Tournai

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Terre franche du comté de Flandre

Maulde était une enclave flamande dans la châtellenie d’Ath (comté de Hainaut) dont la seigneurie était tenue par la famille de Maulde dès le XIe siècle. En 1584, le bien passa dans les possessions des Carondelet qui le vendirent en 1652 à Jacques Fariaux, serviteur des Habsbourgs qui obtint du roi Charles II d’Espagne que sa terre soit érigée en vicomté. En 1668, sa terre fut rattachée au royaume de France par le traité d’Aix-la-Chapelle avant de retourner au comté de Flandre.

Sise vieille place, l’ancienne « maison commune » a été construite en 1606 par un Carondelet, seigneur de Maulde, pour servir aux plaids de sa cour d’Abaumont. Un millésime sculpté sur une semelle de poutre à l’étage et accompagné des armoiries du seigneur atteste de la date de construction. Cette bâtisse a été érigée sur deux niveaux sous bâtière de tuiles à coyaux et entièrement crépie par la suite, probablement au XIXe siècle.

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Terre franche du comté de Flandre
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La citadelle

L’année même de l’annexion en 1668, les Français décident de construire une citadelle, sur les plans de l’ingénieur Deshoulières et dont les travaux sont conduits par de Mesgrigny, directeur des fortifications de Flandre. À partir de 1671, l’enceinte urbaine est renforcée d’un système de bastions en demi-lunes dont nous ne conservons rien aujourd’hui. La citadelle tombe aux mains des Hollandais en 1709 et sera reprise par Louis XV en 1745 ; fortement endommagée, elle reste en ruines jusque 1789. Autrichiens et Hollandais la restaurent avant que les fortifications ne soient abandonnées après l’indépendance de la Belgique ; le démantèlement est entamé en 1869. Aujourd’hui, seuls peu de témoins de cette citadelle sont conservés : des vestiges d’Ancien Régime subsistent l’ancienne porte Royale (courtine nord), le flanc droit de l’ancien bastion d’Orléans et le flanc gauche du bastion du Roi.

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Citadelle
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Le château d’Henri VIII

Ce château, dont seule une tour subsiste, témoigne de l’occupation par les troupes anglaises de la ville de Tournai à partir de 1513. L’hostilité de la population face à cet envahisseur d’Outre-Manche poussera le gouverneur anglais de la place à construire un château sur la rive droite de l’Escaut entre 1515 et 1518. La tour Henri VIII, seule partie encore debout, est un imposant édifice de plan circulaire, ceinturé d’une solide muraille et couronné d’un larmier. Rarissime exemple d’architecture anglaise dans nos régions, la tour abrite notamment une cheminée de style Tudor.

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Château d’Henri VIII
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La halle aux draps

Bel édifice de style Renaissance, l’ancienne halle aux draps a été construite en 1610-1611 par l’architecte Quentin Ratte, sur les plans du peintre Jacques van den Steen ; le Gantois Gérard Spelbault ajoutera à l’ensemble une vaste cour à galerie avec étage d’appartements en 1616. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le bâtiment a été reconstruit suite à un écroulement. La façade principale, sur la Grand-Place de Tournai, est haute de deux niveaux en pierre bleue sur onze travées délimitées par des colonnes toscanes et ioniques. Sous l’Ancien Régime, les États du Tournaisis se réunissaient occasionnellement dans le bâtiment.

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Halle aux draps
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L’hôtel du baillage de Tournai-Tournaisis

Sur la Grand-Place subsiste une des deux maisons de l’ancien baillage construites en 1612. De style Renaissance, la façade présente un pignon avec rampants concaves et courbes. Le siège du baillage avait primitivement été fixé au hameau de Maire à Froyennes avant d’être transféré en 1539 dans une maison de la Grand-Place, nommée « la Couronne ». Appelée également « halle du Roy », elle était ornée des armes des archiducs Albert et Isabelle. L’immeuble fut reconstruit au XVIIe siècle et comportait deux maisons détruites pendant la Première Guerre mondiale. L’une d’elles a été remplacée par un bâtiment moderne en 1930 et l’autre reconstruite dans un style assez libre à la même époque. On y retrouve sur la façade les armes de Charles Quint à la Toison d’Or.

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Hôtel du baillage de Tournai-Tournaisis
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Le siège des États du Tournaisis

En 1734, une élégante bâtisse est construite dans l’aile nord-ouest de l’évêché, situé à quelques pas de la cathédrale, dans le but d’y installer le siège des États du Tournaisis. De l’édifice lourdement endommagé au cours de la Seconde Guerre mondiale ne subsiste que la façade à rue, construite en briques et pierre sur quatorze travées de deux niveaux. La travée centrale est encadrée de pilastres et présente une large porte sous un arc en plein cintre. La composition est richement décorée : feuillages, coquille, cornes d’abondance, fleurs.

Ce palais prolonge le palais épiscopal, non loin de la cathédrale et témoigne encore de nos jours de l’importance de l’évêque de Tournai qui, sous l’Ancien Régime, était président en titre des États. Détachés progressivement des États du comté de Flandre, les États de Tournai-Tournaisis évoluent progressivement tout au long du XVIe siècle. Leurs délibérations sont enregistrées officiellement pour la première fois en 1556 et des députés de Tournai seront nommés pour représenter le baillage aux États généraux à partir de 1560. Un sceau leur est accordé en 1577. Leur compétence, fiscale au départ (voter les impôts), devint ensuite financière, politique (inaugurer le souverain par exemple), sociale et économique.

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Siège des États du Tournaisis
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Quatre lieux évoquant les États de Tournai-Tournaisis La cathédrale Notre-Dame

La borne des États de Tournai-Tournaisis au pied de la cathédrale. © IPW

La borne des États de Tournai-Tournaisis au pied de la cathédrale. © IPW

Tournai devint cité épiscopale dans les premières heures du Moyen Âge ; on situe l’édification d’une première cathédrale vers l’an 500. L’évêque fut de tout temps étroitement lié au pouvoir : entre 630 et 1146, l’évêché de Tournai est uni à celui de Noyon et son chef spirituel porte le titre de comte, représentant personnel du roi. Après 1146, Tournai retrouva son propre évêque alors que le pouvoir laïque prit le dessus lorsque la ville fut rattachée au royaume de France et reçut une charte de franchise de la part de Philippe Auguste. Par la suite, la cathédrale resta au centre de la vie politique du baillage de Tournai-Tournaisis sous le régime espagnol. En 1531, pour marquer l’importance qu’il conférait à Tournai récemment annexée, Charles Quint choisit la cathédrale Notre-Dame pour y réunir le vingtième chapitre de l’ordre de la Toison d’Or qui n’avait plus été convoqué depuis douze ans. C’est également à Notre-Dame que furent conservés sous l’Ancien Régime les papiers des États du Tournaisis, siégeant à quelques pas de là 20. Située contre le flanc sud de la cathédrale, une borne des États de Tournaisis taillée dans la pierre et datée du XVIIe siècle rappelle elle aussi l’existence et l’importance de la principale institution tournaisienne à l’Époque moderne. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, la cathédrale de Tournai est exceptionnelle à plus d’un égard. D’une beauté et d’une ampleur remarquables, elle s’élève au cœur même de l’ancienne cité, sur une petite colline qui surmonte les quartiers riverains de l’Escaut. Sa silhouette ponctuée de cinq hautes tours domine son environnement sur une vaste étendue. Entièrement édifiée en pierre de Tournai, elle présente diverses parties d’époques différentes et combine ainsi une nef romane du XIIe siècle et un chœur gothique du XIIIe siècle reliés par un transept dont le style marque la transition.

Vue intérieure de la cathédrale de Tournai. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Vue intérieure de la cathédrale de Tournai. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

 

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Lieux évoquant les États de Tournai-Tournaisis La cathédrale Notre-Dame
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La borne des États de Tournai-Tournaisis au pied de la cathédrale. © IPW
Vue intérieure de la cathédrale de Tournai. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
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Les enceintes communales

Après avoir été défendue par une enceinte gallo-romaine et une enceinte épiscopale, Tournai est dotée d’une première enceinte communale dans la seconde moitié du XIe siècle. Cette muraille est octroyée par le roi de France Philippe-Auguste dans une charte royale conférant à Tournai le statut de commune. Plus étendue et plus imposante, nous en conservons des traces hors du sol contrairement à ses prédécesseurs.

La tour Saint-Jean, vestige des fortifications tournaisiennes construites à la fin du XIIIe siècle. © Ville de Tournai

 

La tour des Rédemptoristes, située dans le jardin du couvent de cet ordre et construite en moellons de calcaire tournaisien, affiche toujours un plan rectangulaire d’environ 1,50 m sur la courtine et rejoint la tour du Cygne, autre ouvrage défensif constitué de deux niveaux d’époques différentes. Récemment, en juillet 2013, des archéologues du Service public de Wallonie ont retrouvé, non loin de celle-ci, une autre tour de la première enceinte communale de Tournai construite entre 1188 et 1202 sur la rive gauche de l’Escaut.

 

Le Fort Rouge, tour d’angle greffée à cette première enceinte communale, est quant à elle un vestige des plus imposants des constructions défensives érigées à la suite de l’affranchissement de la ville par le roi de France en 1187. La bâtisse a été modifiée par les Français comme le témoigne une pierre de remploi sculptée d’un écu aux armes de France porté par deux anges présente au-dessus d’une baie du XVIIe siècle. Contemporaine et de même appareil, la tour Saint-Georges, de plan circulaire, est rattachée à un pan de muraille qui s’étend encore sur une bonne longueur.

 

Le pont des Trous à Tournai. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

 

 

Suite à l’extension démographique du XIIIe siècle liée à la nouvelle prospérité économique de la ville, une seconde enceinte communale est mise en chantier dans le dernier quart du siècle et achevée dans les premières années du XIVe siècle. Démolie au XIXe siècle, son tracé est encore bien clair aujourd’hui et plusieurs témoins nous sont parvenus parmi lesquels le pont des Trous, rare exemple conservé de porte d’eau.

L’édifice constituait l’accès à Tournai en aval du fleuve et a été construit en trois étapes de 1281 à 1329 environ. Remanié à plusieurs reprises, il a du subir une lourde restauration en 1947 suite aux dégâts causés lors de la Seconde Guerre mondiale. Les deux grosses tours situées aux extrémités étaient autrefois greffées sur la courtine et percées d’un passage. Parmi les tours et portes qui jalonnaient cette seconde enceinte, les tours de Marvis et Saint-Jean, ainsi que la porte de Marvis sont aujourd’hui conservées.

 

 

 

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Enceintes communales
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Le pont des Trous à Tournai. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
La tour Saint-Jean, vestige des fortifications tournaisiennes construites à la fin du XIIIe siècle. © Ville de Tournai
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Les cimetières du sud et du nord de Tournai

Les cimetières de la ville de Tournai abritent plusieurs monuments funéraires de personnages liés au régime français. Dans le cimetière du sud se trouvent les sépultures suivantes :

  • Louis-Lamoral de Clément de Taintignies, né à Féchain (Nord de la France) le 5 août 1789, page à la cour de France, lieutenant dans le 1er hussards, officier d’ordonnance de Napoléon et chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur. Décédé à Tournai le 24 avril 1834 ;
  • Louis-Charles Benjamin van der Burch, né à Aubry-du-Hainaut, dans le fief familial, le 18 juin 1786. Entré au service de l’armée comme ses frères, il sert dans le 27e chasseurs à cheval. Sous l’Empire, il termine sa carrière au grade de capitaine en 1813 et est fait chevalier de la Légion d’honneur. Il meurt à Bruxelles le 20 mai 1847. Il repose dans un monument entouré d’une grille en fer forgé et entouré des armoiries familiales ;
  • à droite de la sépulture précédente se trouve la tombe de Jean-Baptiste Louis Joseph Deleplanque, volontaire au 2e chasseurs à cheval à partir de 1805. Il prend part aux batailles d’Iéna, Pułtusk, Eylau et au siège de Saragosse. Il est blessé au siège de Leipzig puis devient aide de camp du général Pajol pendant la campagne de 1815. Il est à nouveau blessé à la bataille de Waterloo et est décoré de la Légion d’honneur. Il termine sa carrière au grade de général de l’armée belge et repose aujourd’hui sous un obélisque décoré d’ornements militaires. Ce monument funéraire a été récemment restauré par l’association pour la conservation des monuments napoléoniens ;
  • Camille Ysebrant de Lendonck (1799-1863), sous-lieutenant au 4e bataillon belge pendant les campagnes de 1814 et 1815 ;
  • Charles-Henri Joseph de Rasse, né à Tournai le 3 décembre 1774, chevalier d’Empire, maire et bourgmestre de la ville de 1804 à 1818. Sous le régime français, il met en place un corps de police municipal et un service d’incendie. Il contribue à l’amélioration de la ville par la construction de nouvelles routes et la création de parcs. Il décède à Tournai en janvier 1818.

Dans le cimetière du nord, on peut observer deux autres sépultures :

  • Léopold Charles Lamoral van de Kerckhove d’Hallebast, né à Velaines le 30 juillet 1796. Colonel de cavalerie sous l’Empire et médaillé de Sainte-Hélène, il est également fait officier de l’ordre de Léopold sous le régime belge. Il décède à Tournai le 23 mai 1876 ;
  • Jean Joseph Xavier Stienon, colonel sous l’Empire, chevalier de la Légion d’honneur et décoré de la médaille de Sainte-Hélène, décédé à Tournai le 20 juin 1869 à l’âge de 90 ans.

 

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cimetières du sud et du nord de Tournai
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L’église des Dominicains à Tournai

Rares sont aujourd’hui les vestiges de l’église de l’ancien couvent des Dominicains, devenue temple de la Loi au début du régime français. De cet édifice subsiste une partie de la façade de chaque bas-côté, intégrée à des habitations.

 

 

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