Construit par le receveur de l’État ecclésiastique, le Sieur de Keyser, cet hôtel de maître en briques et pierre bleue date du début du XVIIIe siècle. La façade à rue présente 

un mélange d’éléments traditionnels et classiques : les baies du rez-de-chaussée étaient jadis à croisée, tandis que celles à linteau droit de l’étage sont réunies par des cordons saillants à mi-hauteur des piédroits.

À gauche, la récente porte de garage donne accès à une cour homogène bordée de quatre ailes traditionnelles chaulées. En ce qui concerne les fenêtres, il faut signaler qu’elles étaient jadis à croisée aux deux niveaux inférieurs et à meneau au dernier étage. Quant aux portes à traverse, elles étaient autrefois munies d’une baie d’imposte géminée. Sous les toitures d’ardoises se trouve une frise redentée.

Dans l’aile droite, les remises à voitures sont rythmées par trois arcades en plein cintre posant sur des colonnes toscanes monolithes.

Les nos 171 et 173 constituent l’exemple d’une modeste maison traditionnelle en briques et pierre bleue de la première moitié du XVIIe siècle. Celle-ci se compose, au rez-de-chaussée, d’une grande porte-cochère échancrée (n°171) du XVIIIe siècle et d’une petite porte (n° 173) aménagée en matériaux de remploi de la fin du même siècle. À l’étage, une seule fenêtre occupe presque toute la largeur de la façade, qu’elle marque d’un seuil saillant et d’un bandeau plat. Une corniche à corbeaux supporte la toiture. Cette maison a connu une restauration dans les années 1970.

L’ancien hôtel Baré, du nom de son commanditaire, un certain Martin Baré, dessinait jadis un L, une disposition encore visible malgré l’adjonction au XIXe-XXe siècle de bâtiments refermant la cour intérieure. 

La façade principale, relativement simple avec ses deux niveaux en briques et pierre bleue, a été entièrement refaite en style classique en 1770, date inscrite sur la clé réinsérée dans le portail en plein cintre. 

Réparties en six travées, les fenêtres sont caractérisées par des montants à queues de pierre et des linteaux bombés. 

Une corniche, également de pierre, supporte la toiture, percée de lucarnes à croupes. Côté cour, la façade arrière et l’aile gauche présentent un état qui remonte aux années 1740-1750. Toutes deux badigeonnées, elles disposent de fenêtres à linteau droit. 

L’immeuble a connu une restauration au tournant des années 1970-1980.

Appelée « maison Rops », cette construction traditionnelle est datée de 1621 par un cartouche. Le rez-de-chaussée entièrement appareillé en calcaire est percé de deux fenêtres jointives et d’une porte en plein cintre caractérisée par des moulures d’inspiration Renaissance, également présentes au niveau des linteaux des baies. 

L’étage, en briques, est ouvert sur toute sa largeur par trois larges fenêtres. Au niveau des combles, la corniche de pierre que supportent des corbeaux est interrompue par une lucarne monte-charge aujourd’hui disparue.

La façade arrière de style gothique date quant à elle de la première moitié du XVIe siècle. Au-dessus du soubassement biseauté, les fenêtres présentent un linteau en accolade. Ces baies s’ajoutent à une porte en anse de panier jadis surmontée d’une petite baie ainsi qu’à une porte de cave percée au XVIIIe siècle. 

L’ensemble a bénéficié d’une restauration à la fin des années 1970.

Le n° 135 est une construction traditionnelle où la pierre bleue et les décors qu’elle autorise prennent le pas sur la brique. Cet usage particulier quadrille la façade de cordons horizontaux et verticaux, arrondis par endroits. 

De nombreux cartouches occupent les espaces ainsi délimités, parmi lesquels se détachent ceux qui portent le millésime 1713. 

Comme souvent, les fenêtres du premier niveau, jadis à croisée, ont été modifiées au fil du temps. Elles ont toutefois été rendues à leur état d’origine lors de la restauration d’ensemble de l’immeuble. 

La façade arrière est plus simple et plus traditionnelle. Elle est éclairée par de grandes baies à 12 et 8 jours.

Daté par millésime de 1774, cet immeuble résulte d’une commande de François Zoude.

Il s’agit d’une construction classique, de pierre bleue et de briques actuellement enduites aux trois niveaux clairement individualisés par des cordons saillants. 

La partie centrale de la façade est frappée de cartouches portant le millésime et l’inscription, plus récente, « Brasserie ». 

La grande porte en plein cintre moulurée, encadrée de pierre bleue, présente une traverse ornée d’une coquille que surmonte une imposte à petits-bois. 

Le bâtiment, restauré, accueille une crèche.

Porche monumental en calcaire de style Louis XIII, la porte de Sambre a été commandée à François Waneson par les magistrats de Namur Jacques Malevé et Charles Monin, comme l’indique l’inscription «  CHARLE DU MONIN BOURG MRE 1644 JACQUE MALEVE SECOND ESLEV ». Ce portail en anse de panier est encadré par deux pilastres toscans à refends sous un haut attique.

Les numéros 5 et 7 de la rue sont connus sous l’appellation « À la Bouteille d’Argent ». 

La longue façade actuelle, construite en 1772, comme l’indique le millésime présent sur  la traverse d’une des portes, a été construite afin d’unifier deux maisons jusqu’alors indépendantes. La liaison de ces deux bâtiments est due à l’initiative d’un conseiller et assesseur du Mont-de-Piété.

Telle qu’elle se présente aujourd’hui, la façade présente deux niveaux séparés par des cordons, éclairés par de hautes baies à linteaux bombés.

Contrairement au numéro 5 qui demeure une habitation après avoir hébergé un brasseur, le numéro 7, à la façade arrière moins originale, remplit actuellement une vocation commerciale.

Cette artère, déjà importante à l’époque romaine en raison de sa liaison à un pont sur la Sambre, devient à la fin du Moyen Âge l’axe principal du bourg. Sa proximité avec l’eau, ainsi qu’avec le quartier de la draperie et le conseil provincial, y entraine l’implantation d’étuves, de halles au grain, de moulins et, depuis le XIVe siècle de brasseries. Celles-ci y sont tellement nombreuses aux XVIIe et XVIIIe siècles qu’elles donnent à la rue son nom actuel.
 

Les numéros 5 et 7 de la rue sont connus sous l’appellation « À la Bouteille d’Argent ». 

La longue façade actuelle, construite en 1772 selon le millésime présent sur  la traverse d’une des portes, a été construite afin d’unifier deux maisons jusqu’alors indépendantes.

L’arrière du numéro 5, visible depuis le quai Ferdinand Courtoy longeant la Sambre, présente un intérêt particulier pour sa façade gothique et son jardinet. À l’extrémité de celui-ci se trouve un petit pavillon en fonte du XIXe siècle en encorbellement.

La tour Baduelle fait partie des vestiges de l’enceinte urbaine du XIVe siècle, tout comme les tours Saint-Jacques (actuel beffroi sis rue du Beffroi) et Marie Spilar (rue de la Tour). 

En retrait de la rue, cachée par un bâtiment, cette tour semi-circulaire est composée d’une haute base en moellons et d’un étage appareillé. La porte et la fenêtre en briques des niveaux inférieurs de la façade sud, seule à être visible, sont tardives. Au dernier niveau, une fenêtre, soigneusement appareillée, est d’origine. 

Il est possible de déceler les traces de l’aménagement interne primitif : la voûte en cul-de-four du premier niveau, les portes d’accès aux courtines (murailles reliant deux tours de fortification), les meurtrières au deuxième ou les bases des piédroits d’une cheminée au troisième.