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Béatrice Dooms et Jean-Pierre Mathot : quand la pierre rencontre la peinture

Concilier la peinture et la sculpture en une même oeuvre, voilà qui n'est pas courant. Et qui l'est encore moins lorsque l'on sait que l'oeuvre est née de la collaboration entre deux artistes qui, jusqu'alors, n'avaient jamais travaillé ensemble. C'est pourtant ce à quoi la peintre namuroise Béatrice Dooms a immédiatement pensé lorsqu'elle a été approchée par la commission des Arts de Wallonie pour concevoir l'aménagement du hall (A) du premier immeuble de la rue du Tan, à Namur. L'artiste a alors invité le sculpteur Jean-Marie Mathot à réfléchir avec elle sur le projet d'intégration artistique.

Ensemble, ils ont imaginé d'occuper un pan de mur d'un triptyque peint bordé d'un cadre en petit granit dont la forme recoupe partiellement la toile. Ou plus exactement, il faudrait écrire que les ondulations de la pierre épousent les mouvements des personnages peints, sur lesquels elles recentrent l'attention. Figurative, la toile l'est assurément. Ce sont bien des êtres humains que le visiteur surprend au moment où les « portes » sculptées semblent se refermer sur eux. Mais il ne s'agit pas d'une figuration évidente, car la toiles portent des traces ostensibles de coups de peinture qui n'ont aucune fonction référentielle : Les formes humaines perceptibles se dissolvent dans un halo brumeux qui élimine les détails au détriment de la physionomie générale. La juxtaposition minutieuses de strates de couleurs, presque translucides, permet à Béatrice Dooms de plonger ses figures dans une atmosphère évanescente. Elle privilégie encore l'expression de points forts comme le visage, les yeux et les mains, par des rehauts lumineux. Une manière habile de dire beaucoup avec discrétion.

Deux autres sculptures de Jean-Marie Mathot complètent l'ensemble. L'une près des ascenseurs, destinée à recevoir le premier regard du visiteur ; l'autre devant le comptoir, composée d'un motif circulaire traversé par un triangle. Leurs surfaces ne sont pas uniformes, elles sont traversées de lignes incisées et griffées, comme lézardée d'un flux vital, d'une impulsion nerveuse qui tempère la froideur de la géométrie.

Le site : le complexe administratif de la rue du Tan à Namur – Services du Parlement wallon

Poursuivant son implantation namuroise, la Région a assuré l'affectation de ses services dans les nouveaux bâtiments prévus à cet effet. Aujourd'hui occupé par les services du Parlement wallon, l'immeuble de la rue du Tan est doté de deux entrées distinctes qui donnent sur deux halls symétriques.

C'est durant le mois de décembre 1993, que la commission des Arts de Wallonie a consulté deux artistes pour remettre des projets d'intégration artistique : la peintre Béatrice Dooms (hall A) et le céramiste Bernard Thiran (hall B). Ceux-ci ont choisi de s'associer à deux autres artistes, respectivement Jean-Marie Mathot (sculpteur) et Filip Roland (archiscénographe).

Adresse : rue du Tan et rue Jean-Baptiste Brabant 5000 Namur

Conditions d'accès : halls accessibles aux heures de bureau

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Anne Mortiaux : retour aux sources

Le hall d'entrée du troisième bâtiment du complexe administratif du SPW, à Jambes, est probablement le plus "ingrat" pour les artistes. Parce qu'il offre une surface de sol très étriquée, découpée par des parois verticales aux longueurs irrégulières, et qu'il est traversé en son milieu par deux colonnes massives. Pourtant, Anne Mortiaux y a trouvé une solution remarquable pour y intégrer une oeuvre d'art, conforme à sa démarche plastique : elle a associé le tracé irrégulier du plan aux relevés précis des méandres de la Meuse et de ses vingt-quatre affluents et confluents.

Sa première intervention a alors été d'inscrire le parcours de ces diverses rivières sur la pierre bleue du hall. Rompant la monotonie du plan, ce tracé qui commence à l'extérieur du bâtiment semble ainsi animer le sol d'un frissonnement intérieur, presque névralgique. Anne Mortiaux a ensuite disposé contre les parois vingt-quatre parallélépipèdes de verre contenant l'eau de chacune des rivières, puisée chaque fois à leur source ! Pour ce faire, elle a patiemment remonté le cours des rivières, jusqu'à leur point de jaillissement les plus reculés. Des photographies, apposées en frise au fond du hall, commentent ces "expéditions" menées jusqu'aux sources de ces rivières.

Esthétiquement très harmonieuse, l'intégration d'Anne Mortiaux s'enrichit encore d'une épaisseur conceptuelle. Le patient retour aux sources qui a guidé sa recherche est plus qu'une démarche, c'est une manière de voir le monde, une philosophie de vie, serait-on tenté d'écrire. Une manière de remonter à l'origine des choses, y compris à l'origine de soi même. L'eau, source de toute vie, devient prétexte à un voyage introspectif extrêmement personnel. L'oeuvre suggère une manière de regarder au fond des choses, de traverser les cloisons,  de surmonter obstacles et embûches qui se dressent, avec l'irrésistible détermination de l'eau qui coule vers la mer.

Le site : le centre administratif du Service public de Wallonie à Jambes

L'évolution constitutionnelle de la Belgique accordant de plus en plus de compétences aux pouvoirs fédérés, la jeune Région wallonne a, dès le début des années 1990, dû trouver l'espace nécessaire à l'installation de ses nouveaux services administratifs. Lors des premières constructions des futurs bâtiments régionaux, c'est le décret pris par la Communauté française (pourcents applicables à l'intégration d'oeuvre d'art) qui fut d'application (immeubles Tilot et Bovesse II).

Rapidement toutefois, la Région, pressée de réussir son implantation dans sa nouvelle capitale, a mis en place sa propre commission des Arts. Avant même d'être officiellement créée, celle-ci a dû plancher sur l'organisation de quatre concours, destiné à l'aménagement du nouveau complexe architectural que la Région était en train d'ériger, sur la nouvelle place de la Wallonie, à Jambes.

Ces concours portaient sur l'aménagement du patio principal et des halls d'accueil des trois bâtiments. Les lauréats désignés ont été Françoise et Georges Pirson (Patio), Costa Lefkochir (Hall du bâtiment I), Francis Dusépulchre (hall du bâtiment II), et Anne Mortiaux (hall du bâtiment III)

Adresse : place de la Wallonie, 1 5100 Namur (Jambes)

Conditions d'accès : halls et patio accessibles aux heures de bureau

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Francis Dusépulchre : les monochromes polychromes

Dans le hall du bâtiment n° 2, quand Costa Lefkochir joue des infimes variations de teintes et des nuances raffinées qu'offre sa palette, Francis Dusépulchre choisit une autre voie. L'une n'est pas meilleure que l'autre, que du contraire ! Chaque artiste cherche la manière la plus adéquate de s'exprimer et les formes plastiques se distinguent les unes des autres. Amené à traiter un important pan de mur saccadé de décrochages et perturbé par deux colonnes imposantes, Dusépulchre décide d'amplifier la présence plastique de ce mur par un arc géant, jeté de part et d'autre des deux colonnes. Ce "pont" visuel se compose de panneaux de métal, teints d'un rouge incandescent et d'un bleu profond. La première teinte répond à une fonction de "signal", la seconde à une fonction de "dialogue".

Bien que rigoureusement monochromes, ces panneaux éclatants réagissent différemment à la lumière. Les éclats lumineux approfondissent ou éclatent les couleurs, selon une modulation qui varie en fonction de la place que l'on occupe dans le hall. Le spectateur a alors l'impression que les teintes se modifient en fonction de ses déplacements. C'est particulièrement le cas du bleu que l'artiste a choisi pour ses qualités de modulation à la lumière.

Ce phénomène est accentué par la caractéristique essentielle de la démarche artistique de Francis Dusépulchre : l'animation sculpturale des surfaces. Les panneaux qui forment l'arc ne sont pas simplement apposés à même le mur. Au contraire, ils s'en démarquent et cherchent à prendre leur distance avec sa planéité verticale. Les plaques sont accrochées dans des plans différents, légèrement décalées par rapport aux autres et vis-à-vis du mur. De la sorte, elles absorbent et réfléchissent toujours différemment les diverses impulsions lumineuses. L'évidence simple du monochrome cède ainsi à un jeu subtil de nuances, à un théâtre d'ombres floues dont l'obscurité et la lumière sont les principaux protagonistes.

Le site : centre administratif du Service public de Wallonie à Jambes

L'évolution constitutionnelle de la Belgique accordant de plus en plus de compétences aux pouvoirs fédérés, la jeune Région wallonne a, dès le début des années 1990, dû trouver l'espace nécessaire à l'installation de ses nouveaux services administratifs. Lors des premières constructions des futurs bâtiments régionaux, c'est le décret pris par la Communauté française (pourcents applicables à l'intégration d'oeuvre d'art) qui fut d'application (immeubles Tilot et Bovesse II).

Rapidement toutefois, la Région, pressée de réussir son implantation dans sa nouvelle capitale, a mis en place sa propre commission des Arts. Avant même d'être officiellement créée, celle-ci a dû plancher sur l'organisation de quatre concours, destiné à l'aménagement du nouveau complexe architectural que la Région était en train d'ériger, sur la nouvelle place de la Wallonie, à Jambes.

Ces concours portaient sur l'aménagement du patio principal et des halls d'accueil des trois bâtiments. Les lauréats désignés ont été Françoise et Georges Pirson (Patio), Costa Lefkochir (Hall du bâtiment I), Francis Dusépulchre (hall du bâtiment II), et Anne Mortiaux (hall du bâtiment III)

Adresse : place de la Wallonie, 1 5100 Namur (Jambes)

Conditions d'accès : halls et patio accessibles aux heures de bureau

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Costa Lefkochir : la mémoire révélée

Pour animer le premier hall d'accueil du bâtiment, l'artiste Costa Lefkochir a donné la pleine mesure de ses qualités de peintre, sur deux grandes peintures murales couvrant la totalité des murs (3 x 12 m chacune). Au coeur d'un jaune solaire, se répand une forme noire, freinée dans son explosion par le poids de sa propre matière. Epaisse, elle se développe et libère des émanations sombres qui se mélangent au jaune dominant pour produire une gamme de teintes, allant des brunes terriennes à des oranges lumineuses. La grande peinture murale permet au peintre d'instaurer un dialogue dynamique avec l'espace pictural. Son geste doit être juste : il faut masquer les surfaces qui doivent s'ouvrir, laisser saillantes les autres, amplifier les nuances. Plus que jamais, la peinture exige l'engagement du peintre dans un corps à corps intense. Le mur en porte les traces, mais celles-ci ne sont pas les cicatrices douloureuses qu'il faudrait cacher. Elles sont justes et mesurées. L'épanchement lyrique reste précis ; il ne cède ni au hasard, ni à l'aléatoire.

Au coeur même de la forme, se révèlent en filigrane des fragments de papier journal. C'est là, en son noyau vital, que la forme noire conserve la mémoire du temps qui s'écoule. Des extraits où sont compilés les catastrophes humaines, les événements planétaires, les drames et déceptions qui peuplent le quotidien, et parfois les instants de bref bonheur qui éclairent la vie et la rendent possible. La peinture de Lefkochir se veut un appel à la conscience, à la compréhension de l'histoire comme moyen de progrès pour l'humanité. "Qui ne connaît pas le passé est condamné à le revivre" avait écrit le philosophe américain d'origine espagnole, George Santayana (1863-1952). Cette phrase résume parfaitement la démarche de l'artiste. Cette réalisation monumentale clôt d'ailleurs un cycle que l'artiste avait consacré au Mahatma Ghandi.

Le site : le centre administratif du Service public de Wallonie de la place de la Wallonie à Jambes

L'évolution constitutionnelle de la Belgique accordant de plus en plus de compétences aux pouvoirs fédérés, la jeune Région wallonne a, dès le début des années 1990, dû trouver l'espace nécessaire à l'installation de ses nouveaux services administratifs. Lors des premières constructions des futurs bâtiments régionaux, c'est le décret pris par la Communauté française (pourcents applicables à l'intégration d'oeuvre d'art) qui fut d'application (immeubles Tilot et Bovesse II).

Rapidement toutefois, la Région, pressée de réussir son implantation dans sa nouvelle capitale, a mis en place sa propre commission des Arts. Avant même d'être officiellement créée, celle-ci a dû plancher sur l'organisation de quatre concours, destiné à l'aménagement du nouveau complexe architectural que la Région était en train d'ériger, sur la nouvelle place de la Wallonie, à Jambes.

Ces concours portaient sur l'aménagement du patio principal et des halls d'accueil des trois bâtiments. Les lauréats désignés ont été Françoise et Georges Pirson (Patio), Costa Lefkochir (Hall du bâtiment I), Francis Dusépulchre (hall du bâtiment II), et Anne Mortiaux (hall du bâtiment III)

Adresse : place de la Wallonie, 1 5100 Namur (Jambes)

Conditions d'accès : halls et patio accessibles aux heures de bureau

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François et Georges Pirson : ondulations telluriques

Le premier concours organisé, en 1993, par la commission des Arts fraîchement installée n'était pas un cadeau. Il était en effet demandé à des artistes, architectes ou paysagistes de concevoir l'aménagement du patio ouvert de l'immeuble des services centraux du Service public de Wallonie à Jambes ; soit un quadrilatère de vingt mètres de côté, entouré de hautes façades à l'apparence de jeux de construction : signes architecturaux divers, alternance de couleurs, oppositions légères de courbes et droites etc. L'ensemble architectural se lit comme une déclinaison épurée et contemporaine du vocabulaire de l'architecture classique.

Conscients que, dans un espace fermé comme celui-ci, il est inutile de rivaliser avec les façades, les deux lauréats, Françoise et Georges Pirson, respectivement sculpteur et architecte, ont préféré mettre l'accent sur les qualités essentielles du sol. Leur projet repose sur l'idée que le sol jaillisse naturellement, comme une excroissance régulière provoquée par des mouvements telluriques. La partie centrale du patio, couverte de dalle de grès ocre (psammite du Condroz), paraît gondoler sous l'effet d'une irrépressible force intérieure. Cette douce courbure s'oppose au mouvement vertical qu'impose l'architecture et concrétise un principe de travail auquel Georges Pirson tient beaucoup : "L'architecture adhère au corps de la terre qu'elle marque et épaissit de sa propre matière."

Des éléments verticaux en fer jaillissent du sol auquel les rattachent des tendeurs. Ce mouvement d'élévation évoque la présence de l'Homme (homo sapiens), dont l'une des étapes majeures du développement morphologique fut le passage à la station debout. A même le sol également, cinq sphères en fer oxydé, disposées selon une courbe exponentielle, suggèrent un long mouvement circulaire. Leur présence autorise des lectures plurielles. Elles peuvent évoquer la course des planètes autour du soleil, suggérer des masses de fer pur crachées par la terre nourricière, la représentation des électrons etc. Enfin, cinq blocs quadrangulaires recouverts de fines plaques de pierre composent un nouvel alignement régulier dont l'interrelation avec les autres mouvements contribue à amplifier la perception construite que l'on peut avoir de l'espace.

Le site : le centre administratif du Service public de Wallonie de la plance de la Wallonie à Jambes

L'évolution constitutionnelle de la Belgique accordant de plus en plus de compétences aux pouvoirs fédérés, la jeune Région wallonne a, dès le début des années 1990, dû trouver l'espace nécessaire à l'installation de ses nouveaux services administratifs. Lors des premières constructions des futurs bâtiments régionaux, c'est le décret pris par la Communauté française (pourcents applicables à l'intégration d'oeuvre d'art) qui fut d'application (immeubles Tilot et Bovesse II).

Rapidement toutefois, la Région, pressée de réussir son implantation dans sa nouvelle capitale, a mis en place sa propre commission des Arts. Avant même d'être officiellement créée, celle-ci a dû plancher sur l'organisation de quatre concours, destiné à l'aménagement du nouveau complexe architectural que la Région était en train d'ériger, sur la nouvelle place de la Wallonie, à Jambes.

Ces concours portaient sur l'aménagement du patio principal et des halls d'accueil des trois bâtiments. Les lauréats désignés ont été Françoise et Georges Pirson (Patio), Costa Lefkochir (Hall du bâtiment I), Francis Dusépulchre (hall du bâtiment II), et Anne Mortiaux (hall du bâtiment III)

Adresse : place de la Wallonie, 1 5100 Namur (Jambes)

Conditions d'accès : halls et patio accessibles aux heures de bureau

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Jean-Claude Heupgen : le regard dispersé

L'occupation du hall de actualiser., à Namur, a requis toute l'attention du sculpteur Jean-Claude Heupgen. Convaincu que l'homme est incapable d'appréhender l'espace sans le délimiter (« comme nous sommes incapables d'appréhender l'infini », dit-il), il a choisi de moduler cet espace très étroit en favorisant la dispersion du regard. Comment ? Par un tracé géométrique au sol qui concentre l'attention du visiteur, dès qu'il franchit le sas d'entrée, et dirige sa vision sur le centre du hall. Le revêtement en pierre noire de Denée, près de Maredsous, est adouci par les traits d'un dessin géométrique effectué à la fraise. Deux lignes de carrés, séparés en leur milieu par une ligne fraisée conduisent à un pavement uni, cette fois. Cette rythmique régulière a pour fonction d'attirer le regard et de dynamiser la déclinaison trop terne du sol jusqu'aux pieds des trois sculptures en bois taillés, qui s'élèvent entre deux colonnes.

Les trois oeuvres de bois (2,5 x 0,3 x 0,3 m) s'élèvent selon une disposition  triangulaire de manière à ce que les faces tournées vers l'intérieur forment un triangle équilatéral resserré. Leurs surfaces sont sculptées de motifs réguliers en saillie de plusieurs centimètres, selon un dessin géométrique qui tient du labyrinthe. En se déplaçant dans le hall, le passant perçoit différemment les sculptures qui modulent la lumière naturelle qui se répand dans l'espace par les baies vitrées. Son regard rebondit sur les traits sculptés et s'échappe sans cesse vers d'autres formes qui le renvoient encore. Accoutumé à suivre les lignes en creux qui le balade de gauche à droite et de haut en bas, l'oeil ne cesse de circuler le long de la sculpture.  La représentation que se fait le spectateur de l'espace est modifiée par les circonvolutions incessantes qu'a suivi son regard.

Le site : hall d'entrée de l'immeuble Tilot à Jambes (Namur)

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Rudy Pijpers et Dominique Minguet : Terril

L'espace du hall d'entrée de l'immeuble Bovesse II, à Jambes est très aéré bien qu'il doive concéder un important sas d'entrée quadrangulaire. Dans son projet, l'artiste a tenu à respecter cette ouverture spatiale, sans pour autant opter pour une intervention discrète, quasi minimaliste. Son choix s'est ainsi porté sur deux « gestes » complémentaires.

Au mur, une œuvre sous verre représente un terril de charbon percé d'une ligne blanche. Le thème est fort adéquatement exprimé par une technique mixte, que domine le fusain, matière à dessiner extraite du charbon. De sombres traits campent cette forme triangulaire à la symbolique plurielle, tout en l'inscrivant dans un arrière-plan très ombrageux. Une sorte de « triangle noir sur fond noir ». La brutalité du tracé, presque instinctif, évoque le dur combat des hommes pour arracher l'or noir aux entrailles de la terre, mais sans excès de pathétisme et de surcharge signifiante. L'expression est extrêmement condensée et la vision se veut plus abstraite qu'anecdotique. Le thème renvoie en outre à l'affectation administrative du bâtiment : l'Aménagement du territoire.

Au sol, une mosaïque blanche incrustée dans un revêtement en pierre bleue découpe les courbes de relief du terril. A la représentation plus émotionnelle que propose l'oeuvre accrochée, au mur répond la visualisation rationnelle de la même réalité, incrusté dans le sol cette fois. Ces deux procédés de représentation correspondent à la position du spectateur. A hauteur de son regard, se présente la toile où le terril apparaît de profil, tel que les habitants des régions charbonnières pouvaient les voir jadis (Ils sont aujourd'hui rasés ou couverts de verdure). Au contraire, lorsque le spectateur qui entre dans le hall regarde au sol, il se place dans une position aérienne, telle que peut l'avoir un aviateur, par exemple. C'est la vision de la cartographie qui comprime en deux dimensions les reliefs. C'est donc fort adéquatement que l'artiste a choisi ici une représentation cartographique. L'oeuvre utilise ainsi deux modes de représentation de la réalité, en condensant les suggestions rationnelles et émotionnelles qui s'y rattachent.

Le site : l’immeuble Bovesse II à Jambes

Service public de Wallonie -  Actualise SPW …

Adresse : rue des Brigades d’Irlande, 1  5100 Namur (Jambes)

Conditions d'accès : hall accessible aux heures de bureau

 

 

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L'église Saint-Sébastien

L’église Saint-Sébastien, proche du château, est un petit édifice gothique en calcaire, fortement remanié au XIXe siècle. Elle se compose d’un plan très simple comprenant un chœur à trois pans précédé d’une travée droite, d’une nef flanquée de deux chapelles et d’une tour latérale. L’église et le cimetière ont conservé de nombreux monuments funéraires des XVIe et XVIIe siècles.

Parmi ceux-ci se trouve la dalle de Godefroid d’Ève et d’Hélène de Salmier, datée de 1552, encastrée dans le mur de clôture de l’ancien cimetière et mentionnant elle aussi l’ancien comté de Namur. De cette dalle à effigies, il ne reste pourtant que trois fragments. Sur la bordure de l’un d’eux se trouve une inscription en minuscules gothiques: « Godefroid d’Eve, chevalier de Loyers, en son temps bailli de Bouvignes, lieutenant sous Monsieur le marquis de Berghes, capitaine général du duché de Luxembourg et comté de Chiny et depuis lieutenant sous monsieur le sénéchal du Hainaut, gouverneur et souverain bailli du pays et comté de Namur (…) ».

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L'église Saint-Sébastien
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L'église Saint-Martin

En 1284, le comte de Flandre et de Namur Guy de Dampierre donne en héritage à Warnier de Dave les droits seigneuriaux et de justice qu’il y possédait. Les seigneurs de Dave jouent en effet depuis les origines un rôle important dans le comté de Namur : ils possèdent de nombreux autres fiefs et une résidence seigneuriale en bord de Meuse.

Le mausolée de Jean de Boullant dans l’église Saint-Martin de Dave. Photo de 1970 © KIK-IRPA, Bruxelles

Le mausolée de Jean de Boullant dans l’église Saint-Martin de Dave

L’église Saint-Martin de Dave, située en bordure de Meuse, est une petite bâtisse d’origine romane, en grande partie reconstruite au cours des siècles suivants. Du XIe siècle subsistent l’amorce de la nef centrale et le gros-œuvre de la tour massive de plan carré surmonté d’un étage ardoisé octogonal qui fait corps avec une haute flèche bâtie au XVIe siècle. Le vaisseau composé de trois nefs date quant à lui de la première moitié du XVIIe siècle. L’intérieur abrite un mobilier et des œuvres d’art datées principalement des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles parmi lesquels on retrouve un maître-autel Louis XV et des autels baroques. Le collatéral sud abrite toujours plusieurs monuments funéraires.

Dans le coin sud-est de l’église se trouve le mausolée de Jean de Boullant et Catherine de Fexhe, portant une référence à Charles Quint. Cette tombe monumentale de 1535 est composée d’une dalle, d’un coffre et d’une plinthe. Les gisants, taillés dans le calcaire noir, sont représentés en prière. L’homme porte son armure et son épée, son épouse est couverte d’un long voile de veuve. Le coffre du mausolée, taillé quant à lui dans du calcaire de Meuse, ne possède que trois faces car il était à l’origine accolé à une paroi. La dalle est couverte d’une longue inscription gravée en lettres gothiques : « Messire Jehan de Boullant, seigneur de Roly et de Dave, conseiller et chambellan de notre sire très redouté et dame Monseigneur le duc et duchesse d’Autriche et de Bourgogne (…) ».

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L'église Saint-Martin
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Le mausolée de Jean de Boullant dans l’église Saint-Martin de Dave. Photo de 1970 © KIK-IRPA, Bruxelles
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Le pont de Jambes

La citadelle de Namur et le pont de Jambes. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

La citadelle de Namur et le pont de Jambes

Ouvrage cité depuis le XIIe siècle, le pont de Jambes faisait alors office de frontière entre le comté de Namur et la principauté de Liège, présente sur la rive opposée de la Meuse. La première mention du pont figure dans le registre des cens et rentes du comté de Namur de 1289. On y décrit un pont de pierre et de bois présentant en son milieu une tour avec une grosse porte et herse en fer, la tour de Beauregard, marquant la limite officielle entre les deux pays. Au début du XIVe siècle, on retrouve dans les comptes de la ville de Namur une description plus précise du pont. Il se composait, de la rive droite à la rive gauche, de huit piles en pierre pour se terminer par deux arches avec tablier de bois recouvert de pavement. La tour Beauregard s’élevait sur la septième pile et était protégée par un pont-levis défensif s’abaissant sur la huitième. Cette tour a été remplacée en 1760 par une clôture formée de deux pilastres en pierre disparus en 1828. Si le « poste frontière » n’existe plus depuis bien longtemps, le pont de Jambes est toujours présent pour témoigner de son passé de frontière d’État. Construit en calcaire et fortement réparé au XVIe siècle, il est adapté aux conditions de circulation et de navigation modernes en 1964 ; une grande arche centrale en remplace deux plus petites et porte le nombre d’arches à sept au lieu de huit. De part et d’autre de l’arche marinière se trouvent trois arches en faible tiers-point bien appareillées. Le pont fut également doublé en largeur en aval et son parement ancien fut remplacé.

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La citadelle de Namur et le pont de Jambes. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
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