Costard Raymond
Militantisme wallon
Florenville 27/09/1921, Tignes (France) 25/12/1977
En dépit de la Seconde Guerre mondiale qui vient perturber l’adolescence du jeune Costard, il quitte Bouillon où il a accompli des humanités gréco-latines à l’Athénée pour mener un doctorat en Droit à l’Université de Liège. Le 1er décembre 1946, Raymond Costard entre au ministère de l’Intérieur où il va effectuer toute sa carrière. À partir de 1968, il est nommé directeur général des institutions régionales et locales, impliqué à ce titre dans les premières étapes de la régionalisation, ainsi que dans la problématique de la fusion des communes.
Chrétien, socialiste et fédéraliste, Raymond Costard restera toujours fidèle à ses trois convictions. Résistant armé, il milite activement au sein du parti socialiste dès la Libération. Il est secrétaire de Cabinet (1954-1956), puis chef de Cabinet adjoint (1957-1958) du ministre de l’Intérieur Pierre Vermeylen sous le gouvernement présidé par Achille van Acker dont le seul bilan ne se résume à la Question scolaire.
Établi dans le Brabant wallon, il fait partie de la dynamique fédération de Nivelles des Gaston Baccus et autre Jules Bary. Tous ont une sensibilité wallonne particulière, pressentant, voire revendiquant une plus grande autonomie pour la partie wallonne de leur province. Membre du Comité permanent d’Étude et d’Action des socialistes wallons au début des années 1960, Raymond Costard est, avec Fernand Dehousse, rapporteur du groupe de travail chargé de rédiger un projet de fédéralisme. Alors premier conseiller et chef de service au ministère de l’Intérieur, Costard donne son nom avec celui de Dehousse au projet adopté par le Comité permanent puis soumis au congrès des socialistes wallons tenus à Charleroi les 17 et 18 mars 1962.
Le projet fédéraliste Dehousse-Costard
Celui-ci énumère avec beaucoup de précision les principes fondamentaux d'un statut fédéral et, suite à des amendements introduits lors du congrès, confère au futur Etat wallon autonome des attributions plus substantielles en matière économique et sociale. Il présente alors d’évidentes similitudes avec les positions du Mouvement populaire wallon dont Costard partage le programme et dont il est membre depuis sa création.
Membre du Comité permanent du PSB jusqu’en 1963, Costard est étroitement associé à la préparation des rapports introductifs des Congrès des socialistes wallons de Tournai et de Verviers en 1967. En 1977, il est fauché par une voiture dans le Midi de la France et décède de ses blessures.
Sources
Jean-François POTELLE, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. I, p. 378
Paul DELFORGE, Un siècle de projets fédéralistes pour la Wallonie. 1905-2005, Charleroi, Institut Jules-Destrée, décembre 2005, p. 115-119
Paul Delforge