 8 de la République française, anniversaire du 14 juillet 1789, J. B[aptis]te E[tien]ne Garnier, préfet du département de Jemmappes [sic] a posé cette 1re pierre de la colonne départementale élevé [sic] en l’honneur des braves du département morts pour la défense de la République ».

Les pièces les plus significatives de cette période proviennent de France et ont été offertes à la ville de Mons. Il s’agit de pierres de la prison de la Bastille, détruite dès les premières heures de la Révolution française à Paris. À l’époque, la remise d’une maquette de la prison ou de simples pierres aux municipalités et clubs révolutionnaires était fréquente. Sous la République, elles étaient considérées comme de véritables objets de culte mais perdent ce statut sous l’Empire, lorsqu’elles sont souvent remisées dans les caves et greniers des hôtels de ville. Avec la Restauration, beaucoup sont détruites ou tout simplement oubliées. La pierre conservée à Mons a été offerte à la société des amis de la liberté et de l’égalité à la suite de la bataille de Jemappes. Cette pierre, entourée d’un cadre en bois peint des couleurs françaises, est ornée d’un bas-relief représentant un bonnet phrygien posé sur un piédestal sur lequel est inscrit « vivre libre ou mourir ». Ce bas-relief est entouré d’une longue inscription : « Aux amis de la liberté de Mons. Cette pierre tirée des cachots de la Bastille détruite par le patriote et républicain Palloy r’appellera [sic] à tous ceux qui veulent être libres que les Français ont détruit les monuments du despotisme, terrassé les despotes et qu’ils préfèrent la mort à l’esclavage. Exemple à suivre par tous les peuples amis de la liberté. Donné aux citoyens de Mons lors de la fameuse bataille gagnée par l’armée française sur les despots [sic] le 6 novembre 1792, l’an premier de la République française ». La pierre avait à l’origine été placée dans la salle Saint-Georges avant d’être transférée au musée.

Le musée possède un second exemplaire du même genre. Plus petite que la précédente, elle porte simplement les inscriptions « cette pierre vient des cachots de la Bastille » et « donné le 14 juillet 1790 par Palloy patri[o]te ». La ville de Mons fut probablement gratifiée de cet honneur au cours de la première occupation française dans nos régions. Depuis 1790, chaque préfecture reçut en effet une pierre de la prison et, en 1793, Mons était la seule ville de Wallonie à accueillir le siège d’une préfecture.

 

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Musée de la Vie montoise
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L’église Sainte-Élisabeth à Mons

Située à l’emplacement d’un hôtel particulier légué par une veuve pieuse pour y édifier une chapelle dédiée à sainte Élisabeth, l’église a été construite en style gothique brabançon entre 1516 et 1588. Plusieurs fois remaniée et réparée ensuite, elle disparaît dans un incendie en 1714. L’édifice actuel a été érigé sur les plans de l’architecte C. J. de Bettignies de 1714 à 1730 en pierre et brique. L’église est caractérisée par sa haute et élégante tour en façade surmontée d’un campanile à lanterne et lanternon superposés. L’édifice comporte une triple nef de sept travées bordées de chapelles, un chœur de trois travées et un chevet à trois pans.

Le 24 novembre 1794, trois commissaires de l’administration municipale de Mons choisissent l’église Sainte-Élisabeth, située à l’entrée de la rue de Nimy, non loin de l’hôtel de ville et de l’hôtel de la préfecture, pour y installer un temple de la Loi. Dès le lendemain, des travaux sont entrepris : les signes de la religion sont ôtés du frontispice, les autels enlevés, les confessionnaux transformés en guérites à l’entrée de l’église pour y installer des sentinelles. Les articles de la Déclaration des droits de l’homme sont inscrits en grands caractères sur les piliers de la nef et le drapeau tricolore est suspendu à la voûte. Dans le chœur sont inscrites les tables de l’acte constitutionnel de la République française. L’inauguration du temple a lieu le 21 janvier 1795, jour anniversaire de la mort du roi de France. Les Montois ne voyaient pas ces bouleversements d’un bon œil et, des années durant, les paroissiens de Sainte-Élisabeth militent pour le rétablissement du culte catholique dans leur église. Le 5 janvier 1797, l’administration centrale du département de Jemappes autorise, par intermittence, la pratique du culte décadaire et celle du culte catholique dans l’église. Le 13 avril suivant, le temple est définitivement transféré dans la chapelle Saint-Georges, contiguë à la maison communale. Les paroissiens rebénissent Sainte-Élisabeth et procèdent immédiatement à son nettoyage : toute trace d’un « culte républicain » disparaît pour de bon.

 

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église Sainte-Élisabeth à Mons
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L’abbaye Saint-Denis-en-Brocqueroie

Implantée à quelques kilomètres de Mons, l’abbaye Saint-Denis-en-Brocqueroie a été fondée en 1081 par des moines bénédictins venus de l’abbaye de Saint-Denis sous l’impulsion de la comtesse Richilde de Hainaut. Les moines y aménagent un chapelet d’étangs, un moulin et un enclos monastique au bord de l’Obrecheuil, petit affluent de la Haine. L’abbaye entretient des relations privilégiées avec les chanoinesses de Sainte-Waudru tout au long de l’Ancien Régime avant de connaître une destinée nouvelle après la Révolution. Forcés d’abandonner leurs installations, les moines quittent un ensemble architectural d’une grande harmonie. Le site abbatial est toutefois épargné par la Révolution : ses nombreuses qualités (cours d’eau puissant et bâtiments vastes et solides) attirent l’attention des industriels. Le 3 mars 1798, l’abbaye est vendue comme bien national à Constant Duval de Beaulieu, maire de Mons de 1800 à 1815 et homme d’affaires davantage préoccupé par le développement technique et industriel que par la religion. Le bien ne reste que peu de temps entre ses mains ; l’abbaye est revendue le 23 janvier 1804 à Désiré-François Tiberghien, déjà propriétaire de l’abbaye d’Heylissem 2, qui réaffecte les bâtiments en filature de coton.

L’entreprise prospère rapidement. En 1808, on compte déjà 424 ouvriers fileurs, dont la plupart sont des femmes. Dans les dernières années de l’Empire, les effectifs passent à plus de 2 500 ouvriers. Certains considèrent même l’industrie de coton d’Obourg-Saint-Denis comme la plus importante filature de tout l’Empire à cette époque. C’est probablement la chute du régime et la défaite finale de Napoléon en 1815 qui occasionnent les premiers soucis à l’entreprise qui se maintient toutefois et procure du travail à quelques centaines de personnes jusqu’en 1957 lorsque les activités sont définitivement transférées sur un autre site. Un incendie provoque en 1959 la disparition de tous les aménagements industriels réalisés dans l’aile des dortoirs et des réfectoires. Les vestiges de l’activité sont toutefois encore assez importants pour considérer l’ancienne abbaye comme un site d’archéologie industrielle. Nous y trouvons une haute cheminée, les vestiges d’une machine hydraulique et le château de la famille Tiberghien. Depuis 1978, le site abrite un habitat groupé composé d’une vingtaine d’unités familiales réparties dans les anciens bâtiments abbatiaux et industriels.

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abbaye Saint-Denis-en-Brocqueroie
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L’ancienne abbaye du Val des Écoliers de Mons

Imposant monastère augustinien établi à Mons en 1252 et érigé en abbaye en 1617, l’abbaye du Val des Écoliers est supprimée en 1796, comme de nombreux autres établissements religieux. Les bâtiments périssent ensuite lentement avant de menacer ruine. En 1876, la ville de Mons en décrète la démolition dans un souci d’urbanisme. Aujourd’hui, seule une tour subsiste et rappelle l’existence d’un couvent à cet endroit. Entourée de verdure, cette tour de style classique de trois niveaux a été érigée en grès de Bray, pierre d’Écaussinnes et brique. Restaurée en 1892, elle comporte à l’ouest un portail classique surmonté d’une niche à ailerons et fronton triangulaire sous un cartouche aux armes de l’abbé M. J. d’Honner, commanditaire de la construction de l’édifice en 1739.

Sous le régime français, l’abbaye est réaffectée à de nombreuses reprises. Les Français la transforment en arsenal, salle de réunion et magasin. Les lieux sont ensuite partiellement investis par l’Anglais Mather et le Français Foissey pour y installer une usine de filage. Parallèlement, en 1805, la municipalité de Mons y installe un hôpital civil qui fonctionne jusqu’à l’abandon du site en 1876.

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ancienne abbaye du Val des Écoliers de Mons
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